Hollow Dream
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 Il pleut, il pleut bergère...

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Xarha
La Reine Rouge - PNK: pyromane, nymphomane, kleptomane
Xarha


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MessageSujet: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptySam 5 Jan - 16:29





  • Qu’est-ce que je m’amuse ! *




Xarha resserra sa prise sur la crosse du flingue qu’elle tenait fermement. Son sourire enfantin illuminait son visage blafard.

Elle sifflotait gaiement une petite chansonnette.



  • Je suis encore plus cinglée que je le pensais…


Des araignées au plafond.

Des grosses araignées.

Aux pattes velues.

Et des yeux moqueurs.

Je vais aller chercher la tapette !



Car je suis sans peur ni courage, allons-y preux chevalier, allons jouer les princesse en détresse au cœur de l’enfer…

Allons donc être le monstre que le monde attend silencieusement.

La pickpocket cambrioleuse qui ne se la joue pas vraiment gentleman.

Terrorisée par son idée, mais trop tarée pour s’en rendre compte.

Rien à donner, tout à voler, c’est l’occasion d’en profiter.

Tant qu’il n’y a personne.

S’il n’y a personne.

Mais j’aurais quand même aimé que quelqu’un vienne…en cas de problèmes. J’aurais pu m’enfuir, et lui servir d’appât.

Rien à offrir mais tout à prendre.

En laissant pas mal derrière soi.*



Il pleuvait sur la Vallée. Ses vêtements étaient trempés, ses longs cheveux écarlates se plaquait sur les coins de son visage, et ces yeux lumineux et cruels étaient le reflet de sa folie intérieure.

Une crise de plus ou de moins, elle ne les comptait plus vraiment. Un jour ou l’autre, une crise finirait par la tuer.

Cette idée la fit sourire encore plus.

Il pleuvait, elle écarta les bras et laissa la pluie froide glissait sur son visage et descendre le long de son cou blanc.

Elle riait et reprit son chemin.



Elle aimait bien la pluie. La pluie était drôle. Mais en même temps, la neige lui manquait un peu.

Pire encore !

Depuis qu’il pleuvait, elle n’avait plus revu une seule Chimère ou une seule Ombre !

Personne pour jouer avec elle et lui courir après…

Alors elle venait chercher ses copines, voir où elles s’étaient bien cachées.

Est-ce qu’elles avaient peur de la pluie ?

Et puis, il fallait qu’elle tienne une promesse, aussi.

Elle avait promis de tuer Mirahil si jamais elle l’oubliait.

Elle l’avait promis !



Mais elle ne l’avait pas trouvé. Et puis il n’y avait plus personne dans la Vallée, à part beaucoup de nouveaux humains. Bizarre, ces humains, d’ailleurs.

Ça sentait l’ennui, si personne ne s’entre-tuait.

Elle allait vérifier, une bonne fois pour toutes. Si elle se faisait pas attaquer, c’est que tout aller bien.



  • Des araignées au plafond…et jusqu’au coin des yeux ! *




Il pleuvait beaucoup, maintenant. Depuis combien de temps ?

Si seulement elle avait eu un parapluie. Ou une capuche.

Pour cacher sa chevelure sanguine qui pouvait faire peur.

Elle ne voulait pas effrayer ses amis !





Enfin ses pas la menèrent près du bâtiment. On lui avait dit, avant, que c’était ça, le refuge des humains. Avant que les Chimères ne le prennent.

Intelligentes, ces petits bêtes. Elle aurait fait exactement pareil à leur place.

Quoique non, elle ne se serait pas laissée avoir, elle n’était pas assez idiote.

Et maintenant, est-ce qu’il restait encore des Chimères ? Est-ce qu’il restait encore quelqu’un dans cette foutue Vallée ?

S’il y avait quelqu’un, elle le ramènerait, de grès ou de force ! Et s’il n’y avait rien, elle prendrait le reste du mobilier !





- Il pleut, il pleut bergère

Rentre tes blancs moutons

Allons à ma chaumière

Bergère, vite allons

J’entends sur le feuillage

L’eau qui coule à grand bruit.



Elle chantonnait, tout doucement, sa voix cassée de rockeuse raillant les mots niais de la comptine. Déjà elle était perdue dans ses pensées, se décrochant de la réalité, déjà elle souriait de ses hallucinations.

Des visions psychédéliques de bleu, de rose, de toutes les couleurs !

Et des araignées couleur arc-en-ciel qui glissait dans les flaques !



- Voici venir l’orage !

Voilà l’éclair qui luit !

Entends-tu le tonnerre ?

Il roule en approchant.



Elle gloussa toute seule, en continuant d’avancer, toujours très lentement. Ses mèches couleur sang se balançaient au rythme de ses mouvements de tête joyeux.

Elle n’avait pas peur, la Rouge, elle était inconsciente !



- Il pleut, il pleut bergère

Rentre tes blancs moutons.



Sautillant maintenant, elle se glissa sur le côté de la maison et pencha la tête en faisant la moue. Comment allait-elle rentrer ?

Vraiment, vraiment, ces Chimères, aucun sens de la propreté, encore moins celui de l’hospitalité !

Il fallait vraiment tout leur apprendre !

La moitié se battait sans grâce, les autres se laisser abattre, ne parlons pas des quelques mauviettes qui se terraient près de l’âtre.

Elle refit le tour et, agacée, tira une balle sur la porte d’entrée.



- Hello ? Y a quelqu’un ici ? Je commence à m’ennuyer !





Elle poussa la porte du pied et afficha un grand sourire de folle en se faufilant agilement à l’intérieur, l’arme toujours brandie devant elle, mais en essayant d’adopter un air amical.



- Mes chéries, vous êtes où ?

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Samuel
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptySam 5 Jan - 19:46

Le cliquetis caractéristique d'une arme que l'on charge brisa subitement la sempiternelle mélodie de l'eau qui s'écoulait du ciel inlassablement. Puis celui d'une balle qui venait se loger dans la chambre qui la destinait à être tirée et en une demi seconde à peine Samuel appuyait le bout de son canon sur les cheveux écarlates de Xarha. Il aurait reconnu le bruit d'une détonation entre mille et même à travers le vacarme incessant de cette pluie qui avait fait disparaître la neige aussi rapidement qu'elle était arrivée. Il avait entendu le délire solitaire de la rouge, sa voix railleuse s'élever pour ce qui semblait être un chant mais qui finalement était plus proche de la plainte d'un animal agonisant.

-Je suis là moi. Mais ce n'est peut être pas moi que tu espérais voir.

Aucune agressivité ne venait troubler le timbre chaud de sa voix, il était calme comme d'habitude. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Ah mais oui, peut être parce qu'il s'était promis qu'à leur prochaine rencontre il mettrait un terme à sa folie de la seule manière possible, qu'il lui ferait payé les marques que l'on devinait encore sur la peau ambrée de son visage. C’est fou ce que l'on peut dire ou penser sous l'emprise de la colère, une colère qui aurait peut être un jour raison de lui. Xarha devrait être enfermée c'était indéniable mais elle ne méritait pas la mort, personne ne la méritait d'ailleurs, pas à Hollow dream en tout cas, sauf bien sur celui qui la donnait délibérément. Mais les humains étaient si rare dans cette putain de vallée. Quoi que ces derniers temps, depuis la tempête en fait, les gens se bousculaient. Il y en avait beaucoup trop pour que ce soit normal.

-Qu'es ce que tu fais ici ? Tu devrais être plus prudente, ça me ferait de la peine s'il t'arrivait quelque chose.

La prudence ne semblait pas être le centre de ses préoccupations et la porte défoncée n'était là que pour confirmer ses soupçons. Elle avait l'intention de mourir ou alors elle était particulièrement inconsciente. La dernière solution semblait la plus probable c'est pourquoi il avait décider de rester avec elle un moment au cas ou. Cet endroit grouillait de bestioles en temps normal et aujourd'hui il était désert, il n'y avait qu'une folle aux cheveux rouges qui chantait sous la pluie et qui tirait sur des serrures. Peut importait ce qui se passait dans la vallée, les chimères et les ombres se faisaient plus rare et ce ne pouvait qu'être bénéfique. Si seulement il n'y avait pas toute cette eau glacée qui se déversait sur ses épaules à travers la maigre barrière de sa veste en jeans.

-Je suis content de te voir Xarha, j'espère que tu n'as rien fait de stupide depuis la dernière fois.

Il abaissa alors son arme et posa une main sur sa frêle épaule. Ce n'était pas une mauvaise idée d'en profiter pour explorer des endroits qui leur étaient inaccessibles le reste du temps, bien que Samuel fut plutôt poussé par sa curiosité et qu'il se doutait que Xarha n'avait pas les mêmes motivations. Il l'écarta doucement du passage et passa devant elle, il la savait capable de se défendre toute seule mais au moins lui ferait les choses plus en finesse.

-Bon voyons ce qui se cache dans cette baraque.

Il braqua son arme dans l'ouverture de la porte, resta quelques instant immobile mais aucun son ne provenait de l'intérieur de la battisse. Il prit la main de Xarha, il n'était pas question qu'elle lui fausse compagnie pendant que lui prenait tous les risques. Il avança silencieusement dans l’ouverture en entraînant la rousse derrière lui.


Dernière édition par le Mar 8 Jan - 0:31, édité 1 fois
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Xarha
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptySam 5 Jan - 23:56





- Hey ! C’est pas du jeu ! Pouce !



Tricheur ! Il allait lui payer !

Dès qu’il enlèverait ce flingue de sa tête…



Du moins, c’est ce qu’elle se disait jusqu’à ce qu’elle reconnaisse le timbre de la voix de Samuel Parker. Mais qu’est-ce qu’il venait faire ici … ?



Eh, parlait-on là du Samuel Parker qu’elle avait agressé sans raison et qui était armé d’un superbe Desert Eagle qui lui ferait sauter la cervelle en moins de deux secondes ?...

Du Parker dont elle avait lacéré le visage et qui devait sûrement vouloir se venger ?

Muarf, si toutes ses anciennes victimes venaient se trémousser pour qu’elle s’excuse, elle n’en avait pas fini !



Mais étrangement, ces petites paroles chaudes firent sursauter son cœur au plus haut point et brûla son ventre violemment.

Elle hésita, la Rouge, elle ne s’attendait pas à ça.

Elle resta silencieuse et immobile jusqu’à ce qu’elle sente l’arme se détourner de sa tête. Si c’en était des façons de l’accueillir !...



Enfin l’arme mortelle se détourna de sa tête et aussitôt elle se retourna, la bouche grand ouverte déjà.

Elle était contente de le revoir, elle aussi, et elle allait vivement lui faire comprendre !



Mais avant de pouvoir faire quoi que ce soit, elle fut proprement virée du passage de Samuel.

La silhouette famélique et osseuse s’étala sur le battant de la porte.

Hey ! Personne ne l’avait poussé ainsi depuis sa jeunesse !

  • Alors là, tu t’enfonces Samy !*




Sur ce, il lui passa devant et battit le record de la stupidité en lui prenant la main.

Un grand sourire apparut sur le visage de Xarha, qui saute vivement sur cette occasion et l’utilisa de suite pour se relever.

Petite main chaude, grouillante de veines, on dit que c’est sur les doigts que la douleur est la plus forte…

Oh, comme elle était contente de cette attention, elle pressa sa main tout doucement, toute ravie et contente de ce nouveau compagnon.



- Des choses stupides ? Oh oui, des tas. Tu aurais vu ça !

J’ai risqué ma vie à plusieurs reprises idiotement, attaqué plusieurs personnes qui ne voulaient que mon bien, me suis mêlée d’une affaire de Chimère et d’Ombre qui compte tuer tous les humains, me suis fait poursuivre par une Bête et j’ai causé uniquement des ennuis aux personnes qui étaient autour de moi.



Ah, c’est dommage que tu n’aies pas été là ! On se serait bien amusés, n’est-ce pas ?

Tu te serais inquiété, tu aurais marmonné sans cesse, et tu aurais joué les héros de supermarché, et ensuite on aurait pu se marrer un peu !





Hey, au fait, qu’est-ce que tu fous ici, Samy ? C’est pas un peu risqué pour toi ? Et pourquoi tu passes devant ? Tu sais très bien que si quelque chose t’attaque, je te laisserai te faire bouffer et partirai en courant pour sauver ma peau.

Dis-moi mon berger, tu chantes ? J’ai envie de chanter. Chante avec moi !



« Il était un petit homme

Pirouette cacahuète…. »



Non attends !

J’ai failli oublier ! On est chez les Chimères. Wah, mate-moi ça, il y a même un bar ! Tu penses qu’il reste quelque chose à boire ?

Enfin, je voulais dire, il faut éviter de faire trop de bruit, sinon on va leur faire peur après, aux pauvres chéries…

Alors on va chanter tout doucement, d’accord mon berger ?



« Qui avait une drôle de maison…. »



Xarha se tut enfin, pensant sans doute que Samuel aurait besoin de quelques secondes d’adaptation pour comprendre ce qu’elle venait de dire et lui répondre.

Elle regardait le bar avec envie.

Est-ce qu’il y aurait de la tequila ?...
Est-ce qu’elle pourrait saoûler Samuel avec l’alcool qui devait rester ?




Mais, brusquement, elle se rappela d’un tout petit détail qui avait son importance.

Rapidement, elle serra bien fort la main de Samuel, planta ses pieds fermement sur le sol et tira pour empêcher son compagnon de continuer d’avancer et pour l’obliger à lui faire face.



- Attends ! Est-ce que…je veux dire…

Tu as vraiment dit que ça te ferait de la peine s’il m’arrivait quelque chose ? Vraiment ?



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Samuel
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyDim 6 Jan - 22:23

Xarha était une fois de plus partit dans un de ses discours dont elle avait le secret mais depuis la dernière fois il avait au moins apprit à leurs donner un sens sans trop se forcer. Il ne put que rester silencieux et la laisser finir d’un air légèrement distrait mais qui ne l’empêchait pas pour autant de boire chacune de ses paroles. Il ne fit que quelques pas à l’intérieur avant de se stopper, la salle avait des allures de champ de bataille, décidément ces bestioles n‘avait pas le sens de la propreté. Quelques tables tenaient encore debout tandis que d’autres était réduit à l’état de bois pour le feu et contre le mur d’en face un grand comptoir qui avait été un peu plus épargné que le reste, au moins il tenait debout c’était déjà ça. Soudain il remarqua que sa compagne aux cheveux rouges avait finit de parler, il se retourna pour lui faire face et la vit loucher avec envie sur les vestiges du bar. Suivant son regard et ses pensées, il approuva d’un large sourire, sans doute qu’il avait grand besoin d’un peu de distraction mais de là à chanter avec la folle, il y avait des limites quand même…

-Tu me crois incapable de prendre des risques ? J’adore l’image que tu as de moi, mais bon venant d’une fille comme toi je suppose que je ne dois pas y prêter attention.

Il fit volte face et reprit sa marche lente et à l’affût jusqu’au bar. La cross de son arme solidement encré au creux de sa main, il n’y avait qu’avec elle qu’il se sentait en sécurité. Il ne savait même pas s’il devait plus se méfier de ce qu’il pourrait trouver ou de la fille qui serrait sa main. Mais les risques faisaient partie du jeu dont il avait accepté les règles aux moments ou il avait détourné son desert eagle de sa tête et enserrer sa main dans la sienne pour l’entraîner à l’intérieur du repère des chimères. Ces même créatures qui n’avaient pour seule obsession que de faire la peau à tous les humains.

-C’est quoi cette histoire de chimère et d’ombre qui veulent nous tuer tous ? Quoi que dit comme ça, ça n’a rien d’étonnant finalement. J’espère que ça n’a pas de rapport avec leur disparition soudaine ? Tu sais quelque chose à ce sujet ?

Tout cela lui paraissait quand même très étrange, bien qu’il ne fusse pas dans cette vallée depuis assez longtemps pour juger ce qui était bizarre ou non. Apparemment l’ancienne auberge avait été désertée, du moins pour le peu qu’il avait put en voir, il abaissa son arme et accéléra le pas. De toute façon leur entrée n’avait pas été des plus discrète jusque là alors il n’était pas vraiment nécessaire d’essayer de rester silencieux.

-Je peux pas te laisser seule sans que tu en profite pour faire n’importe quoi hein !
Et non je ne chanterais pas avec toi !


Arrivé devant le comptoir, il s’apprêtait à lâcher la petite main de Xarha et à passer derrière mais il sentit qu’elle s’était agrippée un peu plus et qu’elle tentait de le retenir. Il se retourna et lui fit face comme elle le souhaitait, il planta ses grands yeux clairs dans les siens et son sourire disparut soudain. Il l’observa d’un air méfiant, il lui semblait sentir à nouveau ses ongles lacérer sa peau. Puis elle finit par prononcer quelques mots, il l’écouta impassible avant de lâcher sa main et il s’approcha, tellement près, il la dominait à présent de toute sa hauteur. Lentement et sans un mot il glissa ses doigts sur son front pour l’en dégager des mèches folles couleurs sang que la pluie y avait collé. Brusquement son regard perdit tout trace de douceur tandis qu’il posait l’extrémité de son canon sur le centre de son front qu’il venait de dégager.

-Ça me ferait de la peine de ne pas pouvoir te descendre moi-même.

Sa voix sombre s’éleva dans la salle et sembla glacer l’atmosphère plus qu’elle ne l’était déjà. Il laissa le temps se figer autour de ses mots quelques secondes, avant de laisser échapper l'éclat de rire qu'il ne parvenait plus à retenir. Il laissa retomber son bras le long de son corps et effleura de ses lèvres la trace que l’arme avait laissé sur sa peau. Il se détourna en souriant et entreprit de faire ce dont il avait l'intention avant qu'elle ne l'arrête.

-Non sérieusement, je pensais pas que ça avait autant d’importance pour toi. Et après tu veux me faire croire que tu me laisserais mourir si nous étions attaqués ?

Tout en fouillant les placards, il essaya d’imaginer ce que serait Hollow dream sans Xarha pour y mettre son grain de folie. Il y avait des bouteilles aux contenus indéfinissables et dont de toute façon, Samuel n’avait aucune envie d’en connaître la nature. Mais il y en avait une au fond qui attira son attention : une forme carrée, une étiquette noir, un whisky à peine entamé. Il l’extirpa de sa cachette et la posa sur le bar d’un air triomphant.

-Je ne suis pas ici depuis longtemps, je n’ai pas vu grand-chose : des suicides, des marres de sang, des gens qui se disputent, des morts, la neige et maintenant la pluie.

Il s’abstint d’ajouter les beaux yeux émeraudes de Mary qu’il ne parvenait plus à chasser de sa mémoire et qu‘elle n’avait que si peu posé sur lui. Il se demanda si ce n’était finalement pas ça le pire de tous, mais il secoua la tête pour revenir à la réalité et au présent avant de divaguer comme cela lui arrivait trop souvent ces derniers temps. La seule qui lui avait donné un peu de joie de vivre, qui lui avait décroché un sourire, c’était elle, la folle aux cheveux rouges. Elle était le rayon de soleil de la vallée, même si elle était sans doute plus dangereuse que certains de leurs chasseurs. Il était prêt à prendre le risque d’une nouvelle crise à condition de se changer les idées un moment.

-S’il t’arrive quelque chose, tu peux me dire avec qui je pourrais me changer les idées en allant boire un coup dans le repère des chimères ? En espérant que ce ne soit pas à moi qu’il arrive quelque chose.

Il lui adressa un clin d’œil d’un air entendu puis d’un coup de pouce il fit sauter le bouchon et passa le goulot sous son nez, il adressa un large sourire à sa compagne en guise d’approbation et l’essuya avec un bout de son sweet-shirt avant d’en boire une longue rasade. Il n’avait pas mauvais goût c’était déjà ça et il devait bien avouer que ça lui avait manqué de faire des choses ordinaires. Il tendit la bouteille à Xarha et lança en riant :

-A la tienne chérie !
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyLun 7 Jan - 23:45







Elle leva les yeux pour suivre le mouvement de son compagnon. Un éclat saphir traversa son regard, tandis qu’un mince sourire sérieux apparaissait sur ses lèvres.

Elle resta parfaitement immobile, comme une statue de glace.

Tirera, tirera pas, un, deux, trois…



Ses pupilles se rapprochèrent de son nez et elle tenta de loucher sur le canon qui venait de se poser sur son front.

L’ambiance se plomba tout de suite.

Elle ne paraissait pas très heureuse.

Tirera, tirera pas…

Tirera pas. Bingo !

Néanmoins, elle ne parut pas rire beaucoup à la blague.



Elle resta silencieuse et l’observa sortir la bouteille de whisky du bar et s’en enfiler aussi sec une gorgée.

Ses yeux se baissèrent vers la bouteille tendue.

Un blanc glacial de quelques secondes s’étendit à l’infini dans la pièce.



La seconde d’après, Xarha était debout sur le bar, la bouteille en main, et elle donnait des petits coups de pieds furieux sur Samuel pour qu’il lui laisse sa place.

Pffff ! Quel barman horrible il faisait !



- Hey, petit berger, dégage de mon chemin ! Tu verras, avec ce que je vais trouver, tu finirais bien par chanter. Peut-être même par danser !

Ce serait génial ! Tu sais danser peut-être ?

Le tango ! Je t’apprendrais le tango. On dit que c’est une danse mortelle. Ou une danse de gigolo.

Ça colle plutôt bien, non ?



Elle refit un bond agile et finit son travail en éjectant Samuel hors du bar.

Dehors ! La pro était dans la place !

Elle se mit à fouiller à son tour. De bouteilles en bouteilles, elle continuait à parler, d’un ton toujours aussi enjoué.



- Pas de slow. Nan. Tu es trop…trop…euh…enfin, tu n’es pas adapté à ce genre de trucs. Je risquerai de mettre mes mains n’importe où après, ça serait pas bon pour ma réputation.

( C’est quoi ce truc ? C’est bizarre…muarf, de la bière. Pas bon pour les abdos.)

Non, vraiment, je vois que le tango. Une rose dans les dents pour le berger !

Ou alors…

Peut-être le zouk. T’as pas l’air taillé pour le pogo, je te plaquerai trop vite contre le mur. Manque de violence. Mais le zouk…c’est autre chose !

Move your body, baby !



Elle éclata de rire et sa tête aux cheveux rouges réapparut de derrière le bar. Elle tenait dans ses mains une bouteille poussiéreuse. Elle ne savait pas du tout qu’est-ce que c’était, mais l’étiquette indiquait 60%, alors elle comptait bien s’en servir.

Elle remonta sur le bar et s’assit confortablement, prenant une gorgée de sa trouvaille.

C’était fort et ça lui brûla la gorge.

Malgré tout, elle continuait à sourire et ses yeux brillaient de menace.



- A la tienne, chéri !



Elle lui lança un clin d’œil amusé et renversa de nouveau la bouteille dans sa bouche avant de la tendre vers Samuel, piquant au passage son whisky qu’elle avala aussi sec sans paraître surprise.



- J’ai réfléchi, annonça-t-elle d’un seul coup.



Expression inhabituelle dans sa bouche.



- Tu vois, Samuel, la vie ici à Hollow Dream, c’est pas vraiment une vie, mais ! c’est plein de gens marrants.

C’est vrai, hein ! Les gens ici ils ont tout le temps des idées bizarres. Je te parle même pas de ce qu’ils font. Et tous les gens ont des secrets aussi.

Donc oui, je te laisserai crever si tu étais attaqué, parce que ! – et écoute bien ce que je vais te dire – si tu perdais un seul de tes petits doigts tu finirais handicapé ! Et tu ne pourrais plus ouvrir des bouteilles de whisky en parlant avec moi.



Mais ! – et attention ! – en même temps ça me ferait un peu de peine, parce que tu es un gars marrant.

Et surtout parce que si tu t’es vraiment mis dans la tête de me descendre, j’aimerai bien qu’il y ait quelqu’un pour le faire au bon moment. Je suis sûre que les autres rateront leur tir. Ou alors que je les finirai avant.

Ou alors que…



Hey putain, monopolise pas la bouteille mon vieux ! C’est quand même moi qui l’ai trouvé !

Barman de mes deux !



Elle s’empara violemment de la bouteille inconnue et avala de nouveau une longue rasade. Elle en fit ensuite couler dans la paume de sa main.



Quelques secondes passèrent d’un silence bien mérité. Elle essayait de trouver son reflet dans la flaque qu’elle tenait entre ses doigts.



- Alors ça me fait plaisir. Mais – deuxième mais d’ailleurs…



Elle ouvrit la fermeture de son gilet en cuir de sa main libre. D’un doigt agile, elle remonta légèrement son pull troué jusqu’au nombril.



- ….il y a quelque chose qu’il faut que je te dise….



Elle caressa le contour de ses hanches saillantes et attrapa entre ses doigts une des nombreuses cicatrices qui recouvraient son corps. Celle-là semblait plutôt récente. Elle ne l’était pas.

Un coup de couteau bien placé, une hospitalisation plus ou moins réussie, quelques complications.

Elle plaqua sa main remplie d’alcool contre la vieille blessure et la fit glisser jusqu’à l’extrémité de sa taille.



- …tu me plais, tu sais, petit berger ? Et c’est pour ça que je te le dis, il ne t’arrivera rien ici, j’y veillerai…



Puis elle regarda encore sa main qui sentait l’alcool. Elle brillait.

Elle la claqua violemment sur la joue de Samuel et son regard se fit plus dur.



-…sauf si tu t’avises encore de me menacer avec ce joli Desert Eagle.



Décidément, elle adorait le frapper à la tête. Le jour où elle lui tirerait une balle, ce serait sûrement dans le crâne.



- Mais ! –troisième mais– on ne va quand même pas gâcher ce moment de bonheur avec des menaces en tout genre – quoique j’aime ça, je trouve ça…excitant – et je vais te dire ma deuxième pensée tout de suite !



Elle sauta vivement à terre et tournoya dans la salle tout en égrenant le reste de ses paroles.



- Des tas d’humains se mettent à se réveiller un peu partout dans Hollow Dream. Il pleut à mort, alors qu’il y a encore quelques jours encore il neigeait.

De plus, disparition totale et complète des chimères et des ombres.

Donc déséquilibre de la Vallée.

Donc un sérieux problème nous attend quelque part, parce qu’un déséquilibre ici à Hollow Dream, ça se paie toujours très cher.

Je conclurai simplement en disant que j’ai pris pour bonne résolution d’être optimiste et que je me suis dit que ce serait une bonne idée de chercher nos amies monstrueuses avant qu’elles ne soient remplacées par quelque chose de plus méchant.

Voilà pourquoi je suis venue ici ! En me disant sûrement qu’il devrait bien en rester un peu.

Et que, s’il n’en restait aucune, on pourrait squatter l’endroit comme on le faisait avant. Ou qu’il y aurait quelque chose d’intéressant. Je te jure, je savais pas qu’il y avait un bar avant d’entrer.





Mais vraiment, vraiment, et je sais que ce je vais dire peut paraître bizarre, je veux vraiment trouver des chimères ou des ombres. Enfin, trouver un truc dangereux qui râle tout le temps, quoi !



Quoique, je t’aie déjà trouvé, je devrais arrêter là avant de tomber sur quelque chose de pire encore.



Elle grimaça et retourna au bar pour avaler encore de ce délicieux whisky.



- Qu’est-ce que t’en penses ? Pour une fois que j’ai réfléchi, ce serait drôle d’avoir un avis.

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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyMer 9 Jan - 20:18

Samuel resta quelques instants immobile, le bras tendu comme il le faisait si souvent depuis qu’il était arrivé ici mais aujourd’hui c’était une vielle bouteille de whisky qu’il tendait à sa compagne en la foudroyant de son regard inquisiteur devant son absence de réaction. Mais cette situation ne dura pas longtemps et finalement il préférait encore lorsqu’elle ne réagissait pas, c’était moins douloureux en tout cas, se disait-il en se protégeant de ses bras au bout d‘un desquels trônait encore sa précieuse arme. L’espace d’un instant il fut tenté de presser la détente sur ces agaçants petits pieds qui ne cessaient de vouloir le faire bouger comme un vulgaire animal. Mais devant ses vaines tentatives elle finit par descendre et il céda enfin en déguerpissant de derrière le comptoir avant qu'elle ne trouve pire pour qui finisse par aller s’accouder comme n’importe quel client. Il se hissa sur un tabouret et posa sa tête sur son poing avec l’air exaspéré de quelqu’un qui avait renoncé à comprendre une folle aux cheveux écarlates.

-Eh Honey ! Je vais te dire un truc que je vais sans doute regretter : je sais très bien danser mais tu ne le verras jamais parce que j’aurais trop peur de ce que tu pourrais laisser traîner n’importe où… en plus de tes mains je veux dire.

Il la vit émerger de derrière le bar avec une bouteille moisie entre les mains, c’était écœurant et il la fixa presque admiratif alors qu’elle posait ses lèvres sur le vieux goulot. Il attendit quelques secondes en braquant sur elle ses prunelles suspicieuses, il s’attendait presque à ce qu’elle s’écroule sur le sol, vaincue par le liquide suspect. Mais au lieu de ça elle se rinça une nouvelle fois avant de lui tendre la bouteille à son tour. Ils firent l’échange et il but lui aussi avant que son bon sens ne lui hurle de ne pas toucher à cette chose. Il ferma les yeux et prit une grande inspiration lorsqu’il sentit le brasier se consumer lentement dans sa gorge et jusque dans son estomac. Puis comme si l‘incroyable inconscience de Xarha avait déteint sur lui, il renouvela l’opération mais il manqua de s’étouffer en entendant la rousse dire qu’elle avait réfléchit. Il reporta son attention sur elle et leva un sourcil, mi-choqué mi-surpris. Il l’écouta patiemment en essayant de deviner ou elle avait l’intention d’en venir.

-Ça tu peux être certaine que je te raterais pas…

Elle lui arracha littéralement la bouteille des mains après ses quelques mots alors qu’il s’apprêtait à la porter à ses lèvres à nouveau. Il posa sur elle un regard chargé de reproches à défaut d’avoir le temps de pouvoir lui les faire de vive voix. Car déjà elle partait dans un de ses délires mais non verbale cette fois. Ce qu’elle faisait n’avait pas le moindre sens pour lui et il était sur le point de renoncer à lui donner la moindre explication lorsqu’elle prononça encore une fois des mots qui semblèrent le faire réagir plus que les autres. Elle avait dit qu’il lui plaisait et inconsciemment il se recula comme si cette révélation était plus à craindre que le fait qu’elle le laisserait crever pour sauver sa peau.

Mais apparemment ce n’était pas suffisant pour esquiver la gifle magistrale et humide qu’elle lui assena brusquement. Il se releva furieux et frotta sa joue rosie, puis il observa sa main afin d’en identifier le liquide avant de rappeler les gestes de la folle, il s’essuya alors la main sur ses vêtements avant de passer sa manche de veste sur sa joue.


-Tu n’es qu’une garce et je te menacerais avec ce flingue aussi souvent que je le voudrais et que ce sera nécessaire. Je pense que ce n’est pas la peine que je te rappelle la dernière fois. Tu devrais plutôt me remercier de ne pas encore avoir pressé la détente.

Ses actes semblaient avoir plus d’importance pour elle que ses paroles, il la vit sauter à terre et se mettre à tournoyer comme une danse bizarre dont elle serait la seule à avoir le secret, associée à ses éternelles divagations. Il commençait de regretter d’avoir cédé à sa curiosité et d’être entré ici avec elle. Il ne présageait rien de bon pour ce qui allait suivre et pourtant quelque chose l’empêchait de la planter là avec ses idées suicidaires, car pour lui ce qu‘elle proposait n‘était rien de plus qu‘une mission kamikaze. Il retrouva un léger sourire lorsqu’elle lui demanda son avis .

-J’en dis que si tu as l’intention de partir à la chasse aux bestioles, je veux être là pour voir ça.

Il lui reprit la bouteille de whisky des mains et s’en enfila une nouvelle gorgée, il en aurait sans doute bien besoin pour la suite des événements. Puis il ajouta avec un brin d’ironie :

-Je n’ai rien de mieux à faire de toute façon.
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyJeu 21 Fév - 13:43







- Tout le plaisir est pour moi, petit berger. Une garce sans le chieur qui va avec n’est plus vraiment une garce, tu sais ! Je veux dire, tu es à mon cœur ce que la cuillère est à la glace à la vanille. Non, à la fraise. Je préfère à la fraise. Elles sont meilleures. Avec des morceaux de pistache dedans…mais une vraie glace rouge à la fraise, pas une glace de tafiole rose…j’aime pas le rose.

De toute manière, je suppose que je ne pourrais plus jamais manger de glace.



La remarque tomba comme un coup de couteau sur son esprit et sembla le transpercer de haut en bas. Elle entrouvrit la bouche dans une expression de surprise et resta immobile quelques secondes.



- Samuel Parker ! Mais…mais…Samuel !



Non, elle-même n’arrivait pas à le croire, et pourtant elle en croyait des choses. Ses sourcils gracieux et effacés se courbèrent et donnèrent une expression sérieuse au visage livide. Elle avança timidement vers son camarade et tendit une main maladroite vers son épaule. Son doigt s’enfonça à travers les vêtements et elle releva la tête rapidement.

Mon dieu, c’était vrai.



- Samuel !



Répéta-t-elle.



- Mais… c’est…enfin, tu…ah, Samuel !



Elle partit d’un grand éclat de rire tout en retirant son doigt. D’un pas habile, elle s’échappa de son champ de vision en continuant sur ce rire cristallin qui ne collait décidément pas avec l’ambiance désolée d’Hollow Dream.

Elle courut vers la porte qui menait aux entrailles du bâtiment et l’ouvrit. Elle se mit à chantonner, comme pour le narguer :



- Samuel, Samuel, Samuel Paaaaaaarrrrkeeeerrr ! Vite, vite, vite petit berger ! Ce serait dommage si tu fondais !



Elle ferma la porte derrière elle et continua à s’aventurer dans l’ancien repère des chimères. Sa chevelure rouge sang dansait autour d’elle, et elle avait l’air d’une apparition dans cet endroit mort.



- Y a quelqu’un ? Ouhouh ! Is there anybody in there ? No ? Paaarrrrkeeerrr ! Dépêche-toi ! Tu vas fondre !



Elle avait emporté dans sa course la bouteille de whisky et comptait bien l’utiliser pour appâter ce grand monsieur.

Elle suçota son doigt et sourit.



- Tu as un petit goût de fraise ! lança-t-elle dans le noir. Tu sais jouer à cache-cache Samy ? Je suis sûre qu’on pourra trouver des trucs intéressants mon amour ! Des tas ! Peut-être même des glaces ? Des glaces à la pistache, pour accompagner ton délicieux goût de rose ! Ou alors des créatures ! J’ai envie de trouver des créatures ! Pourquoi est-ce qu’elles se cachent ? Elles ne m’aiment pas c’est ça, hein ? Mais c’est pas grave ! Tu m’aimes bien, toi ! Et en plus, tu ressemble à un grand cornet de glace italien. C’est vrai, t’es grand et taillé en V, avec une tête énorme, comme une boule !



Elle éclata de rire de nouveau, sûrement la seule à comprendre le sens de ses propos, tout en tournoyant dans le couloir et en attendant que son garde du corps vienne la protéger pour poursuivre son exploration.

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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyMar 26 Fév - 2:27

-Ne dit pas ça voyons ! Un jour nous sortirons de cette saloperie de vallée et ce jour là je t’inviterais à manger une bonne glace à la fraise !

Samuel se figea quelques secondes dans une expression souriante et presque enfantine qui contrastait étrangement avec l’homme charismatique qu’était d’ordinaire l’armurier. Certains deviennent agressif lorsque leur sang est saturé par l’alcool, d’autres deviennent des loques larmoyantes. Mais Samuel, lui tentait tant bien que mal de refourguer à sa compagne de beuverie, ses rêves limite naïfs et son incroyable espoir de survie. Soudain il détourna légèrement son regard de la jeune femme et celui-ci sembla se fixer au loin sur un point qui n‘existait que dans son imagination. Pour quelques instants seulement, il avait autorisé son esprit à voyager au-delà du coma, jusqu’à une des nombreuses terrasses de café que comptait la Cité des Anges. Il laissa échapper un léger éclat de rire en voyant, aussi sûrement que la scène se déroulait sous ses yeux, le Samuel d’avant, à l’apparence soignée, avec quelques centimètres de moins au niveau des cheveux et la peau du visage fraîchement rasée, et surtout le plus drôle, la Xarha qui était assise en face de lui, la même qu’il avait réellement sous les yeux, la seule qu’il connaissait en somme. Comment était-elle avant ? Comment était-elle arrivée ici ? Autant de questions qui restèrent en suspens car elle s’approcha et le ramena à la réalité par des paroles étranges.

Il esquissa un mouvement de recul mais une fois de plus ce ne fut pas suffisant et il ne put éviter le doigt qui vint s’enfoncer douloureusement dans son épaule. Elle ne savait donc pas s’exprimer autrement que par la violence ? Instinctivement il attrapa son poignet et le serra, peut être un peu trop fort mais ce n’était que justice après tout. Il ne chercha pas à la repousser pour autant et il sourit d’un air de défis, légèrement crispé malgré tout mais son beau visage ne serait pas marqué par la douleur cette fois.

-T’as pas du avoir beaucoup d’homme dans ta vie si tu traite tout le monde de cette façon !

Chacun de ses mots étaient empreint d’ironie, pourtant il soupçonnait quand même derrière son attitude des blessures plus profondes que les quelques cicatrices qu‘il avait aperçu furtivement sur son ventre. Sa folie était loin d’être normal, d’après lui du moins, mais il n'était pas psy pour autant et il aurait été curieux de connaître l'avis d'un spécialiste sur le cas Xarha.

-A moins que tu es seulement envie de mourir, dans ce cas dit-le franchement, ce sera plus simple, chérie !

Imprévisible, elle s’éloigna dans un éclat de rire et s’enfonça un peu plus dans le repaire des chimères. Il soupira de soulagement, il avait appréhendé quelque chose de pire encore mais au lieu de ça elle l’appelait à travers la porte, comme une veuve noir tenterait d’attirer sa proie dans sa toile. Il ouvrit brusquement la porte, laissant un maigre rayon de lumière s’engouffrer dans le couloir, mais il ne prit pas vraiment le temps d’admirer la deco. Il se précipita vers celle qui prenait des allures de sirène d’alarme dans un lieu hostile. Il la plaqua presque violemment contre le mur, une main sur le sternum, le bras tendu pour la tenir à bonne distance et l’autre à quelques centimètres de son propre visage, le doigts tendu pour lui intimer le silence.

-Tu vas la fermer ! Je tiens pas à me faire buter à cause de toi, c’est clair ? Surtout que je pige quedal à ce tu raconte.

Sur ce il lui arracha la bouteille des mains et finit par la libérer, avant de lui tourner le dos et d’ajouter, plus pour lui-même qu’autre chose :

-Si t'as des trucs à me dire, au moins fais le d'une manière que je comprenne.

Il plissa les yeux pour essayer, au moins un peu, de percer les secrets de la pénombre. Une sorte de couloir s'étendait sur plusieurs mètres, au bout duquel il eut la plus grande peine à apercevoir un escalier à moitié rongé par les flammes, le genre qui tient à peine debout. Plusieurs portes s’étalaient de chaque coté et sur toute la distance qui les séparait de l’escalier. Il reporta son attention sur elle et lui lança avec le petit sourire en coin dont il avait le secret.

-Tu voulais explorer nan ? Alors je t’en prie passe devant.

Il accompagna les paroles d’un geste ample de la main, l’invitant à prendre la tête de l'étrange expédition.
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyDim 20 Avr - 15:29









[HRP : huhu, j'ai un petit problème...je n'ai aucune idée de ce qu'on peut trouver dans le Cardinal's....comme objets importants, je parle. Alors je meuble un peu en espérant que Mary nous dise sur quels genre de trucs on peut tomber...j'espère ne pas dire trop de bêtises... bon, sinon, me revoilà Samy, maltraiteur de femmes, va Love ]





- Toi non plus tu ne dois pas avoir énormément de femmes dans ta vie, marmonna-t-elle furieusement. Aucun sens du romantisme. Couilles crevées, sûrement. Berger puceau et débile et trop violent.



Elle poussa un soupir et massa son poignet endolori – sans parler de l’état de son sternum maltraité. Et à qui la faute ?



- C’est ça, garde la bouteille pour toi tout seul, continua-t-elle à marmonner. Monstre sans cœur et égoïste. J’espère que tu t’étrangleras avec.



Sur ces paroles qu’elle prononça du fond de son cœur pourri, elle lui passa devant d’un air dédaigneux digne d’une Patterson – les Patterson ont toujours été doués pour regarder les gens d’en haut comme s’ils étaient de la merde.



Elle n’avait pas peur du couloir sombre. Non, non, vous vous doutez bien que ce n’était pas son genre. Et puisque Samuel était là, elle se sentait obligée de lui montrer combien elle était téméraire et courageuse. Même si elle n’avait pas très envie de marcher dans ce bordel la première, elle ne pouvait pas reculer, pas devant lui, en tout cas. Sinon, il se moquerait d’elle.



Ah, mon dieu, depuis quand Xarha faisait attention aux moqueries des autres ?...bah, elle avait sa réputation à tenir, alors elle lança la marche. La pénombre environnante ne l’inquiétait pas, elle aimait le noir. Ce qui l’inquiétait, c’était les craquements suspects du plancher à chacun de ses pas, et ce, malgré ses efforts.



Elle ignora la première porte et jeta son dévolu sur la troisième. Elle plaça son oreille contre le battant, mais n’entendant rien, elle décida d’ouvrir la porte, qui lança un grincement horrible. Elle n’était pas fermée.

A l’intérieur ? Il n’y avait rien de spécial. Des dizaines de cadavres en lambeaux se décomposaient gentiment. Avec l’humidité, l’odeur était devenue insupportable. Xarha elle-même ne put se retenir de reculer, le cœur battant.



C’était tout simplement horrible. Horrible.



- C’est…c’est…



Elle jeta un regard effrayé vers Samuel. Elle ne s’était jamais rendue compte de quoi était capable les Chimères. Elle qui les avait toujours bravé fièrement et bêtement. Elle aurait pu finir…finir comme ça aussi…



- Ne rentre pas là-dedans, s’il te plaît, n’ouvre aucune autre porte. Ce sont sûrement d’autres….garde à manger.



Réussit-elle finalement à articuler, après avoir retrouvé ses esprits.

Avoir retrouvé l’esprit.

Elle grinça des dents. Elle se sentait…lucide.

Non. Elle était devenue folle exprès pour se protéger. Elle était folle pour être aveugle à ce genre d’horreurs qui grouillaient dans la Vallée. Elle était folle pour son bien, pour survivre, à sa manière.



Pourtant, sa folle témérité fondait comme neige au soleil. Elle voulut refermer la porte pour que l’odeur ne se propage pas trop, mais elle s’en retint à la dernière minute.

Qui disait cadavres disait possessions.

Qui disait possessions disait objets intéressants à usage humain.



Prenant son courage à deux mains, elle finit par rentrer de nouveau et s’approcha du tas de cadavres exsangues.

Elle allait sûrement vomir dans quelques secondes et régurgiter tout le bon alcool qu’elle avait avalé il y a quelques minutes.



Elle ne savait pas par où commencer, alors elle alluma simplement la lampe de pétrole qui trônait dans un coin, ensanglantée, avec son briquet.



- Ce n’était peut-être pas une si bonne idée, grogna-t-elle quand l’éclairage se refléta sur les os déchiquetés des victimes.



Elle finit par tirer sur le cadavre du haut, qui dégringola au sol dans un bruit flasque. Putain de merde, elle allait VRAIMENT gerber.



Avec courage, elle lui fit les poches, retirant de sa chasse un couteau suisse, un vieux morceau de brownie moisi, une photo de couple, un peu d’argent…le métal fondu pourrait sûrement servir à Samuel, songea-t-elle en mettant de côté les pièces.



A travers le tas de cadavres, elle finit par apercevoir un éclat métallique, coincé entre la tête ouverte d’une femme et les dizaines de membres arrachés de dizaine d’autres inconnus. Elle sourit lorsqu’elle reconnut une sorte de clé – ça pouvait toujours être pratique. Quoique, si ça se trouve, c’était juste des clés de voiture. Ou ça pouvait être des clés du Cardinal’s ? Autant tenter sa chance.



Elle glissa sa main entre les cadavres et en retira sa prise. Elle s’essuya sur le manteau du défunt et se releva.



- Si tu vois quelque chose qui t’intéresse, fais-moi signe. Ces gens ont l’air assez…assez…récents. Je ne t’oblige pas à mettra la main dedans, hein, c’est un peu dégueulasse, quand même…

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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyMer 23 Avr - 20:27

Xarha était furieuse et Samuel se garda bien de faire le moindre commentaire qui n'aurait fait qu'envenimer la situation. En agissant ainsi il se doutait bien qu'elle n'allait pas non plus être aux anges. Par contre qu'elle lui reprocha son manque de romantisme et son égoïsme, c'était carrément surréaliste à vrai dire. Comme si il pouvait se permettre de la traiter comme une femme normale. Si il lui prenait l'idée de baisser sa garde ne serait-ce qu'un instant, il était certain qu'elle en profiterait pour lui planter une lame entre les omoplates ou tout autre chose en traître, sortie tout droit de sa folie destructrice. Il avait finit par comprendre que la rouquine n'obéissait à aucunes des règles qui régissaient le monde et que la morale lui était parfois (toujours ? XD) étrangère.

C’est pour toutes ses raisons et bien d'autres encore que son attitude le fit doucement sourire.

C'est donc d'un œil amusé qu'il la laissa faire son petit numéro digne d’une actrice de série B et il lui emboîta la marche dans le même état d'esprit. Il la voyait hésiter face aux grincements du plancher et avancer en insufflant à ses pas toute la prudence que n'importe quelle personne devrait avoir dans ce genre de situation. Mais Xarha n'était pas n'importe qui et il commençait de ne plus savoir quoi en penser.

Elle colla son oreille contre le battant de la troisième porte et il s'approcha silencieusement.


-Alors ?

Mais déjà la porte s'ouvrait sur une vision cauchemardesque et pour la première fois depuis qu'il la connaissait, il pu lire la peur sur le visage de sa compagne. Il se rapprocha pour découvrir à son tour ce qui pouvait provoquer chez elle un tel sursaut de lucidité mais jamais il n'aurait pu imaginer ça. Il se détourna aussitôt et ferma les yeux en espérant faire disparaître l'image qui avait déjà imprimé ses rétines à jamais. Samuel avait cru connaître la mort mais il avait tort, ce qu'il y avait dans cette pièce était pire encore.

L'odeur acre le rattrapa et le prit à la gorge, il recula à son tour avant de poser une main sur le bras de Xarha à la seconde où il comprit ce qu’elle avait l’intention de faire.


-Non, rien ne t'y oblige toi non plus ! Ne rentre pas là dedans !

Mais elle avança malgré tout dans ce qui semblait être le, ou peut être l'un des, garde mangé des chimères. Il aurait voulu se trouver à des kilomètres de tout ça mais il n'eut guère le choix que de la suivre tout droit en enfer.

Comment pouvait-elle toucher ces… machins puants et sanguinolents ? Il sentait la nausée le gagner au fur et à mesure qu'il la voyait faire les poches de ces cadavres.


-Ne touche plus à rien, je t'en pris, c'est dégueu !

Il s'accroupit à coté d'elle pour ramasser la photo de couple qu'elle avait sorti d'une poche. Il y avait un homme et une femme qui souriaient gaiement à l'objectif, il reporta ensuite son attention sur le corps pourrissant et ne sut même pas s'il s'agissait d'une de ces personnes ou non.

-Regarde cette photo, ça pourrait aussi bien être toi ou moi dessus

Il se releva lentement en même temps que Xarha mais il ne parvenait plus à détacher ses yeux de l'image. Ses doigts tremblaient légèrement, il ne voulait plus qu'aucun humain ne finisse comme ça mais malheureusement il n'avait pas le pouvoir de le décider.

Dans un accès de colère qui ne lui ressemblait pas, il balança de toutes ses forces la bouteille d'alcool qu'il avait gardé à la main tout ce temps. Cette dernière atterrit et se brisa sur la lampe à pétrole qui s'enflamma dans la foulée. Ah ! Mince ce n'était pas prévu au programme mais finalement le charnier allait se transformer en crématorium et de toute façon la pluie incessante s’'occuperait de contenir le brasier.


-Restons pas là !

Il attrapa la main de Xarha alors que la fumée lui brûlait les yeux et la gorge et il l'entraîna à sa suite aussi rapidement qu'il put vers la sortie de l'ancienne auberge. Il franchit la porte restée ouverte à toute allure et de nouveau à l'extérieur il prit une profonde bouffée d'air frais puis il se tourna vers la rouquine et lui dit :

-T'as pas intérêt de finir comme ça, hein !

C'est tout naturellement qu'il entoura de ses bras les épaules de la jeune femme, oubliant l'espace d'un instant son bon sens et laissant de coté les éventuelles conséquences.
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyJeu 24 Avr - 21:32



Elle lui arracha la photo des mains pour mieux la regarder.



- Quelle photo ? Oh, cette photo. Eh bien, à vrai, je….MAIS ATTENTION PUTAIN !!!



Xarha bondit en arrière et manqua s’écrouler sur le tas de cadavres – heureusement, elle eut le réflexe de s’agripper au bras de Samuel. Ses yeux glaciers fondirent devant la lumière de la flamme qui commençait à naître.



- Mais t’es …. !



Elle se retint de lancer sa dernière injure à l’ultime moment. Chose extrêmement rare chez la gamine qui d’ordinaire lançait insultes sur insultes sans sourciller. Elle devait vraiment être perturbée.



Elle se laissa entraîner à sa suite, ne désirant pas encore mourir ici, en fin de compte. Ses pieds dérapèrent légèrement contre le bois moisi, mais elle suivit sans difficultés Samuel. Elle jeta un dernier regard attristé vers le bar, se disant que ça allait faire une jolie explosion si le feu atteignait les bouteilles.



Les feux d’artifice, c’était joli, terriblement joli….

Mortellement joli.



Ils étaient tous deux à l’air libre maintenant. Un air humide et lourd. Une atmosphère chargée et si, si pesant sur l’âme…

Elle lâcha sa prise sur la photo qui s’écrasa au sol mollement.



Et puis là, d’un seul coup, pour une raison inconnue, Samuel fit quelque chose que Xarha n’aurait jamais imaginé qu’il soit assez bête pour le faire.

Enfin, quoi, il fallait la comprendre, la rouquine ! Le charmant Samy, si pimpant, si fringant, si mignon, s’était empressé de lui massacrer le sternum, le poignet, et elle ne faisait plus la liste de ses blessures.

D’accord, il avait des circonstances atténuantes, elle l’avait légèrement abîmé à leur dernière rencontre, mais pas trop quand même.



Elle se raidit et se crispa, s’attendant à recevoir un nouveau coup – et à le rendre. Son genou était bien positionné, et elle pourrait facilement détruire toute trace de virilité de son compagnon si jamais il essayait de lui foutre un coup de boule ou n’importe quoi d’autre.

Hey, il ne fallait pas déconner, non plus. Xarha restait Xarha.



Mais quand elle comprit qu’il l’avait juste pris dans ses bras, comme ça, sans réfléchir, elle aussi ne put plus réfléchir. C’était comme si son cerveau s’était mis sur stop. Elle n’était même plus sûre de respirer. Même plus sûre que son cœur battait.



Lentement, très lentement, elle enfouit sa tête rouge dans l’épaule de l’homme et plaça un bras timide autour de sa taille pour accepter cette étreinte.

Lentement, timidement. Putain, elle foutait quoi, là ? Elle avait horriblement peur de lui faire mal, alors elle essayait d’être douce, mais elle n’avait jamais été douce, peut-être qu’elle n’était pas aussi douce que ça finalement ?

Et puis, les filles d’ordinaire avaient la peau très satinée, très belle, très douce. Xarha était déshydratée. Les filles d’ordinaire sentaient bon l’abricot, le lait, le citron, et tous les fruits de la Terre, et tous les parfums du monde. Les filles avaient un goût de glace à la fraise.

Xarha, elle…elle devait sentir…elle devait sentir la poudre de son flingue, elle devait avoir les cheveux gras et brûlés, elle devait sentir la peur, la honte…la faiblesse…



Non, non, les odeurs d’abricot, ce n’était pas pour elle. C’était pour les autres.

Est-ce qu’elle allait pleurer ?

Elle avait l’impression que oui.

L’impression que non.

Elle n’était quand même pas dans un de ces putains de films hollywoodiens de merde. Ce genre de films où tout le monde se prend dans les bras en se disant « oooooh je t’aaaiiimmmmeee » et en pleurant d’un seul œil avant de s’endormir sereinement dans les bras de leur adoré.

Bande de connards.



- Tu….tu as jeté la bouteille, tu sais ?...



Elle ferma les yeux et n’attendit même pas de réponses. Il allait la lâcher, de toute manière, sûrement. Alors comme ça il n’y aurait plus de problème et plus de films hollywoodiens débiles. Il allait la lâcher. C’est ce que tout le monde ferait en entendant cette phrase débile qu’elle venait de prononcer. Elle n’avait même pas répondu. Même pas. Rien….

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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyVen 25 Avr - 16:53

-T'en fais pas, je t'en trouverais bien une autre.

Cette histoire de bouteille, c'était ridicule et pourtant il répondait comme un idiot, que pouvait-il faire d'autre ? La serrer contre lui encore plus fort, éterniser le précieux instant comme s'il ne se reproduirait jamais et surtout comme si d'une seconde à l'autre il allait payer sa faiblesse d'une manière ou d'une autre.

Depuis le début de leur rencontre, ils ne faisaient qu'entretenir le rapport de force sans en avoir l'air et voila maintenant que la folle aux cheveux rouge se laissait câliner docilement… vraiment docilement ? Il ne voulait plus la lâcher, il se moquait pas mal de son odeur ou de ses cheveux qui accrochaient sur son visage mal rasé. Il lui semblait qu'une éternité était passée depuis la dernière fois qu'il avait serré une femme dans ses bras…Une femme ? Voila qu'il se mettait à la considérer comme une femme ordinaire. En agissant ainsi il avait oublié qui elle était réellement, mais maintenant il se souvenait des souffrance qu'elle lui avait délibérément infligé. Il ferma les yeux, il avait envie de tout effacer.


-Xarha ?…

Mais comment être sûr que ce n'était pas une de ses habituelles ruses ? Il avait l'impression qu'à l'instant même où il la libérerait de son étreinte elle en profiterait pour lui faire payer comme chaque fois qu'il avait osé se montrer avenant avec elle.

-Si je te lâche tu vas pas encore me faire souffrir hein ?

Ça aussi c'était ridicule, il faudrait bien qu'ils se séparent tôt ou tard et elle serait alors la seule à décider de ce qu'il adviendra.

En attendant il sentait ses bras sur sa taille, la chaleur de son souffle sur son cou. Il ne l'aurait jamais cru capable de tendresse ni même qu'elle le laisse faire aussi longtemps. Il laissa échapper un léger éclat de rire avant de la prendre par les épaules et de plonger un regard confiant dans le siens.


-Alors est-ce que je dois fuir maintenant ou j'ai encore le droit à un sursit ?
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyVen 25 Avr - 21:59









S’il vous plaît, mettons un arrêt sur image pendant quelques secondes. Vous voyez, là, l’air troublé et perdu du gentil Samuel ? Bien, bien, c’est déjà assez drôle de le voir afficher un air de beau gosse américain en pleine crise conflictuelle. Maintenant, regardez un peu mieux la mine rougissante et déconfite de la Xarha qui devenait autant, si ce n’est plus, rouge que ses cheveux et qui semblait sur le point de faire une crise cardiaque.



Mettez maintenant ces deux personnages face à face, yeux dans les yeux.



- Je…je…, balbutia Xarha.



En fait, elle n’arrivait plus à parler. Sa voix d’ordinaire rauque et raillée ressemblait à celle d’un ado en train de muer.

La rouquine jeta un regard désespéré autour d’elle, cherchant à éviter le contact oculaire avec Samuel, et surtout à retrouver un peu de contenance. Elle se sentait des plus ridicules. Des plus faibles, aussi.

Ce n’était vraiment pas dans son habitude, et elle se rendit compte assez rapidement qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait faire. Bien sûr, ses instincts meurtriers lui criaient de briser le sternum de Samuel, son genou était d’ailleurs toujours prêt à frapper, mais….mais elle était incapable de bouger. Et puis elle ne pouvait pas vraiment le frapper dans les c…enfin, dans les b…enfin, dans l’anatomie, quoi. C’était quand même Samuel. Elle n’allait pas l’estropier à vie hein ? Surtout dans les….enfin bref. Il fallait qu’elle pense à autre chose.



Penser à autre chose. Haha. C’est facile à dire lorsqu’on a pas un Parker sous le nez en train de vous dévisager.



- Bouteille, s’étrangla-t-elle. Bouteille !



Paniquée, elle porta une main à sa gorge, constatant qu’elle avait de plus en plus de mal à respirer.

Mon Dieu. Elle devenait encore plus folle qu’avant. Elle allait mourir. Elle allait crever ! merde !

Tout ça parce qu’elle n’arrivait plus qu’à penser qu’à cette foutue idée de lui briser les …..les….les oreilles !



Elle s’étouffait toute seule. Dans sa propre salive. Et elle n’était même pas sûre d’en avoir tellement elle se sentait bouillante. Elle avait l’impression que son sang s’évaporait tellement sa peau était chaude. Son cerveau devait griller à ce moment même.

Le monde tournait joliment autour d’elle.

Elle allait vraiment crever !



Elle fit un effort considérable pour se concentrer.



- Peux pas…Promettre de pas te faire…du mal hein ?....essayer…très fort….



Paniquée, elle comprit que si elle n’instaurait pas tout de suite une limite de plus de 8 m entre elle et lui, elle allait finir par mourir de honte. Oui, parce que quand les gens disent que le ridicule ne tue pas, eh bien c’est que ces gens ne se sont jamais retrouvés tremblant et rougissant et s’asphyxiant sans raison apparente devant quelqu’un à qui ils étaient censés faire peur.



Elle se dégagea de sa prise et recula, battant vainement l’air avec ses bras. Elle avait l’impression de tomber, et si elle battait des bras, c’était pour se rattraper bien sûr.

Sa vision se troublait. Comme c’était drôle ! Elle voyait deux Samuel au lieu d’un. Haha !

Un sourire béat s’afficha sur les lèvres de la rousse qui avait l’air de bientôt exploser.



- Fuis ! Fuis ! Sursis !



Elle essaya de faire un signe de la main insultant et provocateur, mais en apercevant trois doigts d’honneur dirigés vers trois Samuel, elle ne put s’empêcher de rire et sa main finit par décrire des cercles dans les airs.

Quelques secondes passèrent. Elle n’entendait plus rien. Et elle voyait de moins en moins bien. A vrai dire, son champ de vision se réduisait maintenant au piercing qui brillait au bout de son nez. En louchant, elle pouvait voir toutes les couleurs qu’il dispersait aux alentours. Mais elle ne voyait plus Samuel.



Est-ce qu’il était parti ?

Est-ce qu’il était vraiment parti ?

Est-ce qu’il l’avait écouté ?

Merde.

Elle ne voulait pas qu’il parte vraiment. Mais ça ne faisait que quelques secondes à peine qu’elle ne le voyait plus. Il ne pouvait pas être déjà parti.

Non ?....

Et s’il pouvait vraiment ?....



L’idée même la terrorisa car peu de temps après elle se jeta en avant, ignorant sa tête qui tournait de plus en plus.



- Non ! Non ! Reste ! Pars pas ! Me laisse pas ! Je ne voulais pas dire ça ! Je ne te ferai plus de mal ! Jamais, jamais, jamais ! Mais reviens ! Où tu es putain ?! Fils de pute ! Me laisse pas finir comme les autres….je blaguais quand je te disais de partir, abruti ! Je n’ai pas envie d’être toute seule…encore…connard de mer….. !



Et c’est à ce moment là qu’elle finit enfin par perdre connaissance.







[Ahahahaha Angel tu n'as pas fini de souffrir Samy xD]
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptySam 26 Avr - 17:34

-Eh ! Tu te sens bien ?

Décidément les questions idiotes il les enchaînait et le pire étant qu'il ne s'en rendait même pas compte. Il était evident qu'elle n'allait pas bien mais en revanche il ignorait totalement ce qui pouvait bien provoquer toute cette agitation, si ce n'est bien sûr son habituelle folie. Alors il restait planté là, oscillant entre l'envie de détaler comme un lapin et d'écouter sa curiosité qui le poussait à rester et observer son petit numéro d'hystérique en faisant fit, une fois de plus, de son bon sens.

Il avait encore ses mains sur ses épaules et lorsqu'elle essaya de sortir des paroles mais qu'il ne comprit pas un mot de ce qu'elle voulait lui dire, ce fut le déclic : il ne pouvait pas la laisser crever toute seule sans rien faire. Parce qu'effectivement au vu des circonstances il croyait vraiment qu'il assistait à ses dernières minutes.

Soudain, brusquement, sans crier gare, il se mit à la secouer comme une vielle poupée de chiffon mais malheureusement ça n'avait vraiment pas l'air d'arranger les choses, au contraire elle avait l'air d'aller de plus en plus mal. Il allait encore devoir la frapper à ce rythme là ! si c'était pas malheureux quand même. Bien que l'idée de lui envoyer une gifle magistrale était particulièrement tentante, il se ravisa juste à temps. Ben oui, c'était Samuel quand même, c'était pas aujourd'hui qu'il allait se mettre à frapper une femme pour rien ou presque, aussi tarée soit elle.


-Eh Oh ! Atterrie honey ! Bordel tu me fais quoi là ?

Elle trouva la force de se dégager de son étreinte, peut être n'appréciait-elle pas vraiment sa façon de lui remettre les idées en place, pour peu que ce soit possible du moins. Elle lui ordonna de fuir, c'était ce qu'il avait compris en tout cas. Au point ou il en était ce n'était pas encore maintenant qu'il allait se montrer résonnable et partir. Et ce n'était pas ses doigts d'honneur qui allait y changer quoi que ce soit. Au lieu de s'en formaliser, il trouvait cela plutôt rassurant à vrai dire, c'était l'attitude la plus normal qu'elle avait eu depuis un petit moment déjà.

Par contre il n'était quand même pas disposer à laisser sa méfiance s'endormir tranquillement. Dans l'état où elle se trouvait il pouvait s'attendre à tout et n'importe quoi et connaissant un peu la demoiselle, le n'importe quoi en question faisait plutôt flipper même le grand gaillard qu'il était. Il recula de quelques mètres au moins, il dégaina son précieux engin, son beau Desert Eagle dans un état impeccable comme d'habitude, Samuel restait Samuel après tout et il se sentait bien mieux déjà…

Ca tombait plutôt bien puisque sa façon de se jeter en avant, et en l'insultant de surcroît, avait tout de même de quoi surprendre.


*Rattrapera ? Rattrapera pas ? Et puis quoi encore !?*

Il n'esquissa pas le moindre mouvement pour amortir sa chute, persuadé qu'elle allait très bien se débrouiller toute seule. Ah mais faut pas croire hein ! Il en s'en ait drôlement voulu en constatant que ce n'était pas le cas.

-Tu t'es pas blessée au moins ?

Cette fois il était inquiet c'était évident mais il n'osait pas approcher pour autant. Il s'attendait à la voir bondir sur ses pieds et l'insulter de tous les noms pour l'avoir laissé s'étaler par terre. Mais au lieu de ça elle ne bougeait plus, elle avait l'air morte…

*Morte putain !?*

Il se précipita vers elle et s'agenouilla dans la boue pour serrer son corps contre sa poitrine. Là pour le coup ça faisait vraiment "film américain" ! Il prit son poignet et sentit avec soulagement son cœur battre encore avant de le laisser retomber lourdement. Il n'allait quand même pas lui faire le bouche à bouche, ou encore le baiser qui réveille miraculeusement la princesse endormie des contes de fée. Une princesse ? Quelle blague ! Vu le peu de cas qu'elle faisait de l'hygiène corporel, il risquerait de chopper une saloperie avant d'avoir réussit à faire quoi que ce soit d'autre. Il préféra donc la solution de facilité, c'était le moment ou jamais, au diable ses foutues principes, ils n'avaient plus leur place ici et dans de telles circonstances.

Il leva la main le plus haut possible avant d'assener à la rouquine au bois dormant la gifle de sa vie qui laisserait sûrement sa marque quelques temps sur sa joue.


[Je vais le regretter je le sens Razz ]
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptySam 26 Avr - 19:13

[Sans blagues *écroulée de rire* Laughing ]


AIE !





Qui est le con qui….ouch !



L’effet fut immédiat : un rugissement terrible sortit de la poitrine de Xarha tandis qu’elle posait ses yeux azur sur Samuel.

Toute la haine du monde s’était focalisée dans ses pupilles noires qui semblaient aspirer le visage de l’imbécile qui venait de la gifler.

Elle porta sa main droite à sa joue, lentement, sans le quitter du regard. Son visage la brûlait terriblement.



Et là, enfin, le coup de genou dont on vous a parlé si longtemps partit directement dans l’entrejambe du preux chevalier.



- Je peux savoir ce que je fous dans tes bras, chéri, yeah ?!



Elle se releva, passablement furieuse, en ignorant la douleur que Samuel devait ressentir. Elle pointa du doigt son visage cramoisi et déconfit.



- Et pourquoi tu m’as giflé ?! T’as une seule petite idée du mal de chien que j’ai eu à garder ce visage net et sans cicatrices ? Tout le monde ne vit pas dans un nid d’or, chéri ! Si j’avais voulu que ma tête ressemble à celle de Frankenstein, j’aurais pu l’avoir bien avant ! Mais non, monsieur se croit tout permis, monsieur se….hey ! mais c’est….de la boue….je me suis étalée…Dans de la bouillasse de merde ?....Et tu ne m’as même pas rattrapé ?! Cette veste en cuir vaut l’équivalent de 300g d’héroïne ! Pas la peine de me menacer avec ton flingue, hein ! De toute manière je sais bien que tu meurs d’envie de tirer. Mais non ! Qu’est-ce que je raconte ! Samuel n’est pas capable d’avouer ses sentiments à la femme qu’il aime, il ne va pas avoir le courage de tirer non plus !



Sur cette exclamation, la fouineuse leva les bras au ciel. Elle garda la pose, paraissant réfléchir, avant d’ajouter avec précipitation :



- Huh, c’est pas une mise en défi, t’es pas obligé de tirer hein ! Hein ? Samy ? Tonton flingueur ? Eh, eh, écoute, mon grand, je déteste perdre connaissance, et encore plus m’étaler dans la boue et me faire réveiller par une gifle. T’es pas très délicat, tu sais ? Tu vois, si c’était toi qui était tombé, je te…eh bien…je t’aurai…euh….je t’aurai réveillé en te cramant avec une cigarette…



Sa voix mourut sur ces derniers mots. Oui, elle n’aurait sûrement pas fait mieux que lui, et ça l’énervait de s’en rendre compte.

La rouquine se décida finalement à se rapprocher de Samuel et elle leva les mains en signe de paix.



- Ok, ok. Regarde. Je m’excuse. Pour le coup de genou. D’accord ? Tu pourras faire plein de bébés avec tes testicules plus tard, d’accord ? Hmmm. J’ai l’impression de parler à un retardé. Ecoute, maintenant je viens d’avoir la meilleure idée que j’ai jamais eu.



Elle pointa du doigt sa joue rougie par le coup et eût un rictus démoniaque. Ses yeux pétillèrent de malice. Sous l’épaisse couche boueuse qui recouvrait le restant de son corps on devinait un léger fou rire qu’elle tentait de retenir.



- En fait, je crois que le problème entre nous deux, c’est notre hyper-violence. Toi tu es un psychopathe frustré de la vie, malheureux et qui désire se libérer. Moi je suis une psychotique aigue et utopique qui se voile la vérité pour pouvoir la supporter. Pas plus tard qu’il y a quelques heures je pensais que les Chimères n’étaient pas si méchantes. Huhu. Pas de commentaire.

« Et donc, dans ton désir de liberté, tu n’arrives plus à réfréner tes actes une fois qu’on t’a lâché ! Et tu te mets à frapper des gentilles dames qui ne t’avaient rien fait. Ou en tout cas, pas depuis un moment, ce qui équivaut au même. Tu me suis ?

« Alors mon idée est que, pour te faire pardonner, tu soignes ma douleur. Et là, tu te demandes comment ? eh bien je vais te répondre.

Par un….

Bi-sou ma-gi-que.

Si tu ne le fais pas, je comprendrais hein, mais je considérai que j’aurai absolument tous les droits de te frapper lâchement et de réduire tes chances de procréer aux alentours du zéro absolu, si ce n’est carrément dans le négatif. C’est un traité de paix que je te propose. Et de mon côté, je jure que si j’ai ce bisou magique, eh bien je jure que…ce que tu veux, je sais pas moi…je te coiffe les cheveux. Dès que j’aurai les mains propres bien sûr.

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Samuel
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyLun 28 Avr - 11:58

-Ah putain !! La salope !!

Bon je vais pas vous faire un dessin, Samuel souffrait horriblement. Elle allait le payer ça c'était certain, d'ailleurs entre deux râles plaintifs et une magnifique thalassothérapie dont je passerais les détails, il crispait encore sa main sur son arme et il n'attendait que de retrouver ses esprits pour pouvoir s'en servir. Elle le provoquait en plus, c'était vraiment la goutte d'eau qui faisait déborder la rivière !

Est-ce qu'elle se moquait de lui ? Il n'en était pas certain, pas au début du moins. Ben oui, parce qu'on a beau dire que ce n'est pas là que se trouve le cerveau, il n'empêche que le pauvre Samy ne parvenait plus à réfléchir normalement, ni même à reprendre une respiration convenable c'est pour dire.

Par contre une seule idée apparaissait vraiment clairement, en arrivant à passer outre l'horrible douleur et donc devenait peu à peu une quasi obsession : Buter la garce qui lui avait fait ça !


-Tu sais où tu peux te les foutre tes excuses !? Sale…

Il ne termina même pas sa phrase, à vrai dire il ne parvenait pas à trouver d'insultes assez fortes dans son vocabulaire qui était évidemment moins fourni en la matière que celui de Xarha. Mais une chose était certaine au moins, s'il pouvait parler, il pouvait aussi tirer.

Bon d'accord cela ne faisait que quelques secondes en réalité, mais pour lui c’était un peu comme si il avait attendu ce moment durant des heures. Samuel se redressa comme il put, c'est-à-dire quasiment pas en fait. Il pointa son Desert Eagle à bout de bras et le coup de feu retentit aussitôt dans l'immensité de la foret hollodreamienne. Si elle avait espéré une hésitation de sa part, c'était raté cette fois.

En revanche il avait tiré totalement au hasard : essayez donc de viser correctement dans de telles circonstances ! Samuel avait beau être un excellent tireur il restait un homme avant tout. La balle se perdit on ne sait où cette fois mais il n'avait pas l'intention d'en rester là pour autant.

Il tenta une deuxième fois de se redresser et donc d'agrandir par la même occasion son champ de vision. Mais il ne parvint guère à faire mieux malheureusement et le second coup partit sans plus de succès que le précédent. Même pire puisque le projectile finit par se ficher dans son bras [fallait que je le place XD] mais il ne prêta pas grande attention à la fulgurante douleur, il était bien trop concentré sur la frustration d'avoir loupé sa cible encore une fois.

La colère le fit redoubler d'effort et il réussit enfin à se remettre sur pieds mais il avait déjà assez payé sa maladresse pour recommencer à tirer au petit bonheur la chance, parce que cette garce de chance l'avait abandonné elle aussi.

Il plaqua brusquement une main crispée sur le petit coup de la rouquine, il appuya une fois de plus son canon sur sa tempe. Cette fois il allait le faire, il était décidé, elle était allée beaucoup trop loin, il sentait que c'était inévitable que cela devait finir ainsi de toute manière, il pensait avoir tous les droits de le faire. Alors pourquoi il ne parvenait pas à presser cette foutue gâchette ? Pourquoi sa main tremblait-elle autant alors qu'il était si près du but ?

Parce qu'il ne voulait pas admettre qu'elle avait raison, que s'il n'était pas capable de dire à Mary combien elle comptait pour lui, il ne parviendrait pas non plus à exploser la boite crânienne de Xarha de sang froid.

Il finit par la lâcher et toute la tristesse du monde semblait passer dans ses prunelles trop clairs. Il se détourna de son regard comme tout homme qui se respecte et il prit la parole d'une voix calme et sombre.


-Un bisou magique ? Nan mais franchement t'as quel age ?

Il laissa échapper un léger rire un peu nerveux, il ne trouvait pas cela drôle du tout. Il avait simplement voulu l'aider, peut être pas de la meilleure manière qui fut mais ça partait d'une bonne intention malgré tout. Il baissa la tête et se passa une main dans les cheveux. Ils n'avaient nul besoin d'être coiffés, il s'en fichait. Il se fichait de tout... il en avait raz le bol de tout. Il sentit enfin la douleur de son bras et machinalement recouvra la blessure de sa main libre.

-Toi et moi, c'est une cause perdue n'est-ce pas ? Tu crois vraiment qu'on peut réellement réussir à s'entendre ?
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyMer 30 Avr - 21:42









- Mais CA c’était pas dans le contrat ! Mais arrête ! Mais…



Xarha n’arrivait plus qu’à articuler le même mot depuis une bonne minute. Hey, merde quoi, elle se faisait tirer dessus !

Par Samuel Parker !

La honteeeeeee !!!!



Heureusement cet abruti était incapable de viser correctement – ça faisait vraiment si mal ? – et il la loupa largement.

Ce qui n’empêcha la rouquine de se jeter au sol en poussant des grands cris de circonstance et en s’enfonçant copieusement dans la boue. Elle voulut se relever et se jeter sur Samuel pour l’empêcher de recommencer le truc débile qu’il faisait, mais elle s’embourbait joliment dans la flaque d’eau dans laquelle elle était terrée.



Elle se sentait comme un tout petit cochon anémique perdue dans un océan de boue.

Avec un fermier mécontent qui la menaçait avec un hachoir.

Elle voulut encore lui dire d’arrêter.



- Gloup gloup gou….



Des bulles de boue se formèrent sous ses yeux étonnés. Et paf, les voila déjà éclatées.

Une deuxième bruit de balle.



Xarha n’y croyait pas. Elle…elle…

Pourquoi ?

Pourquoi est-ce que Samuel était si nul au tir ?

Pourquoi est-ce qu’il s’envoyer des balles dans son propre bras ?



C’était stupide, comme situation. Cruellement stupide.

Si doucement poétique.



Après tout, il avait le droit de la tuer.

On était à Hollow Dream. Personne n’irait lui chercher des problèmes.

Et puis, même. Même si….on n’était pas à Hollow Dream. On aurait pu être partout, absolument partout…

Ouais, partout ailleurs.

Qui lui en voudrait vraiment ?



Ah oui. Xahra avait une famille. Oublions-la. Des amis ? ….

Oh yeah. Elle n’en avait plus aucune nouvelle depuis des putains de mois ! Elle était dans un hôpital, vous vous rappelez ?

Dans une petite chambre blanche, habillée tout en blanc, avec…avec…avec des fleurs blanches peut-être sur la boîte de chevet ?



Des fleurs blanches…des lys, des marguerites ?...

Ses amis lui auraient offert des roses en coke.



Donc, il avait le droit de la bousiller s’il voulait. Ça ferait des économies de cocaïne à ses potes.

Mais elle n’avait pas envie bordel !



Y avait pas un contrat céleste mortuaire où elle avait signé qu’elle mourrait de façon inhabituelle et complètement stupide ? hein ?

Ça, ça ne comptait pas dans les façons inhabituelles de mourir, hein ?



Mon dieu, si. C’était très inhabituel.



Hey, dis, petite rouquinette, t’as failli mourir combien de fois dans ta vie ? ….. C’est ce que je pensais. Ça fait beaucoup, beaucoup trop. Tu dois avoir un ange.

Un ange.

Mirahil…



Mais les créatures…les créatures…elles…elles tuaient vraiment…

Et Samuel, aussi…



Peut-être qu’il va quand même tirer, là, sur mon tympan.

Je n’entendrai même pas la détonation.

Il sera déjà crevé.



- Parker ! gronda-t-elle tandis qu’il la soulevait. Parker, tu…tu ne mérites pas d’avoir du sang sur les mains. Surtout le mien. Surtout…le…sang…tu sais, je peux te le dire par expérience, le sang, ça tâche…il faut de la javel pour le nettoyer…il restera, là, en filigranes sur ta chemise…et puis…tu ne la mettras plus la chemise…plus…



Il la regarda.

Elle le regarda.

La Javel, ça marchait à chaque coup.

Il détourna le regard et éclata d’un petit rire nerveux. Ça grinça dans les mécaniques auditives de la fille aux cheveux rouges plus si rouges.

- ….s’entendre ?...
On s’entend déjà bien. Déjà…bien…tu ne trouves pas ?....
Pour moi c’est déjà énorme….
C’est déjà précieux.
Je ne sais même pas pourquoi je ne t’ai pas tué. Toi, je sais, pourquoi tu ne m’as pas tué, tu ne peux pas vraiment le faire….Mais moi, je n’y pense même pas…au sang qui tâche. Le sang, c’est la couleur de mes cheveux, c’est la couleur de mon corps.
C’est pas si facile que ça d’être un corps si maigre et si découpé.
C’est comme si on avait voulu graver un message sur ma peau.
Le message de la rage. De la haine. De l’abandon.

Alors…pourquoi je te parle ?
Pourquoi je te tue pas ?
Peut-être que je n’en suis pas capable non plus.
Mais en fait je crois que c’est encore pire.
Je crois que je ne le veux pas.

Je crois que chaque petite douleur que je croise dans tes yeux me fait un peu mal. Un peu.
Tu me rappelles…tout ce qu’il y avait…avant.
Le bien, le mal.
On s’en tape.
Mais il y avait des glaces, avant. A la fraise, à la vanille, à la menthe. A la pistache !

Et pourtant on désespérait.
Et maintenant je suis en Enfer et je veux absolument espérer. La lumière au bout du tunnel. Une nouvelle renaissance. Qu’est-ce que j’en sais, moi ?
J’étais jamais en cours. Jamais.
Je connais pas de mots savants. Je suis pas une super médecin. Je sais rien faire. J’ai pas d’avenir. On m’a pas foutu de dico dans le cul à mes 3 ans, c’est tout !
Et…et…je trouve pas le mot.
Le mot pour te dire que je moi, je t’aime, quand même, à ma manière.
Moi, je t’entends, même si je suis sourde. Pourquoi toi tu ne m’écoutes pas hein ?


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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptySam 3 Mai - 17:25

Le sang…
Même si cela lui faisait mal de l'admettre, elle avait raison.
Le sang s'était l'une de ses pires faiblesses et surtout dans cet endroit où il avait failli le faire couler si souvent… beaucoup trop souvent. Le sang, il n'aimait pas le voir, il n'aimait pas le sentir couler et sécher sur son bras, il ne supportait pas son odeur et il s'en était aperçu à ses dépends.
Ça tache, ça s'incruste et ça marque à vie. Elle l'avait si bien dit, que s'en était inquiétant. Le sang même nettoyé, effacé de sa vue, reviendrait le hanter lorsqu'il dormirait, lorsqu'il serait seul et que cette fichue conscience le rattraperait, immanquablement.


Samuel n'avait pas vraiment changé autant que cela. Il avait toujours été doucement bercé par l'espoir. Ce n'était plus les mêmes évidemment. Il n'avait jamais imaginé avant… lorsque les glaces avaient encore un goût de fraise… qu'un jour il devrait espérer pour sa survie, pour la sienne aussi…
Il avait tellement aimé Sarah, il avait passé des nuits entières à regarder son doux visage baigné de sommeil, en espérant ne pas se tromper. Il avait espéré entendre de cette bouche qu'il connaissait par cœur, un "oui" et un "pour toujours".

Et aujourd'hui où en était-il ? A penser à elle pour la première fois au passé… A espérer que cet amour dont elle parle ne finisse pas par les détruire.

Parce qu'il l'aimait lui aussi. Peut être pas au sens où on était sensé l'entendre, pas comme dans les histoires que l'on raconte aux enfants, pas comme à l'extérieur de la vallée. Mais au moins autant que l'on pouvait aimer une fille comme Xarha, comme un rayon de soleil qui perçait au travers de la pluie, qui brûle la peau parfois mais dont on ne peut s'empêcher d'en rechercher la chaleur et le réconfort.

Il baisse la tête et il fuit son regard autant qu'il le peut.


-Ce n'est pas en cours que l'on apprend à ne pas faire souffrir ceux que l'on aime… Je t'entend pourtant, mais j'ai parfois l'impression qu'on parle pas le même langage. Comment tu veux que je comprenne ? Tout ce que je vois moi, c'est que t'es timbrée et dangereuse.

-Alors dis-moi ce que je dois faire ! Parce que moi je ne sais plus ! J'ai la trouille que tu me descende un de ces quatres, juste comme ça, parce qu'une force bizarre t'y aura poussé !


Il relève soudain les yeux pour venir se poser sur la jeune femme. Il reste immobile, il la supplie du regard de lui donner une réponse compréhensible, comme les gens normaux sont sensés communiquer.

-Dis-moi comment je dois faire pour t'aimer…

Il était tellement rare que Samuel parle autant et surtout en une seule fois. Xarha et lui étaient si différents. Ils n'appartenaient pas au même univers. Il ignorait le sordide, la violence gratuite. Il avait des parents aimants et des amis qui l’entouraient en permanence. Il avait cru connaître la solitude pourtant, ça n’avait pas toujours été simple pour lui non plus… trop intelligent pour les sportifs et trop sportifs pour les intelligents, sans compter sur ses centres d’intérêts qui n’appartenaient qu’à lui.

Et pourtant ce n’était rien comparé à maintenant…il n’avait plus qu’elle à présent. Ce changement radical d’existence laissait sa marque sur ses attitudes. Il s’adaptait peu à peu à elle et au danger.


-Tu sais quoi ? On va quand même pas tout gâcher avec des déclarations en tout genre ? Et ça te vas pas en plus !

Il sourit légèrement, autant que possible après les événements passés, la mélancolie et la douleur lancinante de son bras. Puis il prend brusquement sa main dans la sienne et commence de l’entraîner avec lui, sans lui laisser le choix.

-Il y a plus rien d'intéressant ici ! Mais t'inquiète, je sais exactement quel genre d'endroit te plairait de visiter maintenant ! Tu me fais confiance ?

Effectivement Samuel avait sa petite idée sur la question : s’il n’y avait plus de chimères aux Cardinal’s Jail, il n’y avait logiquement pas plus d’ombres au manoir…

=> Le manoir


Dernière édition par Samuel Parker le Lun 5 Mai - 13:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il pleut, il pleut bergère...   Il pleut, il pleut bergère... EmptyDim 4 Mai - 0:35



- Oui, les cours n’apprennent pas grand-chose. Ils n’apprennent pas à aimer non plus. Ça, c’est…c’est le rôle de la vie…et elle fait…très mal les choses, ok ?!

Et puis, « je suis timbrée, je suis dangereuse… »

Je… !

Non, tu as raison, c’est vrai. Ça ne me dérange pas. Ça ne me dérange plus. Au début, ça te colle à la peau, ça te gratte constamment, comme si tu avais la lèpre, d’être fou, mais ensuite, ça passe, ça s’en va, ça s’incruste dans ton sang et tu ne le sens plus. Tu ne le sais plus.

Ou alors, tellement peu. Tu ne peux pas prendre conscience du monde qui t’entoure. Tu es…enfermée. Dans ton propre esprit. La folie, c’est le cancer de l’âme. C’est toi-même qui te retourne contre toi-même.

Et tu te fais horriblement mal, alors tu ne peux faire que du mal aux autres.

C’est pas facile à expliquer.

Ça se ressent. Mais tu la connais, n’est-ce pas ? La folie. Tu ne la connais pas qu’à travers moi. Tu la connais parce que nous sommes tous fous, ici, et le plus dingue est celui qui ne croit pas l’être.

Regarde, que tu t’es fait, au bras. Je ne me demande même pas si tu vas bien. Ça me paraît évident que tu as mal.

C’est toi-même qui as fait ça. Dans un accès de…folie. Folie dangereuse.

Alors, t’es pas un peu timbré et dangereux, toi aussi ? Arrête d’essayer de jouer les beaux gosses princes charmants, tu es rentré dans le fabuleux univers de la déchetterie humaine. Bravo !



La rousse éclate alors d’un rire cruel, un rire moqueur, un rire blessant, qui lui fait cracher ses poumons noircis et goudronnés et qui sonne si dur et si grinçant dans l’air.



- Alors, qu’est-ce que tu me parles de danger ? De force bizarre ?

Pourquoi est-ce que les Bêtes nous bouffent ?

Pourquoi est-ce que nous sommes proies ?

Pourquoi nous continuons à nous auto-détruire ?

Pourquoi est-ce qu’il pleut, comme ça ?

Moi aussi j’ai la trouille ! Moi aussi je suis faible ! Tu comprends ça ? Et c’est ça, ce qui me fait peur ! C’est cette pauvre petite Xarha qui ne comprend rien à ce qui se passe et qui n’admet pas d’avoir perdu le contrôle !

C’est ça…qui est effrayant. C’est d’avoir perdu….tout contrôle. Alors qu’on croyait être si doué, si fort, au début.

C’était juste un mensonge. Un mirage de merde.



Alors, faire quoi, ensuite ? m’aimer !

Vas-y, je t’en prie, aime-moi, Samuel ! Aime-moi ! Et tu fais ça comment, toi ?



Je ne sais pas le faire ! Alors pourquoi toi…tu voudrais me faire croire que tu sais ? C’est…c’est…je ne veux même pas en parler.



Après tout, c’est vrai, tu as raison, les déclarations, ça ne me va pas, ça te va mal, je m’énerve au bout de cinq mots, tu joues les acteurs de Beverly Hills en retraite, on a toujours été mal barrés, et en attendant, on est toujours ensemble. Hein. Pas moyen de nous séparer.



Plus rien d’intéressant. Non. Non.



Elle se mura dans un silence vivement agacé, ramassant la photo qu’elle avait fait tomber, au début de leur conversation.



- Alors ? C’est où, ton endroit secret ?

Un paradis tropical où on pourra follement se baigner ? Allez, avoue. Avoue !

Je ne te fais pas confiance. Non.



Non. J’ai fait confiance à assez de gens comme ça.



Et je ne devrais pas te faire payer pour tout ce qui s’est passé…avant…



Elle poussa un soupir frustré.

Elle essayait, vainement, de trouver de quoi s’énerver, encore, parce que lorsqu’elle s’énervait, elle…elle était bien.

Elle était protégée.

Personne ne penserait à venir lui parler, lui dire des choses pareilles.

Merde, on n’a pas le droit de dire des trucs comme ça, pas à elle, pas à la rouquine flamboyante aux yeux de glace, pas à « la timbrée dangereuse. »

Elle sentait ses joues brûlaient, encore, cette petite rougeur timide qu’elle détestait, la junkie.

Piquer un fard – oh oui. Comme c’était mignon. La princesse qui prend connaissance du monde, qui sort de sa bulle, qui crève la cloque, parce qu’un charmant prince est passé par là en se disant « tiens, tiens, si je me tirais une balle dans le bras, histoire de lui faire comprendre que je ne suis pas plus con qu’un autre et que je sais viser. »



Mais malgré elle, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir des pensées parasites, beaucoup plus vicieuses et tordues, lorsqu’elle jetait des rapides coups d’œil vers Samuel, pour vérifier s’il s’énervait ou non.

Elle avait beau essayé de le noyer sous un flot de paroles, elle…elle n’arrivait pas à se retenir de le regarder.

Intérieurement, elle se disait que c’était pour vérifier, qu’il ne sorte pas encore son flingue et décide de la tuer pour de bon.

Parce que ça ne pouvait être que ça, la logique de l’histoire, pour elle.

Il n’y avait jamais eu d’autres futurs possibles.

Juste une fin...mortelle.



- Non, Samuel, je crois que je te fais confiance…en fait. C’est dur à avouer, mais oui, j’aimerai bien voir « ce truc qui me plairait. »

Mais c’est pas pure curiosité.

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