Aie confiance, Confiance...

Invité

Il émergea lentement. Il avait froid. Il était trempé. Ses vêtements collaient à sa peau. C'était on ne peut plus désagréable. Lentement, il bougea ses doigts engourdis. L'eau coulait dans ses yeux. Il passa le dos de sa main sur ses paupières sans se rendre compte qu'il se mettait de la boue sur le visage. Il tenta d'ouvrir les yeux mais les referma aussitôt. Un frisson de froid. Où était-il ? Il sentait la terre boueuse sous son corps, une flaque d'eau qui se formait autour de lui. La pluie était battante. Déjà la boue sur son visage dégoulinait vers son sol d'origine. Difficilement, il s'assit. Et ouvrit les yeux pour la deuxième fois. Il pencha un peu la tête pour ne pas être de nouveau aveuglé par cette pluie torrentielle, mais ses cheveux gorgés d'eau et de boue vinrent dissimuler le paysage à sa vue. De ses mains sales, il les chassa.

Où était-il ?

Des arbres entouraient un espace vierge de végétation où il était assis. Le sol autour de lui donnait l'impression qu'il pleuvait depuis des jours sans s'arrêter. Mais… ne parlait-on pas de réchauffement de la planète ? Ne manquait-on pas de pluie justement ? Il regarda autour de lui. Il lui sembla entendre un bruit venir des bois sur sa gauche, mais il ne voyait rien. Il avait du rêver. Le vacarme de la pluie, le sifflement du vent… comment aurait-il pu entendre quelque chose. Quoi qu'il en soit, il en revenait au même : où était-il ? Il avait encore les mains enfoncées dans la boue, mais déjà ses cheveux avaient été rincés de cette terre devenue liquide. S'il ne savait pas où il était, il devait comprendre comment il était arrivé là. Il chercha son dernier souvenir… Il était tard, il faisait nuit… Il avait fermé la boutique et était parti. Il rentrait chez lui… Mais il ne se souvenait pas d'y être arrivé. Il ne se souvenait même plus d'être entré dans le métro… Il se leva et laissa son regard plonger dans les profondeurs sombres de bois.

Bourrasque de vent. Frisson. Il resserra ses bras sur son torse. Il n'avait pas l'habitude de ressentir le froid lui qui n'était absolument pas frileux. Il fit quelques pas et senti une douleur sur son ventre. Un gémissement lui échappa mais quand il baissa les yeux il ne remarqua rien. Bien sûr, il aurait pu regarder sous sa chemise indemne, il aurait alors aperçu les cicatrices… Mais il n'imaginait même pas qu'il puisse en avoir. Il n'y avait pas de sang et il n'avait aucun souvenir de s'être blessé… Il ignora donc la douleur. Ca tirait mais ce n'était pas si insupportable que ça donc ça allait. Il marcha donc encore un peu. Il se sentait lourd avec toute cette eau imbibée dans ses vêtements. Ca le frottait, se collait, se décollait à chaque pas… terriblement désagréable.

Il était seul au milieu de nul part. Il avait froid, il ne savait pas où il était ni comment il y était arrivé. Il avait ses vêtements, mais - il le vérifia rapidement - ses poches étaient vides. Il commençait à avoir peur. Le destin l'avait-il abandonné ?

"Ais confiance, Confiance…"

Un murmure qu'il avait à peine entendu lui-même à cause de la pluie... Combien de fois avait-il prononcé ces mots pour lui même quand il avait pensé qu'il était perdu, seul et abandonné ? Non, le Destin ne pouvait pas le laisser tomber. Il avait toujours eu de la chance et n'avait jamais tenté le diable ni provoqué qui que ce soit. Tout allait bien. Tout irait bien…

Mais où était-il donc ?

Invité

Il se retrouvait dans cette clairiére le visage assombrit par ce temps des plus maussade , il marchait doucement dans la plus grande crainte de se faire repérer par une chose , dont rien que l'idée le faisait frémir , mais frémir de quoi ? Le plasir de s'y mesurer et par la suite perdre la vie , perdre cette vie tourmentée par ce malheur qui les accable tous ici ? Non il avait changé et la mort était loin d'être le but auquel il aspirait . Il rêvait de vivre , revivre parmis les siens qui veillaient , certainement , chaque jour durant , a son chevet .
Pourquoi d'ailleurs se retrouvait il dans cette clairière ? Lui même d'ailleurs en occultait les raisons , il ne faisait que flaner et se laisser porter par la lueur d'espoir qui raisonnait dans chacun de ces petits bruits sourds qui lui rappelaient ces fraiches et longues journées d'hiver ou il parcourait le parc avec sa tendre nièce qu'il affectionnait particuliérement .

Cette pluie commençait a se faire agaçante et forte ces temps ci , elle persistait et ne semblait plus avoir de fin , encore une des fourberies de ce monde pour pousser les gens à la folie, les amenant à se renier eux même , à renier leurs amis et tout ce qu'il leur était cher .

Soudain il se rendit compte d'une tout autre présence et se retournant il vit au loin une chose ou une personne émerger de la boue comme si elle en faisait partie , cela parut trés étrange sous les yeux inquiets de Dante.
Il s'avança prudemment , les mains tremblantes , l'une posée sur l'un de ses deux revolvers qu'il gardait toujours en sa possession .
Il ne se trouvait plus qu'a quelques métres , en un geste qui détermina la situation en le plaçant d'un côté avantageux , il braqua avec son arme à feu la personne qui se tenait devant lui et dit une phrase qu'il avait bien souvent dite d'où il venait :

-Veuillez vous retourner calmement et mettre vos mains bien en évidence !

Son regard perçant attendait avec impatience de rencontrer celui de cette personne , qui était-elle ? Que faisait-elle ici , qui plus est dans cette flaque de boue ?

La pluie torentielle s'abbatait continuellement mais malgré ce rideaux flou qui s'apposait au regard sombre de Dante cette personne ou cette chose ne pourrait lui échapper si elle risquait une attaque bien vaine .

Invité

Une voix le fit se figer. Les paroles montèrent lentement à son cerveau. Une menace. Le genre de phrase qu'on entend dans les films. Le genre de phrase qui induit qu'on a une arme braquée sur soi… Il détacha ses mains de son ventre et les écarta de son corps. Pas la peine de les lever, c'est que dans les séries télés qu'on met les mains en l'air. Non, juste éloignées de toutes poches, doigts ouverts, paumes vers l'avant. Puis, avec une lenteur infinie et exaspérante, en tentant de contrôler sa respiration, il fit demi tour jusqu'à faire face à l'homme et à son canon. Il était désormais vint de contenir ses battements de son cœur. Confiance avait peur et il avait beau se répéter sans cesse dans sa tête qu'il devait avoir confiance en sa bonne étoile, il avait peur de mourir sans même savoir pourquoi. Son esprit criait avec un enthousiasme qu'il n'aurait pas imaginé qu'il voulait vivre. Vivre… Vivre…

Il observa longuement l'homme en silence. Son regard montrait sa peur et son souffle s'était imperceptiblement accéléré. Il ne connaissait pas cette personne. Il ne comprenait toujours pas… Mais l'inconnu saurait-il répondre à ses questions ? Le voudrait-il ? Les gens armés ne considèrent-ils pas que c'est à eux de poser les questions ? Confiance n'osait pas parler. Il n'osait plus bouger. La pluie faisait glisser les mèches lourdes de ses cheveux sur son visage. Il eut un mouvement pour les chasser mais s'arrêta en chemin et remis ses mains à leur place : bien en évidence. Il ne bougeait plus. Mais l'homme ne parlait pas non plus, comme s'il le jaugeait, comme s'il guettait un mouvement, une fuite, une attaque… Confiance n'était pas assez suicidaire pour ça… Mais il commençait à avoir vraiment froid alors il se décida enfin à parler…

"Je… Je ne sais pas comment je suis arrivé ici… Je ne sais même pas où nous sommes… Je… je n'ai rien volé, je n'ai rien fait… je… s'il vous plait… baissez votre arme… s'il vous plait… aidez moi…"

L'aider à quoi ? Il venait de dire à un mec armé que personne ne viendrait le chercher vu que personne ne savait qu'il était là… Le gars pouvait l'enlever, le tuer ou pire encore et il n'en subirait pas les conséquences. Confiance commençait à avoir sérieusement peur. Ses mains tremblaient, son regard était affolé, il avait froid… Il cru apercevoir un mouvement dans les arbres en bordure de la clairière. Il eut un sursaut qu'il n'essaya même pas de contrôler, mais la seconde d'après il se dit que ça devait être le vent… Pourtant l'angoisse était toujours présente… Et cette arme braquée sur lui ne l'aidait pas vraiment…

"S'il vous plait… partons d'ici… s'il vous plait…"

Il allait tomber malade avec cette pluie… Fièvre, délire… Il préférait rester en forme, surtout s'il était prisonnier d'inconnus armés jusqu'aux dents…

"S'il vous plait…"

Il n'avait plus confiance du tout, il était simplement terrifié…

Invité

Son regard alors inquiet , prit alors de l'assurance lorsqu'il rencontra celui de la personne qui lui faisait face , malgrés les impressions il était bien humain et n'avait pas l'air menaçant . Serait ce une ruse afin que Dante dénigre son attention et se fasse écarteler par la bête qui sommeil en cette homme ? Le silence pesait énormémant dans l'air une inconcevable terreur animé cette être qui lui faisait face , une terreur humaine , un telle sentiment montre invraisemblablement la vraix nature de cette homme , c'est alors qu'une confiance aveugle poussa Dante a baisser doucement son arme et a la ranger . Il peina a avancer luttant contre les bourrasques de vent et s'acharnant dans ses mouvements pour ne point s'enfoncer dans cette boue qui s'accumulait à cause cette pluie interminable .

Il se trouvait devant cette homme et pouvait a présent mieux le distinguer sa peau semblait palit parle froid , ses cheveux tombant dans son visage donner un côté mystérieux et inquiétant au personnage , le regard effrayé devant l'inconnue , ce sentiment que tout le monde a déja ressentit ici , sur ses terres chaotique ou la peur ne fait que la rendre plus terrible . Il posa un regard compatissant ayant lui même déja ressentit cette ignominie puis il lui adressa ces quelques mots :

-Veulliez m'excuser de mon acte mais avec cette pluie et ce décor macabre je ne savais guére a quoi m'attendre , ne vous inquiétez plus je vais vous conduire dans un endroit sûr ou . . .

Un silence trahi par un bref regard vers le sol vint troubler ses paroles qui se terminérent aprés avoir repprit un souffle , un long et douloureux souffle .

-. . . ou le pourquoi du comment vous sera durement expliqué . Ne posez pas de question tant que nous ne sommes pas arrivé , ne parlez que si le cas est judicieux et soyez le plus discret et muet possible , il ne nous le pardoneront pas .

Le regard effrayant de l'ancien légionnaire perça celui effrayez de son interlocuteur qui semblait bien plus inquiet aprés ces mots .
Dante lui tourna le dos et commença a avancer prudemment .

Invité

Et l'homme baissa son arme. Confiance retint un soupire de soulagement. Il était encore très tendu. Il ne se sentait étrangement pas encore en sécurité. Comme si un danger rodait encore, comme si son corps et son esprit (surtout son esprit d'ailleurs) lui criaient de rester sur ses gardes. L'homme parla, mais Confiance était encore tendu, il n'avait même pas rabaissé ses mains, les laissant toujours en évidence, il n'avait pas encore chassé ces mèches envahissantes de son visage crispé. Son cœur lui faisait mal à battre si fort dans sa poitrine.

L'homme parlait mais il ne comprenait pas bien le sens de ses paroles, il sentait encore une sorte de menace. Quel était ce "pourquoi du comment" et qui était ce "ils" qui ne pardonnerait pas ? Pourtant, silencieux, il suivit l'inconnu qui lui avait tourné le dos et s'enfonçait déjà dans les feuillages. Ce n'est d'ailleurs que quand l'homme lui eut tourné le dos qu'il se décida enfin à bouger, chassant vaguement les cheveux qui empiétaient sur son champ de vision et resserrant son manteau contre lui comme si ce tissus trempé pouvait encore le protéger et le réchauffer. Son esprit, comme par automatisme, lui répéta son leitmotiv :

*Aie confiance, Confiance…*

Il emboîta le pas de son inconnu et s'enfonça dans les bois à sa suite. Ils marchèrent en silence, l'esprit aux aguets, l'œil vif, alertes et méfiants pendant plusieurs minutes… plusieurs dizaines de minutes… Confiance remarqua à peine qu'ils avaient accéléré la cadence comme si plus ils restaient dehors, plus c'était dangereux. Le brun tremblait de la tête au pied, il était dégoulinant d'eau et il sentait qu'il s'affaiblissait. Il commençait à avoir des frissons qui lui parcouraient l'échine. Marche lui faisait mal aux jambes mais il ne s'arrêtait pas… Il ne pouvait pas… Il savait qu'il ne devait pas…

Finalement, ils sortirent du bois et arrivèrent aux abords d'un village qui semblait avoir été détruit presque entièrement. Où étaient-ils donc ? Confiance n'avait jamais entendu parler d'un village, près de Paris, qui aurait été calciné et non reconstruit… Ce n'était pas normal. Il n'y avait pas de logique dans ce qu'il vivait et pourtant, dans sa tête, la même phrase était répétée en boucle et lui donnait la force d'avancer, poussant chacun de ses pas…

Il trébucha.

Un juron lui échappa des lèvres alors qu'il s'étalait lamentablement sur le sol meuble de l'allée du village. Il tenta de se relever, mais il était trop faible. Son souffle était accéléré, son visage rougi, il frissonnait… Instinctivement, il posa le dos de sa main sur son front et il jura une seconde fois : il était brûlant de fièvre.

"Attends… attendez… aidez-moi… s'il vous plaît…"

Il avait oublié que l'homme était armé avant de se reprendre et de revenir au vouvoiement. Il tentait de pousser sur ses bras pour se redresser, mais il n'y arrivait pas. Il se disait que s'il ne se battait pas, il allait mourir ici… Etait-ce encore possible de mourir en pleine rue à cause du sale temps ? Oui, des clochards mouraient en grand quantité tous les hivers… Mais, encore une fois, il pensa qu'il voulait vivre. Il le pensa assez fort pour retrouver assez de force pour se redresser sur ses bras…

Puis il entendit un rugissement qui lui glaça le sang…