Hollow Dream
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 /!\ Demencia crisis

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Xarha
Chahîd
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Chahîd
Chimère Sauvage - livré avec hachoir et psychose
Chahîd


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MessageSujet: /! Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyLun 3 Sep - 16:02

[suite de folie d'une ombre, https://hollowdream.forumsrpg.com/La-Salle-Principale-f28/Folie-d-une-ombre-t543.htm#8469]




Dans le sang, qu'il baigne
perdu au centre des épis noir qui se dressent comme les barreaux d'une prison.

Fou.
Fou d'amour.

Fou à flirter avec la mort, la dague de Mirahil raturant ses flancs, infiniment.

Il baigne
sa volonté se fluidifie,
elle quitte son corps et sa folie prend toute la place.
Il rêve,
il délire, je crois.

La chimère sauvage a les yeux plus noirs que la nuit,
et dans le cercle de ses rétines l'ombre grise, fugitive, glisse comme une phalène


*Vague.

Visage.




Visage vague.


dessous. Elle respire.

la poussière.
Respire.
Le visage dans la poussière
Respire !


poussière de rocher
le visage…


Attrapes-moi dans la vague elle me tire par les pieds !
Respire !


Elle est là, je la sais, je la sens


Elle défait ses lacets sur les cailloux.
Elle se penche dans mon ombre
et la sienne entre dans la mienne.
Elle est si petite la sienne !
Elle trouve que c'est joli !


De la poussière partout,
Comme tu pèses ! elle dit

le rocher s’effrite.
Tu m’écrases !

Je dors dans cette poussière
Je n’arrive pas à respirer !

envahissante,
Tu t’allonges sur moi.

grossière,
Ne respire plus.

et elle défait ses lacets avant de dormir,
et elle lave ses souliers.
Elle enlève la poussière,
il faut presque pas bouger sinon elle revient.
Elle reviendra.

Toujours elle revient la poussière
et elle sait pas comment s’en défaire, y en a partout,
elle colle, elle entre dans sa peau, elle glisse sous ses ongles,

sous sa robe,
elle pénètre

lui remplit la bouche,
parfois elle ne voit plus rien, elle ferme les yeux,
elle ne me voit plus, je disparais dans la poussière
ça pique !

Je pourrais en faire des châteaux si je voulais tant il y en a !

Le cuir s’abîme si elle ne les nettoie pas,
et ce serait vraiment bête de gâcher de si bons souliers.
Et elle ne pourrait plus marcher si elle se retrouvait nu-pieds.

Et est-ce qu'elle aimerait encore ?


je ne sais pas, peux pas savoir.
Y a trop de poussière pour savoir des choses pareilles

La vague la-haut! oh elle... elle se retire.


Je me souviens
dans... cette maison
Elle enfantait,
qu'elle enfantait,
toujours,
elle ne cessait pas.
Dans son ventre ça croissait



je lave toujours mes cheveux avant d’entrer dans la maison.
Ta maison

Je me lave
Elle enfante

je lave son sexe
Elle ne cessa pas

je lave ses cuisses
Elle ne cesse pas

je lave le ventre qui expulse l’enfant
Elle enfanta, toujours

je lave le sexe dilaté qui déjà se referme
Ta maison

je lave l’enfant
Ton visage


et après je plonge ma tête à moi dans l’eau du bassin et je retiens ma respiration
le plus longtemps possible.


Un visage m’est venu l’autre nuit, une femme , une femme du temps d'avant, d'avant que j'étais pas une bête
j'ai eut cette vision, cette vision d'une femme qui enfante perpétuellement
et que je tue
couchée dans le ressac,
suspendue,
lourde au sommet du crâne elle tourne longtemps
le corps plié dans le calcaire
au dessus de ma tête
nos deux ventres blancs déroulés dans la poussière
et morts
et vivants.

J’ai vu! oui j'ai vu là bas de l'autre coté de ce monde
une fente horizontale et...
noire
quelque chose d'immonde
comme...
comme.... une bouche remplie de veines rougeoyantes et vertes
et des trous se creusaient autour de moi et au-dessus
et ça creusait dans mon crâne des tunnels
dans un craquement sourd la pierre s’écarte
et de l’herbe poussait sur ma tête comme des cheveux
je me sentais bien
a l'abri maintenant

Là-bas, elle fait semblant de dormir.
Je ne me méfie pas d'elle.
Je m’endors,

tu vois
je t’oublie presque ...

Elle se déroule
et roule sur mon dos
elle me serre entre ses jambes trop petites pour faire le tour de ma taille
et puis
elle me touche
allongé sur moi
elle me fait rouler comme un caillou
en dessous d'elle
Son corps.
Je ne sais pas qu'elle fait ça, je ne l'autorisais pas si je savais, oui... c'est ce qu'elle se dit:
il ne m’autoriserait pas s’il savait.
Elle glisse un doigt
entre mes cotes,
elle longe tout le torse et elle frotte son ventre sur une cuisse,
puis une autre,
quatre fois pour chaque
un genou dans mon creux et s’il je m'éveille
elle fait l’idiote.

Je suis celle qui marche en dormant.

elle me dit ça
Elle geint comme un petit animal qui n’a pas encore les yeux ouverts
elle ignore tout
elle ne sait rien.

je ne comprends pas ce que je fais grimpée là.

C'est ce qu'elle me dit

Après,
Dans les bras, dans les bras !


je l'entend qu'elle me dis ça,
tais toi,
je l'entend mal... elle est si loin
non elle est proche, tout contre


je la dépose à sa place et elle retient son souffle.
Laisse-moi venir

elle demande ça

Faire le moins de bruit possible.

Elle écoute.
Salive mêlée de sel


Elle y retourne.
Elle revient
je la sens
je la vois
je la respire

shut!!!

Je renifle sa chair maintenant,
je suce sa peau,
je mâchouille un coude,
son poing sous mon aisselle,
son pied sur l’aine.
Elle grimpe sur moi
quand il fait noir.



J’attrape une jambe, une gorge,
j’aspire un plexus, j’étire un diaphragme.


Elle se couche bienheureuse
à mon côté.

Elle demande

A genoux, il pleure, et ses larmes creusent deux tunnels dans la neige grise.
Il délire
Il l'entend
elle est là
et lui meurt:


Est-ce qu’il fait noir ?
Tu dors ?
Dis-moi, est-ce qu’il fait noir dehors ?
Depuis longtemps ?


Je crois oui, je crois que le ciel s'obscurcit la grise.
Cache toi
il fait trop froid, viens...


Regarde tes mains ! il faut les laver elles sont pleines de terre !
Et on ne sort pas de son lit avec les mains sales, cela ne se fait pas !
Qu’as-tu encore touché ?


Je n'ai rien touché ma grise, ce n'est rien, juste, juste un peu de sang


Est-ce qu’il fait nuit encore ?


Oui, il fait encore nuit, partout il fait nuit, dors...

Je tenais le drap serré, enroulé,

Je me souviens.



mon bras dedans, Je crois que je me souviens.


on dirait un petit enfant,

et les ombres sont ses yeux.


Je me souviens de la rage


Et maintenant, je n’arrive pas à me consoler, je pourrais me chanter une chanson en attendant,
ou manger.
Quelque chose.
Voir quelqu’un. Et faire quelque chose avec ce quelqu’un. Peut-être.
Puisque toi tu dors.


Je dors pas la grise, je dors pas...


Son sang s'est arrêté de couler, des lumière scintillent dans ses yeux, sa masse noire git entre les épis, il respire à peine.

Je me souviens, je crois que je me souviens, je rampais, je ne voyais pas et je cherchais
quelqu’un



et la poussière toujours
dans ma bouche
et dans sa bouche à lui,

Je retiens la mâchoire

jusque dans mon nez, mes yeux, et ce vent

Je retiens le ventre

et le drap, essuyé avec le drap

Je retiens les intestins et le foie

sa bouche
ouverte
trop ouverte
avec le drap dedans.

Je voudrais l’enlever de là mais il est mouillé et lourd


Je ne pèse presque plus rien pourtant la grise


Je ne suis plus portée, je porte.
Je le porte et je le cache sous ma robe trop étroite
trop courte.
Déplacer un peu son corps mais il se détache, il se détache, Retiens ! Retiens !
il tombe.
L’enrouler autour de moi, le rouler quelque part, n’importe où
ailleurs que là, pas ici,
pas là où « On » l’a laissé.
Pas là non.
Le prendre.
Doucement prends-le !
T’accrocher quelque part.
Comment je peux t’attraper je ne sais pas, je ne sais plus,
mes jambes dans tes bras et ton dos sur ma poitrine et mes mains sur tes chevilles et tes yeux
sur ma bouche et mon front sur ta hanche et tes cuisses sur mes épaules et mes reins
sur ton ventre ton ventre dans mes mains mes mains dans tes mains


elle s’efforce
désaxée


je ne te soulève qu’à peine,
tu tombe, tu m’entraîne,
je ne soulève que des nuées de poussière et je tombe avec toi,

océan disloqué
je voudrais disparaître
et je retiens os sacrum coccyx

et ma robe est trop petite
je ne peux pas te cacher
je ne peux pas


clavicules sternum bassin


tu ne peux pourtant pas rester comme ça !

Si nu.
Vertèbres phalanges omoplates


Visible.

Et je retiens
poumons, cœur, valve, viscères, vésicule, estomac, foie, intestins, rate, vessie,
valve, appendice, pancréas, conduit, valve, reins, et nerfs, voûte, veines, vaisseaux, valve,
encéphale, cerveau, noyau, tronc, faisceaux, fibres, et moelle, ventricules, valve, canal, vertébral,
nerfs, filets, nerfs, lymphe, sang, eau, bouche, langue, pharynx, tympan, trompes, nerf, vague,
vertical, et milieu, nerf, vague, plexus, nerf, cardiaque, plexus, nerf, cervical, et poumons,
valve, vague, vertical, mandibule, manger, mort, axe, bouche, larynx, thorax, abdomen, viscères, nerfs vagues, muqueuses, nerfs, crâne, peau,
toucher,
paume,
toucher,
vertébral,
toucher,
tenir,
je touche
je…



Shut... ne porte plus, , ne me porte pas.


Une grosse larme givre sur son visage sa bouche souffle


Je voudrais prendre un bain.
Je voudrais ne pas être mouillé.
Je voudrais manger.
Je ne voudrais pas avoir faim.
Je voudrais me lever.
Je ne voudrais pas être debout.
Je voudrais marcher.
Je ne voudrais pas tenir mes jambes.
Je voudrais te faire l’amour.
Je ne voudrais pas qu’on me regarde.
Je veux que tu me regarde.
Je voudrais te voir.
je voudrais que tu sois là
je voudrais que tu disparaisse
Je ne veux pas que tu dises que je ressemble à un monstre.
que je suis
je suis...
Dedans.
un monstre....


Ses yeux se ferment, un couvercle, comme un couvercle de fonte pèse sur sa poitrine, son esprit s'échappe, là-bas, de l'autre côté.
Il croit, qu'enfin c'est fini
qu'enfin il aura la paix.


Je voudrais que quelqu’un me tienne.


N'importe quoi... n'importe quoi... n'importe quoi.*



Dernière édition par le Lun 10 Sep - 19:17, édité 3 fois
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Chahîd
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyMar 4 Sep - 16:57

Est-ce qu'on m’a tenu déjà ?


Non, ce n’est pas finit. Pas de paix pour la chimère....

Ses yeux s'ouvrent brusquement, observant quelque chose dans le vide.
Cette chose affreuse qui s'approche d'elle, qu'il croit halluciner en même temps qu'Elle,
un monstre de glace.

Et l’enfer c’est lui,
le supplice c’est lui,
non pas la Bête meurtrière, non,
ce sentiment qui le torture,
ce sentiment qu’il avait si profondément enfouit pour ne pas souffrir,
pour survivre dans un monde absurde où tout lui a été enlevé,
morceaux par morceaux.

Il ferme les yeux, pour écarter la vision, les tient serrés comme un enfant dans le noir et plaque ses mains sur ses oreilles il débite brusquement:



Yoshe, Drakko, Chahîd, c’est comme tu voudras
J’ai 34 ans
Des yeux bleus
Un peu moins de 2 m de chairs de muscles d’os et de sang
Je sais mordre
Et griffer
Je suis fidèle
Je n’aime pas le rouge à lèvres sur tes lèvres
Je faisais des rêves
Je fais des rêves
Je ne suis pas un menteur
J’ai un tatouage à l’aine gauche
Je suis une créature
Je n’ai pas fait mon service militaire
J’ai voté
J’ai tué
Je prends de la place
Je dors peu
Je dors pas
J’enterre mes morts
Je connais l’article 121-1 du code pénal
Je dors avec les chevaux
Je ne mange pas avec une fourchette

FOURCHETTE!!

J’ai oublié mon signe astrologique
Je ne suis pas encarté
Je ne suis pas un collectionneur
Je connais les lois
Je ne veux pas fermer les yeux
Je ne veux pas m’asseoir
Je ne veux pas me taire
Je ne veux pas obéir
Je veux parler
Je ne suis pas un menteur
Je ne supporte pas qu’on parle fort
Je ne supporte pas les ordres
Je ne veux pas obéir
Je ne veux pas me taire
Je ne veux pas m’asseoir
Je ne veux pas qu’on m’oblige
Je n’oublie pas
Je ne veux pas dormir
Je ne veux pas qu’« on » dorme
Je ne veux pas qu’« on » m’achète
Je veux me réveiller
Je suis une créature

Et je vais me réveiller



ME REVEILLER


Me réveiller, tu entends!


Est-ce que tu m’entends quand je parle ?




Est-ce la nuit encore ?
Qui est là ?





C’est moi la grise… c’est moi, ne te réveilles pas.



Ne sortons pas de la tanière.
Tu t’enfonces en moi,

Dormons à même le sol.
entre mes cuisses

Un soleil entre dans ta bouche
qui filtrent la lumière,

la lumière traverse ton corps.
tu me transperce.



Ce n'est pas moi... ce n'est pas moi qui te transperce!

La grise,
la grise réveilles toi!


Je ne te touches pas… Je ne te touches pas...


Shut... shut...



Je chéris ta bouche.
Il ne faut pas parler fort dans la nuit.



Parfois, il redresse la tête et la rage,
une rage infinie le prend,
ses yeux inhumains ne comprennent plus rien,
exorbités ils quêtent,
sans savoir ce qu’ils cherchent.





Débris dans la poussière. Tout n’est que poussière !

Des oiseaux
des chiens !

Ne sors pas de la chambre, il n’y a plus de dehors la grise !


Dans mon sein l’eau monte
C’est la crue du fleuve, la fonte des neiges, l’hiver passera
se déverse en moi.


Toi... Tu es le torrent qui me plie l’échine.

Toi... Tu es la vague qui me tord dans sa course.

... Ravage....

.... Rempart....

Je partagerais l’amour
peut-être...


Je serais heureux
peut- être....


Et maintenant ?

…..
Maintenant ?!


Je suis perdu

« On » me relègue dans un lieu désert,
emmuré vivant dans cette Vallée.
« On » ne me laisse de nourriture que ce qu’en prescrivent les règles
Les règles tu entends ça la grise !!!!


Ah Ah Ah les règles à moi ce qu’on essaye d’imposer

comme ça « On » est tranquille,
« On » peut dormir,
tranquille,
« On » échappe à la crasse
« On » fait ce qu’il faut faire, dans les règles.
Les règles !


Et moi ?

Et moi !


Toi….

Ce qu’on fait de moi ? je demande ce qu’on fait de moi !



Ecoute !
….

Je racle le sol,
Je te cherche
je gratte,
je creuse,
j’ai quatre pattes,
j’ai faim,
j’ai soif.
Je te cherche et je ne sais plus marcher,
je ne sais plus parler,
je frotte mon dos dans la neige,
je gratte,
je fouille,
je te cherche
« On » me traite comme une vermine
je n’ai pas autre chose à faire
« On » ne me donne pas autre chose à faire
qu’être un chien quand je voudrais tout détruire
j’ai de la haine tu entends !
j’ai de la haine pour tous ceux qui t’ont mis en tête tant de conneries!

Chien !

Et le chien grogne !
Chien à l’affût,
un ventre !
Un loup.
Il cherche,
il renifle,
il sent,
il se tend sous ma main, et la peau craque
étirée, longue, immobile,
il guette,
les autres chiens,
et la nourriture des chiens !


C’est elle
mon ombre
ma louve…

Je la prends
sur mon dos
elle se défait
elle souffre... non.... elle ne peut pas....
on ne peut pas la faire souffrir ma louve...

...morte…


Je la porte dans mes bras, je la sens, et sur mon dos
Elle...
elle se défait...

NON !

NON !!
ça me prend mon dos à moi
ce que les chiens attendent
ma morte qui me saisit vivant
et des chiens la déchirent
je veux pas ça
je veux pas ça

Les oiseaux se taisent, tu entends comme ils se taisent ?
pleins de ce qu’ils dévorent.



Sa voix est basse et grave, à peine audible maintenant:


Ecoute !


« On » n’entend plus d’oiseaux !
Ils ne chantent plus.

Rien.

Sans cris ils ne présagent plus.
Et sans présages…
« On » n’entend plus.

« On » est trop occupé à manger mon Ombre !




Si j’osais fermer les yeux…je fermerais les yeux…
Si je fermais les yeux…
Je ferme les yeux…

Ça brûle !

Je ne sens plus mon corps,
je ne sens que mes pieds,

Morts
Créature, créature....

Ils ne dansent plus

je ne danse plus
Ne marche plus



Ulcéré, il part en guerre contre la bête imaginaire et hurle:


« On » n’a pas de droit sur mon bien !

Je suis venu la reprendre aux chiens, comme un chien!

J’ai battu le sol.
J’ai gratté le sol.

Je me suis égratigné sur les rochers.


J’ai déchiré sa robe.
Il m’écorche.

J’ai les ongles sales.
Il déchire ma robe.

Je suis sale.
Son ventre se vide.

Je suis seul.
Mon ventre se creuse.

Les draps sont mouillés.
Il me sent.

Je suis mouillé.
J’ai du sang.
J’ai du sang !
Mais qu’est ce que c’est que cette merde,
qu’est ce que c’est que cette merde !!!!!!




Ses yeux brusquement s’agrandissent comme si toute l’horreur du monde se concentrait devant ses yeux,
une douleur brutale lui lacère les yeux,
on lui arrache,
on le saigne .
Les mains sur le visage, il se lacère de ses griffes.




ALHEM !

[size=24]A L H E M !!!



L’écho lui renvoi ce nom plein de rage et de désespoir, puis le silence.
Il se jette dans la neige, y roule son visage sanglant et plaque ses yeux contre la glace


Je … je … ne veux pas qu’on te touche…. Je … je ne veux pas qu’on te fasse du mal

Qu’est ce qu’on t’a fait….


Mais qu’est ce qu’on t’as fait !!



Ferme mes yeux avec tes mains,

doucement, la grise, doucement
s’il te plait

ils brûlent encore ?
Mes yeux sont si secs !
Je n’ai plus de larmes.
Je ne sais plus pleurer regarde…
C’est grave pour une fille de ne pas savoir pleurer.


Non la grise… non…. Ce n’est rien… presque rien…
« On » dit que c’est grave.
Ce qu’on dit.
Je n’entends pas ce qu’on dit, la grise, ce n’est rien de ne pas savoir pleurer
Je ne veux pas savoir ce qu’on dit.
Rien !
Ouvres tes yeux !
Vois !
Regarde moi.



Des larmes de sang coulent le long de son visage.
Entre ses mains il forme un petit monticule aux traits de Mirahil
et doucement y pose un baiser maladroit, tremblant, lui chuchote :



Je n’ai jamais eut de goût pour les vainqueurs
que pourrissent les bras qui ont bâti cette Vallée.
Que meurt l’esprit pervers qui l’articule.
Je suis là, regarde je suis là

Pas de demeure, pas de place, plus de remparts,
que de la neige et des ruines, le désert et ses mirages
et cette Vallée que l’on va quitter toi et moi
Viens !
Moi il me reste mon corps et je l’entends, mon corps,
écoute le quand il est près de toi
un cheval aveugle et fou
il frappe le sol et le sol s’ébranle sous ses pas !
il a des jambes !
il n’a pas de chaussures !
il danse !
il se meut !
il bouscule !
il parle !

Je... Je.... j.

Est-ce que tu m’entends quand je parle !!!!!!!!



Ses yeux fous dévisage le petit tas qui fond entre ses doigts sous la chaleur de son souffle
Et disparait



Comme il fait noir ici

J’ai la force ma grise
pour quoi faire ?

J’aime et j’aimerais encore !
pour quoi faire ?

Je choisis et je choisirais encore !
POUR QUI ?



POUR QUI ?
Tu... tu me demandes pour qui !!!
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyJeu 6 Sep - 10:47

Pour qui.....


Les yeux grands ouverts il se redresse brusquement.
Il regarde la neige qui git au pied des épis noirs dressés comme des hallebardes vers le ciel
Le sang de ses larmes a givré sur sa peau.

Déglingué,
quelque chose s'est détraqué.

Elle cherche.
Elle regarde la neige, en silence, oui,
la chimère brusquement s'est tue,
et le délire mental reflue loin comme emporté vers le large
elle écoute,
elle observe cette matrice qui lui a donné naissance une deuxième fois
et qui l'a arrachée à la faucheuse quand homme,
il ne désirait plus qu'elle.


"Mère... ?"

La chimère de l'Hiver connait les vibrations de cette matière,
de cette chair froide et glaciale dont il a été expulsé sans douceur

"Qu'avez vous fait de moi...."


Un sourire affreux se creuse sur son visage et déjà il sent, inéluctable
cette malédiction qui se répète.
Les chairs de son ventre se referment, poussées par les os qui croissent sous la pression de ses nerfs,
la mort qui le rejette, la créature de la Vallée qui prend le pas sur l'homme.


"Mère...?


Je t'ai demandé ce que tu as fait de moi...


Arrêtes!!!
Tu passes ton tour!!!"


Dans ses yeux un incendie flamboie,
son corps craque,
il sent,
il sait ce qui roule et avance sous l'épais manteau blanc,
ce qui hurle
ce qui tue
ce qui moque
ce qui expulse
ce qui violente
ce qui veut le faire taire après l'avoir fait crier.

Vas-y! bouffe! Ouvre ta grande gueule et bouffe moi!


Et sa gueule s'ouvre, exhibant des crocs majestueux recourbés vers sa langue,
des crocs pour saigner
et il rit
mauvais,
menaçant :


"Mère...

Maman les petits louveteaux qui vont sur ton dos ont ils des jambes
mais oui mon gros bêta s'ils n'en avaient pas ils ne marcheraient pas....


Lâche ça! connasse"


Il se jette au sol, son corps monstrueux ne saigne plus,
seul un amas d'os empilés avec complexité
et acérés comme des lames, se jette entre les épis
s'enfouit dans la neige
la pénètre
et il gratte,
et il creuse
de ses griffes il arrache
et la neige crisse
et la neige hurle
sous sa pointe

arrêter les vibrations
arrêter
arrêter tout!

il défonce
il attaque
il enfonce sa gueule
et mord la glace
avale
il avale et ça fond dans sa gueule
ça coule
il arrache des poignées
ça dégueule
des bouchées de chair glaciale
qu'il dévore
qu'il envoie valser dans les airs en riant
presque démoniaque


"Arrêtes !

Arrêtes toi! je t'ai dis!


Viens... allez......viens...
montre moi ta sale petite gueule!

Viens présente moi !

Ferme la ou je t'éventre!

Plus jamais tu ne mettras bat!



Il arrache, ses griffes s'allongent,
creusant de véritables galeries dans le linceul gris,
des gouttes de salive dessinent des arabesques maintenant
et lui fou,
colérique
hirsute
viole ce ventre stérile qui lui a redonné la vie
comme une sanction
une correction...

Il cherche la terre

tant de souffrance...

il arrivera à la terre

tant de colère.....


là où ça fait mal.



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Xarha
La Reine Rouge - PNK: pyromane, nymphomane, kleptomane
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyVen 7 Sep - 23:12

<--- Rage et désespoir

Elle sentait sa présence, les entourant, jouant avec eux, prête à les dévorer à chaque seconde. Elle voyait le corps en sang de l'Ombre, elle voyait les bras de Maxime autour d'elle et elle captait les menaces de la femme à l'apparence lunaire, apparemment Ombre elle aussi. Sa main serrait encore le flingue entre ses longs doigts, et elle paraissait être redevenue maîtresse d'elle-même. D'où Maxime connaissait son Ange ? Elle pensait qu'elle seule la connaissait, elle pensait que...c'était idiot, mais elle ne voulait pas la partager, et les bras du militaire autour d'elle la perturbaient...

Malgré son apparence plus sûre d'elle-même, à l'intérieur, elle était encore terriblement confuse, comprenant à peine ce qui venait de se passer. Qu'est-ce qui lui avait pris de tirer sur Maxime ? Et en plus, elle l'avait raté...ça lui paraissait impossible, tout ça n'avait pas vraiment pu se passer...

Mais les menaces de l'Ombre lune et le cri de rage du militaire la ramenaient à chaque fois à la dure réalité. Peut-être qu'il était encore temps de réparer son erreur et de les tuer tous avant que ce soit la Bête qui s'en charge...

My Dear prenaît le contrôle du petit groupe. Il courait un peu dans tous les sens, avant enfin de prendre sa décision et de s'arracher vers l'Ouest. Il était temps qu'il choississe...
L'autre Ombre le suivit assez rapidement, bien sûr. Elle ne savait pas trop de quoi ils parlaient, mais ça avait l'air terriblement intéressant.

Un instant, elle resta là, plantée au milieu du tableau, comme une actrice oubliée sur la scène.
Ils pouvaient essayer de fuir, ils pouvaient toujours essayer, ils n'avaient aucune chance de s'en tirer, si c'était la Bête qui guidait leur pas...Où était le piège dans son jeu ? Pourquoi les gardait-elle en vie ?

Si seulement la neige pouvait brûler...si seulement l'étendue de froid pouvait devenir un désert, si seulement on pouvait faire flamber les océans, et si leur flammes mourrantes pouvaient réchauffer le monde...

Elle devrait abréger leurs souffrances à tous tout de suite...Ce serait plus sage, moins douloureux, et puis mourir n'était pas si dur, ils devraient y arriver plutôt facilement, peut-être que Maxime ne comprendrait pas, mais il ne connaissait rien de toute ça, une fois qu'il saurait ce ne serait pas pareil, il admettrait sûrement qu'elle avait eu raison, après tout c'était vrai, elle avait raison, personne n'agirait, autant que ce soit elle qui le fasse. Et elle ne raterait pas son tir deux fois, et...

Non. Pas tout de suite. Pas tant que l'Ombre serait en vie, pas tant qu'elle pourrait respirer...seulement si elle mourrait...une âme pour une âme...

Elle devait bouger...alors ses jambes firent un mouvement. Puis deux. La mécanique se mit en marche, bien huilée, obéissante, rapide et résistante, du moins elle l'espérait...
Il fallait éviter les racines, les branches, les pierres, il fallait tout éviter, tout surveiller, tout en courant, c'était si fatiguant, si pénible...Surveiller que rien ne leur tombe dessus, que rien ne sorte du sol, que ses pieds ne se trompent pas dans leur danse, que ses compagnons de mésaventure étaient toujours vivants, que l'Ombre qu'ils essayaient de protéger était encore vivante, surveiller de ne pas aller ni trop vite ni trop lentement, faire attention à ne pas ralentir...elle ne s'attardait pas à cracher des mots et des phrases inutiles dans le vent, même si elle aurait aimé pouvoir parler avec la mourrante, pour pouvoir se souvenir de sa voix comme le murmure qu'elle connaissait, pas comme le cri de douleur qu'elle venait d'entendre, elle aurait voulu que Maxime lui lance une pique cruelle et dégoulinante d'acide sulfurique et que la femme essaie de la tuer, ça ressemblait plus à ce qui se passait en général, mais ils étaient tous embarqués de force dans cette fuite, et après...

Elle devait surveiller à ne pas trop penser, ça déclenchait toujours les pires emmerdes....

Elle apercevait mieux la silhouette décharnée du Moulin, maintenant. Plutôt normal, ils étaient censés être plus proches...et elle voyait tout aussi bien le champ de Maîs qui s'était planté sur leur chemin comme par hasard. Et tout aussi bien la bête furieuse qui grattait le sol devant leur nez, et ses cris de rage et de démence pure leur parvenait suffisament aux oreilles pour leur apprendre que, qui qu'elle soit, quoi qu'elle soit, la créature n'était certainement pas très contente en ce moment-même. Et eux fonçaient dessus, évidemment.




Et puis elle la reconnait, cette Chimère qui griffe la neige. Elle la reconnait mais n'a pas de nom sur les lèvres...elle n'aime pas vraiment les noms, c'est une façon comme une autre de tout limiter, mais elle devait admettre que cette fois, elle aurait vraiment aimé le savoir....

De toute façon elle coure, et ils courent à côté d'elle eux aussi, ils n'ont pas le temps de ralentir, sinon le chat sautera sur la souris...et ce sera fini, tout simplement...

*Hey merde, pourquoi est-ce que j'ai fait confiance à Maxime déjà ?*

Elle est épuisée, essouflée, mais elle n'arrêtera pas. Malheureusement peut-être...

Elle a l'impression qu'elle ne peut pas s'arrêter, que ses jambes bougent seules, sans son avis, et alors qu'elle leur crie mentalement d'arrêter de faire les connes tout de suite, elle heurte violemment la masse chimérique qu'elle avait essayé d'éviter.

Elle retombe à terre, le souffle coupé. Elle sait quelle Chimère elle vient de percuter. Elle se demande si cette fois, elle va vraiment mourir.

C'est beau, la mort.


- Ne....me....regarde...pas !

Arrive-t-elle à prononcer difficilement entre ses inspirations.

- Ne regarde rien...rien...ne te retourne pas, s'il te plaît...et laisse-les, laisse-nous, laisse-la, et va-t'en toi aussi...

Elle recule, prête à s'enfuir encore, toujours. Elle doit continuer de courir, c'est instinctif, ses jambes sont sonnées mais bientôt elles reprendront leur travail...

- Et dès que tu pourras, vas te raser...
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Chahîd
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyLun 10 Sep - 13:09


- Ne....me....regarde...pas !

/!\ Demencia crisis Bloodseasonimfinebysaroti4


Me percute.

- Ne regarde rien...rien...ne te retourne pas, s'il te plaît...et laisse-les, laisse-nous, laisse-la, et va-t'en toi aussi...

Quelque chose


- Et dès que tu pourras, vas te raser...

Des mots.
Quelqu'un.
Me percute,
la nausée,
des flopées d'images,
des mots,
ça cause
quelqu'un d'autre,
c'est chaud
c'est chaud et mouillé
ça parle
bord à bord
avec moi
c'est tout proche
léger
furtif
elle
c'est ça
la fille aux yeux
ceux là qui sont bleus
la fille rouge
bord à bord avec elle
ça parle

je vais dégueuler


poupée pantin pantelante poupée pantin pressée pressurée poupée pas si seule si pillée la place prise ça va oui ça va non ça va pas je veux pas marcher je vais marcher là tu vois je voudrais m'arrêter me regarde pas je suis fatiguée de toutes ces conneries tu viens viens vas je veux pas que tu me touche je veux pas qu'on me touche touche moi non me regarde pas me regarde pas je suis un tronc c'est rien juste un tronc pas visible fondu dans le décor une écorce ta gueule la sale bête me regarde pas ! une écorse un arbre tout seul pas pareil au milieu des autres que tout le monde crève je voudrais que tout le monde crève que ça s'arrête de tourner tout ça même ici que je crève ou rentrer chez moi c'est con je veux pas qu'on me colle me colle me regarde pas je t'ai dis me regarde pas sale bête je veux pas que tu me connaisse je veux pas qu'on me connaisse t'as compris j'ai fermé les verrous tout fermé personne n'entre forbidden ce qui fait mal ce qui rend vulnérable tout ça c'est des coups de poing dans le ventre file moi une beigne qu'on en parle plus je veux de l'ivresse à n'importe quel prix quitte à crever me faire mal c'est ridicule ça tu me dis me regarde pas me faire mal à n'importe quel prix c'est bon je sens plus rien vas y fais moi mal non mais rien rien j'ai dis je te regarde pas je veux rien que tu vois je vais me rouler par terre tu crois ça que je vais faire le zigue oui c'est plein de poil à gratter par ici je suis morte de rire tu vois pas je fais mes valises dans deux même pas j'ai besoin de me déguiser en homme si je me déguise j'y peux rien tu aimes le costard dis et je me carapate un escroc je vole mes amis mes ennemis des inconnus dans la rue les banques les stations services les salons de coiffures les gregniasses sous leurs bigoudis avec tout ce blé je me casse je vais me faire péter le foi à la jaja et mezcal ce que tu veux à Las Vegas overdose champi peyolt au Chihouahoua je me paye des putes à Bangkok putain je sais même pas pas comment ça s'écrit ce bled plein de noichis je file des coups de pieds aux chiens ça traine de partout sale bête j'aime pas les chiens je leur crache dessus sale bête je suis pas une poupée vanille fraise caramel j'ai pas cette douce odeur de fille écœurante un escargot sans coquille je suis pleine de trous alors regarde pas continue de gratter pour cacher ton os la sale bête je veux une plus grosse coquille je veux rien fous moi la paix je serais plus une mauvaise fille un jour je le crierais partout aussi fort que je peux et j'aurais de poumons énormes comme des montgolfières ça te fais rire duconlajoie et des mains comme ça tiens tu vois tu peux te rhabiller des vraies battoirs des trucs énormes pour coller des pains énormes me regarde pas je me mords le bras j'ai le droit d'être gourmande et moi si je maigris comme ça c'est pour qu'il y ait rien à bouffer sur moi aller laisse une place laisse moi creuser moi aussi je vais enterrer mes affaires gentiment poser tout mon bordel une bonne fois pour toute je deviendrais invisible mais on me verra quand même parce que je vivrais plus fort que les autres t'as compris la bête! non mais je déconne arrêtes de gober tout ce que je dis je suis pas un bout de pain d'épice je serais un gros con plus tard avec une boite à cons et y aura plein de candidats pour rentrer dedans à ce rythme
je suis fatiguée,
tu vois pas que je suis fatiguée
belle et forte
belle et forte la Belle
forte et belle la bête tout ça c'est des conneries


ça recule,
prêt à fuir.

"Ferme la!"
mes bras autour d'elle
deux fléaux

"regarde moi "
je la serre,
la haine m'a pas quitté

"pourquoi tu veux que je cours"
je vais l'écrabouiller
la bouffer
la dissoudre
la nettoyer cette fois

"pourquoi tu veux pas me regarder regarde moi"
l'ensevelir sous la neige
je sens plus rien

"reste là! dis bonjour à ta mère "
je vais gerber
"dégage !"
une machine à moudre et broyer je veux pas qu'elle s'en aille
"de qui tu me parles à qui tu parles"
elle est comme une planche de salut subitement,
une fenêtre qui s'ouvre vers la réalité
et je veux sortir
sortir de là



laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi laisses les laisse nous laisse moi
laisses les
laisse nous
laisse moi



j'entends la sirène
qui se déclenche
trop tard,
toujours trop tard
ça clignote
j'allume l'interrupteur


"de qui tu me parles "

j'allume l'interrupteur
ils sont grands ses yeux
et j'ignore pourquoi
je l'accroche comme, plus fort,
je vais l'écrabouiller
la piller
je la soulève
ma peau s'ouvre et l'avale
je l'engloutis

je me barre avec elle
la neige se bossèle
la mère s'éveille
la mère se soulève
la mère veut ses petits
elle a faim
ça m'excite
mes pas saignent le corps de l'ogresse
je la connais si bien
et je l'attend
je laisse derrière moi le cratère que j'ai creusé dans ses entrailles

j'éteins l'interrupteur
je vois encore ses yeux qui me regardent...


HELP!

la lumière clignote

je la vois pas
je la vois plus

juste le vent qui me cisaille
la neige qui se soulève
son ventre qui se gonfle
la marque de mes griffes qui la lacèrent
et une respiration humaine dans mon oreille



deux yeux

deux vis

deux harpons


une banderille plantée dans mes putains de côtes....




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Selene
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyLun 10 Sep - 21:11

Le Moulin... Voilà les derniers mots que lui avait soufflé le militaire avant qu'ils ne s'élancent tous dans cette folle course pour échapper à la Mort elle même. Cette fin si brutale qu'incarnait si bien la Bête qui les faisaient tous courir à travers bois et devant qui ils fuyaient. Pourtant, et même si pas un de ses compagnons ne l'avoueraient jamais , Selene savait qu'ils craignaient tous cette créature issues des plus profondes ténèbres et qui en voulait à leurs vies. Maintenant qu'elle courait, devancant presque le vent, la rage qu'elle avait d'abord éprouvée s'effacait pour mieux laisser apparaitre cette peur qui, insidieuse, était venue se loger dans son coeur. Certes, tous comme ses compagons d'infortune, la jeune femme avait elle hai cette Bête qui avait causé un tel carnage. Tout comme eux elle avait failli céder à la colère et se jeter dans sa gueule pour aller la défier, lui faire payer sa forfaiture. Elle avait, elle aussi, eu envie de lui rendre coup pour coup, de lui arracher les yeux et ainsi venger sa soeur Ombre...

Mais à présent cette colère s'apaisait et ne restait plus que la peur. Ce sentiment étrange et glacial qui la poussait à courir vite, toujours plus vite pour échapper au funeste destin qui les attendrait tous sils se laissaient rattrapper. Elle sentait encore cette quasi omniprésence de la Bête à leurs côtés, sentant parfois son souffle glacé sur sa nuque. Alors elle accélerait encore un peu plus, allongeant sa foulée, courant toujours droit devant elle. Mais la créature, non contente d'être cruelle se révéla aussi être d'une bien inquiétante intelligence. Se faufilant entre les arbres, les devançant sans arrêts, elle se jouaient d'eux comme elle l'eut fait avec des marionnettes. Perfide, elle leur barra la route au moment même où ils allaient s'engager sur le sentier qui les aurait menés vers cette grotte providentielle où Maxime et elle comptaient trouver refuge. Puis, comme si elle avait pu lire dans leurs pensées, elle les détourna dans un premier temps de la route du Manoir puis du sentier menant au village des humains. Il ne leur restait plus guère que le Moulin ! Mais là encore la route serait longue avant d'y arriver et Selene se mit à prier pour qu'ils y arrivent tous sains et saufs !

Courant à en perdre haleine, Selene jeta un regard vers ses compagnons de route. La rouquine humaine courait à toutes jambes comme si elle avait eu le Diable lui même à ses trousses et cela semblait lui donner des ailes. Ne lui accordant qu'un regard froid lorsque celle ci parvint à sa hauteur, Selene ralentit brusquement sa course. Maxime ? Ou était il ? Le coeur battant la chamade, elle se retourna et immobile un instant scruta avec attention les profondeurs de la forêt. A son grand soulagement, elle vit rapidement la puissante silhouette de l'homme se détacher des ténèbres et courir dans sa direction, son précieux et si frêle fardeau serré contre son torse. Non sans lui avoir auparavant adressé un sourire quelque peu tendu mais assorti de l'un de ses plus doux regards, elle reprit sa course folle.

Déjà, la fin de la forêt et les vastes plaines de la Vallée se dévoilèrent à elle dans toute leur immensité. Il fallut à la jeune femme quelques secondes pour habituer sa vue à cette lueur si brillante et presque aveuglante que le tapis neigeux diffusait sur ces terres. Puis, une fois de plus, elle laissa ses jambes la porter. Malgré la fatigue, malgré la peur Selene courrait. Vite, encore et toujours plus vite, car c'est sa vie qui en dépendait. Elle courait le long de ce sentier légèrement en pente qui menait au champs de mais noir. Plus loin, à ce qui lui parut être des kilomètres, se dressait l'ombre encore indistincte du Moulin. Elle courait sans plus se préoccupper de ses douleurs qui lui ravageaient les jambes et qui menaçaient de la faire tomber à tout moments. Elle courait si vite qu'elle avait presque l'impression qu'en allongeant un peu plus sa foulée elle aurait pu devancer le vent lui même.

Elle était presque arrivée à mi chemin lorsque, subitement, elle suspendit sa course. Ou était passé cette foutue femme rousse ? Elle jeta un coup d'oeil en avant, en arrière mais ne la vit pas. Selene sentit son sang se mettre à bouillonner dans ses veines : elle n'avait pas pu se volatiliser tout de même ! Certes, elle avait laissé cette femme prendre de l'avance en la laissant la dépasser dans la forêt mais il était impossible qu'elle ait déjà atteint le Moulin. Il n'était pas un humain qui puisse rivaliser avec célérité ! Pas un ! Alors où était elle donc passée ?

Elle jeta un autre regard en arrière mais elle ne vit personne. Trépignant, écumant à l'intérieur, c'est alors qu'elle entendit une voix s'élever. La voix d'un homme qui éructait des phrases au sens bien trop ténébreux pour ses oreilles. Puis ce fut la voix de la rouquine qui lui parvint. Selene sentit sa raison vaciller et son sang froid s'envola pour de bon cette fois. S'en était trop ! Le temps leur était à tous compté et mademoiselle s'amusait à palabrer avec un dément ? Les yeux étincellants de rage, la bouche prête à déverser un torrent d'injures à celle qui avait déjà failli leur coûter la vie une fois, Selene se précipita en direction de l'endroit d'où venaient les voix.

Quelle ne fut pas sa stupéfaction, lorsqu'elle assista, purement et simplement interdite, à ce bien étrange spectacle. Là, allongé dans la neige, un homme griffait le sol. Semblant avoir sombré dans la folie la plus pure, cette Chimère s'adressait à la neige, l'appellant même "Mère"... De temps en temps il semblait émerger de sa démence et s'adressait d'une façon décousue et étrange à la femme. Là cela devenait carrément du tragicomique ! Un homme qui portait une Ombre blessée et aux portes de l'agonie, une femme hystérique et pour couronner le tout une Chimère dont la raison faisait bien plus que vaciller. Avait-elle rejoint le Cirque de la Vallée sans même s'en rendre compte ou était-elle simplement en train de cauchemarder ?

Alors que la Chimère se relevait et se mettait à courir aux côtés de l'humaine, Selene reprit sa course. Forcant un peu plus encore la vitesse, elle ratrappa la femme et se positionnant devant, leur barra la route à elle et son bien chimérique compagnon. Sa première salve fut pour elle. S'approchant d'elle, elle la foudroya du regard et la poussant légèrement lui jeta à la face d'une voix glaciale :


- " Non mais dis moi que je rêve là ! On peut savoir ce qui te prend ? Nous avons une saloperie de Bête collée à nos fesses et qui ne rêve que d'une chose ; nous dévorer et nous mutiler; et toi tu nous ramènes une Chimère à l'esprit dérangé en plus ! Mais tu veux vraiment qu'on y passe tous ? Cela ne t'a pas suffit de tirer sur Maxime ? Tu veux que la Bête finisse ce pour quoi tu as si lamentablement échoué ? Non mais je rêve ! "


Puis, la jeune femme fit volte face et reporta toute son attention vers la Chimère qui les accompagnait. Détaillant des pieds à la tête ce nouvel arrivant, elle resta un moment silencieuse. Sans doutes soucieuse de la conduite qu'il lui fallait maintenant adopter. Sa décision prise, elle planta son regard émeraude dans celui de l'homme et lui lança d'une voix cinglante :


- " Je ne sais pas qui tu es et franchement je m'en contrefous. Le temps n'est certes pas aux civilités... Je sais pertinemment que ceux de ta race n'aiment pas plus les miens que je ne les aime, mais si tu le veux bien nous remettrons les hostilités à plus tard. Là, le temps nous est à tous compté. Je ne sais si ton esprit dérangé pourra saisir le sens de mes propos mais si tu tiens à ta Vie je te conseille de faire un effort et de m'écouter avec attention. Tous autant que nous sommes nous fuyons devant l'une de ces hideuses créatures que celle que tu oses appeller "Mère" à engendré ! Nous avons une blessée parmis nous, l'une de mes soeurs Ombre. Ses yeux lui ont été arrachés et il m'est avis que la Bête qui lui a fait subir cela ne serait pas contre un autre festin. Alors ton choix est des plus simples : soit tu te joins à nous et nous tentons ensemble de rallier le Moulin où nous pourrons enfin nous reposer et être à l'abri, soit tu t'en retournes gratter ta neige et tu péris sous les crocs de la Bête. A toi de voir ! Ton choix m'importe peu en fait mais décides toi et fais le vite ! "


Puis, sans même plus se préoccupper de la Chimère, elle se retourna vers la rouquine et la poussa en avant, la forcant ainsi à reprendre sa course. Puis elle agrippa le bras de l'homme fou et le tira à sa suite. L'espace d'un instant, elle ne put s'empêcher de se retourner pour vérifier que Maxime était toujours là. Si jamais il lui arrivait quelque chose... Quel ne fut pas son soulagement de le voir se précipiter à rapides enjambées dans leur direction !

Rassénérée, la rage au ventre et la peur en son coeur, elle reprit sa course folle.

* ,Dépêches toi Maxime ! Dépêches toi beau militaire ! Je t'interdis de te faire rattrapper ou même blesser ! Je te l'interdis ! Tu portes ma soeur ... Et toi et moi nous n'en avons pas encore fini *

Puis elle se précipita à nouveau vers ce Moulin où, enfin, ils allaient pouvoir trouver un refuge et prendre soin de Mirahil. Encore un petit effort, un ultime effort et ils seraient tous sains et saufs. Plus que quelques mètres... Plus que quelques mètres...


Dernière édition par le Lun 10 Sep - 23:23, édité 1 fois
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Acrion
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyLun 10 Sep - 21:33

La course....Pas celle qui oppose des athlètes non, celle dont dépend sa survie. Ses jambes pilonnent le sol gelé, il n'est tendu que vers un but. Le Moulin. Mais il sent sur sa nuque la Bête qui talonne, elle talonne ses proies, elle écume de plaisir la salope. Mais il ne lui offrira pas cet orgasme. Il peut se montrer délicat lorsque la situation l'exige et son étreinte est douce autour de son amie, même si il court sans se retourner, il sait qu'il est doux.
La fuite, il la hait. Il n'aime pas fuir, c'est lache, mais sa vie n'est pas la seule en jeu, et on le lui a assez apprit...Ne jamais abandonner derrière soi. Alors il ferme la marche, il offre son dos au ténèbres...Mais il fuit.

Il voit une femme lunaire s'échapper, il admire durant quelques secondes ses mouvements si aériens...Elle est belle ainsi.

Devant lui, une étendue dessechée, des épis décharnés, il fonce dans la masse. Ne pas s'arrêter, ne pas s'arrêter...Courir, encore, toujours, plus loin. Toutes, elles doivent vivre. Autant la gamine, que la lune...Autant que l'espionne. L'orée des bois darde sur son dos son regard carmin, mais il ne se retourne pas, il court pour leurs vies...

Où est la gamine !?

Durant un instant, la panique le prend, où est la gosse ? Où est le feu ? Bordel !

Un éclat sur sa droite, il la voit, elle est là...Elle n'est pas seule...La rage s'éveille, colère endormie qui jamais n'est morte. Il manque de céder, il manque de se laisser aller a passer sa hargne sur cette immonde chose qui semble gratter le sol...

Il entend les mots de Sélène, il tient la gosse !

-Hey ! La boule de furoncle ! Arrête ton bad trip, lache la gosse si tu tiens à crever, ou suis nous ! On a pas le temps de faire joujou cette fois, alors ouvre des mirettes du con et bouge toi le trouffion ! Ta Grise est déjà blessée, je ne veux pas me trainer ta carcasse !


Il ne s'arrête pas non, a peine un regard jeté, il sait que le loup les suivra, il le sait car il tient sa louve ensanglantée...Ses yeux luisent étrangement lorsqu'ils rencontrent ses jumeaux ombrageux.

-Avance, Sélène, avance, il nous suivra...
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Mirahil
Sa louve - Ouaf ! Ouaf !
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyMar 11 Sep - 22:15

Inconscience, L’inconscience… Le rêve

Inconscience … Les sentiments à l’état pur, explosion d’un monde étrange. Ses rêves, ses fantasmes, ses conneries, son passé, son avenir peut-être ? Inconscience …

Puis soudain son esprit se relève, son esprit tient au choc, enfin ! Il se rebelle contre la mort qui l’emprisonne, il lutte avec l’énergie du désespoir. Et l’ombre peu a peu se réveille. Ils courent, ils zigzaguent, elle ne comprend pas … Si ! La bête est là, si prêt elle sent son souffle, elle le revoit encore, ses crocs d’une blancheur immaculées qui la blessent. La douleur est toujours là, sa compagne, sa sœur. Mirahil sait qu’elle la gardera cette douleur brûlante, l’incandescence de son ardeur et la sension d’être. Elle avait besoin d’avoir mal, elle avait besoin la grise. Mirahil regrette juste ses yeux, sa beauté … La blessure ne guérira pas … La blessure sera et à jamais … Mais déjà elle s’habitue, déjà elle l’accepte comme partie intégrante d’elle. L’ombre fera attention … mais ce ne sont que des yeux … Que ses joyaux … Que sa puissance …



*Ne pense pas ça, folle !
Tu as déjà vu le monde.
Tu as déjà aimé, tu t’es déjà regardé dans Ses yeux.
Les cheveux rouges de Chléa, la beauté d’un oiseau.
Tu as déjà tout vu.
Vincent dans sa splendeur glacé, ses airs tristes.
Et Souffre …
Tu as déjà vu la mort te prendre ce que tu aimes, tu as déjà vu la beauté du dragon, la laideur de ses yeux…
La vallée, si belle, si glacée, si froide, si brûlante …
Tu as déjà tout vu.
Tout ce qu’il y a à voir …
Tous ceux que tu aimes …
Tu as déjà tout vu …
La beauté d’une larme, la puissance absolue de la neige, un loup hurler, une femme danser, un homme t’aimer …
L’éclat de la lune, le rouge du sang dans la neige, la colère, la haine déformer un visage …
L’amour sur les lèvres, un sourire dans les yeux, une tristesse sans fin …
Deux joyaux de cristal, deux perles froides et pures. Chahîd …. Chahîd …
Qu’as-tu d’autre à voir …
Tu as déjà assez vu …
Le dragon t'as pris une sœur, la neige a engloutie un frère, le poison versé dans un verre, la terreur subite de l’agonisant, la surprise d’une trahison, la puissance d’un lever de soleil, la souffrance d’un être qui te rejette …
Tu as déjà trop vu …
Tu as déjà tout vu …*



Elle aimerait ouvrir les yeux, mais ses paupières se sont coulées à la blessure givrée... Elle gémit … La putréfaction givrée déjà commence … Pourir par le froid … Terrible souffrance. Et puis la douleur la submerge, une douleur sans fond sans pitié, une vague glacée. Elle ne deviendra pas statue de glace ! Le givre la traverse, elle a si froid …. Mais l’ombre ne sombre pas, alors pour ne pas chavirer elle se met a parler, doucement violemment, méchamment amoureusement. Un délire, un abîme de mot qui s’enchaîne. Il ne faut pas que la grise s’écroule alors elle se ratache à ses mots, ses mots qui la devoilent qui la brisent …



« Maxime, maxime maxime, pauvre humain, tu ne sais pas tu ne vois pas. Regarde l’ombre dans tes bras, non ne la regarde pas elle est si laide, vois sélène. Tu vas mourir, tu va mourir. Et je ne pourrais pas pleurer ta mort, je suis cruelle, elle est cruelle et si tu n’est pas déjà mort déjà c’est qu’elle tisse ou qu’elle s’englue. Sélène, Selène, Selène une sœur une amie, une rivale peut-être. Un téléphone, quel téléphone ? Jamais je n’ai eu de numéro à moi. J’étais à tous …. Et puis tu sais tu n’aurais même pas pu m’approcher, même pas pu me toucher, même pas pu poser tes yeux sur moi … Ou peut-être près d’un général une fois, tu sais … celui qui est mort …

Attention Maxime, qu’est-ce que je fais dans tes bras ? Je vais te dévorer, brûler ton âme. Je suis du venin, un poison, un si grand poison. Tu sais. Le poison m’aime si bien, il me connait, il m’admire je suis sa sœur et j’empoisonne, les hommes, les femmes, je les empoisonne doucement mais sûrement. Qu’est ce que tu fais ? Que fait l’oiseau ? Pourquoi il se meurt déjà ? Pourquoi il se vole ses ailes ? On ne peut pas se voler, suplie-le de s’en aller.

Dis Dis moi donc ce que tu vois quand t’essaies de me juger, dis moi donc la laideur de ma voix, le poison de ma chair froide. Et pourquoi ? Pourquoi je ne sais pas me faire aimer ? Pourquoi je défie et je hurle ? La louve hurle, mais la lune se terre. Derrière les nuages, elle oublie mon visage, je ne veux pas, je ne veux plus, qu’elle ne me regarde pas. Regarde le vent il gèle ! Regarde la neige, il gèle ! Regarde devant, il fait si froid … Dis moi pourquoi le monde là-bas prenait au lieu d’offrir ? Pourquoi la vallée est une mer violente ? Suis-je le récif qui lui fais mal, ou la sirène qui l’aide ? Qu’est-ce que je fais ? Quel est mon nom ? Quel est ma vie …. Rien il n’y a rien de beau … Même pas l’âme d’un enfant, même pas un amour véritable … dans ma vie …. Et je suis morte, et je ne comprend pas, pourquoi faut-il que j’aime ? Pourquoi faut-il que le vent se lève et la plume tombe ? Je suis la sirène qui chante ennivrante dans les bois de cette vallée. Et je suis maudite comme elle, et elle me veut aveugle. Pourquoi mes yeux ? Pourquoi mon regard brisé, mes larmes de cristal et ses yeux devant moi ? Dis moi ce que tu vois en regardant la neige ? Et je suis la folle qui erre …. Regarde mes genoux qui ne tiennent rien. Mes yeux affolés regarde les regarde les !!!!
Non il n’y a plus rien a voir …
Jamais …
Rien ….

Et je suis vide de ne m'être jamais remplie, et le vase est venu me donner du sang pour que je sois ! Regarde ma mort m’a offert ce que je n’ai jamais eu. Non il n’y a plus rien a voir … La tourmente de la neige, la violence du vent, la brutale puissance des arbres, le froid qui ennivre, le désespoir envahissant. Suis-je la sirène ou la louve ? Et je n’ai pas de nom, trop de souvenir et trop de haine. Pourquoi ne suis-je pas chimère ? Pourquoi ? Pourquoi ? Jamais il ne m’aimera, jamais … alors lâche moi … Jette moi au sol avec la violence dont tu es capable. Pour briser mon corps trop rempli.

Le vent, les ténèbres, le givre, le flocon, la feuille morte, la branche cassée, et la neige …..Appeler par ce monde …


Avant rien n’avait de sens, maintenant le monde est plus clair ….. C’est étrange comme la vie est laide … comme la mort est belle … Mais, pas pour toi … Tu auras suffisamment le temps … Et tu seras chimère, comme Lui comme l’oiseau … Et je serais seule, encore toujours … Pourquoi faut-il que je regarde sans voir ?


Et je claque mes talons quand je passe devant lui, même si je ne l‘aime pas, je suis là pour le tuer. Et je claque mes talons pour que ses yeux se troublent et se perdent. Mais il ne regarde pas …. Je vais chez lui et je m’installe mais l’homme ne voit pas …. Il fait comme si je n’existais pas, ne me regarde pas, ne me parle pas, il ne connait même pas mon nom …
Et je claque les talons quand je marche, même si les talons je n’aime pas ça ! Et puis un jour ….. J’ai cessé …. Et il m’a parlé …. Parce que tu vois il ne m’aimait pas, parce que tu vois il m’aimait vraiment pour ce que j’étais ‘ Laisse moi peindre ta laideur.’ Et j’ai accepté…
Il m’a peinte, moi …. Une œuvre d’art, la puissante merveille de mon âme, ma véritable âme. Et il m’a offert le tableau … J’ai refusée. Tu sais quand on vit on meurt bien des fois …. Il m’offrit ce que je voulais … je lui dévoilais le mystère de la mort … Et juste avant, juste avant, il m’a dit ‘J’ai peint ta sublime laideur, mon dernier chef d’œuvre.’ Et personne ne l'a vu ce tableau hanté de ma malédiction … Un voile de brume, ma puissante horreur et moi ! Moi vraiment… Parce que l’on ne change pas ne me prends pas dans tes bras … C’était mon visage, c’était mon corps, c’était ma violence. Un tableau grand qui me fit trembler. Et que je n’oubliais pas … Je regrette juste … De l’avoir laissé …. Je regrette juste de l’avoir tué … Il n’y avait pas mon nom, il ne le connaissait pas …. Juste ‘ Veuve grise’. Et je …. Je suis … j’étais ... je fut … je serais … je sais … Ne touche pas ma pale laideur … le sang qui coule et qui n’est rien, juste le morne souvenir d’une existence perdue…

Je suis l’araignée, la veuve qui tisse son fil, même ici ! Regarde ! J’ai jamais réussit pourtant. Ma vie a été une suite d’échec et de faux succès. Et je tisse ma toile sans même la voir, m’engluant dans ses fils en voulant être libre…


Le vent gronde, le vent se terre, il se joue des mortels, des immortels, il se joue de ce monde et de l’autre, il est ! Véritablement ! J’aimerais être le vent ….. Le vent qui enlace, le vent qui prend, qui porte t'emporte qui danse et vivre ….

Une louve est devenue femme pour aimer un homme sans peur. J’aimerais devenir chimère pour ne pas être haïe aussi profondément … Pourquoi tu ne l’aimes pas ? Pourquoi tu ne vois pas ? Sa beauté est un abîme, sa violente pensée est un abysse, son cœur est des ténèbres. Et je me perds, je suis déjà perdue …. Dis pourquoi il ne m’aime pas ? As-tu vu ses yeux de cristal et son coeur roué de coup ? Sa jalousie mordante et ses paroles acérées ? Dis pourquoi tu le hais ? Pourquoi ? Sa beauté pur et violente fait mal …

Pourquoi l’art fait pleurer, rire ou chanter ? Pourquoi la musique est toute puissante ? La société du monde de là-bas revient au galop ici ? Je n’ai pas vu de chevaux sauvages ? Où ils sont ? Ils me craignent eux aussi … Ils ne sont pas aveuglés … Même si je n’ai pas d’ongle, veille a ce que mes griffes ne te volent pas … »




Et puis sa voix presque inaudible se transforme en grondement, aucun mot ne peut s’écouter, avant déjà on ne l’entendait pas ou peu … Et Maxime courait zigzaguant … Folle, ivre de douleur, aimant la sensation toute puissante d’être faible, d’être morte, fardeau que l’on emporte. Légère elle s’accroche, pour ne pas entraver Maxime, pour ne pas être trop faible. Mais elle l’est déjà, elle attend, voyant son sang couler doucement sur son corps pale et sur celui de maxime, le réchauffer un peu, un sang de morte comme un cadeau, une offrande au militaire.

Et elle ne voit rien. Vague, elle s’image, elle se brutalise, elle se violente. L’ombre devient ombre vraiment … Juste quelque chose dans les bras d’un vivant. Presque intangible, de loin un peu de vent, de près du gris qui vient piller la chaleur d’un homme. Maxime … Vampirisé par une folle sans même qu’elle lui vole ses peurs …



*Il va falloir être forte, pour marcher sans chemin, pour vivre sans entraves ….
Pour ne plus jamais être un fardeau, pour sauver Maxime, pour payer les dettes de sang …
Court petit oiseau, vole Sélène …
Je vous interdis de mourir ! Je vous vole votre mort.
Vous n’avez pas le droit ….*


Et puis quelque chose, un choc, un bruit, l’oiseau parle. C’est loin …. Puis Sélène … Mais à qui elles parlent ? Et l'ombre refuse de comprendre, son esprit refuse l'évidence ... L'ombre croit à l'un de ses fantômes, fantasmes juste un brin plus réel, juste un brin plus cruel ...
Et Maxime arrive ….
L’ombre voudrait hurler, elle voudrait se lever et courir, s’en aller pour ne plus revenir … dans les crocs de la bête peut-être …. Pas ici …
Elle se serre de toutes ses forces contre Maxime essaie de reprendre son corps … elle ne peut pas … La grise ne sent rien, juste une brume qui lui sert de rempart... La mort qui s’approche …
Non ! Non ! Non ! Surtout pas … Pas lui, pas maintenant, pas alors qu’elle gît sans force. Avec la chimère il faut être forte, et le choc de la sentir si près réveille sa lucidité … Fragile, un roseau, une feuille qui tombe, une brindille qui casse, un murmure qui se fond dans le silence … Une faible, une indigne … Une simple morte qui ne vit que grace à des vivants, une folle …

Alors elle essaie de se relever, mais ses bras la lâchent, l’ombre reste alors enfouissant son visage contre Maxime pour que Chahîd ne voit pas sa blessure. L’humain parle, il trahit la présence d’une ombre dans ses bras, il donne un nom. ‘TA grise ‘, sa lui fait peur à l’ombre aveugle. Maxime ne sait pas qu’elle n’est rien pour celui qu’il y a peu de temps la trahis …

Et la grise voudrait voler, la grise voudrait s’échapper … Mais dans son esprit la bête devient Chimère, ce n’est pas le dragon qu’elle désire, ce n’est pas dans ses bras qu’elle veut se perdre … Alors elle jure contre son esprit faible. La voix lui revient mais elle ne sait que dire, alors elle parle pour la première fois cohérente, pour la première fois à voix haute. D’une tristesse infinie et d’une peur a peine cachée, répétant les paroles de son oiseau …




« Ne me regarde pas ... Ne me regarde surtout pas … »
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Xarha
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyJeu 13 Sep - 21:58

Elle se détourne déjà, elle s'enfuit déjà, menacée, traquée, anéantie, son âme toute entière gronde de rage, tous ses membres sont crispés et des cellules de peur fourmillent délicieusement dans ses veines, la font frissoner d'excitation contenue, du plaisir audacieux de se sentir grisée, comme le plus beau des orgasmes...

"Ferme la!"

Elle entend sa voix...elle le sent se rapprocher si rapidement alors qu'elle s'éloigne...il l'a vu, il l'a regardé, elle est brisée devant son regard, brisée et honteuse de l'être, elle veut partir, comme Cendrillon aux douze coups de minuit, sa vie en dépend, elle ne peut pas rester, elle n'abandonnera rien...

Il l'enferme soudain dans ses bras, il la rattrape, la lacère. Elle ouvre la bouche et un cri se meurt entre ses lèvres, des larmes perlent au coin de ses yeux. Du sang coule. Du rouge, encore, toujours, c'est si beau, si beau....


* LAISSE MOI !....le sang, le sang, c'est rouge et chaud, ne me tue pas, pas maintenant, non achève-moi, ce sera tellement mieux, tellement plus doux, je veux mourir cette fois tu m'entends ! Mourir de toi...

NON ! Je ne crèverai pas, pas aujourd'hui, pas d'une sale bête dans ton genre, je ne suis pas un vieux sac d'os que tu vas pouvoir sucer jusqu'à la moelle, LACHE MOI ! je....je...


J'ai mal...si mal, mal pour tous, je veux fermer les yeux et m'échapper...voler...


Serre-moi...tu es mon seul tombeau, mon dernier honneur...mon unique chance...*


Vivre avec honneur, mourir par honneur...
Elle s'accroche à ce corps chaud et chaleureux qui la lacère, qui l'étouffe, avec l'énergie et la force qui lui est propre, avec ses malheureuses tentatives, elle s'accroche si près qu'elle l'entend respirer, elle est accrochée à lui comme un crucifié à sa croix...


"de qui tu me parles "

* De personne...tais-toi s'il te plaît, tais-moi...
Regarde-moi, moi je me tais ! Je me tais...et toi, t'es quoi ?...*


Il court, mais elle ne le sait pas vraiment. Son corps est secoué d'angoisse, il tremble de douleur et des crampes éclatent dans tous ses muscles...Il fait froid autour, il y a la neige autour, il y a le chasseur ici, elle ne le battra pas, ni elle ni ses compagnons...Il a eu l'Ombre, il pourra avoir n'importe qui maintenant, il n'aura qu'à se servir...

*Save Our Souls... *

Son corps est soulevé, tout ça est très rapide, ses cris se sont éteints doucement, mais ils sont vite remplacés par d'autres, des cris de rage et de douleur, des cris déchirés, déchirants, écorchés jusqu'au plus profond de leur intonation, une voix cassée qui est prête à se casser encore plus, il n'y a plus de ton de moquerie, plus de mascarade suave, il n'y a que ses cordes vocales et leur son, que les mots à moitié censés qu'elle essaie de dire, c'est bestial, instinctif, c'est pour éloigner la peur et la douleur qu'on crie...

- Pourquoi tu me regardes ? Hein ? Réponds moi pourquoi ! Réponds !

Tu crois y voir quoi dans mes yeux ? Tu crois me comprendre peut-être ! Arrête, arrête, arrêtez tous, je veux plus vous voir ni vous entendre, tous, je veux plus entendre vos conneries et voir votre laideur !

Pourquoi tu me regardes toi hein ? T'y vois la même chose que moi en me fixant ? Si c'est le cas, pourquoi tu continues ?

Putain de merde, pourquoi tu continues ?

QUELQU'UN D'AUTRE VEUT ME VOIR CREVER ? QUELQU'UN D'AUTRE VEUT ASSISTER AU MASSACRE ? Vous attendez quoi ? Que je chiale peut être ! ça vous plairait hein ?

Je t'emmerde, tu m'entends, je t'emmerde comme tous les autres, parce que je sais rien faire d'autre, alors pourquoi tu t'es retourné ?

POURQUOI ???????!!!


Elle parle tellement vite, tellement incompréhensiblement, c'est la mélodie qu'on entend, le son rauque et éraillé de sa voix, et les quelques mots qui se répètent, mais peut-être qu'il entend, peut-être qu'il enregistre ça quelque part, c'est le plus important, qu'elle soit entendue une dernière fois...


Et puis elle n'est plus seule. Quelqu'un lui parle, quelqu'un la gronde, comme une mauvaise élève, quelqu'un coupe la tourmente et le grondement, quelqu'un couvre le bruit de son âme qui se bat pour s'évader, pour être sauvée, et elle distingue une silhouette floue tandis qu'elle est portée par la course.



* Ferme-la, toi aussi, vieille conne ! J'ai pas appris mes leçons, et alors ? Vous allez me lâcher ? J'en ai rien à foutre, de vos cours, de vos avis prédéfinis, de vos convenances à la con, qu'est-ce que ça peut te foutre que j'y connaisse rien aux équations sale prof, je me barre ce soir, demain je serais sûrement plus dans ta classe, alors me prends pas la tête, pas aujourd'hui, laisse-moi m'éclater une dernière fois, laisse-moi digérer ma cuite et sniffer mon raï en cours...

Y a que comme ça que je vis, c'est pas tes foutues maths qui me nourrissent, dégage avant de paraître ridicule, dégage avant que je te renvoie ce que tu es, dégage avant que je me barre en bad trip et que je te joue un sale numéro...

Va t'en, Ombre, va t'en ou sinon tu vas mourir, ce sera mal non, tu trouves pas ?

Ce serait mal pour une morte de mourir, tu ne pourrais plus donner de leçons, y a pas besoin de mourir, qui sait ce que tu deviendras ? pourquoi tu pars pas ? pourquoi tu veux donner tes foutus coups de baguettes à tout le monde ? Personne prendra la craie pour aller au tableau, personne connaît la réponse à ton devoir....

Et moi je m'en fous, je m'en irai sécher, tous les jours okay ! tu me verras jamais, et si tu me vois ce sera parce que je cambriole ta maison, parce que je casse les craies pour te laisser seule au tableau, mais c'est pas grave je t'achète un stylo plume et du papier quand tu veux, comme ça tu pourras trimer toi aussi !

Tu pourras écrire toute ta fichue morale de merde comme tu veux, avant que quelqu'un te démonte et te déchire la feuille, et tu pourras asservir les gosses encore un peu, profites au maximum avant que je revienne avant que je me casse avant que...

Ombre, tu fous quoi là ? T'es qui ? T'es qui toi ?...aide-moi je t'en prie, aide-moi...

AIDE-MOI ! *



Une autre présence, plus lointaine, qui crie au fond. Et une voix féminine, déchirée, qui remue toute son âme entière, elle ouvre ses yeux qu'elle venait de fermer, elle arrête de respirer et cesse de s'agripper.

C'est la première fois depuis longtemps qu'elle l'entend, son Ange. Il a dit de ne pas le regarder, mais c'est impossible, qui ne pourrait pas la regarder, qui ne pourrait pas y résister en la voyant si belle, si forte, si blessée ? Elle cache son visage aveuglé...elle la distingue si bien...elle est consciente, elle est vivante...

Et elle est entourée de la Bête, qui s'approche de plus en plus, qui va l'avaler toute entière et eux avec...non, non, pas maintenant qu'elle était vivante, elle voulait la prendre dans ses bras, encore...la réconforter de tout son corps, l'effleurer doucement, lui parler, la voir, l'écouter, la sentir, elle la veut elle, elle ne laissera pas la Bête l'avoir, que la Bête la prenne elle à la place, pas son Ange, il n'est pas encore temps pour lui de descendre en enfer...

Elle crie de toutes ses forces, oubliant jusqu'à sa propre situation, pour être sûre d'être entendue :



- Mon ange ! Mon ange ! Je suis là...je ne t'ai pas écouté, je ne t'ai pas aidé...je..je t'ai...je...

"Toi ! Lâche-moi !...je t'en prie, s'il te plaît, je t'en prie laisse-moi avec elle, je veux l'aider tu comprends ? Laisse-moi, je t'en supplie, je l'aime, je l'aime, ne m'enlève pas d'elle, pas maintenant...


Elle suppliait à son oreille dans le fou espoir qu'il l'entendrait, qu'il comprendrait, qu'il ne lui vole pas sa chance de revoir son Ange, elle espérait comme le font tous les humains, prête à courir, prête à mourir...

* Qu'on s'envoie tous en l'air maintenant...

Qu'on s'envoie en l'air pour tout oublier, qu'on se saoûle jusqu'à en crever, coma éthylique, ça c'est bon...

Si seulement y avait de la poudre d'ange ici, mais ici y a un Ange, il s'envole en l'air sans personne, il touche le ciel quand il veut, et ses yeux même vides, ses yeux si beaux, même morts, sont les seuls à voir à travers les miroirs...

Ferme les yeux encore une fois...qu'on s'envoie en l'air une dernière fois, une première fois...*


- J'ai du sang, j'ai du sang sur les lèvres, partout sur moi, partout...je suis en sang, en sang, en sang, en sang, en sang, en sang...j'ai du sang sur les lèvres, embrasse-moi, embrasse-moi, je saigne et tout le monde saigne autour...

* Ses yeux saignent, mon âme saigne, le monde saigne, on est tous ouverts jusqu'au coeur, on est tous écorchés alors pourquoi nous laisse-t-on la peau hein ? Qu'on l'enlève, qu'on l'arrache, elle ne sert à rien...

Take off your skin, it will clear your sins...

Elle pleure du sang, elle pleure du rouge, j'ai les lèvres si rouges, si brillantes, le rouge à lèvres c'est du pipeau à côté, la neige est tâchée, pour jamais, pour jamais, la Bête est ensanglantée elle aussi, j'ai du sang dans mes veines, il coule partout dans moi, partout sur vous, sur les autres, plus saignants que les steacks...

Echo...

Echo dans ma tête.*


- On devrait pas se réveiller le matin avec du sang sur les lèvres, on devrait pas se réveiller et voir qu’il fait nuit, laisse moi allumer la lumière…
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~Nacht~
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyDim 16 Sep - 20:04

Fuite, course, panique, peur, rage, douleur, désespoir...tant d'efforts pour préserver leurs existences pitoyables...tant de stupidité, tant de vie. Elle aurait pu y mettre fin si facilement...d'une seule impulsion de son puissant corps, d'une pensée, elle aurait pu déchirer leur chair, briser leurs os et se repaître de leur sang...elle aurait pu répandre leurs entrailles sur la neige et s'abreuver de leur agonie...elle aurait pu savourer la lueur mourante de leurs yeux...si facilement. Mais elle jouait avec eux.

Elle glissait dans la neige, comme une évidence, elle faisait se promener son souffle sur leurs nuques, elle chuchotait des promesses sans nom à leurs oreilles, et sa présence rampait en eux, jusqu'aux os...elle les frôlait et les caressait avec voracité...ses yeux vides étaient dans chaque flocon, comme l'étendue blanche, si pure qu'elle semblait pouvoir les engloutir comme sa gueule de cauchemar...sinueuse, elle se glissait dans la neige, dans leurs sens, jusque dans leurs esprits...car elle était le chemin sous leurs pas, elle était leur départ et leur destination...elle était leur mort. Mais elle jouait avec eux.

Puis quelque chose changea. Ils entrèrent dans le champ et ils rencontrèrent une des créatures de la Vallée...une brebis, comme les autres, qui croyait être un loup...mais celui-ci était différent...plus égaré que les autres...ses yeux avaient commencé à s'ouvrir, à voir ce qu'il y avait au-delà de la stupidité des autres...et la Bête s'arrêta et se lova, ses yeux plus vides et plus horribles que toute chose fixés sur eux...elle observa et elle attendit...mais son souffle continua de soulever leur coeur...il se débattait, il creusait toujours plus profond...jusque dans les profondeurs de son esprit...là où la lumière n'existe plus...elle sentit ses mains contre son ventre, perdues et griffues, désespérées...sa bouche s'ouvrit toute grande...elle entendit le mot, elle sentit son âme l'appeler...

Mère...

Elle voulut s'approcher...humer son âme...goûter sa folie...se lover autour de lui et le laisser se consumer lentement...presque tendrement...Mais les autres réagirent avant lui...les vivants, les brebis stupides...

Mais la fuite, la course, la panique, la peur, la rage, la douleur, le désespoir...tant d'efforts pour préserver leurs existences pitoyables...tant de stupidité...tant de vie...la Bête frémit...plus que quelques mètres...quelques mètres avant qu'ils ne quittent sa peau, qu'il se s'abrite, hors de son bon plaisir...Mais elle ne jouait plus.

Ils sont regroupés, ils parlent, ils pensent, ils marchent et fuient...ils vivent et ils espèrent...quelques mètres pour eux...une simple pensée pour elle.

Le rugissement ébranla la vallée, et chaque plant de maïs trembla et frémit, et le bruissement était comme un frémissement d'une excitation abjecte...Le corps serpentin se tendit comme un fouet, bougeant plus vite qu'une bourrasque.

Une silhouette indicible s'éleva de la neige, vive et indiscernable, inconcevable et invincible...Elle sauta et fendit l'air avec une terrible vivacité...Elle s'abattit comme la mort sur celui qui portait l'Ombre aveugle et le terrassa, le plaquant au sol de toute sa puissance, tandis que sa précédente victime était projetée en avant et roulait sur le sol gelé. Et la gueule de cauchemar s'ouvrit, béante comme l'enfer...

La Bête frappa, meurtrissant le corps du militaire, labourant sa peau de ses griffes, tandis que sa gueule arrachait à son dos de larges lambeaux de chair palpitante...et Maxime put sentir le givre couler dans ses veines comme le trépas qui s'abattait sur lui, implacable...le sang se répandit, rouge sur l'étendue blanche...Et ce spectacle, Seigneur, ce que ses compagnons virent et entendirent...une masse inommable couvrant Maxime de sa sauvagerie vorace, indiscernable et abominable, déchiquetant son dos avec des grondements et des grognements abjects...Elle ne jouait plus...Et elle les aurait tous...oh oui...elle les tuerait.
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Acrion
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyLun 17 Sep - 12:18



-Hey ! Arrêtez votre crise de délirium aigue, ce n'est pas le moment !


Il hurle, il hurle parce que ces cons sont en plein délire et ils en oublient ce qui les poursuit. Il se fiche de leur pensées entortillées de folie brute, il n'en a cure. Si l'aliénation prend le pas sur la prudence, il leur souhaite un adieu moqueur. Il secoue la tête alors qu'il sprinte. La lune touche l'abri. Il ferme la marche, il regarde leur tête, elle ouvre la porte. Bientôt, bientôt...

Encore quelques mètres, juste quelques mètres vers la vie...Des pas qu'on ne veut pas qu'il fasse, sent-il le souffle sur sa nuque avant l'assaut ? A-t-il seulement le temps de réaliser lorsque la chape de glace bondit ? Elle a comprit la catin, elle a comprit qu'ils lui échappent. Elle ne le veux pas, alors elle bondit. Fragile rempart qu'est l'homme face au crocs déchainés, bouclier de cristal qui se brise si facilement. Alors il n'a pas le choix, ses traits se crispent alors qu'il comprends. Ses bras se tendent, il jette l'Ombre blessée, il balance la louve ensanglantée...Il espère que la lune comprends alors qu'il s'étale à terre...

Souffrance et douleur enfantées dans l'ire. Le sang coule, teinte l'immaculé d'incarnat. Un instant, il ferme les yeux...Mort ?

La fenêtre de son âme s'ouvre brusquement sur la lueur intense de ses prunelles. Non. Il refuse. La colère innhibe la douleur, l'instinct rugit tel un taureau furieux. Par delà sa peau qui cède, ses muscles qui se déchirent sous les serres rageuses, avides d'un dragon, l'homme lutte. Son poing part, chargé de haine et de rage, engorgé de colère. Il frappe avec toute sa puissance déployée. L'impact sur le museau est terrible, il a mal, il n'a pas le temps de hurler...Déjà la conscience s'efface pour le néant...Ressources ultimes qui s'épuisent, il doit vivre encore...Il doit encore survivre...Il rassemble les lambeaux de sa force, le poids disparaît, mais ce n'est que prémice d'un nouvel assaut, il se ramasse sur lui même et se propulse en avant...

Il se jette dans les bras des ténèbres, il glisse sur les méandres de l'inconscience alors que son corps martyrisé s'étale dans la poussière...Il sourit alors que l'inconscience l'avale, emportant la douleur honni dans son brouillard nébuleux...Il espère que les autres ont...Rien.
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Chahîd
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyLun 17 Sep - 15:06

Sa course folle le petit corps balloté contre lui
Le sol se bossèle
Le sol se soulève
Il exulte, les yeux exorbités, porté par on ne sait quelle furie similaire à celle qui hante la Vallée.
L’organisme géant fait trembler la terre
Le sien proteste.
Puis une voix
Une Ombre
La course folle s’arrête
Une semonce
Ridicule
Sa folie
Sa démence
Elle parle de ça
Elle qui ne sait rien
Ses griffes giflent le visage délicat l’envoyant valser ailleurs
Faire taire



« Ferme ta gueule où je t’écrase. »


Le couperet siffle, la chimère guillotine.
Tandis qu’il sent dans son dos l’humaine frémir, contaminée par une rage sans objet véritable.
Trop de bruits, trop de raffût



« et dis bonjour à ta mère »


Il aurait confisqué de rage
cette vie inconnue qui lui parle comme à un pauvre fou
à un gamin mal élevé
récalcitrant
désobéissant ...


« Ne me regarde pas ... Ne me regarde surtout pas … »

... s’il n’avait entendu Ça….

Cette voix cristalline et fragile, enchanteresse ...
pleine de terreur.
De souffrances et d'horreur

"Alhem... Alhem... que t'as-t-elle fait....*

Une douche froide
Un coup de massue
Une gifle monumentale qui l’éveille
L’arrache à l’étreinte de la Vallée
A sa mère ogresse
A la furie qui l’habite


« Alhem….. ?! »

Et ce nom qui lui brise la mâchoire lui échappe quand il aurait voulut ne plus jamais le prononcer,
ce nom qu’il pensait avoir enfouit tout au fond de lui.


Son corps lui fait brusquement mal comme s'il était encore humain.

Ses yeux le brulent.
Il voudrait les arracher.
Eteindre l'Incendie.
La Vallée ricane, il voit les dents d'acier.
Le chef d'œuvre
La main qui se dresse et s'abat!

Un coup de ceinturon dans les reins.
Une douche froide.

IL hurle


"Ecartes toi d'elle! Pas elle!
Tu le payeras ! Tu payeras cher!
Je te rendrais les coups que tu donnes.
Je te ferais bouffer tes entrailles!
Je te ferais mordre la poussière !"


Le réveil est brutal.

*Ne te retourne pas ne te retourne pas…*


Et l’odeur... cette odeur.... infecte … qui lui prend les narines....
L'odeur
Qui l’accompagne
Qui la porte
Qui l’étreint
sa louve
SA LOUVE!

Rouge ses yeux
Sa tête
tout son être prêt à déchiqueter
déchirer.


*Ne te retourne pas… ne la regarde pas… Alhem….*

Et le sol se soulève, elle approche, L'Autre
il la sent si près maintenant,
il devra la fuir cette fois
il devra s'écarter d'elle
il sent sous ses jambes, dans ses os
sa présence monstrueuse, grotesque, effroyable, jouissive
le cratère prêt à éructer sa lave,
prêt à les vomir,
à les réduire en miettes et à les piétiner s'il ne fait rien.


« Ne me regarde pas ... Ne me regarde surtout pas … »

Ses mots affreux qui supplient presque....

Il serre ses griffes contre le petit ballot de chair agité sur son dos et fait face cette fois..

Voit ce qu’il n’aurait jamais du voir
Le plie en deux.

Le visage de la grise enfouit contre la poitrine de l’humain aux yeux verts.
Plein de sang.

Et le sol vibre
les épis noirs tremblotent
le sol vit il rugit.
Une tempête blanche se soulève et les gifle.
Un tourbillon de glace.
Une gueule fantastique se dresse au dessus de leurs têtes
et retombe.

Avale.
Saigne.
Mord.

Engloutit
Détruit.


Et la grise projetée dans les airs roule sur le sol comme une poupée de chiffon.
Blanc ses yeux
Sang ses paupières
Maintenant vidée de la matière qu’elles protègent.

Fou
Il est fou de la voir
Il est fou de savoir que l’humain n’y est pour rien
Personne ne serait capable de commettre une telle abomination sur un être ici bas.
Si ce n’est cette mère cruelle aux multiples facettes, aux membres changeants,
jalouse de sa progéniture et d’une faim inextinguible.

Si ce n’est lui
Si ce n’est lui… son Fils prodige, matricide et idolâtre….

Un fruit pourrit
Son Judas d'Iscariote.

Celui qui est né pour la tuer.
Ce qu'il croit.
Ce dont il s'est convaincu.

La raison de sa présence dans l'Enfer vivant de son ventre


L’humain disparait soudain sous la masse blanche.


*Retourne d’où tu viens, deviens la créature que tu as toujours été …*

Le petit corps n’a pas bougé, sur son dos, tout est comme ralenti, irréel,
il vole, il flotte, il est porté, il ne sait pas ce qu’il fait,
il écoute seulement son cœur battre et le sang qui pulse dans ses tempes, il va, il ne sait plus rien,
il ne voit plus rien,
qu’Elle,
la louve sans yeux enroulée dans le linceul de la neige
nichée dans les plis du manteau maternel.

Il ne sent plus que la petite humain qu'il sauvera des griffes de la Bête
parce qu'il la veut
elle aussi.

Plus de temps,
plus rien,
La saisir voilà son unique objectif,
le point ultime de sa vie en cette seconde
ce qui fait courir ses jambes et arquer son dos.

Des gerbes de neiges jaillissent sous ses griffes.
Labourer le grand corps qu'il déteste, qu'il vénère.

Il lui arrache sa grise.
Il reprend sa louve.
Il lui confisque ce corps merveilleux qui lui donne tant de joies, tant de vigueur, ce corps qui lui a tant manqué.

Ses forces décuplées, ses deux bras ont lâché l’humaine accroché à lui comme à une bouée de sauvetage, mais elle tient bon, l'instinct de survit férocement chevillé à son corps.
Elle sait ce qu'elle a à faire si elle veut rester en vie.


Des ailes, des ailes lui sont poussé.
Il ne rendre pas Mirahil à la Vallée.
Jamais.
Il ne laissera pas l’ogresse lui voler son bien.
Plus jamais.
Sa louve.
Il la serre contre lui, comme un fou, l’entortille autour de lui, la pelisse se déchire et saigne, laissant son corps apparaitre une seconde puis elle se referme sur la grise, ne faisant presque plus qu’un avec la chimère.
Peau à peau, quelques millimètres seulement qu'elle a daigné laisser à l'air libre.

Un loup hurle et court dans la Vallée.
Il hurle sa victoire.
Il hurle qu'il aura sa vengeance.
Qu'il ne craint rien
ni personne
même pas Elle, Mirahil dans ses bras.

Il sait qu’elle se repait, la Mère, il sait qu'elle est bien trop occupée
oui, il la sait occupée à son affreux festin,
lui laissant juste le temps de pénétrer dans le moulin,
là que c’est sec
Là qu’il n’y a rien à investir
Là qu'elle ne peut s'incarner
Là qu’ils se barricaderont le temps
juste le temps qu’il faudra.


Le souffle de l’ombre caresse sa poitrine .
Le souffle de l’humaine lui glace les épaules.
Rien ne l’arrêtera désormais. Rien.

Un craquement lourd.
Quelque chose cède.

Plus de neige.
Le corps miraculeux a disparu sous ses pas,
le sol ferme et branlant grince.
Il s'arrête net,
puis gravit en bondissant les marches qui mènent au faîte du moulin.
Il respire, calmement.
Son corps est d'une douceur infinie pour celles qu'il protège.
Il est en cet instant la louve qui veille jalousement ses petits.

Il se penche enfin sur la grise qui gît entre ses bras,
blottie comme un petit animal
roulée en boule,
elle lui semble si minuscule tout à coup.

Il se penche enfin sur le visage merveilleux,
effroyable,
sanglant.


*Qu'as-tu fais d'elle... dis!!!!!!! qu'as-tu fais d'elle....!!!!!!*


Il la porte à sa bouche, ne sentant plus rien
Plus rien qu’elle.
Plus rien que cet amour qui le consume.



« Alhem… je suis là… petite louve... »



D’un souffle timide, d’une douceur extrême, il prononce son nom contre sa joue glacée, écartant la noire chevelure qui lui barre le front , et la berce entre ses bras, la réchauffant de son souffle calme et profond,
calme,
si effroyablement calme,
tandis que dans sa nuque le petit corps tendu de l'humaine respire aussi.


Il a gagné.
Il a gagné sa première victoire contre la Vallée.
Mais il ne l'a pas gagné seul.

Il doit retourner là bas,
laisser la grise aux mains de l'humaine,
l'abandonner encore
*Cela ne s'arrêta jamais... quand ne serons nous plus séparés ,
toi et moi...*

il ne peut laisser à la Bête ceux qui ont tendu la main avant lui pour sauver Mirahil.
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyLun 17 Sep - 20:22

Alors que la présence de la Bête se faisait de plus oppressante, alors que la fatigue se faisait de plus sentir chez chacun d'entre eux... Alors même que le Moulin n'était plus qu'à quelques mètres, presque à portée de main... Alors tout se précipita et les évènements s'enchainèrent sans que le jeune femme ne put faire quoi que ce soit pour l'en empêcher. Que s'était il seulement passé en réalité ? Elle eut été bien en peine de le dire...

A peine conservait elle le souvenir quelque peu cuisant de cette giffle qui lui avait été infligée par cette espèce de boule de poils démente qui n'avait guère eu l'air d'apprécier leur rencontre ! Et encore c'était un doux euphémisme ! La main s'était abattue et Selene, décontenancée, n'avait même pas eu le temps de s'écarter. Elle se souvenait du choc de cette main sur son visage, de la sensation désagréable pareille à une brûlure sur sa joue, puis elle était tombée. Heureusement pour elle, Selene était souple et l'épais tapis de neige sur lequel elle se réceptionna empêcha qu'elle ne se blesse. Légèrement sonnée lorsqu'elle se releva la jeune femme constata qu'elle n'avait rien de cassé... A part peut être l'épaule sur laquelle elle s'était reçue et qui l'aurait sans nuls doutes horriblement fait souffrir si elle n'avait été alors submergée par la colère et l'envie de vengeance. Se relevant prestement elle darda du regard cette Chimère qui venait si bien de l'envoyer au tapis... Les lèvres tremblantes de colère elle aurait souhaité laissé se déverser ce torrent d'insultes qu'elle lui réservait. Elle fit un pas vers lui, sortant discrètement sa dague de sa ceinture, visiblement prête à en découdre avec lui et à tenter de lui faire avaler son extrait d'acte de naissance même si cela vait du être la dernière chose qu'elle ferait dans cette foutue Vallée !

Mais au dernier moment, elle se stoppa net. Encore une fois cette bise glacée qui venait de caresser son visage et poursuivait sa route louvoyant entre eux , semblant hésiter quant à savoir lequel serait la prochaine de ses victimes. Puis la voix de Maxime leur hurlant des mots que le vent et la neige avalent les rendant presque inaudibles. Le militaire à raison... Ils n'ont guère de temps pour ces chamailleries idiotes ! Plus tard, ils pourraient régler leurs comptes. Pour l'instant ils devaient fuir. Encore et toujours fuir devant ce dragon de glace qui les poursuivait de ses assiduités et n'attendaient qu'une chose : les tuer tous !

Prenant sur elle pour contenir sa rage à l'encontre de cette Chimère elle rengaina son arme et, non sans avoir jeté un regard furibond à son nouvel ennemi, elle reprit sa fuite en avant. Elle courait, vite, tellement vite qu'elle avait presque l'impression de voler. Elle courait pour sa vie, ne prêtant plus la moindre attention à ce qui se passait derrière elle. Elle était la plus rapide, elle devait arriver au Moulin et leur ouvrir la porte pour qu'ils s'y engouffrent tous : soeur, ami et même ennemis. Elle courut malgré cette douleur à l'épaule qu'elle ressentait pleinement à présent et qui la faisait souffrir à chacune de ses enjambées.

Enfin ! Le Moulin !
A peine était elle arrivée devant ce bâtiment qui représentait leur seule chance de salut qu'elle donnait un grand coup de pied dans la porte la faisant s'ouvrir brutalement. Elle était sur le point d'y pénétrer lorsqu'un souffle aussi froid que la mort se leva sur la Vallée. Elle eut à peine le temps de faire volte face qu'elle assista impuissante à l'apparition de la Bête. Peut on seulement décrire cette dernière autrement qu'en la comparant à la Mort elle même ? La Bête était la Mort et elle se dressait, redoutable dans sa magnificence devant eux. Pour la première fois, Selene affronta le regard de la Bête et son sang se glaca dans ses veines. Un regard pareil à des abymes vertigineuses, des yeux qui vous dévoilent pendant une fraction de seconde ce que le néant doit être. Tétanisée, incapable de solliciter le moindre de ses muscles elle se perdit dans ce regard avant de voir cette gueule immense s'ouvrir sur une rangée de crocs immaculés et immenses.


Maxime !!!! Noooooooon !!!


Ce cri résonna dans la Vallée au moment même où les machoires acérées et dévastatrices s'abbataient sur le militaire. Selene était sur le point de s'élancer vers lui lorsqu'elle croisa son regard émeraude qui semblait l'en dissuader. Dans un ultime effort, le jeune humain avait projeté en avant son précieux fardeau. Mirahil s'échoua violemment sur le sol avant que les bras puissants de la chimère ne viennent la soulever de terre et la glissa sous son épaisse pelisse. Si elle en avait eu le temps, Selene se serait laissée aller à l'étonnement qu'un tel spectacle ne pouvait manquer de susciter. Depuis quand une chimère était elle capable de montrer de l'affection pour quiconque et encore plus pour l'une de ses soeurs Ombre ? Si elle avait eu le temps alors elle aurait pu réaliser que cette chimère était celle si spéciale aux yeux de Mirahil.

Mais du temps, elle n'en avait que trop peu et son attention toute entière était retenue par la vision qui lui déchirait si bien le coeur et l'âme. Là, sous ses yeux, l'humain était en train de se faire mettre en pièces par ce tourbillon blanc. Lorsque les crocs réapparaissent une seconde fois ils sont à présent luisant et teintés de sang. La lutte est démesurée et Selene sait que son ami n'a que fort peu de chances d'échapper à cette fin si atroce. Elle voudrait courir l'aider mais ses jambes refusent de l'obéir, la maintenant clouée sur place. A peine eut elle un regard pour la silhouette massive et compacte de son agresseur qui pénètre dans le moulin, dans ce refuge avec ses deux protégées. Ses yeux à elle sont rivés sur l'âpre combat qui oppose le militaire à ce démon des neiges. Jamais jusqu'à présent elle n'avait autant maudit la Vallée pour toutes ces monstruosités que seule elle pouvait engendrer... Jamais non plus, elle n'a aussi peur ni aussi mal. Chaque assaut de la Bête la fait frissonner et chaque coup porté à l'humain la blesse elle aussi. Et son coeur bat à tout rompre dans sa poitrine...

Poussée par ce sentiment étrange qui l'étreint aussi surement qu'elle ne le comprend pas, elle mobilise chacune de ses forces et s'apprête enfin à bouger. Puisant dans ses dernières ressources, elle s'apprête à se lancer vers le lieu maculé de sang et de lambeaux de chairs ou le militaire frôle l'agonie. Ses jambes se font à nouveau plus légères lorsqu'elle s'élance. Au même moment, la Chimère se présente elle aussi. Le regard se pose sur cet être à qui, déjà, elle voue une haine féroce. Puis son regard passe dessus son épaule et plonge dans les profondeurs du Moulin, là où reposent le corps meutri de sa douce soeur et l'humaine qui la veille. Revenant sur la Chimère, Selene le regarde différemment. Ils sont peut être ennemis, ils ne s'apprécient certes pas, mais tous deux semblent à l'instant présent animés par le même désir d'en découdre avec le monstre et de soustraire à sa funeste étreinte Maxime. Quels que soient leurs différents ceux ci devront attendre... pour l'instant ils se retrouvaient unis pour le meilleur peut être mais pour le pire sans aucuns doutes !

Et, alors qu'ils allaient se précipiter vers une mort certaine, l'impensable se produisit. Maxime, comme mû par un instinct de survie prodigieux frappa la Bête à la machoire et parvint à le faire reculer quelque peu. Selene se surprit soudainement à espérer. Et lorsque, faisant preuve d'une force et d'une détermination rare l'humain s'extirpa de ses crocs pour se jeter dans le moulin, elle sentit un soulagement immense l'envahir. Mais elle n'eut pas le temps de profiter de cette joie. Déjà la Bête se relevait et foncait dans leur direction, bien décidée à en finir avec eux tous qui avaient osé défier sa toute puissance. Tout juste eut elle le temps de pousser la Chimère a l'intérieur et d'y plonger elle aussi. A terre, elle se retourna et d'un grand coup de pied claqua la porte sous le nez de la saloperie de bestiole.

Sans même prendre le temps de souffler, elle se précipita vers Maxime, qui le dos lacéré et les chairs à vif, semblait sombrer dans l'inconscience. A genoux, à ses côtés, le visage fermé, elle laissa doucement sa main errer dans ses cheveux. Son épaule la faisait horriblement souffrir, mais elle n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort. Il y avait parmi eux deux blessés et ceux ci requerraient des soins et de toute urgence. Elle avait appris à désinfecter et panser des plaies mais elle n'avait aucun matériel içi ! Et les blessures de Mirahil étaient si graves ! Qu'allaient ils tous devenir ?

Son regard se porta alors vers la femme rousse qui se tenait aux côtés de la Chimère et de Mirahil. Se délestant de son manteau elle le lui lança trouvant tout juste la force de lui dire :


- " Attrappes ! Déchires le et fais en des bandelettes. Ca servira pas à grand chose mais cela permettra au moins de nettoyer un peu les plaies de Mirahil... Il faut la sauver ! Il faut "les" sauver !
dit elle d'une voix presque implorante en laissant son regard se poser sur la silhouette inanimée de Maxime. L'un d'entre vous à t'il la moindre notion de médecine ? Piié dites moi que oui... ajouta t'elle dans un souffle.

Puis, sans même attendre une réponse qu'elle redoutait elle se mit en devoir de retirer la fine chemise qui la couvrait et la déchira. Puis, délicatement, elle entreprit de nettoyer un tant soit si peu les plaies du militaire. Une fois cela fait elle irait voir sa soeur ...

*Tiens bon Mirahil... tiens bon petite soeur ! Ton loup est à tes côtés... Bats toi pour lui ! *

A ce moment son regard croisa celui de la jeune humaine.
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Mirahil
Sa louve - Ouaf ! Ouaf !
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyLun 17 Sep - 22:37

Le hurlement, l’intense, l’horrible le puissant hurlement …. La grise l’entend … Pourtant il n’a pas encore sonné dans le froid de la vallée … La bête est là, elle la sent trop près, si près elle voudrait hurler, mais elle n’a pas la force et puis Maxime crie déjà … Et il n’entend pas … Le danger qui s’approche menace fatale. Et l’ombre revoit derrière le reflet de ses yeux morts, le vide de ceux de la bête. Qui se posent sur elle … Non sur Maxime et elle voudrait hurler, changer les choses, faire quelque chose … mais elle n’est qu’un paquet gelé et ensanglanté dans les bras d’un vivant … Et bientôt …

Et bientôt la bête est là elle hurle, une image se répète, une violence, deux crocs, une beauté surnaturelle, elle voit, elle découvre, elle hurle sans voix. Et puis la grise vole, s’envole, volage, branlante … Des secondes qui paraissent éternité ... la légèreté d’une morte … Une morte qui danse qui s’écroule, une plume grise d’une chouette perdue. Et elle voie la mort si près, la mort qui cajole, qui ensorcelle, mais cette fois-ci la grande dame la mort n’est pas venue reprendre ce qui lui a été volé … Non …

La grise ne peut voir Maxime et c’est encore pire, son imagination qui déforme, qui créé qui empire. Elle l’imagine déjà mort, ou pire encore. Puis elle cesse de penser … Un court instant …. La plume s’est posée dans la neige … Et malgré la légèreté apparente, la douceur gelé de la dame sombre, la douleur chevauche son âme, la dompte quelques instant mais la grise combat, vaillante, elle ne se laissera mourir … Non, pas alors que Maxime est au bord de perdre son humanité, pas alors que son ami l'a sauvé pour mieux se sacrifier. Il y a des choses que la nature ne peut vaincre, ou que la mort ne peut s’approprier. La mort l’enlaçait voile blanc de neige douce, si douce qu’elle pourrait se laisser porter et oublier … Mais les choses ne sont pas ainsi. La louve se réveillait, la prime nature de l’ombre se réveillait, sa force grave et sa pensée dure, une détermination de givre. Un givre qui ne s’effrite pas et que même la douleur brûlante d’une perte ne pouvait affaiblir. La force toute puissance des indiens d’Amérique allant à la mort pour hurler la liberté, celle des amazones farouches et d’une meute puissante. Mirahil n’allait pas mourir. Non. Elle ne l’accepterait pas …

Mirahil ouvre les yeux. Etrangement. Sur des choses qui passent volages, des secondes de trop, des cris trop forts. Selene aime un humain … c’est presque une révélation pour la grise. Selene aime Maxime. Mirahil comprend et malgré la douleur, malgré la folie, l’euphorie et le stress du moment, l’ombre aurait presque envie de sourire. Il y a un but. Pas pour elle … Non pas pour elle …. Pour eux deux. Pour deux êtres qui vont se chercher peut-être et se perdre, se retrouver pour mieux s’aimer encore … Mais cela n’est qu’une idée dans l’esprit d’une folle. Et une consolation ….


*Maxime toi non plus tu n’as pas le choix !*

La neige la couvre, la grise ne bouge pas, immobile elle attend que tourne le vent. Et enfin le voilà. Lui. Chahîd, elle peut se dire son nom maintenant : il a levé le pacte silencieux, il l’a appelé… Enfin. Et elle sent le délice de ses bras forts, la puissance de ses gestes, il la porte. Enfin ! L’ombre pose sa tête mutilée sur sa poitrine, respire librement et sans attache. Elle aimerait le voir … elle aimerait tant le voir.

Et il la porte, elle se sent fardeau léger, la grise pourtant cache son visage sur sa pelisse. Il ne faut pas qu’il la voit, même si déjà la chimère a posé les yeux sur elle, sur ses paupières à jamais closes, sur la douleur qui la prend et que l’ombre refuse. Et soudain sous les pas de son loup, une clarté. Ils sont arrivés. Au moulin rouge, elle a entendu ce nom au fond de son sommeil étrange, bercé par son inconscient et sa folie ennivrante. Lucide. L’ombre est lucide.

Chahîd la regarde, l’ombre aimerait détourner son visage, mais elle ne peut pas. Désir enfoui au fond de son âme, la grise veut qu’il affronte sa cécité. Il ne dit rien. Est-ce qu’il l’aime encore ? Oui … Oui il t’aime. Une voix qui chuchote dans son esprit, une femme qui se dresse beauté dans son imaginaire. Oui … Il t’aime. Et la grise le sent dans ses gestes si doux, dans ses paroles qui arrivent à son esprit, à son cœur blessé … et qui efface une douleur profonde dont la grise s’était habituée, qu’elle avait accepté jusqu’à peut-être finir par l’aimer. Une souffrance morale que lui seul pouvait bannir de son âme.


« Alhem… je suis là… petite louve... »

Petite louve, ces mots résonnent dans son esprit, la consolent, soignent les plaies, ferment les portes aux sombres cauchemars… éloignent la mort du corps de la femme.
Il la réchauffe, il la berce, l’ombre se sent enfant, l’ombre se sent belle. Il y a des choses que l’on ne comprend que dans des situations extrêmes …. La grise sut à ce moment la que rien ne pourrait la faire renoncer. A ses choix. A son cœur. L’ombre avait trop perdu … Elle avait trop gagné … La vallée lui avait volé ses yeux, elle allait lui rendre la pareille, du sang pour du sang. Une femme contre une femme. Ce serait entre le noir et le gris …



« Ne t’inquiète pas … Je vais vivre. »

C’est une façon de s’endurcir encore. D’être forte, une voix pâlie par la souffrance, dure pourtant. Il n’y a pas de choix, les dés sont déjà jetés ….Une manière de consoler, de protéger. Elle veut le rendre fort, elle veut qu’il soit tout puissant …. Une louve protège même affaiblie, son loup ne doit pas avoir mal, Chahîd ne doit pas la croire souffrante …

« Maxime …. »

Une supplication, un appel, un besoin. Pourtant l’ombre sait déjà que la chimère ne laissera pas son sauveur mourir, pas sans se battre. L’ombre fait confiance à la chimère, elle l’aime …

« Et reviens moi … »

Sa voix meurt, s’écroule. La grise s’enfonce dans un sommeil, de nouveau inconsciente. La grise zappe, son esprit se ferme pour mieux se rouvrir peu après. Selene lui parle. Maxime est là. Elle aimerait le voir, le toucher, passer ses doigts sur son corps pour sentir sa souffrance …. Et si la grise pouvait … la prendre pour elle. Un peu en plus ou un peu en moins quelle différence ? Mais surtout la peur qui dévorait sa conscience et la femme étrange qui à l’intérieur d’elle la rassurait de sa voix calme, lucide. Une femme sans visage ni nom. Une mère peut-être ...

*Sois calme, sois dure, sois ferme, soit sauvage.
Sois faible, sois aveugle, sois puissante.
Sans peur, terrifiée, sans larmes, desespérée.
Sur d'elle, volage, légère, rêveuse, terrible
Ainsi est la Louve d'Hollow Dream.
Elle n'a pas le droit de faiblir.*

Mirahil s’agite soudain, ses mains se posent cherchent. Où est Maxime ? Où est l’oiseau ? Et Chahîd ? Est-ce qu’ils ont laissé Chahîd tout seul là-bas ? Non ! Elle ne veut pas qu’il défie le dragon …. Pas sans elle…
Une meute attaque ensemble, sans laisser personne derrière, ni personne devant …
Une meute …
Sa meute …
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Xarha
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyMer 19 Sep - 14:06

Elle crie, elle hurle, se débat, définitivement incontrôlable, elle enfonce tout ses os secs dans le corps de la Chimère, qu’est-ce qu’il est bête, qu’est-ce qu’il a dans la tête ? Elle tente de le blesser, de le faire lâcher prise, de toute sa violence contenue dans son petit corps de fillette, abandonnée à l’hystérie, abandonnée et noyée par elle, ne respirant plus depuis tellement longtemps…

La douceur est morte, fanée…
Fermer les yeux.
Obscurité.

Il n’y a rien qui mérite encore d’être vu.
Leurs vies gesticulantes, leurs cris déchirants, ce n’est rien qu’une vaine agitation, rien de plus qu’une prise de conscience
On existe, on mange, on se reproduit, on meurt, point barre.

On saute une ligne pour éclairer le texte, on colore les mots pour leur donner de l’importance, on joue à se donner des airs héroïques, encadrer, souligner, taper, touche espace, sauter une ligne, nouveau paragraphe, mettre en couleur, en gras, en italique, augmenter le son de la musique, mieux s’imprégner de la douleur qui coule de l’encre…
On s’arrête un instant pour boire son café, puis on revient sur ce qu’on avait commencé, on rectifie un peu, par ci, par là…

Non, ce n’était pas ça, c’était pas comme ça…On ne pouvait pas la rectifier, on ne pouvait pas lui enlever sa sauvagerie et dépeindre son âme dans une vieille caricature pourrave, on ne pouvait pas s’inspirer de quoi que ce soit pour essayer de lui donner forme, c’était pas comme ça que ça marchait, c’était pas une simple histoire, jolie et facile à raconter, c’était un chaos de mots incohérents, un désordre de souffrance et de peur, un cocktail Molotov qui va bientôt exploser…Comment on pourrait même un instant imaginer se mettre à sa place, c’est n’importe quoi, c’est impossible, la douleur il faut la saigner pour la comprendre, les regrets il faut les pleurer pour les partager…

Personne, personne ne la connaissait, personne ne pouvait la connaître, elle avait travaillé toute sa vie à être indéfinissable, elle ne se résumait tout de même pas à quelques lignes sur le rebord d’une page ou sur un vieux logiciel informatique ?...

Et celui qui la lisait, qui essayait de comprendre, qu’est-ce qu’il voyait ? Est-ce qu’il voyait son visage ravagé, ses yeux trop profonds, toutes ses cicatrices et ses os saillants, est-ce qu’il comprenait seulement ce qu’elle avait vécu avant et ce qu’elle vivait maintenant, est-ce qu’il sentait la même chose qu’elle, est-ce qu’il avait froid de là où il tentait de la déchiffrer ? Est-ce qu’il avait seulement une misérable petite idée de ce qu’elle lui aurait fait s’il était là, devant elle ?

Et cet abruti, il collait les images entre elles comme des jeux de puzzle ? Il imaginait assez bien la scène de son point de vue ?
Elle, elle ne savait pas trop si elle comprenait quelque chose. Elle n’était pas sûre de tout voir, de tout entendre, de tout comprendre.
Ce n’était pas sa faute, c’était celle du point de vue interne, elle n’était pas un narrateur omniscient, elle.

Et le lecteur, il s’éclatait au moins de les voir souffrir ? Qu’est-ce qu’ils en feraient, de leur histoire ? Un film ? Et qui allait la jouer, elle ? Merde, est-ce que quelqu’un pouvait seulement jouer tous ses compagnons, ils étaient tous si différents, on pouvait pas les définir aussi facilement…

Elle leur ferait payer, à tous ces enfoirés, tous ces connards en costard et tous ces bâtards qui jouent aux grands, elle se vengerait de tous, un par un, elle finirait pas les avoir, parce qu’ils avaient ruiné sa vie et provoqué sa mort, parce que maintenant ils n’étaient plus que des Ombres et des Bêtes, qu’ils pensaient faire Bien alors qu’ils n’étaient que Mal…leur foutue morale de merde les avait tous détruit depuis longtemps, leur société était une prison organisée qui les avait enfermé plus sûrement qu’une prison, leurs prières ne valaient rien, et ils n’avaient jamais compris, les autres...ils n’avaient jamais rien compris…Mais ils comprendraient, quand ils seraient morts…

Elle se l’était jurée il y a longtemps déjà, quand le premier couteau avait effleuré sa peau, la première fois que sa mère l’avait laissée à l’écart, la première fois qu’on avait voulu l’amener chez un pychiatre.

Et « ils » n’allaient pas gagner. Aucun.

Lentement son esprit ravageur se remit en marche, et ses sentiments désordonnés s’effacèrent peu à peu pour ne laisser plus qu’une coquille dure et vidée. Ses émotions, comme elles l’écoutaient, comme elles la surprenaient mieux que quiconque...elles la brûlaient, consumait tout ce qu’elles pouvaient pour qu’elle continue à avancer et qu’elle survive, osmose parfaite et frissonnante…

Et là, devant ses yeux clairs qui ont du mal à voir, elle distingue quand même le monstre de glace qui se lève dans toute sa splendeur exaltante, dans toute sa beauté glaciale et sa force…qu’elle est belle, n’est-ce pas ?...Lecteur, tu vois ça toi ? Tu as déjà vu ta mort ? Sinon ce n’est pas la peine d’essayer de comprendre, tu es bête mon pauvre, bête et vide de te croire beau et fort, à côté de la Bête, à côté de la Mort…elle est si belle, qu’elle ne voit même que sa Chimère a récupéré Mirahil, elle est toute obsédée par la créature merveilleuse qui étend si rapidement son corps, qui attaque comme un fauve...
Et puis, un éclair de conscience, un coup de réalité dans la gueule.

Maxime.

Ah. C’est marrant comme elle voit mieux maintenant.

Maxime.
Non, non !
Juste sous ses yeux perçants, juste sous ses yeux larmoyants, il va mourir juste là et elle ne va pas faire un seul geste, elle le sait si bien, si douloureusement au fond…elle est sur le dos de sa monture infernale, elle a sauvé une Ombre, elle va perdre Maxime…Une âme pour une âme…la Vallée, elle réclame son droit, elle a raison au fond, elle aussi le ferait à sa place, elle aussi aurait déchiqueté quelqu’un si elle avait pu…

Il va crever, non…NON…mais elle ne peut rien faire, elle le sait, il faut qu’elle, elle vive, elle ne va aller le sauver, ce n’est pas son genre tout simplement, on ne rattrape pas ses erreurs comme ça, elle savait qu’elle aurait dû le tuer tout à l’heure, elle aurait dû tous les flinguer avant qu’ils aillent foutre la merde…
Elle a raté sa chance, son unique chance de faire quelque chose qui ne fasse souffrir personne. Elle a raté sa chance d’être meilleure.

Maxime…

Non, elle n’était pas une héroïne…mais lui, si, non ? C’était pas son genre de mourir…


Mais elle ne peut rien faire. Alors elle le laisse mourir – c’est comme ça. L’Ombre vit, c’est déjà pas mal, faut pas en demander.
Et il faut qu’elle s’en occupe.
Alors tandis que la Chimère part en courant vers la porte, tandis que la fille de lune hurle, elle s’agenouille près de…
Près d’Alhem ?...

Alhem…

ALHEM !

Ses mains tremblent doucement tandis qu’elle écarte une mèche de cheveux de son front. Sa respiration est coupée.
Elle a tout perdu, finalement.
Tout ce qu’elle avait aimé…

Cette pétasse d’Ombre aurait dû crever ! Cette traîtresse était déjà morte de toute façon, elle a tué Maxime, elle l’a trompé, elle a réuni tous ses pions autour d’elle et les détruit un par un, c’est elle qui les manipule depuis le début…

Elle l’a aveuglé, aveuglé depuis le début…elle l’a manipulé…la Chimère, c’était elle avec ses yeux clairs…
La Vallée a bien fait son boulot. Elle n’était vraiment qu’un pion, elle a réussi sa tâche. La Chimère vers qui elle courait, c’était celle qu’elle avait rencontrée dans ce même Moulin. Elle lui devait combien de dettes maintenant ? Combien ?

C’était quoi, le prix à payer pour souffrir comme elle le faisait maintenant ? ça allait être quoi, la prochaine épreuve ?


- Alhem, hein ?...

Elle ricane méchamment, cruellement, rageuse, jalouse à en devenir folle.

- Et t’as combien de noms comme ça, petit Ange ? Tu veux que j’en rajoute un ? Parce que moi, j'ai une super idée, pouffiasse...

Elle crache par terre et se met debout, abandonnant le corps grisâtre et accourant vers la porte. Elle a mal choisi, elle s’est complètement gourée, la seule personne qu’il fallait aider, le seul cadavre vivant qu’il fallait récupérer à tout prix, c’était Maxime…
Comment avait-elle pu être aveugle à ce point ?

Elle coure très vite, et se faufile entre l’Ombre et la Chimère qui s’apprête à sortir, et puis elle s’époumone :


-Maxime ! Si tu meurs je t’en tiendrais pour personnellement responsable, abruti !

Et là, à sa grande surprise, elle se prend une nouvelle claque dans la gueule. Maxime se défend contre la Bête elle-même…il est fort, n’est-ce pas ? Il est si fort, si courageux, il est tombé dans le piège lui aussi…

Et puis il se jette dans le Moulin, elle s’est déjà poussée, elle est déjà rentrée, son pied bute contre le corps allongé, les yeux saignants, elle s’en fiche, elle ne voit que le corps ensanglanté du militaire sur le sol, elle remarque à peine que l’ombre lune a fermé la porte.
Il est vivant, finalement, ils sont tous vivants.

Et puis un manteau tombe à ses pieds, des ordres dans ses oreilles. Pour qui elle se prend, elle ? Elle s’imagine quoi ?

Elle est aussi aveugle que tous les autres…et en plus, il faut qu’elle prenne des cours de premiers secours en urgence…

Elle lève le regard vers elle. Pause. Nouveau paragraphe.

Leurs deux regards se croisent. Elle est toute aussi manipulée que les autres…elle croit maîtriser son jeu et en est la bouffonne…


-Hey ma grande, réveille-toi. On est tous des cadavres en sursis. Alors, un en plus ou un en moins...

Elle la regarde, et voit la peine qu’elle a devant le corps de Maxime, devant celui de Mirahil. La même faiblesse qui l’avait conduite ici.
Elle se surprend elle-même à jeter son briquet aux pieds de l’Ombre.


-Si on arrivait à faire brûler quelque chose, on pourrait chauffer tes lames à blanc et désinfecter les blessures. C’est les seules notions qui me viennent en tête.

Elle jette un regard sur l’aveugle étendu à ses pieds. Est-ce qu’il fallait la sauver, elle ? Qu’est-ce qu’elle allait leur faire, la prochaine fois ? C’était évident qu’il n’y avait rien à attendre d’elle.
Mais ils sont tous aveuglés, ici, ils ne comprennent rien les malheureux. Même pas elle…

Tout en prenant le manteau et en s’agenouillant près de la morte blessée, elle rapproche son visage du sien et lui souffle doucement à l’oreille :


- C’est pas ta faute, mon Ange, t’as essayé de pas être son jouet, c’est pas ta faute pétasse...je t’aime quand même, tu sais ?...on arrivera à te sortir de l’échiquier un jour, de n’importe quelle manière ma folle, fais-moi confiance…
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Acrion
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MessageSujet: Re: /!\ Demencia crisis   /!\ Demencia crisis EmptyJeu 20 Sep - 10:32

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La mort n'est pas pour nous


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