Hollow Dream
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

 

 Rage et Desespoir ...

Aller en bas 
5 participants
AuteurMessage
Mirahil
Sa louve - Ouaf ! Ouaf !
Mirahil


Nombre de messages : 1893
Age : 33
Temps passé à Hollow Dream : Cet hiver là.
Date d'inscription : 24/12/2006

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptySam 1 Sep - 15:33

Mirahil s’était mise à marcher simplement, s’éloignant du repaire des chimères. Elle avait creusée un trou dans la neige et elle s’était endormie. Ses rêves sans fin étaient entrés, ses rêves l’avait fait pleurer dans son sommeil, mais l’ombre était restée dans la neige, allongée, recouverte de gel, elle avait ressemblée à la belle aux bois dormant, ne moins belle … en plus triste …

Son sommeil l’avait tenu sous la neige pendant deus jours, quand elle se réveilla elle ne pouvait plus pleurer, elle n’avait plus de larmes à offrir à la vallée. Elle resta les yeux ouverts sous sa couche de glace quelques temps, une éternité peut-être, puis elle s’envola pour revenir sur la vallée, pour ne plus être elle, pour ne plus lui appartenir. Allongée, les cheveux vagabonds elle regarda le ciel, elle chanta … Un chant sans parole, un chant de secret qu’elle offrait à la lune. Puis elle se leva.

Debout elle regarda les arbres, elle regarda la vallée avec un œil nouveau, avec un œil vague … recherchant une beauté, recherchant une tristesse pour ne plus penser à la sienne. Puis instinctivement elle se mit à courir …

De plus en plus vite, Mirahil court pour que la vallée ne voie pas sa rage, sa haine et son désespoir. Tous ses sentiments mêlées et intenses qui la martyrise en silence. L’ombre court pour que l’on ne voie son cœur béant, ses faiblesses et la déchirure sur son visage. SI quelqu’un venait lui proposer quoi que se soit à cette seconde, elle aurait acceptée, alors l’ombre court consciente de ce qu’elle est. Essayant d’oublier les mots qu’elle a entendu, libre elle veut être libre.

Vincent est beaucoup pour elle, même plus, il était un frère, un père, un ami. Son chef de meute, royal et magnifique. Elle l’avait trahie, elle s’était bannie. Elle savait si bien trahir, la grise, sans s’en rendre compte des fois, ou se faisant mal pour ne pas blesser les autres. Elle avait trahie Chahîd, il l’avait chassé, elle lui avait juré qu’un des deux mourerait … Et déjà elle regrettais … Il l’avait blessé, un nouveau pic de glace dans son cœur déjà froid … On ne blesse pas une louve … Tout sa parce qu’un jour elle avait sauvé Maxime, tout sa parce qu’elle ne voulait pas le voir tuer. Maxime … le militaire si beau, si téméraire, un peu fou lui aussi … Elle l’aimait bien, il était son ami, son seul ami peut-être …

Vincent, Chahîd, Maxime. Une ombre, une chimère et un homme. Son chef de meute, son ennemi et son ami. Fraternité, amour et amitié. Rancœur, haine et espoir. Et qu’était-elle au milieu ? Rien, une ombre perdue, une ombre folle et lucide pourtant, et même ses rêves n’arrive plus à la calmer, elle a besoin de courir, encore et encore, courir jusqu’à en mourir s’il le faut, mais courir. Pour ne pas penser que ses trois êtres sont ses trois ennemis, pour ne pas penser … Juste réfléchir à mettre un pied devant l’autre ….

Et puis les femmes qui se rajoutent à la liste de ceux qui lui tienne à cœur. L’artiste et la rebelle, les si belles rousses … L’oiseau et sa petite sauvage … Qu’elle les aimait ses deux femmes qu’elle ne connaissait qu’à peine … Qu’elle les aimait … Elle avait encore dans un recoin de ses habits qui la laissait presque nue, la mèche rouge, la promesse d’une ombre … Une mélodie déjà …

Et Souffre ..... Celle qu'elle avait bannie de ses pensées, et qui revenait en force maintenant que tous allait mal .... Souffre, rien que ce mot la brûlait .... Cela aurait pu être son élève, elle seul avait vu sa terreur ... Souffre ... La belle, la jeune, celle qui lui avait offert sa confiance, la première trahison de Mirahil. Elle n'avait pas pu la sauver, elle l'avait juste vu mourir, en fait c'était même elle qui l'avait jeter entre les crocs du dragon. C'était peut-être pour elle qu'elle était faible, c'était peut-être pour Souffre qu'elle luttait contre la vallée. La vallée qui lui avait tout donnée pour tout reprendre. Elel savait si bien reprendre .... Souffre rien que ce mot lui donnait la puissance de se battre, d'aller plus loin, de faire plus mal, de ne pas tuer, d'aimer plus fort pour se protéger ... Même si l'amour est sa plus grande faiblesse et que son coeur ne peut pas tout porter. Souffre ...

Alors l’ombre risque sa vie à chaque seconde et sa course se fait vent. Elle donne son corps, son âme à la nature, a chaque arbre, chaque branche. La neige hurle à son passage, sa vitesse empêche le silence, personne ne pourrait la rattraper à cet instant, la rage lui donne des ailes. A son visage une marque de sang, une branche ne s’est pas poussé, blessure brûlante et prenante. Elle ne la sent même pas… Elle ne sent plus rien d’ailleurs, ni ses poumons, deux feux, ni son ventre noué, ni ses cuisses qui lui demandent de s’arrêter, ni ses larmes mortes.

Rien, une ombre passe dans le tableau blanc de la vallée, et l’on ne l’aperçoit qu’a peine. Sa course ne s’arrête pas, elle s’accélère encore, son corps s’habitue peu à peu et l’aide à aller encore plus vite, encore plus loin. Pour aller où ? Au manoir ? Elle est bannie. Chez les hommes ? Elle n’a pas envie de tuer. Chez les chimères ? Pourquoi pas mourir après tout ! Ou le dragon ? Pour revendiquer sa mort, cela serait si simple ! Mais pourtant elle continue sa course, folle et aucun homme ne peut la voir tant sa vitesse s’accélère, les chimères, à leur flairs, peuvent la sentir, les bêtes aussi. Mais qu’en viens une qui se mette sur son passage et il comprendra ce que veux dire la mort. Il prendra ce chemin sans qu’elle s’arrête. Elle ne peut pas s’arrêter …

Dans le cœur des hommes qu’elle frôle sans s’en rendre compte passe une terreur, une folle peur rapide et silencieuse, juste un ou deux secondes et l’esprit du prédateur viens et viole les peurs. La grise ne s’en rend pas compte mais ses pas la nourrissent des fois, c’est si rapide … De petites doses qui l’empêche de mourir …

Sans le savoir elle se laissa déteindre sur la vallée et la vallée déteins sur elle, elle était une, elle était tout. Elle courait sentant les arbres plutôt que les voir, vibrant avec la neige, vibrant avec l’âme de la vallée. Rage et désespoir, haine et rancœur, la louve hurlait alors que l’ombre pleurait, mais c’était la louve qui courrait, la louve grise avec son instinct de prédateur ….

Puis elle cesse de courir brusquement sans raison, ses jambes alors se brisent, enflammées dans la course elle retombent, elles souffrent … L’ombre ne s’est pas arrêté, Mirahil souffre, elle a trop courut, elle est revenu à son point de départ, la surprise sur son visage elle se rend compte qu’elle a refait encore une fois le tour de la vallée et que celle ci la ramené à son début… Maudite vallée …

Et l’ombre s’écroule, meurtrie, dans la neige elle se met dans la position du chat ou du fœtus. Puis elle s’endort, inconsciente, avec son corps blessé qui essaye en vain de se reconstruire, avec sur son visage enfin une sérénité …
Revenir en haut Aller en bas
~Nacht~
Nouvel arrivant
~Nacht~


Nombre de messages : 85
Date d'inscription : 24/12/2006

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyLun 3 Sep - 0:43

Elle pouvait les sentir. Tous autant qu'ils étaient. Elle pouvait les sentir quelque part sur son corps, fouler sa peau, infester son corps de leur espoir, leur rage, leur rancoeur, leurs sentiments, leurs âmes, comme autant de parasites...Elle pouvait les sentir, comme une maladie. Et elle était le remède.

Elle s'était éveillée, elle les avait senti. Et avec elle était venu son corps. Son arme. Elle les avait traqué, elle les avait tués. Et elle continuerait jusqu'à ce que la vallée les ait tous engloutis. Elle n'avait pas besoin de les chercher, de les trouver, de les tuer. Elle était leur mort, et ils ne pouvaient lui échapper.

Elle les avait accueillis, les avait choyés. Elle les avait retenus et les avait consumés. Elle les avait engloutis, les uns après les autres. Mais ils s'étaient rassemblés, ils s'étaient rebellés. Et ils avaient cherché à lui échapper. Et elle avait réagi. Elle avait reserré les barreaux de sa patience et les y écrasait, un par un, jusqu'à ce qu'ils soient tous anéantis. Parce qu'elle était leur mort, elle était le remède. Elle était inéluctable.

La vallée était sienne, et elle y glissait comme une évidence, à travers l'étendue blanche, pure comme le néant. Son souffle parcourrait les airs, allait porter ses paroles aux brebis égarées, leur annonçant sans faillir, sans cesser, sans hésiter que berger et loup étaient aussi unis qu'inévitables. Et elle put la sentir. Elle put sentir son désespoir, elle put sentir sa rage la consumer lentement comme une flamme. Elle était tout près...mais elle était étrange. Elle était inhabituelle...

Alors elle laissa son corps émerger en partie, lentement, posément, patiemment, là où ses brebis pouvaient la voir. Elle était puissante, invincible, elle était hors de leur portée. Elle était inconcevable, indicible, inommable. Elle était ce qu'ils craignaient le plus. Et elle huma l'air, elle chercha cette présence qu'elle avait senti, elle fit sentir sa présence, patiemment, calmement, insensiblement...Où es-tu...Montre-toi que je te voie...que tu me voie...que je te trouve...que je te tue.
Revenir en haut Aller en bas
Mirahil
Sa louve - Ouaf ! Ouaf !
Mirahil


Nombre de messages : 1893
Age : 33
Temps passé à Hollow Dream : Cet hiver là.
Date d'inscription : 24/12/2006

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyLun 3 Sep - 13:09

L’ombre a dormi, longtemps tellement longtemps, elle en avait besoin.
Elle ouvre ses yeux tout doucement, puis elle se lève avec la même lenteur, la même assurance, la même légèreté. L’ombre est debout maintenant et elle regarde la vallée qui l'a si bien accueilli ces derniers jours. Le dragon est derrière elle, elle sent son souffle sur sa nuque, elle sent la puissance dans son corps prêt à la dévorer. Il attend, il attend que la femme le regarde pour mieux la déguster, et elle sourit l’ombre rebelle devant l’absurdité de l’attente. Puis sa voix s’élève de l’océan de brume …


« J’ai toujours aimé les animaux, je les regardais de loin, jalouse, ils sont si beaux, ils sont si forts et leurs yeux envoûtants m’ont toujours appelés …
Quand j’étais enfant et que je pleurais allongée sur mon lit après avoir satisfait des monstres, il y avait toujours un chat qui venait s’allonger sur mon ventre pour me consoler, il ronronnait et se soulevait doucement à chaque respiration. Il me faisait même rire des fois …
Dans le jardin de Madame Hélène il y avait trois fleurs, la première la plus connue, la plus appréciée était une rose blanche avec un cœur noir … Et mes épines aimaient faire mal … Il y avait marguerite, l’adolescente soumise, il y avait Hélène qui dirigeait le tout. Et j’étais celle qui avait le plus de succès, la rebelle … jusqu’au bout … battue, harcelée, punie, rien ne changeait mon combat. Je savais que toujours le chat viendrait me rendre visite … Lui ou un autre …
Et puis un jour un homme est venu, et je l’ai haï, lui aussi, comme les autres. Sauf qu’il s’est assis et m’a proposé de travailler pour lui … Oh je connaissais trop ce mot travail alors j’ai refusé...Puis il m’a parlé des loups … Il m’a fait rêver, il m’a conquise … la meute, je voulais faire partie de sa meute et être sa louve même s’il n’était pas le loup dominant … Et j’ai quitté le chat qui venait me consoler …
J’étais louve mais je regardais toujours les autres animaux en espérant être eux un jour, et puis je suis arrivée ici, humaine j’étais persuadée d’être chimère plus tard …
Je fus ombre …
J’aime toujours autant les animaux, et les animaux le sentent.
Grand dragon n’as-tu pas accepté mon étreinte ?

Mon cœur t’a appelé et tu n’es pas venu, chose de la vallée, destructeur de cœur. J’ai cessé de t’appeler et te voila là …
Et que vas-tu faire ? Me dévorer ? Pourquoi aujourd’hui et pas demain … Toi qui déjà m’a laissé vivre, toi qui déjà a accepté de ne faire qu’un avec moi …
De toutes façons je suis Ta proie n’est-ce pas … Tu te l’ai promis, et je t’offrirai mon sang … quand ce sera l’heure mais je ne crois pas que ce serait le moment …
J’étais en danger et tu n’es pas venu … J’étais sure de vivre car sinon, si vraiment la mort était si proche, tu serais venu demander ta proie, les gros prédateurs ne supportent pas de perdre …
Et tu es là maintenant à écouter mes paroles, tu les comprends j’en suis sure, car la vallée les entend elle aussi …
En a-t-elle marre de l’ombre rebelle ? Sûrement sinon tu ne serais pas là dragon … »


Mirahil se retourne, la gueule de la bête est si proche, ses yeux déjà s’animent de sa faim …

« Viens me dévorer si c’est ce que tu veux, je ne suis rien, ni pour Lui ni pour personne. Même la dame sombre ne veut plus jouer …. Mais je ne me laisserais pas mourir, dragon, avec dans tes yeux aucun amour …
Je suis comme cela dragon, seul ceux qui m’aiment peuvent m’atteindre …
Ta jalousie fut grande, arriveras-tu à pardonner alors que tu es puissant ?
Je ne crois pas dragon, les animaux sont comme des femmes …
les femmes ne pardonnent jamais … »


Sa voix envoûtante meurt entre ses lèvres, furtivement elle s’approche, regardant la bête droit dans les yeux, puis elle s’arrête juste en face de lui, pour mieux le défier. Elle le caresse doucement, secrètement comme l’on caresse les sauvages pour les apprivoiser, comme elle l'a effleuré un jour … Et ses yeux sont presque heureux …

« C’est toi qui est ma perte Dragon, tu m’as voulu faible, me voila presque nue devant toi ….
Tu ne te souviens pas ... j’ai promis de te tuer …
Souffre, ma sœur, ma fille, ma protégée …
Souffre … ce n’est plus qu’un arrière goût pour toi, j’espère que son sang fut agréable …
Et tu m’as fait changer, et tu m’as rendu faible de loin, et tu es comme Lui dragon. La chimère qui m’a enlevé à ton étreinte, tu es comme lui …
Tu n’aimes que les forts … Et si tu es là c’est pour tuer une faible n’est-ce pas …
Mais tu ne peux pas me tuer, je suis déjà morte une deuxième fois ….
Et les faibles savent se battre … »


Elle avait parlé de plus en plus menaçante, sa voix avait déchiré la vallée, le silence s’était créé après ses mots … ses doigts avaient cessé de caresser le dragon, et l’ombre avait glissé, prenant le vent, un peu plus en arrière. Ses yeux brûlants défiaient le monstre, défiant la mort, sans peur, ni haine. Avec fatalité peut-être …

*Je ne m’enfuirais pas dragon, pas tous de suite, pas avant de t’avoir fait mal …*

Et enfin elle redevenait ce qu’elle avait été, l’ombre décadente, triste mais enthousiaste, celle qui avait tant tué, et son corps reprenait ses droits, il redevenait l’arme. Elle avait perdu sa dague mais cela la rendait encore plus puissante. Elle semblait immortelle. Son visage déterminé était prêt à se venger ….

« Tu es comme Lui dragon …
Tu n’aimes que les forts…
Et tu es comme moi …
Magnifique, beau, puissant mais si faible en fait ….
Les apparences ne sont que des mirages, les apparences sont faites pour briser … »


Et elle était belle, la grise, ses cheveux sauvages éparpillés qui semblaient la protéger … Un voile argenté sur son corps pâle.
Si belle devant le monstre si grand … Aves sa faiblesse si puissante, avec sa force, sa détermination prête a s’échouer …

Si belle …


L’ombre était prête à mourir …
Revenir en haut Aller en bas
~Nacht~
Nouvel arrivant
~Nacht~


Nombre de messages : 85
Date d'inscription : 24/12/2006

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyLun 3 Sep - 20:41

Elle s'était montrée. D'elle-même, sans se cacher, sans fuir. Et elle se tenait là, immobile. Pourquoi ? Pourquoi ne fuyait-elle pas ? La Bête devint méfiante. Et se fit visible.

Elle se glissa hors de la gangue immaculée, avec une lenteur hypnotique, et se montra à l'Ombre dans toute son horreur. Un corps serpentin d'une longueur inimaginable, aux écailles luisantes comme la lune et blanches comme la neige. De grandes pattes puissantes qui se terminaient en griffes de cauchemar. Une gueule béante comme l'enfer, démesurée, qui lui faisaient un sourire d'une cruauté indicible, aux crocs comme autant de tourments sans nom, et une langue qui était comme un serpent barbelé. Et des yeux, Seigneur, des yeux qui n'étaient que deux points blancs et vides sur sa face monstrueuse, deux yeux qui fixaient l'Ombre comme si elle n'était rien. Et elle n'était rien. Car elle était sous le regard de la Bête.

Mais la Bête était méfiante, car l'Ombre ne pliait pas. Elle ne fuyait pas. Alors elle étendit sa langue abjecte et goûta l'air, savoura le parfum de sa proie, les senteurs de son âme. La frêle créature semblait si froide, figée, à bout de forces...elle avait dormi des heures dans son corps, sous sa peau glaciale, mais elle ne s'était pas laissée consumer. Pourquoi ?

Elle sentit la rage, le désespoir s'effacer, s'affaiblir...l'Ombre parla. Mais la Bête ne l'écoutait pas, ne la comprenait pas. Elle n'était pas faite pour écouter, et ces paroles ne signifiaient rien pour elle. Car l'Ombre n'était rien. Mais la Bête sentit le défi, l'arrogance de cet être si chétif. Elle ne bougea pas lorsqu'elle sentit la caresse. Lorsqu'elle sentit la peau si fragile se meurtrir, se flétrir presque au contact de ses écailles froides comme la mort. Pourquoi ?

Voulait-elle la mort ? Etait-elle vaincue, prête à s'abandonner à la vallée ? Qu'y avait-il en elle qui pouvait bien la retenir de plier dans l'instant, de perdre tout courage et de fuir pour sauver sa misérable existence sans valeur ? Comment les brebis pouvaient-elles défier le loup ? Elle parla encore...Qu'importe ce que son âme pathétique pouvait bien lui dicter...la Bête sentit et vit plus profondément encore...

L'Ombre était prête à mourir...

Elle pouvait la sentir. Elle pouvait encore sentir le contact de sa peau, de ses gesticulations contre son corps, de son âme cherchant le repos au sein de la neige, son âme et ses sentiments, ses faiblesses, ses jérémiades, ses rêves...cette maladie, en son sein même...Elle pouvait la sentir s'endurcir, se convaincre en son âme si ridicule, qu'elle pouvait vaincre. Tenter de transformer la défaite en victoire. D'accepter la mort, de l'apprivoiser, de la caresser et de la dresser comme un esclave...Tant d'arrogance, d'aveuglement, de présomption...Elle pouvait la sentir, folle et gesticulant stupidement, avec une énergie fiévreuse, irraisonnée. Elle était le remède à cette maladie insupportable, cette souffrance aveugle, cette arrogance hurlante...Tant de vie.

L'Ombre était prête à mourir...

Elle croit savoir ce que ça veut dire...

Le rugissement ébranla la vallée, et les arbres tremblants firent tomber au sol leur coiffe de neige. Le corps serpentin se tendit comme un fouet, bougeant plus vite qu'une bourrasque. Et la gueule de cauchemar s'ouvrit, béante comme l'enfer...

La Bête frappa.

Et avant que le monde ne devienne noir, l'Ombre put sentir...le souffle balayer son visage, comme venu des entrailles de l'hiver...la langue abjecte effleurer son visage et laisser des traînées de givre sur sa peau fragile...dans sa gorge, le goût empoisonné qui l'avait amené dans cette vallée maudite, mâtiné de la saveur des cendres...la mort embrassa son visage avec avidité...et le monde devint noir. Elle sentait toujours le froid sur sa peau, les cendres dans sa bouche et le souffle de la Bête, plus profond que les gouffres de sa folie, résonner à ses oreilles. L'Ombre put le sentir. Le vide de ses orbites à vif. Et la douleur hurlant dans sa tête.

Les crocs indicibles avaient arraché leur dû. La Bête avait pris ses yeux. Et dans son ventre cette sensation de froid...si froid...la mort, et la peur qu'elle engendre. Si froid...
Revenir en haut Aller en bas
Mirahil
Sa louve - Ouaf ! Ouaf !
Mirahil


Nombre de messages : 1893
Age : 33
Temps passé à Hollow Dream : Cet hiver là.
Date d'inscription : 24/12/2006

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyMar 4 Sep - 11:14

Un hurlement puissant, si puissant, elle a défié le dragon …

Et il la défie à son tour, il veut lui faire mal, il veut la voir souffrir, il veut sa peur enfin. Il la défie de le défier, encore une fois ….
Les arbres tremblent, ébranlés. Leurs fines branches laissent s’envoler la neige, qui retombe, tranquillement au sol, non sans avoir voleter quelques instants. Une cascade blanche. Le cri brûle les oreilles de l’ombre, un cri de guerre, de désir, il la veut, il veut son corps, son sang et sa peur. Le son résonne dans ses oreilles, il lui semble l’entendre plusieurs fois, et il se répète de plus en plus bas jusqu’à s’éteindre.

Elle a défié le dragon ….

L’ombre découvre les grands yeux vides de la bête, la suprématie de ses longs crocs blancs, la puissance de sa mâchoire, et la profonde noirceur de sa gorge. Une beauté monstrueuse, une terrifiante créature, mais l’ombre ne bouge pas, sûre d’elle, elle regarde s’avancer le monstre, si vite. Et le temps se décompose, les secondes deviennent heures, les minutes deviennent jours. Il y a si peu de minutes, il y a si peu de secondes, le dragon arrive si vite sur elle, pourtant son esprit a le temps de réfléchir …. La grise attend la mort, une délivrance que lui accorde enfin un être pur, un être destructeur mais tellement cohérent. Un être aussi fou qu’elle peut-être … Et devant la puissante beauté du parfait prédateur, elle ouvre grand les yeux pour mieux voir la fin de sa stupide histoire ….

La gueule du monstre s’arrête, presque, prête à frapper, l’ombre sent un froid d’une autre nature prendre sa gorge s’étendre à ses reins, à son ventre. Un doute la saisit soudain : Pourquoi mourir ? mais ce doute s’évanoui, il est trop tard pour faire machine arrière ….

Elle a défié le dragon ....

L’haleine du monstre la ramena des années en arrière, alors qu’elle était entre les bras des hommes ivres d’elle, elle eut peur, quelque instants, ses souvenirs n’étaient pas de ceux qu’on aime revivre. La langue de l’animal s’approcha de l’ombre, doucement elle vient se repaître de sa beauté, sans l’abîmer, une promesse renouvelée …Puis la mort si belle déjà, qui devient le givre sur la peau douce de l’ombre, qui la caresse, qui la mord de son froid. Mirahil la regarde, cette mort qui s’approche et qui bientôt l’emmènera avec elle, malgré son doute elle est subjuguée, elle s’offre à la dame, elle offre son âme … Elle se demande où elle ira, qu’est le monde après, est-ce qu’il y a seulement quelque chose …. Et quelle place auront ses rêves … Le poison lui revient aux lèvres, délicieusement mortel. Elle le savoure, ce goût qu’elle seule peut sentir, son fidèle allié, celui qui lui avait dévoilé la vallée … Cela faisait si longtemps déjà qu’elle était entrée dans le coma, mais ce goût là on ne peut pas l’oublier, il est si rare de le sentir, un goût de tige d’iris d’eau … Une senteur de printemps, un bonheur, un espoir peut-être pour l’ombre prête à mourir ….

Elle a defié le dragon ...

Le dragon l’observe affamé. L’ombre l'attend, lui et la mort sa douce brûlante compagne. Elle le regarde une dernière fois de ses grands yeux déterminés. Ils sont si sombres ses yeux, ils sont si beaux, si banals …

Elle est prête …

Il frappe …

Mais elle ne meurt pas …


Les Ténèbres l’envahissent, ses yeux la brûlent, ses yeux meurent. Une peur panique la saisit, sans raison. Elle tremble la grise et le souffle du dragon la fait chanceler. Elle s’écroule au sol, elle roule un peu, s’éloignant du dragon. La neige est là, elle la sent, c’est si froid, mais elle ne l’éclaire pas de sa profonde blancheur, l’ombre reste dans le noir terrifiée. Et Mirahil s’agite folle, la douleur lancinante la retient au sol. Souffrance, souffrance, elle a si mal … Et les ténèbres qui l’entourent décuplent encore plus la douleur qui la prend.

Ses doigts arpentent son visage ensanglanté, des larmes de sang coulent sur ses joues, jusqu’à sas orbites brûlantes, elle a si mal la grise… Un grondement s’élève de son ventre, elle ne peut plus pleurer, elle n’a plus de larmes … Les animaux non plus ne peuvent pleurer. Cela fait si mal de ne plus avoir de larmes pour extérioriser ses tourments, cela fait si mal …

Elle a défié le dragon ...

Le dragon a ouvert la barrière entre les rêves et la réalité. Dans le monde sombre ses rêves viennent et peuplent la nuit, les images viennent mouvantes, elle le revoit ses crocs qui déchirent son âme, elle le voit Lui si beau qui lui murmure des menaces en l’enlaçant passionnément, et sa colère s’envole, elle l’aime, elle l’aime tellement … Et elle s’en veut de ne pas être rester chez les chimères, elle s’en veut d’avoir laisser tomber une chance d’être avec lui. Elle se vengera, elle se vengera puis l’aimera passionnément. Et il reste là sur l’écran de ses rêves, il lui parle déjà, elle voit ses lèvres s’agiter.


*Va-t-en, va-t-en la grise, lève toi et court…*


La grise prend de la neige et la pose sur son visage ardent pour essayer d’éteindre les braises de sa douleur. Ses paupières sont tombées sur le vide des orbites et déjà forment une barrière, elle ne pourra les rouvrir … Son corps tremble, ses gestes sont maladroits et la bête est là, à observer avec jouissance le spectacle de l’aveugle qui voyait ….

« C’était ma vie que je t’offrais dragon… »

Une voix brisée, calcinée par la douleur. Déjà l’ombre se relève, s’élance. Aveugle, la peur guide ses pas. Mais si ses yeux sont morts, sa mémoire, sa connaissance de chaque arbre, chaque recoin pour avoir mille fois arpenter la vallée, son ouie, l’aident à ne pas tomber. Il est dur de rester debout, courir relève d’un miracle …

Un autre monde s’ouvre à elle, ses sens plus puissants lui apprennent déjà à remplacer ses yeux, ses rêves viennent remplir le vide de ses ténèbres. Ses sens l’appellent la stimulent, sa douleur puissante la porte en avant. La proie du dragon court car doute il n’y a plus : elle doit vivre et plus qu’une envie c’est une nécessité absolue, elle a laissé derrière elle trop de choses non faites, trop de blessures mal cicatrisées et trop de larmes amères …

Elle a défié le dragon ...

Elle entend son cœur qui bat, qui se calme doucement, une tueuse ne doit pas se laisser avoir peur. Et malgré cela elle garde la peur profonde, la marque du dragon brûlante à la place de ses yeux, la scène qui se répète, une fois deux fois, milles fois devant elle. Aveugle, elle est aveugle …. Plus jamais elle ne verra la cascade blanche, plus jamais elle ne verra son frère de meute, son amie, sa sœur, son oiseau et Lui, Lui qui l’a abandonnée, Lui qui l’a rejetée … Lui qu’elle aime tant …

L’ombre entend le crissement de la neige sous ses pieds, pourtant elle est quasiment silencieuse, Mirahil se perd dans le gouffre de ses yeux, et sa course se fait vent … C’est comme si elle fuyait la réalité pour s’enfoncer plus profondément encore dans ses songes, et elle fuit la douleur comme elle fuit le dragon en espérant qu’elle restera près de celui qui l’a créée …

Elle a défié le dragon ...

Soudain une racine, l’ombre chute, sa jambe nourrit la neige de son sang. Mais elle se relève, la grise avec dans sa gorge un grondement.


*Dragon, beau dragon, les yeux d’une ombre sont ce qu’elle a de plus précieux. Ils offrent leurs joyaux au monde quand leur vient la tempête de leur désespoir …
Dragon, beau Dragon,
Demain, demain, nous nous reverrons
Et demain tu ne gagneras peut-être pas …
A trop vouloir affaiblir on donne des ailes …*



L’ombre se relève a bout de force pourtant elle regroupe tout son courage pour reprendre sa course. C’est si dur de réfléchir à ses pas, à réfléchir de ses sens et de sa mémoire … Pourtant elle court, elle n’a pas le choix … Si elle veut revoir Chahîd, si elle doit revoir Chléa ou l’oiseau … Il faut qu’elle court … Alors elle n’a pas le choix …

Elle a défié le dragon ...

L’ombre blesse son visage aux branches, elle se fait mal en retombant une fois, ou deux … et bientôt elle se met à boiter … Mais cela ne se voit presque pas, elle ralentit juste sa course un petit peu …


On ne défie pas le dragon ...
Revenir en haut Aller en bas
Acrion
Permission longue durée - In the navyyyy...
Acrion


Nombre de messages : 917
Age : 45
Temps passé à Hollow Dream : Elle coule jusque dans mes veines...
Date d'inscription : 04/05/2007

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyMer 5 Sep - 12:48

>>>Quand la neige parait..

Il court, il court parce qu'il sait qu'elle est blessée. Ses pieds martèlent le sol avec force, il est humain, que peut-il contre une Bête ? Mais il est tenace le militaire, il n'abandonne pas et qu'importe, il doit l'aider. C'est comme ça, il l'avait promit et il ne revenait jamais sur une promesse, jamais...Alors il court comme si le diable était a ses trousses, alors que le démon l'attend devant lui. Il n'a pas peur, il est trop en colère pour ça. Rage d'entendre un hurlement ami qui transpire d'horreur, une branche lui érafle la joue, il ne s'arrête pas, le froid est oublié dans la course.

Alors il la voit, elle titube, elle saigne, elle est blessée, elle s'écroule, elle se relève, tache grise sur l'immaculé du sol. Il cherche le danger, il ne le voit pas, mais il sait qu'il est là, quelque part...Il fonce sur la Grise, il a tout oublié sauf cette forme qui s'étale sur le sol...Il glisse sur la neige, ses genoux frottent le sol alors qu'il tombe à genoux à côté de Mirahil. Oh, il scrute les environs, il tend la gueule noire de son arme sur chaque angle en entourant la forme grise d'un bras. Elle est légère, si légère...Alors qu'il les relève tous les deux, si menue tandis qu'il la sert contre lui, si frêle alors que son sang tache sa veste. Il ne prend pas le temps de voir ses blessures, car il sait que cela le pétrifierait, il recule en tenant une Ombre contre son torse, il recule en direction de la grotte. Ils n'ont pas beaucoup de temps, non, pas beaucoup...
Revenir en haut Aller en bas
Selene
Le Doute - Moi j'ai besoin d'amooouuur...
Selene


Nombre de messages : 862
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : Une Eternité à mes yeux...bien trop en tous cas !
Date d'inscription : 20/08/2007

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyMer 5 Sep - 14:13

Ce cri ! Epouvantable cri où la souffrance et le désespoir se mêlaient pour venir fendre le silence déchirant de la forêt. Un hurlement qui lui déchira les tympans aussi bien que le coeur. Un moment elle resta pétrifiée par ce son si inhumain qu'il vous glaçait le sang. Puis, avant qu'elle ait eu le temps d'ajouter quoique ce soit, elle vit Maxime partir comme un fou dans la direction d'où venaient les hurlements. Les idées se bousculèrent dans sa tête... Mais le temps n'était plus aux discussions ni aux tergiversations ! Le temps était venu d'agir...

Se fiant à son instinct et à ce que lui dictait son coeur, la jeune femme emboîta le pas à Maxime sans la moindre hésitation. Alors qu'elle passait devant Yorick elle marqua une légère halte et plongea son regard dans le sien. Ce n'était pas à elle de lui dicter sa conduite après tout... Elle s'approcha de lui et lui déposa un furtif baiser sur la joue et lui adressa un clin d'oeil complice. Puis, sans même attendre sa réaction elle reprit sa course.

Maxime courait à si vive allure qu'il lui était presque difficile de le rejoindre. Forcant l'allure, une dague serrée entre ses dents et une autre dans sa main, elle fila à son tour. Jamais les bois ne lui avaient parus si sombres ni si inhospitaliers... La neige continuait toujours de tomber, emportée par un tourbillon glacé. Ce vent venait caresser le visage de la jeune femme et les flocons , qui semblaient subitement avoir pris une consistance bien inhabituelle, venaient la heurter de toutes leurs forces.

Mais la jeune femme n'y prêtait plus la moindre attention ! Là, à quelques mètres seulement un être était en danger. Quelqu'un que Maxime devait connaître et aimer si l'on en jugeait par sa réaction... Et qui que ce puisse être, cela lui suffisait amplement. Il lui fallait, à elle aussi, apporter son aide à cet être qui devait souffrir le martyre. Ecartant de son mieux les branches qui venaient la griffer et tentaient d'entraver son chemin, Selene acceléra encore un peu le pas. Enfin elle rattrappa Maxime .

Celui ci venait d'arriver sur les lieux et Selene le vit se saisir délicatement d'un corps et le serrer contre lui. Le regard de la jeune femme balaya rapidement les alentours. Même si elle ne vit rien elle sentait encore la présence de la Bête qui, sans nuls doutes, devait être responsable de cet odieuse agression. Içi, la neige avait été souillée et de grands filets de sang venaient maculer sa blancheur aveuglante. Le vent se mit à bruisser entre les arbres et Selene sentit un frisson lui parcourir l'échine. elle aurait pu parier que quelque part, tapie dans l'ombre, la Bête les observait et attendait le moment propice pour fondre sur ces deux nouvelles proies qui venaient ainsi s'offrir à elle. Ils devaient se presser !

S'approchant de Maxime, elle lui lança un regard inquiet puis son attention fut retenue par la silhouette frêle et ensanglantée qu'il tenait tout contre lui. Cette peau si grise, ce visage horriblement mutilé...


- " Mirahil !"
lâcha t'elle du bout des lèvres, légèrement abasourdie.

Bien que les deux jeunes femmes n'aient jamais fait que se croiser, Selene connaissait et appréciait Mirahil. Et, à la voir ainsi, son coeur se souleva tandis que son esprit lui cédait à la révolte. Cette saleté de bestiole payerait un jour tout ce mal ! Et malgré son envie presque suicidaire de la provoquer, de l'appeller et de la défier, Selene dut se montrer raisonnable. Pour l'instant seule comptait Mirahil. Toujours aux aguêts, la jeune femme s'adressa au jeune humain :


- " Je ne sais pas pour toi mais moi je me casserais bien d'içi ! Quelque chose me dit que le responsable de ce carnage ne doit pas être très loin...
elle s'approcha de lui et caressant tendrement la chevelure de Mirahil poursuivit : Qu'en dis tu ? On tente notre chance et on file vers la grotte ? Là bas au moins nous serons à l'abri et nous pourrons tenter de l'aider..."

La question n'était que purement réthorique, Selene sachant pertinemment que cette solution avait déjà du germer dans l'esprit de son compagnon humain. Elle attendit sa réponse, déjà prête à reprendre sa course efrenée mais en direction de la grotte cette fois.
Revenir en haut Aller en bas
Mirahil
Sa louve - Ouaf ! Ouaf !
Mirahil


Nombre de messages : 1893
Age : 33
Temps passé à Hollow Dream : Cet hiver là.
Date d'inscription : 24/12/2006

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyMer 5 Sep - 15:12

[Je profite d'une période de creux étant donné qu'un fardeau dans une course poursuite n'a pas une place très ...
Je vous laisse me sauver ...]


La grise s’écroule, c’est fini, elle a plus la force de lutter, elle n’a plus la force de se lever. Sans yeux le monde prend des dimensions immenses. Sa vallée lui est presque étrangère, elle n’a plus la puissance d’être debout, elle n’a plus rien. Juste son cœur qui bat si fort, juste la douleur qui lui brûle le visage, juste ses rêves qui hurlent ses faiblesses. Rien, elle n’est rien. Elle va mourir maintenant, le dragon va venir … et la prendre. Elle est sa proie de toute façon …

La neige crisse, on la frappe, un humain, qui marche qui court … Maxime. Elle sent son poids près d’elle, il la prend, il la porte, il la relève. L’humain redonne de la force à la morte et le courage revient … Même si une douce torpeur la prend, même si elle sent que sans soins bientôt elle sera morte. Elle se sent mieux la grise dans les bras d’un ami, elle est si faible entre ses doigts, elle a peur de glisser de ses bras. Il paraît si grand si musclé si puissant. Et la faible ombre se sent moins seule, enfin, quelqu’un l’aime, quelqu’un la protège.

Non ! Non il ne doit pas mourir, qu’est-ce qu’il fait là cet humain fou ? Il défie le dragon, il ne faut pas, il va mourir … lui aussi. Elle voudrait lui hurler va-t-en, va-t-en mais elle n’en a pas la force, Maxime porte sa fatigue et sa tristesse sans le savoir peut-être. Le sang de Mirahil s’égare, elle le perd ses gouttes vermeils, elle trace pour le dragon un chemin de sang, et elle a honte. Honte pour elle, l’ombre qui se laisse aller, si faible. Mais au moins, au moins elle va pas mourir dans la solitude. Même avec tout son amour Maxime ne pourra pas la sauver … La grise est déjà morte … Une fois … Tremblante elle sent que tout va recommencer … .Que la mort va descendre de ces monts pour venir la prendre, qu’enfin elle chevauchera le grand cheval gris qui la portera hors monde …



*J’aimerais être louve, dans une forêt sombre …
Patiente je t’attendrais …
Si patiente mon amour …
Et quand tu viendras, tu me verras …
J’aimerais être belle pour toi …
J’aimerais que tes yeux de cristal me regardent…
J’aimerais me voir dans tes yeux …
Sans venin je pourrais alors être avec toi, être toi et ceux pour l’éternité…

J’aimerais être Louve ….
J’aimerais aimer sans peur, vivre sans honte …
J’aimerais voir le soleil se coucher sans me poser de questions…
Etre dans une meute, n’être qu’une avec les autres loups …
J’aimerais que tu me vois vraiment …
Que tu ne me rejettes pas …
Que tu me désires …
Et que tu viennes me prendre …
Sans t’inquiéter, sans choisir pour moi …
Et j’aimerais être belle dans le reflet de tes yeux …*


« Mirahil »


Sélène, Sélène est là elle aussi, avec un homme, avec Maxime, ils sont là et déjà font barrière de leur corps. Et ce nom qui est le sien lui fait mal, si mal.


*J’aimerais que l’on m’appelle Alhem,
Que l’on m’aime vraiment,
J’aimerais être libre,
Jouer avec le vent,
Et oublier ce qu’il y avait avant …
J’aimerais ne plus être détester …
J’aimerais être ivre … ivre de liberté …
J’aimerais que l’on m’appelle Alhem …*


Carnage, Sélène avait dit carnage. Et déjà l’ombre tremblait, elle voulait être belle pour la première fois, être belle pour lui, pour qu’il ne la rejette pas. Et si elle était laide … Alors … Déjà qu’il ne l’aimait plus … Et elle tremblait la grise …. Elle tremblait si fort se serrant contre les bras de Maxime.

« Est-ce que je suis belle ? Est-ce que je suis belle ?
Allez vous-en, vous allez mourir vous aussi. .
Je ne veux pas …
Je ne pourrais pas …
La mort n’est pas pour vous …
Sélène tu le sais …
Sélène prend Maxime avec toi …
Maxime protège Sélène ….
Dis à Vincent que je l’aime …
Et allez vous-en …
Je ne peux pas assumer votre mort …. »


Et elle se débat dans les bras du militaire, se voulant ferme, mais l’ombre n’est rien dans ses bras, et il la serre, elle ne peut se retirer de son étreinte … Fatiguée par cet effort Mirahil entre dans une torpeur proche de l’inconscience …
Revenir en haut Aller en bas
Acrion
Permission longue durée - In the navyyyy...
Acrion


Nombre de messages : 917
Age : 45
Temps passé à Hollow Dream : Elle coule jusque dans mes veines...
Date d'inscription : 04/05/2007

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyMer 5 Sep - 23:14

Sélène...Il ne l'avait pas vu arriver avant qu'elle ne surgisse devant ses yeux, avant qu'il ne discerne ses traits, avant qu'il n'entende son murmure. Il la fixa quelques secondes d'un air étrange, une lueur insondable au fond de ses prunelles vertes.

-Je vous avais dit de foutre le camp...

Souffla-t-il doucement, sans vraiment attendre de réponse.

-Elle la veut, Elle ne l'aura pas...


Non, la Bête n'aura pas la Grise, la Vallée aura encore faim. Il l'avait promis. Une promesse qu'elle n'avait pas cru, une promesse dont elle avait rit, une promesse qu'il tenait aujourd'hui. Jamais il ne l'abandonnerait dans la neige, dans le sang, dans la mort. C'était ainsi, elle était son amie, quoiqu'on dise, l'humain était l'ami d'une ombre...Il reculait toujours. Et il sourit avec quelque chose de carnassier à Sélène.

-C'est exactement ce que je me disais.

D'un geste sur, il serre la Grise contre lui. Une promesse...Alors, il fait volte face.

-La grotte oui !!

Cri-t-il alors que Mirahil se débat entre ses bras, alors que de ses lèvres coulent des inepties...

-Tu es belle, tu le sera toujours...Maintenant, dors et laisse nous faire.


Chuchota-t-il a son oreille. Non, il ne veut pas voir ses blessures, il ne veut pas la voir meurtrie, car il sait qu'il craquerait. Ils doivent partir et vite. Il regarda Sélène par dessus son épaule, une étincelle étrange dans les yeux.

- Allons Dame Lune ! Ne nous attardons pas ! Suis moi ! Je ne pourrais en porter deux et courir ! montre moi ta célérité !
Revenir en haut Aller en bas
Xarha
La Reine Rouge - PNK: pyromane, nymphomane, kleptomane
Xarha


Nombre de messages : 838
Temps passé à Hollow Dream : Assez pour que vous ayez appris à m'aimer.
Date d'inscription : 24/07/2007

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyJeu 6 Sep - 0:21

Elle l'a entendu, elle aussi. Son cri, sa voix, sa douleur, elle les a entendu et aurait voulu se boucher les oreilles, aurait voulu se faire croire qu'il ne se passait rien. Cette voix. Comme un appel discordant, un SOS éloigné...et elle s'en était éloignée, prudente, elle s'était éloignée du danger, coupable d'indifférence, coupable de dédain, ce n'était pas son problème si quelqu'un se faisait bouffer, ce n'était pas sa faute...

Mais cette voix. Il lui semblait en connaître la mélodie derrière sa discorde...
Et le doute l'avait rongé. Il avait bien fait son travail.
Elle voulait savoir, en avoir le coeur net, elle voulait poser les yeux sur le cadavre encore chaud de la victime et se permettre un petit sourire moqueur en se disant qu'elle se faisait du sang d'encre pour rien. Elle ne pouvait pas partir encore plus, sans être sûre que ce n'était pas l'Ombre qu'elle avait cherché qui était morte et qu'elle avait ignoré, elle ne pouvait pas passer son chemin et se demander si elle avait eu tort ce jour-là d'ignorer l'incident...

Elle avait marché d'abord, mais plus le temps passait plus elle se sentait angoissée. Elle devenait de plus en plus sûre de reconnaître la voix, ou peut-être n'avait-elle rien entendu, juste imaginé, oui voilà, ça ne pouvait qu'être ça, un tour de passe-passe de son imagination, une hallucination comme toutes celles qu'elle avait eu....

Pourtant chacun de ses pas s'accéleraient, et finalement elle avait couru jusqu'au rideau rouge, avait vu les longues traces de sang, avait vu les perles qui tâchaient le sol de rouge, et elle s'était stoppée net, comme une figurine, en tremblant de plus en plus. Maintenant ce n'était plus un doute, mais une certitude, c'était l'Ange qui était morte, cette putain de Vallée l'avait eu, cette putain de vie ne lui avait laissé aucune chance, cette pétasse l'avait tué, un point c'est tout, on tourne la page et on recommence.

Non, ce n'était pas comme ça que ça se passait...

Elle ne comprend pas, elle ne comprend plus, pourquoi, pourquoi, pourquoi ?....
Ses oreilles bourdonnent, et elle entend des voix encore, encore, encore, pourquoi lui parviennent-elles ? pourquoi n'arrive-t-elle pas à les comprendre, à les traduire ? Ce sont juste des voix, c'est une voix qui l'a amené ici et maintenant sa propriétaire n'est plus, mirage elle est redevenue mirage...

Elle tremble de plus en plus, tous ses sens se déconnectent, il ne lui reste plus que son désarroi, et ses yeux troublés regardent droit devant eux sans rien voir d'autre que des rivières de sang, et ces rivières l'avalent et la noie, le sang s'introduit dans sa bouche et elle en a le goût métallique et amer sur les lèvres, il couvre son corps et la rappelle à lui, mais il n'y a plus personne qui l'attend ce sang, plus aucune veine pour l'aimer et plus de coeur pour le faire battre, tout ça s'est fini, à jamais, et ça ne se retrouve pas, ça ne s'achète pas dans les supermarchés...

Elle ferme les yeux en espérant qu'elle ne verra plus ces visions, elle ferme les yeux et a peur, si peur...elle n'a jamais eu aussi peur...elle essaie de retenir ses larmes, mais c'est impossible, et elles s'écoulent doucement sur son visage crispé par la douleur...

Elle les entend encore parler. Pourquoi ne ferment-ils pas leur gueule ? Bientôt elle n'entend plus que le son grésillant et désagréable de leurs voix, tout ce qu'elle veut maintenant c'est les faire taire, car elle a enfin compris...

...ce sont eux les assassins.

Elle est vide à l'intérieur, si vide. Alors elle remplit son âme de colère et de vengeance, elle va les tuer, c'est primaire, instinctif, facile....et elle n'est plus en état de réfléchir.
Elle s'élance alors, ils vont payer, une âme pour une âme, une vie pour une vie, une mort pour une mort...le plus basique des trocs, il n'y a pas d'arnaque ni d'entourloupe, il n'y a rien d'autre que la triste vérité...

Elle arrive alors près d'eux, sans vraiment les voir, car ses yeux sont remplis de larmes et ne cessent de cligner. Pourtant, quand elle pointe son arme sur l'homme qui vient de se relever, elle vise avec un sang-froid et une habileté déconcertantes, vu l'état ravagé de son visage. Elle a hésité entre tirer dans la tête et la clavicule.

Mais elle décide que cet homme ne mérite aucun égard, aucun honneur, alors elle lui tirera dans la tête et s'occuperait de sa compagne. Elle, ce sera dans le bas-ventre, là où l'agonie est la plus longue et la plus douloureuse...


* Toi en premier, elle en deuxième et je serai la dernière, jamais deux sans trois c'est bien connu...
Pas la peine de me regarder comme ça, il fallait réfléchir avant d'agir, on vous a jamais appri à tourner sept fois votre langue dans votre bouche ? Bien sûr pour ça, il faudrait d'abord savoir réfléchir, fils de putes....

On ne touche pas aux Anges mes grands, c'est interdit, et c'est moi qui l'ai décidé, et mes lois ne se transgressent pas aussi facilement que ça, vous pensez vraiment pouvoir vous enfuir comme ça ? Vous pensez vraiment pouvoir vous en sortir ?

A votre place je ne jouerais pas à ce qui est trop dangereux pour moi. Mais maintenant c'est trop tard.

Trop tard...

Trop tard pour la sauver....

Si je n'avais pas joué les indifférentes, si seulement j'avais fait quelque chose, vous n'auriez même pas pu la toucher...si seulement j'avais été courageuse....

Mais c'est trop tard, et maintenant c'est trop tard pour vous...*


Une déflagration retentit alors dans le silence trouble de la Vallée.

Les secondes s'éternisent tandis que Xarha se rend compte que ce qui est en face d'elle est humain, un humain qui porte dans ses bras le cadavre de sa soeur.
Un humain qui la touche, un humain qui la porte, mais juste un humain...pas un monstre...
Elle était trop forte pour lui...

Du sang....encore et toujours...


* Regarde....regarde ce que tu fais...tu la tiens comme une princesse, comme une poupée brisée, as-tu seulement vu comment tu la transportais ? As-tu osé porter les yeux sur elle, pour essayer de l'aider vraiment ?

Tu ne la mérites pas. Tu ne la méritais pas. Je n'ai pas de regret à avoir.*


Et pourtant le cadavre qui lui paraissait si mort tout à l'heure prit une inspiration.
Ses veines se gèlent, elle a froid, si froid, et pour la première fois elle regarde, elle voit l'Ombre aveuglée, et son regard remonte vers la direction où la balle a été tiré.
Et merde....elle est presque sûre d'avoir déjà croisé ce regard vert quelque part...

Et cette femme ? Avait-elle l'air plus d'une meurtrière ?

Non. Il ne fallait pas se prendre au piège.

Les apparences étaient trompeuses.


* Elle est aveugle.*

Une balle dans le ventre. De mémoire, elle avait toujours son poignard sur elle, elle pourrait s'assurer que la femme ne s'enfuirait pas.

* Elle ne voit plus rien. Ni même toi.*

Et ses yeux verts, à qui étaient-ils déjà ?

* Elle ne t'entend plus.*

Elle n'arrivait pas à se remémorer le visage, ni le nom.

* Tu ne les regardes pas. Tu es aussi aveugle qu'elle.*

Qu'importait, de toute façon. Maintenant, il faisait parti du passé, il était oublié...

* Tu es en train d'abandonner...*

Le flingue commença à pivoter doucement...

* ...Elle est vivante et morte à la fois...et c'est de ta faute si elle est morte...

Je ne suis bonne qu'à ça hein ? Qu'à descendre en masse des abrutis. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. *

Elle a mal, mal au ventre. En fait, elle a mal partout, elle n'arrive plus à respirer correctement, elle s'étouffe, elle voudrait s'écrouler mais sa fierté est plus forte, elle reste debout malgré tout. Elle s'effondrera quand ce sera le moment...


*Maxime....*

Le nom franchit son esprit comme un éclair. Bien sûr, il n'y avait que cet idiot pour se foutre dans des emmerdes pareilles.

Elle a l'impression de retrouver le sens de la réalité. Elle a l'impression d'entendre de nouveau, de distinguer de nouveau.
La deuxième balle ne siffle pas.

Elle baisse les yeux sur la première. Elle doit être figée quelque part, dans la neige.
Elle n'a pas atteint sa cible, pourquoi l'a-t-elle dévié ?....

Le temps reprend son cours normal. Elle respire, enfin, et les quelques secondes brûlantes qui se sont déroulées sont vites oubliées et remplacées par d'autres. Peut-être qu'il y a un espoir au fond...


- Et si on se bougeait un peu le cul pour aller...euh...là où vous comptiez aller ?
Revenir en haut Aller en bas
~Nacht~
Nouvel arrivant
~Nacht~


Nombre de messages : 85
Date d'inscription : 24/12/2006

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyJeu 6 Sep - 1:11

Elle a crié. Elle a souffert. Elle a fuit. Enfin...La Bête était prête. A achever sa tâche. A mettre fin à sa souffrance, à sa maladie. A tuer. Mais elle sentit un autre arriver. Alors elle se ravisa, et retourna en sûreté, là où ses brebis ne pouvaient la voir. Et elle attendit, elle observa...

Il vient, il arrive, il la prend dans ses bras comme un objet précieux...elle sent sa colère, sa tension...et sa peur. Mais elle n'est pas pour elle...non, elle est pour la misérable créature qui fait le deuil de ses yeux dans ses bras. Il est fort, il est intrépide...mais il sait...il est moins stupide que les autres. Intéressant...alors la Bête attend...attend de voir ce que sa moindre stupidité lui dictera. Et elle fixe sa chair, ses muscles dont il doit être si fier...elle sait le bruit qu'il fera lorsqu'elle les déchiquètera. Et elle l'aura...elle le tuera.

Elle est plus légère que le vent et la neige qui l'assaillent...plus fragile que les brindilles qu'elle écrase...et la Bête peut la sentir...sentir son âme, si intense, si fragile comme toute ses semblables...sa rage, son désespoir à elle aussi...si similaire à la proie que la Bête vient de frapper...mais elle est encore vive...encore attachée à son existence...sa stupide, misérable, pathétique existence...la Bête sait, elle sait qu'elle disparaîtra, qu'elle s'effacera sous ses crocs. Mais elle sait qu'elle devra réapparaître. Et elle sait comment être là pour en profiter. Et elle l'aura...elle la tuera.

Et la Bête peut sentir les pas paniqués de la dernière sur sa peau...elle sent sa panique, sa nervosité...sa peur...oh oui, sa peur...comme elle est douce sur le palais de la Bête...si douce...et la Bête lui fait sentir son souffle...et chaque souffle, plus froid que le coeur même de l'hiver...chaque souffle insinue le doute et la peur, la colère et l'aveuglement...les yeux vides de la Bête se plissent lorsque la détonation retentit...tant de rage, tant de peur...si douce...elle est prête à les tuer elle-même et à laisser les restes à la Bête...et elle l'aura, elle aussi...elle la tuera.

Et la Bête sait...elle sent le plan de leurs esprits misérables. Elle a vu avant eux la grotte, elle connaît la vallée bien mieux qu'eux...ils ne peuvent se cacher d'elle...ils ne peuvent pas s'échapper...ils sont déjà à sa merci. Et son souffle retentit lentement mais sûrement...de plus en plus vite, de plus en plus fort, de plus en plus près...elle glisse dans la neige vers eux, comme une évidence : ils sont à sa merci et ne peuvent s'échapper.

Ils savent qu'elle est là. Mais ils ne peuvent la voir. Ils la sentent, implacable, invisible, invincible. Inéluctable. Et leur barrant la voie, glissant plus vite que leur stupide pensée sur l'étendue blanche : elle peut être n'importe où...et nulle part ils ne peuvent s'enfuir, nulle part ils ne peuvent survivre. Car là où elle est, une seule chose les attend...la Bête ouvre ses mâchoires de cauchemar...et ils peuvent sentir...oh oui, sentir ce sourire d'une cruauté indicible...sentir son souffle glacé sur leur nuque, dans leurs oreilles comme mille promesses sans nom...ses griffes sous leurs pieds, autour d'eux, dans le vent, la neige et le froid...Omniprésente, omnipotente. Inéluctable.

Elle est partout...à l'est, au nord, au sud...aucune échappatoire : ni la clairière, ni le lac, ni la plage, ni le manoir, ni le village...une seule solution reste : l'ouest. Les bois. Ils sentent son sourire s'élargir et sa faim grandir. Ils n'ont d'autre échappatoire que celle qu'elle leur laisse...mais elle ne leur laisse pas le choix. Et elle les aura...oh oui...elle les tuera.
Revenir en haut Aller en bas
Selene
Le Doute - Moi j'ai besoin d'amooouuur...
Selene


Nombre de messages : 862
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : Une Eternité à mes yeux...bien trop en tous cas !
Date d'inscription : 20/08/2007

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyJeu 6 Sep - 15:49

Un déplacement d'air... si léger que l'espace d'un instant la jeune femme pense avoir rêvé. Elle se secoue. Ce n'est pas le moment d'avoir des hallucinations !

La voix de Mirahil lui parvient, étouffée et si lasse. Ces mots qui sortent de sa bouche, ces phrases qui semblent sonner comme un Adieu et que Selene se refusent à écouter !


- " Désolée Mirahil mais je ne dirai rien à Vincent ... Tu le feras toi même ma belle lorsque nous t'aurons tirée de ce pétrin !
murmura t'elle la voix tremblante de colère. Accroches toi Mirahil ! Je t'interdis de baisser les bras tu m'entends ! Je te l'interdis petite soeur... "

Puis lorsque Maxime s'adressa à elle, Selene le regarda avec attention. Le voir ainsi, tenant Mirahil serrée tout contre lui ... C'était un peu étrange. Comme si la carapace infaillible du militaire se fendillait peu à peu dévoilant un être avec une sensibilité et un sentimentalisme bien humains eux ! Elle allait lui répondre lorsque, subitement une quatrième personne vint les rejoindre, visiblement bien décidée à jouer un rôle dans cette étrange tragédie.

La nouvelle arrivante était une femme dont la chevelure pouvait difficilement passer inaperçue tant elle rappelait la couleur du feu... Surprise, Selene regarda celle ci les menacer de son arme et leur tenir un discours à peu près aussi étrange qu'incongru. Lorsque la balle siffla, fendant l'air, l'Ombre ne put s'empêcher de sursauter. Aussitôt elle s'était tournée vers Maxime et avait parue plus que soulagée de constater que celui ci n'ait rien. Hormis le fait que lui blessé, elle se serait trouvée dans une belle panade , Selene devait reconnaitre qu'elle aurait détesté voir le bel humain mourir !

Alors que la dernière arrivée semblait se calmer et reprendre peu à peu ses esprits, apparemment bien décidée à se joindre à eux, Selene sentit à nouveau ce léger courant d'air la frôler et s'en aller poursuivre sa route dans les bois. Un serpent... Voilà à quoi cela lui avait fait penser... Bien qu'elle n'eut pu le jurer, Selene était certaine qu'il s'agisait là de la Bête qui attendait patiemment de se jeter sur eux pour festoyer. A l'affût du moindre bruit et du moindre mouvement suspect la jeune femme se tourna vers Maxime et lui dit :


-" Bon, maintenant que tout semble réglé, on peut enfin s'arracher de là ? Si on continue de traîner on sera sans aucuns doutes sur la liste des prochaines victimes ! Et je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne c'est hors de questions ! La prochaine fois que je verrais cette saloperie ce sera pour lui faire la peau certainement pas pour lui servir de dessert ! Quant à toi...
dit elle en se retournant brusquement vers la femme et en lui jetant un regard soupconneuxJ'ignore qui tu es mais si tu t'avises encore une seule fois de tirer sur Maxime, je me ferais un plaisir de t'égorger... Entendu ? On a déjà suffisemment de mal avec cette foutu créature sans , en plus, devoir se méfier les uns des autres tu ne crois pas ? "

Puis Selene, l'arme au poing, emboita le pas à Maxime et s'enfuit à son tour dans la forêt en direction de la grotte. Pourtant, au fur et à mesure qu'ils progressaient, la jeune femme doutait qu'ils puissent jamais atteindre cette dernière. La bête rodait, elle pouvait sentir sa présence tout autour d'eux. Pourtant, curieusement, elle n'avait pas peur.
Revenir en haut Aller en bas
Mirahil
Sa louve - Ouaf ! Ouaf !
Mirahil


Nombre de messages : 1893
Age : 33
Temps passé à Hollow Dream : Cet hiver là.
Date d'inscription : 24/12/2006

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyJeu 6 Sep - 20:41

Mirahil n’est plus là pourtant elle entend. Envolée dans ses rêves, la douleur brûlante l’enfonce de plus en plus …. Et Maxime la tient … si fort pour qu’elle ne s’écroule pas, il l’emporte, il va courir … A moins que ce ne soit la mort, qui la prend où l’emmène. Elle entend la grise les pas de son oiseau qui vole vers eux, elle entend ses larmes sur son visage, sa voix qui menace. De quoi parle-t-elle ? L’ombre n’arrive pas à comprendre. Puis elle entend, le coup de feu, bruyant, qui part, qui s’approche, sur elle presque … Non sur Maxime et elle gémit la grise comprenant que l’humaine n’a pas vu, qu’elle n’a pas compris …. Et elle sent sa haine dans sa voix, elle sent la colère qui monte et la grise à peur …

*Ne meurs pas …
Pas toi petite mésange …
Pas toi …
Ne laisse pas ta colère ….
Ne devient pas comme Lui
A ne pas savoir m’aimer …
A se haïr, à me haïr ...
Ne pleure pas ....
Tes larmes me brûlent, je ne suis qu’une ombre …
Les anges ça n’existe pas ….
Ne meurs pas, petite mésange ….
Et ne tues pas …
Maxime, Maxime, laisse moi mourir…
Tu me tiens, tu me raccroches, tu tiens le fil de ma vie …
Maxime as-tu mal, j’aimerais tant être celle qui porte…
J’aimerais être forte, pour te protéger, pour vous protéger …
Mais je ne suis rien …
Plus rien…
C’est trop tard pour moi …
Il faut savoir enterrer les morts ….*


Elle délire la grise et l’être de glace tremble de douleur, folle d’angoisse, folle de les voir peut-être mourir, elle aimerait pleurer. Elle ne peut pas. Etre là, ne rien faire, être un poids, un fardeau cela lui fait mal …
La fièvre la prend contre coup de sa douleur. Une fièvre qui la brûle mais qu’elle ne sent pas. L’ombre ne sent rien, son corps s’effrite, elle oublie ses jambes, elle oublie ses bras. Pour la première fois depuis longtemps elle a froid …

Mais Mirahil se retient de mourir, pas maintenant qu’ils sont là même si elle peut presque mourir heureuse. Heureuse c’est inespéré pour une ombre … Heureuse ! S’il y avait une chimère peut-être … Mais Il n’était pas là, Il ne l’aimait pas … Alors elle ne voulait pas mourir. Maxime, Sélène, son oiseau … Tous ces gens qu’elle aime et qu’elle ne devrait pas … A part Sélène, a part l’ombre … Et malgré la douleur, malgré la haine dans la voix de la rousse, malgré la peur dans la gorge de tous elle est contente. Elle peut les aimer enfin ! Sans craindre, sans peur, sans se soucier des règles …


*Je réinventerais les règles
Je me vengerais du monde en l’aimant plus profondément encore …
Je lutterais jusqu’au bout, même si Tu ne m’aides pas…
Parce que malgré la mort j’aime …
Ce n’est pas les vivants qui seuls ont l’amour …
Je n’ai pas aimée humaine …
A part tuer …
A part voir souffrir …
Je réinventerais les règles …
L’aveugle n’ouvrira plus les yeux …
Elle ne devra pas subir la réalité …
Je pourrais enfin réinventer mon monde …
Le créer, le faire vivre …
Et j’inventerais mes règles …
Pour pouvoir aimer …*


Vincent … Sélène a parler de lui, la grise sait, pour eux deux … Elle la comprit par les regards les mots, Vincent est son frère de meute, Sélène est sa sœur. Même si elle savait que Sélène se brûlait les ailes, qu’Elhil serait toujours celui qui régnerait dans le cœur de son chef, elle n’avait rien dit. A quoi sert de parler pour faire mal ? Les deux ombres en avaient besoin … Et Mirahil pouvait compter sur Sélène, elle resterait toujours près de lui, pas comme la folle aveugle… Et elle s’en voulait la grise pour sa trahison, cela paraissait un peu étrange dans les bras d’un homme alors qu’elle était agonisante et souffrante.

Mais c’était une punition. Ces yeux …

Une punition de la vallée pour avoir trahi un frère de meute, pour ne pas l’avoir rallié à elle, pour lui avoir fait mal … La vallée lui en avait voulut elle aussi. C’était la dame sombre qui la jugeait … Elle avait été laide, elle le serait pour toute l’éternité … ou quelques secondes …
Il était question maintenant de savoir si elle avait assez payé …
Ou si ce n’était que le commencement …
L’ombre ne pouvait rien faire, rien, elle ne les entendait même plus, sombrée dans l’inconscience où la douleur l’avait emmenée, ou sa rancœur l’avait perdue … elle errait …
C’était si facile de lui faire mal … Même si d’où elle était on ne pouvait la toucher …

Inconsciente, perdue dans l’abîme de ses songes, les visages s’emmêlaient devant ses yeux …
Elle emporterait tous ceux qu’elle aimait …
Revenir en haut Aller en bas
Acrion
Permission longue durée - In the navyyyy...
Acrion


Nombre de messages : 917
Age : 45
Temps passé à Hollow Dream : Elle coule jusque dans mes veines...
Date d'inscription : 04/05/2007

Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... EmptyVen 7 Sep - 9:54

Un éclat roux flamboyant qui surgit devant lui. Resserrant son étreinte, il stoppa net et ouvrit de grands yeux en voyant la...Gamine le braquer gentiment. Mais elle faisait quoi l'abrutie ?! A son teint pâle, a son regard halluciné, il comprit qu'elle était en état de choc. Et elle le visait. Il ne fit plus un geste, retenant même sa respiration. Si elle tirait, ils étaient mal ! Très mal ! Et elle appuya sur la détente...

La colère explosa dans ses prunelles vertes et sa voix rugit, grave et bien trop calme.

-Gamine, on va avoir deux mots à se dire, je te garantis que tu risques de ne pas t'en relever...

Et elle parlait de sauver leurs fesses ! A son avis ? Ils faisaient quoi là ? Une partie de poker ? Sélène menaça la rouquine d'une voix glaciale et il n'intervint pas, occupé qu'il était à scruter les environs. Ca bougeait dans les chaumières, il le sentait au frisson qui parcourait sa nuque, comme lorsqu'il était en Irak...

-On règlera nos comptes plus tard ! Il faut se bouger et vite !

Il refit volte face et fonça en direction de la grotte...Avant de se rendre compte qu'ils étaient contrés...Merde ! Il bifurqua soudainement sur la gauche, en direction du Manoir....La neige semblait rire d'eux, le frisson ne le quittait pas...C'était tout autour d'eux, ça leur tournait autour, ça leur barrait la route. Il vira sur la droite soudainement en espérant que les femmes le suivait sans trop de peine et...

-L'enflure ! Elle nous dirige !

Il jeta un regard étrange sur les bois...Moins de neige, et plus loin, une silhouette famélique. Il se retourna d'un bond et courut en direction des bois, comme si il désirait s'y enfoncer.

-Restez derrière moi et essayez de me coller aux basques...Le temps joue contre nous et il ne nous reste pas trente six solutions...

Jeta-t-il pour l'Ombre et la gamine qui le suivaient. En passant près de Sélène, il murmura doucement.

-Le moulin, elle nous rabat vers la fôret, mais dans cette direction se trouve le moulin. On y va !
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Rage et Desespoir ... Empty
MessageSujet: Re: Rage et Desespoir ...   Rage et Desespoir ... Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Rage et Desespoir ...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Désespoir, débranchement et métamorphose
» Rage [Feu Soledad Ramirez][Validée]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hollow Dream :: BROUILLON :: Archives :: Archives RP :: Saison 2-
Sauter vers: