Hollow Dream
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Xarha
La Reine Rouge - PNK: pyromane, nymphomane, kleptomane
Xarha


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MessageSujet: Miroir   Miroir EmptyVen 17 Aoû - 14:29

Emprisonnée.

Oui, c'était exactement ça. Ils étaient tous liés, ligotés par des liens invisibles, si forts, qui les saignaient et les brûlaient, les étranglait, finissaient par les faire dépérir, tous, un par un, chacun son tour, jusqu'à devenir un souvenir perdu, mourrant, seul et perdu...jusqu'à devenir un flocon de neige...
Un flocon malmené par le vent...

Puis ils s'accumulaient.
Puis ils dégringolaient.
Plus ils étaient nombreux...
Plus ils étaient dangereux.


Les mains tendues, Xarha observait le flocon léger dans sa main. Une étoile magnifique, une étoile fragile, une étoile filante, tombée du ciel, déchue, blessée, qui avait été reine du ciel dans son temps, qui était reine de rien dans sa paume....

Et elle ? Avait-elle était une reine de la nuit, elle aussi ? Avait-elle était quelque chose ?
Ou tombait-elle simplement comme un grain de sable, un grain de neige...

Qu'est-ce qui faisait qu'elle était là, présente, devant le plus beau et le plus douloureux spectacle qu'elle ait pu admirer depuis qu'elle était arrivée ?

En fait, elle ne se souvenait même plus comment elle était venue, ni de ce qui l'avait guidé ici. Elle avait marché, comme un fantôme, comme une apparition perdue, qui n'attendait plus rien. Un autre être tremblant, il y en avait déjà beaucoup, mais un être qui avait encore quelques couleurs, un être qui n'était pas aussi gris que les arbres qui l'entouraient.

Le vent fouettait ses cheveux sur son visage pâle, rabattait chaque mèche sanguine sur ses lèvres saignantes et brûlées. Des mèches rouges qui perdaient leur équilibre, s'emmêlaient, se blessaient, se perdaient, puis se battaient comme des serpents, rampants et ondulants. Une marque de couleur, une tâche d'existence dans le monde blanc qui l'endurait.

Ses mains blanches et déshydratées se posèrent calmement sur le dôme, l'effleurèrent, dérivèrent doucement, écrasant lentement, avec un soupçon de langueur, le flocon qui fondait dans sa main contre la paroi.

Puis un geste brusque. Deux poings qui se serrent et qui s'abattent violemment sur le dôme, avec une force insoupçonnée. Deux poings qui glissent...

Deux yeux bleus, froids, durs, qui regardaient à travers le dôme, percevaient des formes de chaleur. Une légère vapeur blanche s'échappait des lèvres entrouvertes.
Certains disaient que les yeux étaient les miroirs de l'âme. Ils avaient torts. Les yeux étaient juste des reflets, des copies pâles, des traîtres, des maîtres du jeu de la tromperie.

Il fallait être maître d'eux.

En fait, il fallait être maître de tout....

Xarha resta pensive. Non, elle ne pourrait jamais rentrer dans ce dôme, elle le savait avant même d'avoir posé ses mains dessus, avant d'avoir senti la surface lisse, presque parfait.

Cela aurait été trop facile.

Mais elle refusait de croire que c'était impossible. Un jour ou l'autre, elle ferait sauter cette barrière, ferait sauter la prison de l'Arbre, ferait sauter la sienne. Elle le ferait, et elle ne s'arrêterait pas à ça.

Si elle ne pouvait pas se libérer de sa prison, elle veillerait à en tuer les gardiens.

A travers les éclairs rougeâtres qui frappaient son visage, elle distinguait derrière le dôme un Eden, un Eden dont ils avaient été chassés.
Elle éprouvait la même sensation qu'Adam et Eve, peut-être, avait ressenti en étant chassés de leur Paradis. Quels abrutis. Ce n'était pas pourtant difficile de ne pas manger une pomme. On lui aurait demandé à elle, il n'y aurait pas eu ce genre de problèmes. Les fruits n'avaient jamais été son fort.

La faiblesse, le manque de volonté, c'étaient eux qui les détruisaient. Si personne n'osait, on ne pourrait jamais évoluer. Et qui osait ici ? Qui osait quoi que ce soit ?

Que c'était amusant que ce soit elle, la pauvre junkie, la pauvre assasin, la pauvre folle qui pense tout ça. Mais Xarha n'était pas plus bête qu'un autre. Et elle ne laisserait personne essayer de lui prouver le contraire.

Un jour ou l'autre, elle casserait la barrière, elle détruirait ceux qui l'avaient détruites.
Elle n'oublierait pas. Jamais.

Elle se retourna et s'assit au bord du dôme, le dos collé contre sa paroi. Elle regarda danser au loin les flocons, le visage crispé. Regarda la présence tremblante qu'il lui semblait voir, à travers les étoiles de neige.

Mais les flocons se foutaient d'elles. Ils dansaient et tombaient.
Déchus du ciel....
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyVen 17 Aoû - 15:35

L’espoir …

Ce sentiment si beau, si léger et pourtant si fort. Il a déplacé des montagnes, il a franchis les limites de la réalité bien des fois. Les hommes ont besoin d’espoir pour vivre, pour pouvoir faire quelque chose de leur main, croire en un avenir plus beau, plus accueillant.
Et la vallée, la vallée ne lui avait pas pris son espoir à la grise ombre solitaire, non elle avait juste attendu, et puis un jour quelqu’un l’avait débranché et elle qui avait juré ne jamais tombé sous le joug du désespoir avait sombré. Elle avait laissé ce sentiment si beau s’enfuir, elle l’avait regarder s’en aller pris par la vallée souriante, elle avait même cru entendre un murmure affectueux de la dame sombre.

« Je t’attendais. »

Et l’ombre avait hurlé, et l’ombre pale et plus grise encore avait couru, elle avait eu besoin, de sentir l’ivresse de ses jambes, s’enfuir … Et puis la vallée avait jouer avec elle et l’avait ramené à son point de départ … Et la grise était rentrer dans les rangs vaincue... morte …

Mais ce qui lui avait manquer le plus à la grise, ce n’était pas la morsure du froid, ou celle de la flamme sur le doigt quand l’on s’approche trop du feu, ce n’était pas la chaleur de son cœur ni celle de son âme ou de son corps désormais glacée. Non c’était la chaleur de l’espoir, de celui qui déplaçait les montagnes et les limites dans les mains d’un homme. C’était l’espoir qui animait ses rêves qui peuplait ces jours froids …

La grise aimait l’espoir dans le yeux des hommes, des femmes de ceux qui étaient encore vivant, de ceux qui croyait encore en quelque chose. Mirahil n’avait plus d’espoir malgré ses rêves, elle n’avait plus d’espoir, elle ne voulait même plus retourner sur terre. Oh elle voulait la paix, la grise, mais elle ne l’espérait pas. La paix était un besoin, la paix était un but, la paix était la fin des chemins tortueux, mais ce n’était pas l’espoir. La grise avait décider de prendre ce chemin semé d’embûche pour une raison et une seule : son équilibre en dépendait, elle avait besoin d’un but, et elle n’avait que ça, son désir de paix …

ET l’ombre marchait silencieuse, les yeux fermés, elle marchait sans se prendre aux arbres et au pierres avec son instinct de louve et la connaissance de cette vallée si souvent exploré. Elle voulait voir où ses pas gracieux allaient la mener, et puis se laisser guider par ses pas lui plaisaient, elle oubliait un instant les tourments de sa vie pour s’éveiller dans une marche glacée …

Ses mains se levèrent doucement et touchèrent la cage de givre. Elle ouvrit les yeux pour voir l’arbre millénaire, si beau, si puissant avec ses couleurs magnifiques, ses feuilles vertes et son hymne à la vie. Elle resta quelques minutes ainsi, silencieuse, regardant ce qu’elle ne pouvait atteindre. Puis elle regarda la femme juste à côté d’elle, sa jambe la touchait, l’effleurait plutôt, une caresse glacée pour une humaine inconnue …


« L’espoir, il est beau n’est-ce pas derrière sa cage de givre ? Avec sa beauté chaude et son annonce de printemps. Mon corps glacé n’attend plus la chaleur, je ne suis qu’une feuille morte, l’espoir s’en ai allé, il s’est enfui devant la mort de sa femme. Humaine tu as bien de la chance de pouvoir encore sentir sa chaleur, de pouvoir encore déplacer les montagnes … »


Ce n’était qu’un murmure, un doux murmure d’une ombre grise. Les flocons par milliers se posaient sur ses cheveux noirs, lâches, sauvages, ils n’avaient plus rien de civilisés, ils n’en étaient que plus beaux encore. Et l’ombre n’en paraissait que plus fantomatique.


« Qu’il est beau l’espoir dans son dôme de givre !
Imprenable, insaisissable …
Sauvage et parfait !
Il nous nargue de sa beauté !
Alors qu’il s’enfuit peu à peu …
De nos cœurs brûlés, mutilés …
Par la sombre vallée ... »


Sa voix langoureuse, envoûtante à souhait était une offre, un cadeau à la vallée.
C’était juste un jeu d’ombre à son bourreau, c’était un joyau pour une dame sombre …
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Xarha
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyVen 17 Aoû - 19:15

Il lui sembla qu'elle ne l'avait même pas vu arrivé. Elle l'avait vu, au loin, comme un ange entouré d'un halo de ténèbres, drapée d'un rideau de neige, un ange aux yeux sombres et tristes, un ange fragile, mais si forte...
Et elle avait été là, ensuite, près d'elle, et Xarha n'avait toujours pas bougé. Elle sentait sa jambe, elle sentait le froid contre elle. Mais elle resta assise, immobile, comme une statue.

Pourtant il lui parut tout simplement que c'était normal. Non, ce n'était pas vraiment le mot. Non, c'était plutôt comme si elle l'avait attendu. Après tout, elle aurait pu partir, ça aurait été plus logique que de rester là à attendre - attendre quoi ?
L'attendre, elle...

La feuille morte. Xarha eut envie de sourire. Oui, c'était vrai qu'elle avait l'air d'une feuille morte. L'hiver l'avait cueilli, elle était sa danseuse, elle jouait sur son vent, et elle finirait par tomber et à dépérir petit à petit...il ne fallait pas attendre le printemps. Il finirait le travail et achèverait la fragile feuille.

- J'ai une tête à déplacer les montagnes ?
" Non, ça devrait être les montagnes qui se déplaçent. Ce n'est pas à moi de le faire. De plus, c'est très con comme idée. Et puis....
Je crois que....
Je crois que j'ai mieux à déplacer ici. La cage doit s'ouvrir.
Tout oiseau a droit de voler. On ne coupe pas les ailes à un oiseau, on l'enferme, on le regarde, on l'observe, on l'admire, on le compare aux autres....il doit être beau, très beau, sinon il ne vaut rien, sinon il n'est qu'un oiseau comme tous les autres, un oiseau sale qui sautille sur la route pour chercher du pain.
Peut-être que l'Arbre, c'est son oiseau à Elle. Mais aucune cage ne peut contenir éternellement un piaf.
Si au lieu de déplacer les montagnes, on déplaçait notre cage...
L'oiseau pourrait voler et se perdre.
Tout oiseau a le droit de se perdre....


Elle réussit à émettre un sourire doucereux et se releva souplement, sa main cherchant celle de l'autre, elle lui prit calmement, sentant sa paume s'emplir de froid, sentant sa chaleur disparaître, dans un geste étrange et irréel, comme pour donner de la chaleur pour réchauffer le corps glacé de l'ange-corbeau, ou peut-être pour se moquer d'elle, elle ne savait pas trop en fait. Puis elle relâcha la paume douce et reprit son discours irréel, son discours décousu sans doute, mais qui avait un sens profond, quelque chose qu'elle n'arrivait à comprendre qu'en cet instant, qu'elle n'était pas sûre de retrouver.

- Et toi...Oui, toi...
Tu me parais comme un ange gris, tombé du ciel, un ange-corbeau qui s'adapte à son enfer....
Un corbeau.
Un oiseau. Tu es comme cet Arbre. Un vampire.
Mais au fond, seulement un oiseau perdu....perdu dans sa propre cage de givre....
Une cage fragile, une cage futile, qui retient tout....
Oui, c'est ça, tu es un ange-corbeau.
Et tu as le droit de voler.


Elle leva les yeux vers le ciel blanc.

- Ils peuvent te retenir s'ils le veulent, mais un jour tu t'échapperas. Tu leur montreras à tous ce que l'oiseau deviens quand on le blesse...
Et moi. Je te regarderai t'évader...
S'évader...
Non, moi je suis paumée dans mon esprit avant de l'être dans une cage. Et je ne crois pas aux anges. La reine des glaces....la reine des glaces n'est qu'un conte....
Mais tout ça, c'est vrai. Je ne crois pas aux anges. Je sais qu'ils existent, puisque tu es là.
Ce serait idiot de croire à tout ça. Ce serait comme croire au facteur. On ne croit pas au facteur.


Un petit silence. Le ciel était si beau. Si lointain. Combien de choses étaient inacessibles maintenant ?
Et combien de choses étaient possibles ?

- Quel spectacle ça doit être. Je parle et...
Beaucoup de gens m'avaient dit, avant, que j'étais folle. Je n'avais pas mesuré à quel point c'était vrai.
Pourtant j'ai l'impression que tu comprends.
Tu n'es pas un de ces instruments.
Tu sais, ceux qu'on manipule, qu'on jette ensuite.
L'ange devenue fantôme et l'humaine devenue fantoche...
Ou est-ce le contraire ?
L'une et l'autre différentes.
L'une et l'autre pareilles.
Toutes les deux irréelles...


Oui, elle ne réfléchissait plus à ce qu'elle disait. Elle ne mordait plus comme un serpent, elle jouait à un jeu trop dangereux, trop vaste, ou on ne sait jamais si on gagne ou si on perd...

- Qui gagne et qui perd ?
"Non, ma question ne demande pas de réponse.
Le murmure ne demande pas d'oreille pour l'écouter.
Ils savent tous les deux qu'il n'y a pas de réponse possible.
Car qui pourrait répondre ici ?
Peut-être qu'on a déjà perdues avant même d'avoir commencé à jeter les dés.
Si je comprenais les règles de ce jeu anarchiste, je pourrais tricher.
Truquer les résultats.
A chaque règle il y a une possibilité d'enfreindre la règle...
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyVen 17 Aoû - 20:25

« Pourtant la montagne n’attend que sa, que tu la déplace pour qu’elle puisse voir le soleil de plus près.
Elle attend et elle se lasse d’attendre …
Puis elle fane dans son malheur sombre ….
Ce n’est qu’après que l’on se dit qu’on n’aurais pas du hésiter à déplacer la montagne …
Ce n’est qu’après quand il n’y a plus rien à faire … »


L’humaine lui prit la main, l’ombre sentit la chaleur sans vraiment l’éprouver, elle souria, si proche si lointaine … Le geste tendre et peut-être moqueur comme quand la grise était aller dans les bras du dragon, sans sens, juste une folie qu’on ne peut s’empêcher de faire … Elle était jeune l’humaine, et belle avec ses cheveux rouges et la provocation inscrit sur toutes les lignes de son visage, une rebelle, une délinquante peut-être … Brûlante dans la vallée glacée …


« Je me suis déjà envolée humaine, et mon vol éphémère fut beau, si beau …
Puis la cage est revenu, la cage est là posée sur moi déjà frêle, déjà morte et l’oiseau attend sans attendre car il sait que bientôt il sera partie de nouveau, à lui l’ivresse du vol, la sensation enivrante de l’air sur son corps, ses ailes faibles sous l’effort pour être de nouveau libre …
Je ne suis pas un oiseau qui rêve de voler, je ne suis pas un oiseau … Je suis la louve qui trottine ivre de liberté, qui galope quand viens la proie et qui hurle à la lune en hommage à la tristesse, à la mort et la beauté de l’astre. Je ne suis pas l’oiseau qui rêve de la terre, je suis la louve grise qui hante Hollow Dream, la vallée la retiens, la vallée joue avec elle mais ce n’est plus la cage de givre qui empêche l’oiseau de voler …
C’est juste la dame sombre qui doucement pose ses pions sur l’échiquiers et moi je suis le fou, la folle cavalière ivre d’une liberté étrange qui essaye en vain de piéger la dame.
L’oiseau s’est envolé humaine et il s’est perdu dans une quête insensée, une nouvelle cage pour la louve grise …
Et c’est la louve blessée qui est la plus dure devant l’ennemi, c’est elle qui prend les cartes de son destin et qui joue, inlassable tantôt en larme tantôt si forte qu’elle en serait presque à déplacer les montagnes pour redevenir la faible soumise quelque instants avant de repartir … »


Elle murmure la grise mais cela suffit largement, car son murmure porté par la vallée est presque une parole franche dit étrangement … Les mots passe entre ses lèvres doucement, ils volent, il s’élèvent pour retomber comme les flocons d’argent de la sombre vallée. Elle murmure car ses mots sont des proses, quelque choses de profond, bien plus profond que son visage figé, ils parlent de son cœur, ils racontent des histoires, ces mots qui s’échappent, ces mots qui s’envolent. Mais elle se comprend la grise dans l’incohérence de ses mots, un message à la vallée, un message à l’humaine qui se tiens à côté d’elle debout et qui un instant à oser la braver avec tendresse, ce qui n’en ai que plus fou encore …


« Tes anges sont tes prédateurs, petite mésange, ne devraient-ils pas être tes protecteurs ?
Ils se nourrissent de tes peurs sans se soucier de tes rêves.
Ah moins que tu ne parles pas des ombres, mais avant petit oiseau j’étais peut-être plus terrible encore, j’étais peut-être moins folle mais tellement, tellement dure. Et si ange il y avait, il était au service de la dame, pas de la vallée, non de la plus grande des dames de ce monde, de tous les mondes, la dame de la mort …
J’étais sa main, j’étais sa force, sa puissance, on me surnommait ainsi des fois.
L’ange de la mort qui passe silencieux sans se soucier de ses proies ne regardant que ceux qui bientôt seront ses victimes ….
La vallée ne m’a pas tant changé que sa, elle m’a juste offert un monde à ma valeur, un monde gris pour la grise …

On se ressemble mésange même si on n’est pas du même monde, même si je suis morte et toi vivante …
Tu te rebelle contre un monde, alors que tu ne le connais pas encore, moi j’ai attendu d’être aller au bout des choses, et la vallée m’a offert une vie dont je rêvais enfin, la vallée m’a offert un monde …
Et elle a établie des règles, qu’elle a gravé en moi, qu’elle a gravé si profondément que tu risque ta vie en restant près de moi, que tu risque te vie bêtement près d’un corbeau qui cherche tes peurs …
Mais elle savait la vallée, elle savait pour avoir explorer mon âme comme elle la fait avec toi et les autres, que viendrais le jour où l’oiseau s’envolerai et quitterai la cage des règles. On se ressemble mésange, mais l’oiseau devrait moins jouer au jeu de la mort ….
Car l’oiseau pourrais se brûler les ailes à trop jouer avec les flammes du feu … »


Menace voilée, mais plutôt ironique, l’ombre voulait voir le jeu de la femme avant de choisir. Lui prendre ses peurs où ne pas le faire, attendre sûrement, attendre quelque chose, attendre un mot de trop un mot en moins … Et si la danseuse était belle et la danse exécuté sans faux pas, alors elle pourrait s’en aller … sans avoir à perdre quelque chose entre les doigts de la louve …


« On ne peux pas tricher car le jeu de la mort se joue de tes mensonges.
On ne peut pas tricher quand on danse sur une poutre branlante on continue … jusqu’à la mort ou la fin de la poutre …
Ici le jeu est pareil, tu choisi ton chemin tu te perds dans ses méandres, tu te ronge toi-même et tu meurt peut-être …
A toi de voir tes choix, à toi de voir tes rêves …
Et au moindre faux pas, la vallée a une nouvelle créature ….
J’ai perdu au jeu de la vallée une fois, on m’a fait perdre …
Et l’oiseau est mort, définitivement …
Les règles sont dictées par la vallée, c’est le jeu que tu choisis …
Et tu ne peux tricher car c’est ton cœur, c’est ton âme qui joue … et qui est mise à nu …
Et si tu perds tu rejouera une deuxième fois, une dernière fois, trahis par ta haine ou ton désespoir …»


Puis son murmure se rend silence, tout doux, tout petit …



« Sauf que la vallée ne perd pas, la vallée gagne quoi que soit tes choix, contente de t’avoir brebis ou heureuse de te voir défier sa suprématie …
Et toi tu peux perdre ta vie, tu peux perdre ton âme, ton cœur et ton corps …
Tu peux tout perdre et elle ne peux que gagner ….
Voila le chemin que j’ai choisi petite mésange rousse …
Et que tu choisiras … si tu n’entre pas dans les rangs … »
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Xarha
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptySam 18 Aoû - 17:33

-Non, la Vallée ne se laissera jamais perdre....

Le murmure se perdit lui aussi, mélangé à toutes les autres rumeurs. Qui les capterait ? Personne ne pourrait, ils étaient si volatiles, mais la Vallée les aurait, Elle ne pouvait pas laisser passer ça, et elles paieraient. Oh non, peut-être pas cet ange, Xarha était la proie la plus facile à abattre, la grise elle....elle était déjà morte...

- Non, non mon ange, la louve n'est pas folle, la louve grise dans son étau blanc est aussi claire et obscure que n'importe qui, tu parles comme une folle peut-être, mais c'est ceux qui ne t'entendent pas, qui ne t'écoutent pas qui sont fous, ceux qui se moquent de toi et qui tentent de te diriger...

Non, toi tu es consciente, Louve, plus consciente que n'importe qui...
Tu n'as pas de raison de te dire folle, personne n'est vraiment fou ici, on est juste tous, jusqu'au dernier, poussés à sa limite suprême...
Et quand il faut la franchir, on s'arrête, faibles et apeurés, acculés au mur...
Et se perd soi-même, et c'est Elle qui gagne, parce qu'il est impossible de gagner si on n'existe plus...
Mais nous savons tous que rien n'est impossible. Les limites peuvent être franchies.

Et on ne peut peut-être pas tricher au jeu de la vie et de la mort, mais pourtant certains le font, certains reviennent après être mort.
L'oiseau est mort, l'oiseau ne plus voler, ne peut plus s'échapper...

Mais fuir est une faiblesse. Je ne veux pas fuir devant la Vallée.
Mon monde était un monde d'ombres. Finalement, j'ai regagné les mêmes enjeux, sauf que je ne sais plus si je suis chasseuse ou proie, si je suis la prédatrice ou sa nourriture...
Qui chasse qui dans ce monde ? Même les plus forts sont des proies, même les proies sont fortes.

Il y a ici encore moins de place pour les faibles que dans mon ancien monde, encore plus de limites à franchir, des limites dont je n'avais jamais osé imaginé la difficulté.
J'échange mon monde coloré de rouge, de sang, de colère et de désespoir contre le même, plus cruel, plus froid, plus dur, un monde abandonné par tous les autres...
Et ton monde peut être gris, peut être celui de la mort, le mien est celui du sang, de la vie et des blessures....

Et sur la poutre le sang est ma lumière pour avancer, pour tituber jusqu'au bout, pour y danser et y bondir, quitte à ce qu'elle casse, et si elle casse je me noie, si je me noie je perdrai toute mon oxygène, jusqu'à la dernière bouffée....
Mais si tu n'avances pas tu resteras toujours le pantin de la poutre, la marionnette figée dans une attitude d'équilibriste, la poupée cassée par Ses caprices.

Et les humains aussi en sont à ce point-là, à s'accrocher à ce qui leur reste en essayant d'espérer, en jouant le jeu jusqu'au bout, car si tu perds espoir tu tombes, tu deviens un animal inconscient...
Les humains se jouent de l'espoir.
L'espoir ne leur est pas permis, ils le savent et font semblant.
Font semblant d'espérer, tant que c'est possible, ils espèrent à s'en crever les yeux, à s'en crever le coeur, sans jamais crever l'abcès, ils n'y croient pas pourtant....

Moi je n'ai pas l'espoir de revenir. Qu'est-ce qu'on gagne à revenir en arrière ? La Vallée est ma maîtresse, mon amante, mon âme soeur, mon ennemie jurée pourtant, ma Némésis que je déteste, que j'essaierai de détruire tout en l'aimant pourtant...
Car la haine et l'amour sont si proches, le seul ennemi est l'indifférence...
Elle peut envoyer toutes ses Bêtes contre moi, Elle sait très bien que ça ne sert à rien, je lui appartiens djà.

Car même si je suis rebelle, fourbe et trop ambitieuse, même si je suis douce, calme et raisonnée, même si je suis mordante, folle, difficile et impitoyable....
N'impore quel système a besoin de transgresseur pour progresser.

Je n'ai pas exploré mon monde, mais je l'ai vite compris.
Peut-être trop ?
La Vallée est en chacun de nous, comme une mère, une soeur, nous sommes sa chair et sa force, son sang et son espoir, ses jouets qu'Elle casse parfois comme une enfant capricieuse....tu es la folle cavalière sur son jeu d'échec, qui virevolte et tue, tue, tue tout ce qu'elle peut, la folle grise, avant de s'arrêter, essouflée, face à la Reine, la Reine qui la met à terre, qui l'avale...et nous tombons tous ainsi, car l'Enfant est roi, l'Enfant est reine de son jeu, et Elle est une mauvaise joueuse.
Echec et Mat.

Je me doute que me rebeller contre la cage ne sert à rien, ce ne sera que participer un peu plus.
Mais avant, avait-on le choix nous aussi ? C'était les Lois qui voulaient m'enfermer dans leur univers glauque et sombre.
Maintenant la Justice est rendue, je suis là et je paye pour chaque mort, chaque blessure, chaque douleur que j'ai pu donné.
Sans jamais rien regretter.
Non, je ne suis pas en Enfer....le Paradis n'existe pas, alors pourquoi l'Enfer ?
Ici est juste un autre monde.

Les oiseaux ne brûlent pas leur ailes. Ils tombent, c'est tout....c'est les papillons qui vire-voltent vers leur flammes.
C'est vrai, tu pourrais faire de moi ta nourriture, me vampiriser ce que tu peux - mais tu n'auras pas de peur.
Si tu veux de la peur, si tu veux du sang, demande-le-moi, mon ange, et je t'en donnerai assez pour que tu vives, assez pour que je vive....

Dans cet échiquier nous sommes tous retournés les uns contre les autres. Chimère, Ombres, Humains.....Nous sommes tous des Flocons de neige.
Mais les Chimères restent des Illusions, les Ombres des fantômes et les humains des cons....
Si tous les pions de l'échiquier étaient liés, si nous jouons ensemble notre grande partie, nous gagnerons, même en ayant l'impression d'y perdre.
Quand on emprisonne un fauve, il faut faire attention à ne pas se faire mordre....

Et dans Son orgueil, et dans Ses caprices, Elle nous enverra toujours de quoi nous diviser, de quoi nous détruire, c'est un système d'auto-défense qui marche plutôt bien, puisque nous L'écoutons sagement....

La montagne attendra, aussi longtemps qu'il le faut. Elle apprendra la patience, car avant je me dois de traverser la Vallée pour l'atteindre.
Et si la montagne part, si la montagne s'enfuit, elle ne sera qu'un tas de roches et de cendres en plus, une mine de souffre morte et inutile....une montagne comme toutes les autres, et j'y serai indifférente.

Mais je sais bien que si elle m'attend, elle peut se lasser et se fondre et disparaître, un jour j'irai la voir, un jour j'ouvrirai sa cage....
Et elle fera crouler la Vallée sous ses pierres et ses roches, et la Vallée impuissante s'affaisera petit à petit, la Vallée n'est qu'une enfant curieuse...


Chaque mot qu'elle prononçait était plus doux, plus faible, plus fort pourtant que les autres, elle comprenait ce qu'elle voulait dire, elle comprenait trop bien dans quel état elle était.
Elle tourna enfin son visage vers celui de la Louve. Qu'elle était belle. Ses yeux virent les siens, les admirèrent simplement sans rien trouver à dire. Il n'y avait pas jugement à porter sur une Louve, pas de défi à relever, elle le savait bien.

- Tu es belle, Louve, plus belle que toutes les étoiles mortes, que toutes les fleurs fânées, tu es plus belle que la Lune....Elle est jalouse de toi, peut-être...Elle est jalouse et c'est normal...
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Mirahil
Sa louve - Ouaf ! Ouaf !
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyDim 19 Aoû - 12:21

Elle écouta les mots pures qui sortaient directement de l’âme de l’humaine, savait-elle seulement ce qu’elle disait la rousse mésange dans son jeu de parole et de vers ? Savait-elle seulement ce qu’elle osait dire ? Ou parlait-elle juste seulement par pure innocence ?

« Si tu savais petit oiseau ce qu’apporte la beauté, ce qu’apporte la pureté d’un visage …. La lune le sait elle, et elle ne jalouse pas celle qui trop longtemps n’a été qu’un jouet entre les mains de son apparence et du regard de ceux qui trop ardemment la voulait. La grise à été esclave dans le temps, la grise a été jouet … Elle a appris les règles de la vie et elle a laisser le temps filé entre ses doigts. Et le temps bien loin de l’aider lui a offert un corps et un visage pour peupler les rêves des fous du grand monde …
Et la beauté blesse encore, si doucement qu’on ne sent pas sa morsure, ou qu’après quand il est trop tard … La vallée le sait, et la vallée en rie, même si c’est peut-être la plus grande arme d’une ombre grise. …
Ne tombe pas si vite petit oiseau, tu va planer peut-être, mais au final tu t’écrasera, tu brûleras tes rêves à trop rester près de moi …
Et tu as tord de croire que l’indifférence est un crime, non c’est peut-être la seule arme valable dans la vallée, c’est peut-être la seule façon de sortir du jeu de la proie et du prédateur … le jeu de la mort …
Mais nous en sommes, toi et moi, dépourvus. Pas une once de raison dans nos esprits retords, des folles, les illuminées de la vallée… Et elle rie derrière son voile de neige et de givre …
Oh elle adore jouer la dame sombre, et sa main enchanteresse attend de faire tomber la folle cavalière mais que vient le vent du changement et les pièces ne seront plus que des pions, une unité … Alors j’arriverai, moi ou une autre, devant la dame et je lui enlèverais sa couronne de givre … Mais peut-être est-ce qu’elle attend du haut de son trône, peut-être veut-elle venir voir le printemps … »


L’ombre parlait doucement, gravement et des fois cela devenait murmure entre ses lèvres grises. Elle regardait droit dans les yeux l’humaine pour se perdre dans le délice de ses couleurs flamboyante. Ses doigts se levèrent et effleurèrent ses cheveux rouges puis ils retombèrent comme une plume qui doucement va sur terre, volant planant avant de tomber …

« Petite mésange tu m’offres tes peurs, folle que tu es. Qui te dis que je ne te prenne pas entière sans te laisser vivante ? Qui te dis qu’après je pourrais me passer de toi ? Veux tu devenir le calice du vampire ? Tes épaules sont bien frêles pour supporter ma faim dévorante … Ne construit pas les barreaux d’une nouvelle cage … Tu peux encore partir, petit oiseau, tu peux encore t’en aller sans autre poids sur ton visage …
Je n’ai rien à t’offrir, que mes larmes et mes tourments, je n’ai rien à t’offrir en l’échange de te souffrance … Alors que veux-tu petite mésange, que veux tu près de moi ? Rien … Il n’y a rien à prendre, ou que du sombre, que du désespérée … Si tu reste tu perdras ton espoir … Peut-être … »


Ce n’étais pas un non, mais l’ombre n’était pas sure d’avoir bien compris ce qu’il en retournait et sa voix qui était devenu presque menaçante était un avertissement, un conseil aussi pour une humaine décadente.

« Et puis l’échec et mat ne m’intéresse pas, l’échec et mat est pour les idiots, j’aurais toujours quelque chose à perdre en gagnant vraiment. T’es comme moi petit oiseau prisonnière entre les griffes d’un amour et d’une haine, mais moi cela va plus loin, je suis sa créature et elle me guide des fois, je suis sa créature e je ne peux partir du monde qu’elle m’a créé, à moi et a mes frères. Je ne veux pas … la vallée est à mon image, l’hiver de glace est le reflet de mon apparence … Et quand viendra le printemps je serais laide, un souvenir peut-être beau d’une époque haïe … Quand viendra le printemps, je ne serais plus rien pour personne …
Non je veux l’échec et pat, toutes les deux victorieuses, toutes les deux perdantes, l’une moins esclave et l’autre moins maîtresse … »


Ses yeux se détournent de l’humaine tout près d’elle, et s’en vont errés sur le paysage magnifique de la vallée …

« Ma beauté n’est qu’éphémère ne t’y trompe pas … C’est la dame noire qui et belle vraiment, regarde sa neige, ses flocons parfaits, son sourire mystérieux et les arbres sombres … C’est la vallée qui est belle car quand viendra le printemps moi je serais obsolète. »

Ce n’est plus qu’un murmure, une sentence, une fatalité. L’annonce d’une perte, l’annonce d’une libération … un peu des deux, ou les deux réunie. Qu’est-ce que l’ombre cherche en fait ? Un bonheur, un espoir … Elle est trop humaine … Chahîd avait raison, elle est trop humaine …

« La montagne est morte déjà … Elle était notre raison, elle était notre rêve, elle était nos souvenirs, elle était le bonheur … La montagne a trop attendu des hommes, mais ils n’ont regardé que la vallée, que les créatures monstrueuses, que la peur dans leur cœur… et ils ont oublié de voir ce qui était le plus important. Ce n’est pas des soldats qui pourront prendre le pouvoir … C’était la montagne … Mais elle est morte ou presque … Un dernier souffle de vie que l’on doit alimenter par nos rêves, notre bonheur et nos souvenirs … Ce n’est pas à remettre à plus tard, les hommes doivent déplacer la montagne et la mettre au soleil, pour qu’elle puisse revivre … »


Elle souriait la grise, pourtant son visage était absent et ses yeux rêveurs … Elle souriait en disant des mots sans sens qui pourtant en avait tellement pour elle … Ses yeux perdus dans la beauté de l’arbre de l’espoir, elle se laissait vagabonder sur ses branches, sur ses feuilles ou dans la sève qui coulait dans son corps parfait …

« N’offre pas tes peurs ainsi, à une inconnue sans même connaître son nom …
Elle pourrait les prendre et toi avec …
Ne te laisse pas corrompre par une apparence éphémère …
Le jeu de la mort est bien beau, mais il enferme l’oiseau en même temps qu’il le libère …
Et l’oiseau si beau devant la mort laisse ses ailes brûlés … »


C’était presque un silence … Juste un murmure si doux si dure à la fois …
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Xarha
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyDim 19 Aoû - 16:34

Xarha sourit doucement, avec un brin d'amusement.
Elle se détourna de l'Arbre et se tourna vers le rideau blanc, regardant les flocons tombaient, attendant calmement que chaque dernère parole de la Louve se perde dans le lointain, qu'il n'y ait plus que le silence, tout aussi beau et fort que les mots, même plus.
Quand le dernier murmure se fut éteint, étreint par la glace, déchiré par le vent, elle laissa s'échapper les mots....

- Dis-moi mon ange, qu'est-ce que le miroir t'as renvoyé de toi ? Qu'est ce qu'il t'as donné en échange, quand toi tu lui as donné ton reflet, quand toi tu lui as donné ta beauté, quand toi tu lui as offert ton temps pour le regarder ?
Le miroir s'est moqué de toi, s'est moqué de l'Ange, s'est moqué de la Nuit qui est inscrite dans ton visage, s'est moqué de la Lune pâle, s'est moqué de la Vallée sombre...
Le miroir n'a pas besoin de toi, mais il ne te rejette pas.
Tu pourrais le casser, le briser, mais briser un miroir porte malheur...et sans lui tu ne pourrais pas voir ton reflet...le miroir se moque de tout.


De nouveau les paroles se perdirent, s'emmêlèrent, après avoir volé, si brièvement....

- Tu sais pourquoi les fourmis n'ont pas peur ?
Elles n'ont pas peur car elles n'ont pas la conscience d'être elles. Elles sont un tout. C'est le tout qui a peur, pas elles.
Les cellules de notre corps sont pareilles...si tes cellules avaient peur, tes pieds refuseraient d'avancer, tes yeux refuseraient de voir tes ennemis...
La peur est une faiblesse, rien d'autre.
Pourtant, j'aurai aimé la connaitre...on m'a dit que c'était merveilleux...que ça empêchait de faire tellement de conneries...
Non, je ne peux rien te donner, pas plus que le miroir. Je peux juste t'offrir mon sang, car mon monde est un monde sanguin, le tien est celui de la peur....
Doux fantôme, puissante Ombre, si fragile....tes larmes ne valent rien, mais ce sont des perles de lune sur ton visage gris.
Tes tourments sont des jeux qu'on t'impose et que tu crées toi-même.
Louve, tu es l'esprit de la Meute, où est le tien ?

Mon espoir est ici. Pas ailleurs. Pas dans l'endroit où je suis née, pas dans cet univers décadent dont j'étais un pantin. La Vallée m'offre un terrain de jeu, m'offre son échiquier, m'offre un défi, Elle m'a donné mes chaînes, m'a donné mon impuissance face à elle, et Elle m'attend.
Je pourrais tout arrêter, tomber dans la douceur et la mort, être encore plus près d'Elle, être Son pion préféré.
Mais c'est ta place, moi mon devoir envers Elle est différent...

Moi je suis une fêlée de plus, j'ai le cerveau abîmé par preuve médicale, j'ai mon corps qui a été déchiqueté par les affres de la guerre que je me suis crée, une guerre miniature et stupide. J'aimerais avoir peur comme les enfants qui craignent les monstres, j'aimerais avoir peur des fantômes et des monstres, j'aimerais avoir peur de sortir le soir, j'aimerais avoir peur, et j'aimerai aussi être courageuse, être courageuse comme Maxime et Mary, comme toi...
Mais je ne suis faite ni pour l'un ni pour l'autre, je n'éprouve rien malheureusement...
Mais peut-être que ce n'est qu'un jeu différent, peut-être que ma tête va remarcher correctement, peut-être que je ne tenterai plus le Diable...
Mais si moi je ne le fais pas, qui le fera ?
Les gens tremblent comme des fillettes. Vous êtes tous, tous emprisonnés dans vos habitudes ridicules, dans vos peurs absurdes, rien n'avancera jamais ici, les lutins du Père Noël refusent de travailler...
Et si personne ne le fait, moi je le ferai.


Faire quoi ? Elle n'en savait rien, mais avait-elle jamais su ce qu'elle devait faire ? Avait-elle jamais eu conscience de quoi que ce soit ?
Elle était dans un délire de droguée, accompagnée d'une femme prédatrice et dangereuse, et elle lui faisait ses petits discours qui ressemblaient si bien à ceux des politiques qu'elle détestait.
C'était ridicule d'en arriver là, mais pourtant elle y croyait, elle croyait en cet instant, en cette Ombre, en elle aussi, et n'avait pas besoin d'insolence ou de piques pour s'en défendre....Elle était elle-même, ne se cachait rien, ne cachait rien...
Il n'y avait rien à cacher.

- Quand le printemps arrivera mon Ange il ne te détruira pas, car tu resteras Sa rose, Sa roise noire et épineuse...
Mais le Printemps n'est pas là, il est derrière nous, emprisonné, et pour un moment.
La feuille morte deviendra une rose... enfant de sa terre et enfant du sang qui l'a nourrit, et la Vallée capricieuse ramassera les fleurs...
Mais je ne sais rien, je ne sais rien, les théories peuvent être dites si elles le veulent, elles ne valent rien, car Elle nous prouvera le contraire, toujours....

Frêle humaine que je suis, je La défie, mais ce n'est qu'un pas de plus dans Son délire, ce n'est qu'un pas de plus sur la poutre branlante, et arrivée au bout il n'y aura rien pour moi...

C'est une course endiablée qui se joue, dans le silence et la lenteur, ou chacun se bat pour sauver sa peau.

Avant, longtemps avant, il y avait des gens qui disaient "tous pour un, et un pour tous", des mousquetaires amusants qui sauvaient les princesses, des héros, mais moi je suis l'anti-héroïne, la pirate, je ne suis pas une princesse...


Et enfin les murmurces cessèrent, et d'une voix forte, elle cria :

- Tous pour un et un pour tous ! Vous, vous entendez ça ?

Elle se décolla du dôme et se mit à tournoyer dans la neige, pareille à une âme-en-peine, les yeux brillants.

- Vallée, douce Vallée, joue-toi de nous ! Joue, encore, fais bouger chaque fil des marionettes que tu possèdes, et un jour tu te feras mordre mon amour, car un jour l'oiseau quitte son nid pour voler, un jour le fauve sera libéré, un jour la Louve te piégera sur son échiquier de glace, un jour la montagne se déplacera !

Elle se retourna vers l'Ombre et se tut, avant d'écarter les bras d'un air ironique.

- Quel beau spectacle qu'une âme-en-peine coincée derrière cet Arbre, qu'une âme-en-peine debout dans son manteau de neige...Louve et pourtant esclave de la Meute...
Et moi le petit flocon qui tourne et virevolte et ne voit pas le sol où il tombe, le piège qui l'avale ni les pas qui l'écrasent...
Mais pour l'instant je vole, et pour l'instant tu cours, n'est-ce pas merveilleux ? De n'aller nulle part, n'arriver nulle part, de chercher une sortie, n'importe quelle échappatoire, à se torturer l'esprit pour trouver une réponse, décadentes de leur univers, univers décadant et follement amusant....Follement...Mais la sortie pourrait nous passer sous le nez, les solutions tomber du ciel dans un bruit de tonnerre, on ne les verra pas, terrées dans nos cachettes...et ce seront des autres qui nous les voleront, mais eux ne sauront jamais s'en servir et s'entre-déchireront pour mieux les posséder ! Cold, Mary, Vincent, quel magnifique trio, les meilleurs acteurs de tous les siècles, pendus sur leur poutre et tellement figés...il faut faire bouger les pantins, faire tomber la neige qui les ronge, leurs esclaves n'agiront pas sans eux...

Et le miroir renverra toujours ces reflets pâles de son air moqueur...
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyDim 19 Aoû - 20:36

"- Tu voudrais te faire Miroir, petit oiseau, tu voudrais te teindre de gris pour refléter mon visage ? Et tes couleurs tu les laisserais juste sur le cadre ? Tout ce rouge perdu … Petit oiseau un miroir n’a pas de personnalité il copie, non, ne soit pas un pale miroir, sois toi vraiment sans prendre des autres. Car copier enlaidie, copier te rendrait laide dans ta pale beauté …

Tu ne connais pas la peur petit oiseau, tu ne connais pas la peur …. »



Elle se mit à rire doucement.

« Oh si tu connais la peur, même si celle-ci n’a pas le visage que tu veux lui donner… Et si tu n’as pas peur de la mort, ni de moi, ni des autres, ta peur est peut-être plus profonde comme la cage de givre, comme cette peur si compréhensible de n’être qu’un jouet, qu’un pantin entre les mains d’une artiste …

Oh si tu as peur, moi aussi tu sais, j’ai des peurs sans fond qui me font sortir de mes gonds. J’ai des angoisses que rien ne peut calmer … »


Ce n’était plus qu’un murmure. Puis elle repris plus grave, plus sereine, moins folle peut-être …


« Et si vraiment tu n’as pas de peur, alors ce serais terrible …. Vraiment horrible … Pas de peur pour avancer, pas de rêves, pas d’espoir … ce serait triste si triste … Je me bat pour mes rêves je me bat pour mes peurs, même si elles restent bien protégées derrière une cage de givre elles aussi …

Et puis une ombre ne prend pas le sang, elle ne prend que les peurs …

Et l’ombre folle a un esprit qui court vaillamment et qui ne s’arrête pas, on l’entend des fois, on peut même le voir perdue dans le corps d’une louve grise cachée par la brume ou la neige… Je ne suis pas l’esprit de la meute, il est partout, dans tout ceux qui la constitue, même si l’ombre a choisit d’œuvrer pour lui, même si peut-être elle est la seule … Elle n’est pas l’esprit de la meute … il est là dans son cœur, dans son frère qu’elle aime, dans celui qu’elle va rejoindre …»


Rejoindre … Chahîd … Elle comprenait maintenant pourquoi elle avait penser à lui quelques secondes alors qu’elle se l’était interdit, quelques secondes de trop dans sa pâle existence …

« Tu parles comme une chimère que je connais …

Maxime est courageux mais c’est un fou lui aussi, il ne connaît pas le poids de la mort sur ses épaules, il y a quelque chose en lui qui le pousse toujours vers le danger... Et il ne joue pas au jeu de la mort … Non pas vraiment …

Mary est courageuse c’est vrai mais tellement terre à terre qu’elle en perds ses rêves … sans même s’en rendre compte …
Et moi, moi je ne sais pas si je suis courageuse, c’est juste que je n’ai pas les mêmes peurs, c’est juste que la mort ne me gène pas … Je n’ai pas les mêmes peurs comme toi... Peut-être … Avec ta cage de givre. Et quand arrive le danger ce n’est pas de courage dont j’ai besoin, mes peurs ne sont pas de celles que l’on rencontre souvent dans cette vallée… Et c’est pour cela peut-être que je suis l’un des jouets préférés de l’enfant gâtée …

Ne te lève pas sans connaître tes peurs petit oiseau car jamais tu n’y arrivera … Seules tes peurs peuvent t’aider… »

Elle l’entendit parler de Vincent et son cœur se serra …

« Ne parle pas de celui dont tu ne connais même pas le visage oiseau, Vincent a fait des choix, et il le suit, ne parle pas de lui … Se serait erreur petit oiseau, se serrais briser tes mots sans t’en compte …

Et tu te laisses déjà avoir petit oiseau, tu parles de peurs, tu parles d’âme en peine. Garde tes ailes si tu veux t’envoler … garde tes ailes et ne sombre pas déjà dans le désespoir … »


L’ombre regarda l’humaine voltigée se mêler aux flocons, danser une danse éphémère et belle, si belle dans son élan, c’était plus qu’une danse, un sentiment pure et juste, une fatigue exprimée avec violence et … tellement de douceur ….

« Je ne te comprends pas, petit oiseau …
Qu’est-ce que tu cherches ?
Vers où diriges-tu ton vol ?
Que me veux-tu vraiment ?
Que me veux-tu ? »


L’ombre savait sans savoir, et si elle ne comprenais que peu l’humaine son cœur l’entendais, mais l’ombre ne se comprenais pas, elle ne s’était jamais comprise …
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Xarha
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyLun 20 Aoû - 19:15

Elle rit, elle aussi, rit de sa vie dérisoire, rit de cette ombre décoiffée et sauvage, rit des autres, rit comme une provocation, une dernière menace avant de sombrer, comme on crache à la figure de celui qui tient votre vie dans ses mains, comme on le défie de nous mettre à terre et de finir ce qu'il a commencé, elle rit, et le rire si pur et si cristallin s'envole dans les airs, il porte son message de moquerie et de colère, il vole, il vole comme le petit oiseau, il vole comme le papillon qui coure vers la flamme qui le brûle, et il vole si haut qu'elle ne le voit plus, qu'elle ne le sent plus dans ses veines, et tout en tournant elle se sent qui s'épuise, et tout en dansant peut-être elle sent chaque battement confus de son coeur, le coeur qui bat si vite, le coeur qui bat si lentement, et puis elle ferme ses yeux brillants, ses yeux qui se voulaient maîtres, qui se voulaient forts, qui sont fermés derrière ces paipières pâles et fines, ses yeux qui brillaient comme deux soleils prêts à faire couler leurs pleurs d'étoiles...

Le rire ne s'éteint pas, il reste là, il devient lentement un long sanglot de rage, un sanglot de haine, un sanglot de folie, puis les deux paupières se lèvent, et il n'y a plus rien dans les yeux, le soleil a éclaté, laissant ses poussières brillantes sur les coins de son espace, sa galaxie est morte et c'est lui qui l'a emporté, puis une longue mèche carmine se mêle à la représentation, dessinant un éclair sur le paysage noir et perdu de ses yeux, comme l'orage qui fait gronder la mer et qui brûle les arbres, comme la tempête qui renverse le bateau...

Et puis les pas s'arrêtent lentement, progressivement, et elle écoute ce que le silence ne lui dit pas, elle écoute les murmures perdus qui sont tous là dans son esprit, elle écoute son âme et parle, puisqu'il faut bien parler, puisqu'il faut fendre ce silence angoissant, puisqu'il faut arrêter la danse et les mimes, puisqu'il faut mourir un jour, c'est dans l'ordre des choses qu'elle donne la réplique, qu'elle donne ses paroles, il faut respecter le script de la pièce jusqu'au bout...The show must go on.

- Un miroir ? Un miroir de toi ? Te crois-tu assez importante pour ça ? Non, je ne suis pas un miroir, je ne suis qu'un reflet, qu'un reflet qui y passe quand je le regarde, qu'un reflet perdu dans son écrin de glace, j'ai regardé le miroir et je n'y ai rien vu d'utile, et quand je m'en suis détourné il m'avait volé mon reflet...

Le miroir ce n'est pas moi, ce n'est pas toi, il est là...


Elle désigna alors d'un geste vague l'Arbre et son Dôme, la Vallée et les arbres brisés, le ciel gris-blanc, et puis se penche pour ramasser un peu de neige, sur laquelle elle referme son poing.

- Briser un miroir porte malheur, quel dommage, quel dommage...et ma pâle beauté, ma pâle beauté n'est rien qu'un passage, elle se fânera, elle s'oubliera, tandis que la lune te fera briller, tandis que le soleil fera briller les autres, le miroir m'a dépossedé de ce que j'avais pu avoir, il ne me reste plus que le rouge, que le rouge qui se perdra lui aussi, c'est comme ça...

Tu as raison, j'ai peur, j'ai peur et je suis même terrifiée, terrifiée de n'être qu'un jouet, terrifiée de n'être qu'un flocon, terrifiée de ne pas savoir aller jusqu'au bout de la poutre, terrifiée pourtant de my figer pour tenir l'équilibre.
Et j'ai la colère, la colère qui peut faire de moi une Chimère, la colère qui m'enflamme et me rend vivante, la haine qui me pousse en avant, mais j'ai espoir plus que tout, espoir de dénouer les fils, d'abattre mes cartes, de faire respecter l'Anarchie, espoir de bâtir mon monde de renégats et d'exilés.

Et si le visage de ton maître m'est caché, c'est peut-être parce qu'il ne se montre pas, mais je n'en parle pas, ça ne sert à rien de parler, je n'ai rien à dire...Je n'ai rien à dire mais je ne me tairai pas le moment venu, je ne me tairais pas même si ça blesse.

Le désespoir m'attend, le désespoir ne m'aura pas, ne t'inquiète pas pour ça, lui céder serait une honte pour moi, et par fierté je n'y tomberai pas, et si j'y tombe alors j'y sombrerai et m'y noierai jusqu'à tout oublier...pour tout ré-apprendre...


Et les yeux se rallumèrent, et le soleil laissa de nouveau éclater ses rayons, et les étoiles voulurent de nouveau tomber, mais elles restaient prisonnières du tableau peint, du tableau exposé parmi tous les autres, comme une mauvaise blague de plus.

- Qui vas-tu rejoindre mon ange ? Vers qui veux-tu courir ? Quel frère t'attend dans le lointain, quel frère t'attend et t'abandonne, vers qui donc cours-tu comme la Louve court vers son Loup ? Le loup s'incline devant la louve, mais c'est lui qui commande la Meute, et où est ta Meute ? Quelle est ta Meute ?
Qu'y gagne-tu pour le rejoindre ? Qu'y perds-tu ?


Puis elle sourit, un sourire étrange - pourquoi souriait-elle ? Elle ne savait pas, elle souriait, comme une poupée qui toujours sourit, et on se rend compte que les gens sourient pour un rien, que le sourire de la poupée plastique est faux, et que tout en elle est factice.

Ses pas qui s'étaient arrêtés, son corps qui avait abandonné la danse, cet esprit qui avait laissé son corps en plan, ne laissant que la démence et la raison, qu'est-ce qui les a poussé à partir, qu'est-ce qui les a fait fuir ?
Pourquoi ses jambes l'avaient conduites ici, à travers la plaine gelée, pourquoi son âme avait-elle reconnu l'Ombre, pourquoi l'avait-elle effleuré comme elle effleurait les plus belles fleurs sans les arracher, juste pour les sentir, juste pour les voir, mais sans leur faire de mal, pourquoi se sentait-elle si légère et si lourde à la fois, pourquoi parlait-elle ?

Que voulait-elle à cet ange ?

- Mon vol...

Elle repéta le mot, appréciant la sonorité, goûtant le son étrange qu'il produisait, la puissance qu'il avait, tout ce qu'il voulait dire sans le dire vraiment.
Elle baissa la tête et regarda ses mains, regarda les lignes qui se dessinaient et qui y formaient des paysages inédits, ces lignes qui étaient censées raconter toute sa vie et toute sa destinée...

- Je ne dirige pas mon vol, il s'en va sans moi...
Sans moi...


Puis elle releva la tête et ses yeux soleil vers l'ange, et de nouveau sa parole se fit murmure, tandis qu'elle demandait, avec une étrange fragilité :

- Ce que je veux de toi...je t'attendais, c'est tout...je ne te connais pas, je ne t'ai jamais connu, je n'ai jamais entendu ton nom ni ta voix, ni vu ta beauté ni vu ton reflet dans le miroir, mais pourtant je t'ai attendu...je t'ai attendu sans le savoir, je t'ai cherché sans te trouver, je ne savais même pas que mon vol était parti vers toi, et que je l'avais raté, et que mon vol maintenant est reparti loin, j'ai juste cherché à le rattraper...
Mon vol est parti si loin qu'il m'a amené ici, à sa recherche, à ta poursuite, et puis mon vol s'est caché ici, il attend que je le trouve et le prenne, que j'enfile ses ailes pour voler, mais je suis tellement en retard...

Il s'est épris de toi, et moi je ne l'ai pas suivi au bon moment ni au bon endroit, il s'est épris de toi mais est parti, il n'y avait rien d'autre à faire, et moi quand je t'ai attendu en ignorant tout ça, je n'ai rien compris, rien, mon vol a perdu le tien de vue, mon vol aimait le tien, mais le mien est parti, près mais si lointain, je ne sais pas où...

Je t'ai attendu, et je pensais que c'était toi qui aurait la réponse, toi qui pourrait me dire pourquoi je t'attendais, mais tu ne sais pas plus que moi, n'est-ce pas ?
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyMar 21 Aoû - 12:54

L’ombre regarde au loin, pour répondre il faut faire revivre des moments douloureux, pour répondre il faut accepter de se souvenir, et cesser de mettre le désespoir au loin. Pour répondre il faut rouvrir la paix mal cicatrisé, il faut prendre le couteau et le replongé dans la blessure fermée, pour l’ouvrir … peut-être alors qu’elle cessera de faire mal, peut-être qu’elle cicatrisera mieux …. Mais en attendant il faut souffrir encore … Dans sa bouche les mots ne sont presque qu’un grondement pourtant compréhensible, la voix rauque, enrouée parle avec se force toute puissante : elle sait qu’elle énonce ses faiblesses … encore … elle en a tant …

« Je cours petit oiseau ou j’ai décidé d’aller, mon vol est mien, je l’ai repris, arrachée d’entre les mains de la vallée trop possessive … Je cours, petit oiseau, à la recherche d’une anarchie, d’une paix … Je cours parce que trop longtemps on m’a tenu au pas, et que j’ai besoin de partir ….
Et je me jette dans la gueule des monstres, chez les chimères sanglantes et cruelles, je joue encore … Je n’ai jamais cessé de jouer … Les adultes ne sont que des enfants dans leurs costumes de vieux si raisonnables, et ils le cachent au plus profond de son être l’enfant qui court, qui joue, sans se soucier de la mort proche, la bravant de leurs yeux innocents déjà emplies de défi. Non les enfants ne sont pas innocents … Qu’est-ce que je dis ? Les enfants … on doit s’en méfier petit oiseau, tend la main à un enfant et sans le costume à sa taille il prendra le bras et te brûlera ton âme… On a tous été enfants … seulement certain l’oublient, ne fait jamais confiance à un enfant …

Je divague et je me perds petit oiseau, mes paroles prennent leurs envols, mais elles ne disent pas ce qu’elles ont à dire …

Je m’en vais rejoindre mes rêves, rejoindre une chimère qui me hait, loin d’un frère qui désormais me hait lui aussi, sûrement … Je n’ai que des ennemis ici, que des gens qui me haïssent …

Je suis presque seule petit oiseau, et je n’irais pas chez les hommes, ce serait si facile d’y aller, ce serais si facile … Maxime est tellement innocent, tellement grave, tellement courageux …Mais je n’irais pas, je ne donnerais pas cette victoire à Mary … Non je vais chez les chimères tenter le diable …

La louve est seule, elle a trop connu les hommes pour baisser la tête devant un loup … Mais elle ira dans ses bras quitte à en mourir … La louve avait une meute, la meute des fantômes mais cela ne lui allait pas, elle n’a jamais été d’accord, elle n’a jamais suivi le monde de la vallée …

ET elle a refusé, tout de go, elle a refusé de suivre, d’être pantin, marionnette, même si elle devait se bannir, même si elle devait perdre quelque chose en elle, même si elle a perdu un frère, sans le perdre bien sur dans son cœur …

Et je m’en vais faire une meute, chercher une meute plutôt, je n’ai pas la force de la construire j’attend un loup, même si celui-ci a déjà ses boucs émissaires. Je n’ai pas la force de construire une meute pourtant la vallée déjà m’a montrer quelqu’un qui veut y entrer… Elle m’offre presque un espoir, ou plutôt une illusion, cela fait longtemps que l’espoir s’en est allé. Elle m’offre une illusion si belle pour que ma chute après n’en soit que plus terrible … C’est si facile de jouer avec moi, c’est si facile de jouer contre moi …

Je suis une louve solitaire, petit oiseau, une louve déchirée entre trois mondes, entre trois races… »


Elle murmure la grise, elle n’aime pas la solitude, elle n’aime pas être seule … Oh des fois elle la cherche mais que pour quelque instants, en sachant qu’il y a une meute qui l’attend. Seulement elle a été bannie, elle porte la marque des fourbes et des félons, et elle est seule … seule. Sur son visage apparaît sa blessure béant, sa tristesse, pourtant ses yeux sont secs, elle n’a pas envie de pleurer la grise, elle n’a pas envie de sentir le givre, le froid prendre ses larmes pour en faire des joyaux. Et ses yeux désespérément secs regardent sans voir le monde qui les entourent.

« Ton vol s’en est allé sans attendre, guidée par la folie d’une enfant capricieuse ou par l’air enivrant, il est là désormais, pas loin, il attend, il attend un choix, peut-être, pour pouvoir s’envoler de nouveau, pour que tu ai un guide, de nouveau, après le choix… Quel choix ? Je ne sais pas …. Je n’ai pas de guide, j’ai repris mon vol à la vallée, j’ai repris mon vol à l’air qui le faisait vibrer parce que derrière l’ombre de mes ailes il y avait un désespoir plus grand encore …

Et peut-être c’est sa qu’il attend ton vol rouge, il attend que tu le reprennes et le colles à lui, que tu le caresses de tes doigts, que tu l’embrasses de tes lèvres sombres …

Et peut-être qu’en croisant mon vol il est resté quelques instants dans son sillage, peut-être qu’il a voulu voler dans mon vol, prendre les chutes et les piqués, voler comme jamais, enivré, désespéré, désœuvré …

Qu’il est bien fou le vol d’une mésange, il va sans réfléchir, il se perd, il se retrouve et il attend …
Et tu as suivi ton vol puisqu’il n’y a rien d’autre à faire, tu l’as suivi sans t’en rendre compte et tu as attendu, tu m’as attendu moi alors que je ne suis qu’une ombre, alors que je ne suis qu’un pale fantôme sans reflet dans le miroir …

Je ne l’ai jamais chercher mon reflet dans le miroir, a quoi sert de se voir ? Notre apparence est un cadeau aux autres, est un jouet aux autres. Me voir s’aurait peut-être été comprendre certaine chose, mais je me refuse le miroir, car je ne veux pas comprendre certains vices, je ne veux pas comprendre et compatir …

Alors je n’ai jamais offert mon temps au miroir, je n’ai jamais regardé droit dans les yeux mon pale reflet … Oh des fois je l’ai aperçu dans les yeux des hommes, dans les vitres furtivement … Mais je ne lui ai jamais offert de mon temps … Petit oiseau, à trop se regarder on oublie que notre apparence n’est qu’une image, une illusion, qui se déforme par le temps et qui se meurt tout doucement …

Tu vois petit oiseau tes peurs sont se qui te fait avancer, et tu avances les regardant droit dans les yeux, et tu avances même si la mort vraiment ne te fais pas peur … Et tu joue l’équilibriste devant une ombre grise que tu as attendu longtemps, tu joue l’équilibriste et que viens un souffle d’air et tu tombes … Tu as tellement peur de tomber, tu as tellement peur d’arriver à la fin du fil et de se retrouver devant le tant attendu. Alors tu ne sais que faire, tu avances pour ne pas tomber mais si lentement que le vent peut t’ébranler … si facilement…

Petit oiseau, seul toi à réponse à tes questions, seule la vallée te connaît vraiment, on est tous sur l’échiquier géant, on est tous sur le fil à attendre que le vent nous fasse tomber, car la chute sera tellement enivrante … Il y a un homme sur terre qui est venu sur le fil, il a joué avec moi, puis il m’a pousser, il m’a pousser en bas, et si la chute fut belle, elle fut terrible aussi …

Et ton vol a voulu qu’on se croise, et ton vol est là il attend avant de repartir, il t’attend car il aime courir avec toi, mais reprend le, reprend tes droit sur lui et enfile tes ailes … IL ne sert à rien de courir, car ce n’est pas en courant qu’on arrive au fond de son âme … Reprend tes droits sur lui, si tu veux apprendre à voler, peut-être est-ce cela qu’il attend, il attend que tu sois maîtresse de ton corps, il attend …

Et s’il t’a conduit à moi, s’il est resté derrière le vol nocturne et silencieux d’une folle, c’est peut-être qu’il a cru que je pouvait te rendre tes ailes, peut-être qu’il a cru que j’avais quelque chose à dire … Mais tu l’as dit : je suis insignifiante … »


Elle parle distinctement désormais, finie la tristesse de ses traits, elle a enfermé sa vie dans une bulle grise pour ne pas avoir à pleurer. Elle parle en regardant l’humaine si belle, si vraie, si matérielle. L’ombre n’est plus qu’un pale souvenir d’antan …

« Et si je n’étais que le reflet de ma vie, juste un fantôme, juste un mirage que la vallée fait vivre ? «
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Xarha
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyMer 22 Aoû - 12:05

Elle l'entend, elle capte sa faiblesse et sa douleur derrière ses mots qui s'assemblent, ces mots qui sont si puissants derrière sa voix enroué, des mots qui lui tapent dans la tête pour en sortir, pour lui déchirer l'esprit en lambeaux pour se libérer...
Elle a l'impression de déjà les connaître, ces mots, peut-être qu'elle ne les a pas écouté avant, mais maintenant elle les entend et elle ne sait pas comment réagir. Le murmure est devenu fort, si fort qu'il ébranle la montagne, ce n'est plus des murmures et des rumeurs, c'est un grondement sourd comme le bruit du ressac de l'océan, l'océan qui engloutit tout et qui est si beau pourtant.
Son Ange, son Ange serait-il un océan ? Ses yeux semblent l'être en tout cas, ses yeux sont un océan où elle se perd...

- Les enfants...

Elle n'avait jamais aimé ce genre de bêtes, que tant d'autre adoraient, que tant d'autres aimaient, elle avait oublié qu'elle en avait été une, ils avaient tous été enfants, pourtant elle ne s'était jamais sentie enfant dans sa tête...Gamine, dirait Maxime. Gamine...
Peut-être qu'il avait raison, peut-être était-elle une enfant isolée qui se fait passer pour plus grande que ne l'est, comme les gosses font pour pouvoir regarder des films au cinéma...
Non, non il avait tort, elle n'était pas une gamine paumée, elle n'était pas une gosse abandonnée...elle l'avait été, c'était passé, c'était fini, l'adolescente mal éduquée était restée la même pourtant, devenue peut-être femme, mais sans sens, une femme sans sens et irréfléchie, une femme à l'esprit fourbe et tricheur, une femme pas si adulte que ça...

- A partir de quand définit-on un adulte ? Comment on peut décider que quelqu'un n'est pas un enfant, qu'un enfant n'est pas un adulte ? Est-ce une question d'âge, juste une question d'âge ? Ou une question de taille ? Plus tu es grand, plus tu as de chances d'être adulte ?
C'est idiot, on ne peut pas définir les gens comme ça, être adulte ou enfant...on est forcément les deux...


Son coeur se serra douloureusement quand elle vit l'éclat triste de ses yeux de louve, ces yeux qui perçaient tout, ces yeux qui restaient secs malgré tout. Peut-être que c'était mieux, mais ça prouvait juste qu'elle avait dû assez pleuré pour ne plus pouvoir verser des larmes...
Une Ombre, une Ombre épleurée comme une veuve...une veuve noire...

- Rejoins qui tu veux mon Ange, mais tu as raison d'éviter les hommes, je les connais, ce sont mes compagnons, mes frères d'armes, des gens que je méprise pourtant...
Tu seras leur trophée, ils t'exposeront en évidence sur un piédestal, comme une marque de gloire, une marque de fierté, comme un papillon qu'on accroche à un mur encore vivant pour l'admirer...
L'admirer avec crainte et effroi, l'admirer avec cruauté et envie, avec jalousie et rancoeur...

Ils n'oseront pas t'approcher, mais derrière toi ils se moqueraient de toi, pour se donner une impression de puissance, car détenir une Ombre c'est une marque de force...

Comme je les méprise mes frères et soeurs, comme je les trouve incapables et idiots, et comme je les aime, ils sont comme moi ici, ils sont comme moi : humains...et c'est ça qui est censé faire que je les protégerai jusqu'à la mort, ça qui devrait me tenir en laisse dans leur refuge, ça qui devrait me faire espérer...
J'ai peur d'eux au fond, peur d'être un jour comme eux, pourtant je sais qu'ils ne m'abandonneront pas, que si je tombe ils m'aideront à remonter, que si je les regarde dans les yeux je vais m'y attacher, que si je glisse ils me rattraperont, et que si je m'y attache je vais souffrir, souffrir de les voir disparaître petit à petit, car moi j'en suis incapable...

Je serais incapable de me sacrifier pour eux, incapable de rattraper ceux qui tombent, incapable de les sauver le moment venu, car si le moment vient je laisserai les enfants en gibier pour qu'ils les ralentissent, car si le moment vient il ne faudra pas compter sur moi, je ne suis pas fidèle ni loyale, ce ne sont pas mes amis, juste d'autres humains, et je ne suis pas reliée à eux pourtant, pas reliée à eux comme un loup est relié à sa meute...

Ta Chimère doit être merveilleuse pour que tu la poursuives ainsi...ta Chimère doit être magnifique pour t'aveugler dans ta course...la Vallée peut te donner autant d'illusions qu'elle veut, ta Chimère n'est pas Son jouet si elle joue avec toi et non contre toi...


Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Elle se rappelait ses amies, autrefois, qui se perdaient dans leur problèmes de coeur, à se faire vomir d'amour...à en crever...que c'était beau, que c'était ridicule à la fois...elle aurait aimé elle aussi pouvoir se poser toutes ses questions, pouvoir se faire souffrir à ce point, pouvoir voir ce qu'était vraiment l'amour, avec un grand A, comme on disait parfois...c'était curieux, il semblait qu'il manquait terriblement de sentiments à ce qu'une humaine est censée connaître comme émotion, mais elle s'était toujours concentrée sur autres choses, laissant ls choses trop abstraites abstraites, les mélangeant doucement pourtant et s'en nourrisant, mais en les évitant toujours...

- Et si mon vol me bousculait de ma poutre aujourd'hui, si mon vol se ramenait à moi et dans sa tornade me faisait trébucher alors que je jouais les funambules devant toi, et s'il ne revenait pas et que je faisais un pas de plus vers ce qu'il y a après, et s'il revenait m'observer, me prendre dans ses bras et m'enlever, m'enlever si haut que la poutre ne serait plus qu'un vague souvenir, une méchante cicatrice dans la mémoire, et qu'il m'amenait si haut jusqu'à ce que, aveuglé par le soleil, aveuglé par tout, il retombe en piqué, si fort et si dur...ou alors qu'il s'échappe et me fasse traverser la poutre...
Qu'est-ce que ça changerait ? Je serais toujours dans la Vallée...

La Vallée m'a choisi, comme elle t'a choisi avant et comme elle a choisi les autres. Pourquoi nous, qu'avons-nous à lui apporter pourtant, sinon notre douce démence et nos combats désespérés ? Qu'est-ce qui nous différencient des autres pour qu'elles nous aspirent dans son jeu ? Pourquoi aime-t-elle les enfants assez pour les épargner ? Les laisse-t-elle grandir dans le but qu'ils nous trahissent et qu'ils nous blessent, qu'ils nous arrachent ce qui nous reste ?

Oui, je pensais que tu avais une réponse, mais tu n'en as pas plus que moi, peut-être qu'il ne faut pas chercher les réponses mais plutôt les questions...
Oui, tu es insignifiante, tu n'es qu'une parmi tant d'autres, tu es Sa folle cavalière qui joue contre les miens, contre moi, contre les autres...
Oui, tu es un fantôme...
Un fantôme...
Mais la Vallée peut faire ce qu'elle veut, tu ne seras jamais "qu'un" mirage, tu ne seras jamais "que" la folle cavalière, tu ne seras jamais "juste" quelque chose, tu ne seras jamais plus insignifiante qu'un autre, malgré tout tu réussiras à Lui échapper parfois, comme tu l'as réussi avant et comme tu le fais maintenant...c'est une chance, c'est une chance unique, peu ici peuvent prétendre l'avoir, cette chance, ce pouvoir, cette puissance...
Les jaloux et les envieux parleront de toi comme une tarée, une faible Ombre, un fantôme abandonné par tous...ils peuvent te haïr, ils peuvent te craindre et t'aimer comme ils le veulent, jamais tu ne seras leur trophée...

Sois faible, mon Ange, et qu'importe qu'ils te détestent, s'ils ne font rien contre toi, s'ils ne font rien c'est qu'ils ont peur, peur de te blesser...

Mon Ange, ne me contredis pas, même si ce que je dis est faux à ton oreille, et si tu t'en vas souviens-toi un peu, même si ce que j'ai à dire ne vaut rien, rien que des paroles d'humaines...même si je me trompe, même si tu n'es pas d'accord, même si on n'y voit qu'illusion et mensonge, l'espoir est le prope de ma race, de mon monde, moi j'y crois, et c'est pour ça qu'un jour je déplacerai la montagne...parce que c'est possible de Lui échapper, d'échapper aux règles, ne laisse pas tomber cette chance...ce serait si dommage, si triste...

Mon Ange...


[décidément, on a pas l'instinct maternel...
Dans la série remarque débile, ça m'énerve quand je lis ton post et quand je lis le mien ensuite, avec marqué Poil de Carotte au-dessus...rrrh...]
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyMer 22 Aoû - 16:55

« Non petit oiseau on ne peut pas être adulte et enfant, pas vraiment …
Il suffit de regarder quelqu’un droit dans les yeux pour savoir, savoir si devant nous c’est un adulte ou un enfant qui est là…

C’est quand l’enfance se brise que vient l’age de la raison, l’adulte moins fou, moins rêveur, celui qui a perdu son innocence, son monde enchanté. L’âme de l’enfant se brise et l’adulte lui vole sa place, ou la prend de force … Ce n’est pas une question d’age, ce n’est pas une question d’année, c’est une découverte, une découverte horrible qu’est le monde, c’est la goutte de pluie qui fait déborder l’océan. Et si l’enfant n’a pas déjà connu les tourments de l’adolescence alors il se transforme en monstre, en monstre de pureté, de violence et de haine. Craint l’enfant aux yeux d’adulte quand tu le vois car il porte le message inavouable du crime de l’humanité, craint l’enfant au regard si troublant et ne lui demande pas ton chemin … il va te perdre. Cruel, si cruel il a été à l’école du monde, il a été à l’école de la société et son âme terrible, l’adulte violent … Il est si beau … Qu’il grandisse qu’il devienne dans un corps d’adulte et déjà tu te perds dans ses yeux car les fragments de verre de l’âme de l’enfant blesse son cœur meurtri, et des fois, fantôme, pâle souvenir d’un temps passé, tu vois passer un rêve, une tristesse inébranlable … Il est si fascinant, ses yeux sont le reflet de son âme dépecé par la race humaine, il est si fascinant mais c’est un piège car ses rêves sont plus fous encore, il a grandi trop tôt, et vieux il est encore l’enfant qui jouais innocent dans la neige, il a grandi trop tôt et il est encore si cruel … »


Ce n’est plus qu’un murmure sur son visage sans fond, aucun sentiment, juste un visage, une voix qui monte dans sa gorge et qui parle, automate, issue de sa raison, issue de son cœur, issu du vent froid qui passe entre les femmes. Le vent si froid qu’elle ne sent presque pas, une caresse sur son corps pale qui semble pouvoir se plier au moindre souffle mais qui tiens, et qui reste immobile laissant juste le vent ondulé sur son corps, prendre possession de ses cheveux et enlever délicatement les flocons qui errent sans but sur sa chevelure argenté … Pourtant elle en parait presque insensible vu de l’extérieur, le vent passe et repasse et elle reste. Elle n’en parait que plus forte, elle n’en parait que plus faible, poupée du vent qui viens la repeigner de sauvage et de léger, enlevant la neige, enlevant le froid de la vallée sur son corps faible …

Et dans ses yeux sombres, un fantôme vagabonde. C’est un enfant volage qui vagabonde dans une clairière, c’est un rêve qui revient à l’esprit de la belle par le froid du vent, si doux pourtant. Qu’il est beau l’enfant avec sa moue malicieuse, avec sa pureté ténébreuse … Car ce n’est qu’un rêve et derrière le chant innocent de l’enfant, derrière sa danse sauvage sans queue ni tête, la vérité se dessine, la vérité vient par flash … Oui l’enfant déjà se fissure et seul ses rêves sont un barrière contre la réalité, mais que sont les rêves d’un enfant face au monde terrible, au crime de l’humanité … Ce ne sont que de pales barrières qui s’efface dans la danse, dans le chant innocent de l’enfant … Et il pleure l’enfant gris, quand viens l’homme dans son lit. Il pleure jusqu’à en mourir … Et son âme se fissure de plus en plus …. Qu’elle était belle la petite fille martyrisés, une petite fée aux yeux sombres si sombres, si belle... Sa beauté, son fardeau, sa perte … Et elle plante ses ongles dans ses joues trop lisse, elle se fait saigner, du rouge sur son petit corps, elle se revêt de crasse et de sang … Mais rien ni fait, le sang, le noir dans ses yeux, ses cheveux sauvages et pas coiffée, sa saleté qui sculpte son corps, tout l’embellie désespérément … Alors elle se haie, elle se trouve si laide, son corps jouet des hommes, et elle crache sur son miroir cassé, elle crache sur se reflet qu’elle haie plus que tout au monde … Mais on la lave, mais on l’habille, on la fait belle, on la coiffe pour qu’elle soit la plus belle la plus désirable des enfants du quartier … Et puis un jour, la goutte de pluie à fait déborder l’océan et son âme s’est brisé pour laisser passé l’adulte …


« Petit oiseau, petite mésange tait ta voix, tait ton âme qui parle sans prendre ton cœur avec lui, laisse tes lèvres se fermer… Tu serais bien laide d’être ce que tu n’es pas pour survivre … C’est la laideur des hommes, la société qui les as construit à son image … Je n’irais pas chez les hommes, je connais trop leurs vices, je connais trop leurs tords, je ne veux pas devenir leur poupée glacée, je ne veux pas devenir ce que je ne veux plus être … Tu ne devrais pas y aller, petit oiseau, pas comme sa, pas en sachant que tu les laisseras mourir quand viendra le danger, pas alors que le mépris guide ton cœur ….

Trouve toi une meute à protéger, trouve toi une meute à aimer à chérir, a vivre vraiment … Où tu seras celle sans peur devant le danger, celle qui risquera tout pour les autres, ou les autres seront comme toi, une équipe, un cœur qui bat ensemble, pas simplement des cœurs qui se haïssent et cohabitent … se serait si laid. Où tu protégeras les enfants, il faut toujours les protéger, il le faut, même si on en a peur … Car les enfants peuvent mourir trois fois, car les enfants peuvent devenir les monstres de la vallée, ses créatures, ses choses, ses jouets guidé seulement par leur sens et par leur haine … Parce que les enfants sont des trésors, des trésors maudits qui peuvent si facilement te briser, parce que la vallée les veux, parce que la vallée en a besoin …

Ne sois pas mouton, ne sois pas brebis, sois toujours toi, la transgresseuse, ne suit pas les affres des hommes, sois toi-même si la vallée rend les humains plus inhumains encore … La vallée les haie, la vallée les aime, ses hommes qui si facilement la nourrissent de leurs vices … Trouve une meute, un nid pour l’oiseau … Et va chez les hommes si c’est là-bas que tu le trouveras mais si se n’est là-bas n’y va pas … Ne brise pas les ailes des autres, ne vole pas leurs plumes dorées pour mieux pouvoir t’envoler … Trouve une meute qui t’en fera cadeau …

Reste la rebelle brûlante aux ailes rouges, la petite mésange … »



Les hommes, leurs valeurs, leurs vices, leurs faiblesses, l’ombre les connaît trop déjà, elle a trop vécu parmi eux, elle a trop espéré pour mourir enfin, presque un soulagement vu de loin, presque …. Les hommes sont des papillons prétentieux et orgueilleux qui se brûlent entre eux, qui se brûlent eux-mêmes sans même sans rendre compte …

« Suis ton vol et reprend le si tu en as la force. Et si il te fait tomber de la poutre et s’il te tue et bah … suis-le … Il n’est pas grave de mourir … La mort n’est qu’un tournant dans notre existence, et si ce n’est aujourd’hui se sera forcément demain ou après demain … Et puis mourir une fois n’est pas grave …

Suis ton vol et s’il t’emmène devant un choix, choisis, c’est peut-être cela que tu cherches inconsciemment, ombre ou chimère, chimère ou ombre, une meute … C’est peut-être le cadeau de ton vol, il veut t’offrir la mort sur un plateau, la mort ou autre chose …

De toutes façons la première mort ici ne veut rien dire …
Puisqu’on reste ici …
Laisse ton vol choisir et suis le si tu ne veux le reprendre …
Pour rester libre … »


Elle parlait doucement gravement sans presque aucun sentiment mais un élan, un enthousiasme étrange et presque cruel … Elle parlais simplement sans plus réfléchir …

"Je n'oublierais pas petit oiseau, je n'oublierai jamais ..."

Ce n'etait qu'un murmure empli d'émotion, une voix reconnaissante, un coeur qui remerciait ...
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Xarha
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyJeu 23 Aoû - 11:40

Ses yeux se fermèrent, doucement, animés encore par une étrange envie de ne plus rien voir pour mieux entendre. Repéter les mêmes gestes, les mêmes pas de danses, répéter la même chorégraphie...Elle ne voyait plus et n'entendait plus que le vent qui sifflait et la voix de l'Ombre qui se battait contre lui pour l'atteindre...
Mais les paroles ne servaient à rien, intuitivement elle entendait, elle écoutait même...
Elle se rendait compte à quel point dans sa vie elle n'avait jamais écouté, elle avait juste entendu...elle avait juste entendu des pans entiers de sa vie, entendu des cris et des appels au secours, entendu des plaintes et des rires sans jamais vraiment les écouter avec attention, sans jamais chercher à s'y lier et à comprendre, sans jamais chercher à les effacer pour laisser place au silence. Le seul qu'elle avait écouté c'était lui, le silence, pendant de si longues années...
Le silence lui avait tout appris, le silence avait été le seul capable de l'éduquer, le seul capable de la contrarier et de se faire désirer...

Mais ici, à Hollow Dream, le silence était différent, plus inquiétant, plus sombre, plus attirant...et la voix de l'Ombre était une vague silencieuse...

- Les hommes ne comprendraient pas pourquoi je pars, ne comprendraient pas pourquoi je veux créer ma meute...j'aimerais tu sais, j'aimerais pouvoir créer une meute, de tous ceux qui ont été chassés, de tous ceux qui se révoltent contre Elle et sont prêts à faire quelque chose...
Je sais bien que je ne suis pas la seule transgresseuse, pour qu'un système marche il faut des rebelles, qu'importe la couleur de leurs cheveux du moment qu'ils sont tous animés de sang et d'envie, l'envie d'abattre la cage, de bouger la montagne, de s'élever parmi ceux qui les ont persécutés...

J'y ai souvent pensé, souvent, mais j'ai l'impression d'être la seule à y penser, et je n'entraînerai pas de force d'autre personnes dans ma décadence, s'ils veulent entrer dans ce monde c'est eux qui doivent faire le premiers pas, ce n'est pas à moi de leur proposer...C'est des idées folles et dangereuses, qui ne plaisent pas, pourtant elles me semblent logique, imparables...je ne veux pas contrôler, à part ma liberté...j'ai peur qu'on me l'arrache, je me suis toujours battue pour qu'elle soit respectée, parmi tant d'autres cages...mais la cage de givre, elle est plus adaptée à l'emprisonnement, les failles sont difficiles à trouver...

Comment pourrais-je proposer aux hommes de se diviser encore plus et de partir vers l'inconnu, comment pourrais-je leur demander un choix ? Ils ont trop besoin de leur refuge, trop besoin d'un semblant de quotidien et de sécurité pour se livrer ainsi au danger, pour se jeter tête baissée vers ce qui leur fait le plus peur : la mort...
Leur espoir à eux est de se réveiller, moi je veux trouver dans leur coeur l'espoir de combattre, la rage de survivre, la rancoeur contre cette Maîtresse impitoyable, mais on ne trouve pas les coeurs, les coeurs vont et viennent et changent, les âmes sont des perles de verre qui se casse si facilement, si belles et si tentantes, si belles...mais à trop s'en approcher on court le risque de les briser, et de voir son reflet dans les morceaux de verre brisés, le reflet du meurtrier...
Je ne sais pas si des hommes sont prêts pour ça, et je suis encore moins sûre pour les Ombres et les Chimères...

Une alliance contre les autres, une alliance contre Elle, ça n'est pas dans les codes de la Vallée, Elle s'empresserait de diviser, diviser, rediviser, jusqu'à ce qu'il ne reste presque rien, et là, rassénérée, Elle partira, laissant seuls les survivants affolés qui ne bougeront plus de leur cage, les ailes coupés et ensanglantés, leur mémoire défaillante et leurs esprits déments et sauvages apprivoisés...Ils couperont les pattes des loups pour qu'ils ne puissent plus courir, les laissant là, à jamais privé de ce qui les énivrait, ce n'est pas dur pour eux, ils l'ont déjà fait en nous coupant de notre monde originel...

Au fond ils le savent tous, et qui seraient prêts à résister à Sa fureur...ils ont peur encore, les hommes et les autres, peur du changement, peur des autres, peur d'eux-mêmes, peur de la mort...pourtant dans cet endroit, la mort n'est pas vraiment mortelle...

Peut-être que mon vol veut ma mort, peut-être que c'est un sacrifice pour être plus fort, mais la faiblesse ici est une force insoupçonnée...avant, je ne la supportai pas, mais ici une faille peut-être la meilleure défense, ici le courage ne vaut peut-être pas autant que la peur...

La mort, c'est un mot si simple qu'on apprend si vite...un mot doux qui s'attache autour des esprits comme une mauvaise herbe autour d'un arbre, un mot doux qui berce nos peurs, un mot si efficace que le prononcer semble déjà le rapprocher...
Mais ce n'est qu'une étape parmi tant d'autres...pourtant tant que je ne meurt pas je resterai là, humaine et matérielle, peut-être même qu'un jour je rentrerai chez moi, dégrisée de ce que la Vallée m'apportait, changée et perdue dans ce monde qui était le mien, ou alors on ne souvient de rien, et on se retrouve grand-mère sans savoir comment...

Qu'est-ce que ça vaut de rentrer ? On ne sait pas comment le temps passe de l'autre côté...si ça se trouve nos corps sont déjà vieux et poussièreux, et bientôt ne seront que poussières...
Les hommes n'ont qu'une tâche sur terre : se reproduire comme des animaux...ils mangent, mangent des tonnes de viande et de fleurs, mangent tout ce qu'ils peuvent à s'en faire crever la panse, dorment des heures durant, perdant leur temps en s'enfuyant dans des rêves cauchemardesques, puis ils s'accouplent et finissent leur vie en mangeant et dormant...
Ici il y a autre chose, ici il y a un combat à mener, quelque chose à faire de ses dix doigts, ici les choses ne sont pas pareilles, jamais elles ne se ressembleront...

Si mon vol m'a conduite ici, si mon vol est caché ici, si mon vol t'as vu...il n'est pas bête, il sait ce qu'il fait...qu'il me tue, qu'il me fasse avancer, ou qu'il me ralentisse, il est toujours là sans jamais l'être...

Mon vol est dans mon nid d'oiseau...


Tout en parlant, Xarha se dégoûte un peu, se dégoûte du dégoût qu'elle a envers les siens, alors qu'elle ne les connaît à peine...se dégoûte de savoir qu'au fond, elle agira pour leur bien commun tout de même, car le moment de les abandonner n'est pas venu, il vient, doucement, mais quand il apparaîtra ce ne sera plus pareil...elle n'est pas une héroïne, elle absorbe l'héroïne, c'est différent, différent...

Elle ne veut pas de leur refuge, pas de leur compagnie, ils lui paraissent étranges, pourtant elle les respecte tout de même, si elle peut elle ne laissera ni Mary ni Maxime se perdre, si elle peut elle les aiderait, parce que c'est les seuls qu'elle connaît, les seuls à qui elle a osé se raccrocher à un moment, et quand le moment viendra, que fera-t-elle d'eux ?

Sa meute...c'est un assemblage de mot qui résonne tendrement à ses oreilles...elle a confié ses envies, ses envies ambitieuses et folles, ses envies dont beaucoup riraient...des envies d'enfants...des passions d'adulte...
Oui, elle a toujours combattu ceux qui l'oppressaient, pourtant elle était une sous-fifre de sa mafia, une trafiquante qui vendait la mort à bout de bras, et dans ce milieu seul la ruse et la force amènent quelque chose, qu'est-ce qu'elle pourrait comprendre aux autres, qu'est-ce qu'elle pourrait faire pour les aider, à part les achever dans leur douleur et leurs plaintes ?
Pourtant elle a toujours été fidèles avec ses amis, toujours, c'était un règle, un code, son seul honneur...un code de pirate...son équipage était à elle, personne n'y toucherait, elle n'aurait jamais laissé personne en mauvaise passe...
Et eux, maintenant, agissaient-ils comme elle autrefois ? Allaient-ils voir son corps mort à l'hôpital, déposer des fleurs et lui parler tendrement pour la réconforter, où qu'elle puisse être ?
Non, ils ne le feraient pas...ils avaient tant d'autres choses à faire, tant de combats à mener et d'ennuis à résoudre...et ils aimaient ça, comme elle l'avait aimé autrefois, comme elle aimait encore se débattre aujourd'hui, ne pas laisser la victoire à quelqu'un d'autre...

Puis le fantôme la remercia, et alors son âme entière sembla prendre un coup. Elle rouvrit les yeux, mais ce n'était pas la peine au fond, elle voyait très bien son Ange même dans sa tête, elle était capable de la dessiner entière, avec chacun de ses traits sauvages et pâles...

Son regard se fit sombre, et elle voulut la prendre dans ses bras cette Ombre veuve, elle voulut la prendre comme on prend une amie, une soeur, une amante, mais il y avait un gouffre à franchir, un gouffre où elle devait marcher pour la rejoindre...
Un moment, elle resta là, immobile, respirant à peine, sans parler. Pourtant elle aurait voulu répondre quelque chose, mais elle n'arrivait pas à formuler ses émotions, elle n'arrivait pas à définir ce qu'elle voulait dire, ça restait abstrait, perdu, flottant dans son regard...

Puis elle franchit le gouffre et alors la prit doucement dans ses bras, tout en s'abandonnant un peu, matérialisant ce qu'elle aurait voulu dire, mais qu'elle n'arrivait pas à formuler...parfois le silence est d'or...
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptySam 25 Aoû - 12:03

« Faible on est tous faible, la force n’existe pas ici, pas comme on la croyait avant, être fort c’est aller plus loin que ses faiblesses, ici la force c’est de savoir utiliser ses faiblesses …. On est tous faible, la vallée nous choisit, nous juge, la vallée nous cherche …

Qui a vécu une existence normale ? Qui a vécu entre tous ceux qui sont ici, ceux qui sont mort, ceux qui sont vivants ? Bien peu de monde, bien peu d’individu et se qu’ils cachent dans leur cœur est sans doute monstrueux… Ici le passé est une chose sur laquelle on ne s’interroge pas, on veut vivre, on pense à vivre et au futur incertain... Ici le passé est presque tabou, on a tous fait le mal, beaucoup on tué, beaucoup on haï jusqu’à s’en laisser bouffer l’existence …

Tu as raison les hommes sont faibles, les hommes n’ont pas besoin de cette nouvelle menace, les hommes n’ont pas besoin de cela, ils sont si fragiles déjà … Leur planter des couteaux dans les jambes pour qu’ils ne puissent courir serait pire encore, se serait les rendre plus vulnérables encore, pauvres hommes ils ne s’en sont pas encore sortis …"


C’est un murmure ou peut-être un silence, l’ombre ne sait plus qui de sa voix ou de sa conscience a fait entendre sa voix et si le petit oiseau a pu l’entendre … Mais cela n’a pas d’importance, c’est si claire et sans les mots c’est si facilement compréhensible …

Quelques secondes elle ferma les yeux, prise par une légère fatigue et ses souvenirs revinrent, un bloc qui s’ouvre, un bloc qui a brisé le givre … reminescence … Comme les pages d’un livre fantastique qui se tournent doucement pour que l’ombre puisse relire les mots qu’elle-même a écrit … Son arrivée sur Hollow Dream, ses rêves, son espoir, son combat, sa lutte, sa mort … Et toutes les secondes, minutes, années où elle a vécu avec les hommes, avec les femmes, avec l’espoir, où elle a accepté leurs tords, leurs tourments et leurs vices, si profond qui ont ressorti peu à peu .. Oh elle a caché ses faiblesses, la grise, elle a caché ses faiblesses sans se rendre compte que s’était sa force … Et le pire, le pire, était peut-être de les voir tomber un à un, ses frères d’armes, ses compagnons, ses alliés, les voir s’écrouler pour devenir ombre ou chimère, de les voir mort définitivement … De survivre aux mois, aux semaines aux secondes, et de les voir partir, de les voir t’abandonner … Il ne faut pas s’attacher, c’est ce qu’il disait, pourtant on a besoin d’attache pour vivre, ils ne l’ont pas compris .. Ou peut-être évitaient-ils le pire, préparaient-ils les hommes, pour ne pas voir trop de larme mais une fatalité qui les prend et les laissent muets… Le drame sur survivant avec un grand D et une puissance infinie, elle a failli perdre l’espoir, presque à chaque secondes, un combat de tous instants, elle l’a gardé,… et on le lui avait volé …

Et puis soudain brusquement le silence, elles ont tant parler déjà, l’humaine et l’ombre, l’oiseau et la louve …. Elles ont trop parler de trop de chose tabou, de trop de vices, de trop de silence … Elles ont refait le monde et elles l’on brisée comme un château de cartes en prenant la racine et en voyant le mal qui le ronge …

La vallée doit sourire du haut de son destrier ….
Ou les regarder de ces yeux noirs, si noirs ….
Qu’importe …


Pour la première fois l’ombre se heurte à un abîme dans les yeux de l’humaine. L’incompréhension la prend, il y a tant d’émotions, tant de chose et si peu … et elle reste nue, ne sachant que faire, les mots ne lui viennent pas, ils ne se battent plus derrière les remparts de ces lèvres et dans son esprit embrumé. L’ombre sent le gouffre qui les sépare dans l’abîme des yeux de l’oiseau … Et elle sait que ce n’est pas à elle de le briser, que ce ne doit pas être la morte qui choisie, mais celle vivante qui possède encore l’espoir de la vallée …

Et puis soudain une fêlure dans les yeux de l’humaine, le gouffre qui se meurt envahi, sous le regard de l’ombre. L’humaine la prend dans ses bras. L’ombre sens sa chaleur sur son cors et son être froid la fait sourire un instant. Elle enlace l’humaine, l’oiseau en a tant besoin, l’ombre aussi … Besoin de quoi au juste ? D’une amie, d’une sœur, d’une amante ? Dans ce monde de givre tout semble obsolète ….


*Alors je me ferais vieille pour l’accueillir …*

Elle la serre dans ses bras avec force et douceur, elle l’enlace de ses bras geler offrant protection de son corps, s’offrant … Une vague hurlante d’émotions l’envahie mais est-ce une attirance physique ou sa faim qui se réveillais au contact de l’humaine ? Un peu des deux sûrement …

Sa main se lèvre, se détachant du corps brûlant qui la réchauffait pour errer sur les lèvres rouges, l’effleurant doucement du bout de ces doigts gelés ..


« L’ombre et l’humaine,
La proie et le prédateur,
La morte et la vivante,
L’espoir et le désespoir,
La louve et l’oiseau,
Le gel et le chaud …. »


Un grondement plus qu’une parole, une énumération lente et grave de ce qui les sépare comme pour prévenir, comme un conseil dans le secret d’un instant d’intimité ….

Et l’ombre regardait l’humaine les yeux dévoré par son désir, par sa faim … Elle rêvait de l’embrasser de plonger ses doigts glacés dans ses cheveux rouges, si rouges, et de prendre ses peurs tout en la consolant de ces lèvres, de ces caresses, de sont être fantôme … Et si cela se voyait dans ces gestes retenus, dans sa main qui retombe pour revenir à sa place sans avoir auparavant attendu le murmure...

« Ne te perd pas dans l’abîme petite mésange … »

Elle ne l’embrassera pas, par peur de la briser, par peur de l’anéantir de ces lèvres savantes, par peur de la riser comme elle le faisait avant pour mieux asservir ceux qu’elle devait après tuer … La mort plane sur ses lèvres et elle le sait, silencieuse, elle regarde l’humaine, silencieuse elle attend …
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Xarha
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptySam 25 Aoû - 13:10

Elle sent soudain les bras de L'ombre veuve se déployait autour d'elle, couvrant son corps de leur givre, elle ferme les yeux, respirant à peine de peur de briser les figures de verre délicates qu'elles doivent former, elle ne bouge presque pas dans son carcan de glace, son coeur bat terriblement lentement dans sa poitrine. Il lui semble que l'instant dure et ne finit pas, il lui semble qu'elle ne pourra plus jamais bouger, qu'elle ne pourra plus jamais oser rêver après avoir touché de si près un rêve...un rêve mort, un mirage vivant...

Elle ne parle plus ; elle comprend, elle adapte, elle aime... L'oiseau de feu brûle de désir contenu, brûle d'une sourde passion, brûle de colère et se consume lentement sous la pression glacée de l'Ange qui la transforme en cendres...le phoenix est blessé, le phoenix s'est envolé un instant, enivré, enivré...
Pourtant elle reste là, elle a toujours était là, elle a toujours attendu, elle ne fuira pas maintenant, elle ne se laissera pas happer par la haine maintenant, maintenant qu'on lui offre une chance, qu'on lui donne ce qu'elle n'avait jamais eu, maintenant qu'elle se sent vivante du fin fond de son être...

Une étreinte mortelle dans les bras de la Veuve Noire, une étreinte dangereuse de plus...

Elle revoit ses moments passés, elle les revoit et ils passent si vite, si ridicules dans sa tête...seul le présent comptait, et le présent était la plus belle cage qu'elle n'avait jamais eu...une cage qui n'était même pas faite de barreaux, la cage était trop subtile pour ça...
Elle sent la main de l'ombre qui l'effleure, qui touche son visage avec précaution, qui s'y attarde...elle sent ce toucher si doux qui s'évanouit, s'évapore doucement, qui s'éloigne et qui s'en va...

Une partie d'elle veut la rappeler, une partie d'elle veut se jeter dans l'océan de ses yeux, de son âme, une partie d'elle aimerait être encore plus proche, plus proche sûrement de qu'elle aurait jamais imaginé...
C'est une tentation, une tentation horrible...

Elle ouvre la bouche pour parler, pour dire quelque chose, mais elle n'y arrive pas, aucun bruit ne sort...Même ses pensées se sont tues, figées, abandonnées dans leur danse vertigineuse...

Elle la regarde, la contemple, ses yeux indécis parcourent encore les traits de son visage, se promettant de ne pas oublier, rien oublier, jamais...
Si elle oubliait, ce serait tout détruire, détruire ce qu'elle avait fait, détruire ce qu'elle voulait faire, anéantir son âme comme on écrase un fourmi...si elle oubliait, si elle s'oubliait, elle perdrait tout ce qui la fait brûler au fond d'elle..

Les cendres se raniment d'une braise vengeuse, le feu se rallume, le phoenix renaît toujours...Elle regarde la louve, puis recule, se dégageant doucement de son étreinte, pour ne pas risquer de casser quelque chose, et surtout pour profiter encore de sa présence, jusqu'à la dernière seconde, comme quand on aspire de l'oxygène devant l'océan qui nous avale, quand on sait que ce sont les dernières et qu'on va sûrement se noyer...Elle s'éloigne si lentement, mais ça lui semble déjà trop rapide.

Elle la regarde, la contemple et ne peut pas détacher son regard. Ses yeux parlent pour elle, ses yeux parlent et disent merci peut-être, ils parlent de révolution, parlent d'attachement...
Elle est déjà attachée, trop attachée, elle qui voulait se libérer...

Dans un effort dont elle se pensait incapable, elle ferme les yeux pour ne plus la voir, cette image douloureuse, douloureuse parce qu'on sait que bientôt elle ne sera plus vraiment là, bientôt ce sera juste un souvenir de plus, mais un souvenir brûlant qui va vous ronger...elle a imprimé chacun des traits de la Louve, chaque intonation de sa voix, elle se doute qu'elle ne pourra plus jamais oublier, comment pourrait-elle ?

Elle a franchi le gouffre, et de l'autre côté elle a trouvé plus de choses qu'elle ne pensait, elle a attendu et finalement n'attend plus...
Elle s'en va, elle part, mais elle a une dernière chose à dire, quelque chose qui lui tient à coeur plus que tout, avant que ses pensées ne reprennent leur droit sur elle, avant que la Vallée retrouve son pion, avant que le feu reconsume son âme pour la porter loin, avant de se dégager vraiment, avant de plonger et de se noyer...

Enfin un son franchit ses lèvres sombres, et elle dit alors, une dernière fois, avec force et émotion:

"Mon Ange...."
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Miroir   Miroir EmptyDim 26 Aoû - 12:00

L’oiseau s’en va, il se dégage du givre pour ne plus avoir froid, il se dégage de l’empreinte de la mort, sa perte peut-être … Et l’ombre tressaille, on refuse son étreinte … encore … Condamnée pour l’éternité à être seule, condamnée par sa mort, par la vallée si belle, si jalouse … Et l’ombre tremble, elle se perd dans les yeux de l’humaine et elle voit son carnage, elle voit sa marque, l’attachement qui déjà prend l’oiseau, une nouvelle cage de givre. Une cage volontaire, une volonté d’être enfermée, et elle prend peur la grise devant toutes ses émotions, ses yeux s’agrandissent, son visage pâlit, son désir se meurt doucement, sa faim gronde en silence, elle a peur la grise, de ce qu’elle a fait, de ce qu’elle refera, et cette peur la paralyse ….

L’humaine est si belle , figée sans pouvoir parler et la mort déjà se pose derrière elle, juste un ombre blanche dans la neige, elle se tiens là près à prendre son espoir, près à prendre son sang, elle se tiens là et on ne la voit pas …. Pourtant Mirahil la sens, Mirahil peut même la toucher de ces doigts, et elle en a peur, peur de souffrir encore, d’ajouter à ses tourments la perte d’un oiseau …

L’humaine ferme les yeux, l’humaine sans le savoir défait le nœud puissant qui tiens la morte, pourtant elle reste là, sans comprendre, sans savoir … Elle a fait du mal aujourd’hui, elle a fait du mal en voulant faire du bien … La culpabilité la prend, elle fait toujours du mal la grise, elle a jamais réussi à rendre heureux … Elle est de ces femmes qui blessent toujours …. Quoi qu’elle fasse, ou pire encore quand elle ne fait rien, elle blesse …

Et elle tremble, les traits tirés, elle est si faible, si faible … Elle se haie, avec sa fragilité, avec ses airs de putins, avec sa beauté si horrible … Cette beauté qui blesse, cette beauté qui manipule à son insu les gens, même à Hollow Dream. IL faut qu’elle parte, loin très loin, il faut qu’elle s’en aille, il faut qu’elle vole, qu’elle court et qu’elle aille où elle ne peut aller, il le faut à tout prix …. ET si sa course l’emmène vers le dragon alors elle le chevauchera pour mourir avec lui, si elle croise une bête elle lui reapprendra la liberté avant de s’en aller, le continent des morts, elle ira explorer… Si elle peut, si quelqu’un viens et lui vole la dernière illusion de vie dans son être glacée …

Les remords qui la prennent, les remords qui l’envahissent et s’ajoutent aux autres nombreux, si nombreux … Elle s’en veut, elle s’en veut la grise et elle se tait par peur de tout casser encore une fois, de rendre encore plus laid une étreinte, de rendre encore plus laid son visage et son cœur fourbe, si fourbe …. Elle le haie ce cœur qui aime briser, la briser, elle le haie, elle se haie …


« Mon Ange »

Il est trop tard déjà, il est trop tard … L’ombre regarde une dernière fois l’humaine avec une infinie tristesse, un masque de désespoir …

« Je suis désolée petit oiseau, je ne t’approcherais plus … »

Et l’ombre disparaît, elle laisse la vallée l’envahir, elle laisse la neige, les flocons ne faire qu’un avec elle, et elle s’en va pour ne plus entendre le souffle chaud, une respiration douce et simple, elle s’en va car elle est trop rester déjà, elle est si faible … La morte n’est qu’une marionnette et cela l’exaspère car elle aimerait aller libre sans se soucier du monde … Mais la liberté toujours vole plus loin, pour qu’elle accélère sa course, se faisant prisonnière d’autres illusions, se dégageant de certaines …

Fuir, fuir encore, toujours, elle est voué à fuir, à s’en aller, à abandonner … Fuir ... pour ne pas se perdre, pour ne pas rester là-bas … Fuir pour ne pas perdre l’oiseau …. Fuir …

Elle ne connaît pas le nom de l’humaine, l’oiseau ne connaît pas le nom de la louve, tant mieux … peut-être cela fera moins de dégâts … Pourquoi faut-il que les hommes soient attirées par elle ? Maxime, L’oiseau … Ils ne sont attirés plutôt que par sa mort, que par l’empreinte de la vallée et de sa beauté fourbe … Ils ont tords les hommes, ils ont tords de se laisser aller, d’offrir et de donner, alors que l’ombre est si laide, alors qu’elle n’a pas la force de les accepter, alors qu’elle n’a pas la force de leur dire non … Car elle les aime elle aussi, car elle les aime et les haie, dans le même élan ….

Elle n’ira pas tout de suite chez Chahîd, elle doit d’abord n’être qu’une avec les arbres, avec la forêt si belle, avec le monde, avec la vallée … Elle en a besoin, un retour aux sources, un état naturel pour revenir plus pure vers les hommes, les ombres et les chimères… Elle en a besoin pour ne pas avoir à exploser, pour ne pas voir à hurler sa haine sur quelqu’un pour rester elle … seulement elle …
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