Hollow Dream
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 Choc

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MessageSujet: Choc   Choc EmptyMer 14 Mai - 20:13

Un corps, allongé sur le sol. Un homme, sur le dos, les yeux fermés. Il vient tout juste d'arriver, mais arriver où ? Il ne sait pas. Il n'a pas reprit conscience, il n'est pas éveillé... quelle ironie, éveiller dans un rêve.... Soudain, il sursaute. Se redresse, pupille écarquillée, dans sa tête résonne encore le son du klaxon du camion, les lumières lui brûlent encore les yeux alors qu'une douleur le prend des pieds à la tête, c'est un réflexe... un souvenir que cette douleur...

-ARRRRRRRGGGHHHHH

Ce n'est que l'écho qui lui répond.Il réalise, comprend... assimile... mais un blocage se fait. Autour de lui, pas de voiture, pas de camion, ni débris ni route... une plaine, a perte de vue, une plaine ... comment une route, avec immeuble et maison peut devenir une plaine immense remplis de gazon ? Un détail cloche, où est sa femme, où est son enfant. Il n'a plus mal, mais une autre douleur l'emplis...

-JENIFAELLL.... JEN....non... ou ... où es-tu...

Il est toujours couché sur le sol, les yeux grands ouverts sur un ciel qui lui semble peser plus que l'univers réunis. Sa femme a disparue, il n'est plus où il était, son enfant n'est pas avec lui, personne n'est ici... personne, l'écho de ce mot résonne encore et encore dans sa tête. Il doit les retrouver, mais avant, il faudrait qu'il se retrouve lui-même. Le rythme de sa respiration accélère. Il ne sait pas pourquoi. La panique le prend et il se redresse doucement.

Qui, quoi s'est trouvé un malin plaisir à le faire souffrir ainsi. Depuis combien de temps dort-il pour qu'on aie put lui guérir ses blessures, qu'on l'ait déplacé ici. Un sentiment de vide l'imprégnais, mais il devait les retrouver, faire la peau a celui qui les avait séparés, qui les avaient disséminé il ne savait où. Il tuerait la personne qui s'était mise entre sa famille et lui.... Il serre les poings, respire plus calmement, sa détermination est irrévocable. Il se lève, quelque chose cloche... il ne se sent pas vraiment bien... il comprend. Un vide, au niveau de sa poitrine, La première fois qu'il est séparé de sa femme, de son enfant depuis si longtemps... c'est une tristesse infinie, un désespoir qui le prend et l'assimile, mais il ne peut pas renoncer parce qu'il sait, il le sent au fond de lui-même qu'ils sont en vie... il les rejoindrait bientôt... Son visage redevient de marbre alors que son soi-même reprend le dessus. Il respire calmement et fait quelques pas... Il trouverait d'abord OÙ il était...
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Tabissa
Pierrot the Clown - hystérique, moua?!
Tabissa


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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptySam 24 Mai - 16:05

Vide.
Le vide dans l’âme, le vide autour de soi, que le morne paysage…
Les arbres ploient sous les tourments,
Peu à peu contaminés par la tristesse saturant l’atmosphère.
Ils pleurent leur difformité, ou ils ne savent pas vraiment quoi.
Mais rien, non rien ne peut les sécher ces pleurs.
Ces larmes jamais ne s’arrêtent, la pluie infinie tombe et tombe sans cesse.
Le dôme de nuage gris est inconsolable.

Pourquoi ? Pourquoi quoi qu’elle fasse, ses pas la ramènent-ils inlassablement au point de départ ? Espère-t-elle qu’une force invisible va l’aspirer, la renvoyer dans le monde des vivants pour une renaissance ? Est-elle assez naïve pour croire qu’elle a fait son temps ici et qu’elle peut à présent repartir. Mais le ciel ne s’ouvre pas, elle ne se sent pas partir, au contraire elle se sent trop vivante dans ce monde impitoyable. La petite parcelle de son être qui encore se meurt… Chaque seconde s’écoulant enfonce un peu plus le pieu dans son cœur. Elle se vide… vide de son espoir, irrémédiablement.
Et bientôt elle sera sèche, insensible et plus rien ne pourra jamais lui redonner espoir. Elle se désagrègera pour finir par disparaître totalement. Car rien n’échappe à la mort et à la lente disparition jusqu’à devenir poussière.
Une silhouette se dessine au loin, imprécise à travers les gouttes.
Quelle folie pousse Tabissa vers elle ?
Elle veut mourir…
Sait-elle qu’elle ne le peut pas ?
Son inconscient le sait lui, mais il se tait, sournois.
Il regarde la femme sombrer en elle-même,
Il la regarde se débattre au milieu de ses pensées noires, mais il ne souffle pas mot.
Que dire ?
Quels mots sont assez puissants pour chasser ces tourments ?
L’être, l’homme, la femme, la bête est allongée sur le sol.
Est-ce que lui aussi est écrasé par la peur, l’incompréhension, le désespoir ?
Joue-t-il le mort ? Est-il mort ?
Elle s’en fout…
S’il lui saute à la gorge, la darde de ses grands yeux emplis de haine,
Elle lui ouvre les bras et lui dit « prend moi, prend ma vie ! »
La forme se dresse, mal assurée.
La femme s’approche, elle n’hésite pas. Elle le regarde sans vraiment le voir,
Elle pense qu’il est jeune pour avoir les cheveux déjà presque blancs.
Mais elle oublie ceci presque aussitôt l’avoir pensé.
Une image lointaine surgit dans sa tête,
Du passé ? De son imaginaire ? elle ne sait…
Une femme qu’elle connaît la regarde avec un sourire triste,
Une femme aux cheveux blancs et aux yeux bleus glacés,
Elle lui est si familière…
Puis elle s’éloigne jusqu’à disparaître,
Pâle souvenir, intense avenir.
Pour l’humaine elle n’est qu’une réminiscence, un fantôme du passé.
Oublié…

Sa voix est rêveuse, faible, presque un murmure. Parfois elle s’éteint, accablée.
La femme tremble presque imperceptiblement, elle se pend à son regard, elle cherche un soupçon de compassion, de pitié. Une trace d’humanité dans ces yeux si étranges. Ses pupilles sont dilatés, elle a un regard d’hallucinée, de folle. Elle l’est sans doute…


« Toi aussi, tu es prisonnier ?
Est-ce que ton âme aussi est piégée dans ce corps ?
Est-ce qu’elle a des désirs de liberté, de fous désirs de s’échapper ?
Ou est-ce qu’elle est sage ?
Est-ce qu’elle attend sagement son heure,
Est-ce qu’elle courbe l’échine,
Est-ce qu’elle griffe ta peau à l’intérieur, est-ce qu’elle hurle comme un animal fou ?
Dis moi…
Tu sais, j’espérais que les trous dans ma peau…
Que ces trous creusés par la pluie acide seraient une échappatoire pour elle…
Je pensais qu’elle s’échapperait comme de la fumée,
Qu’elle s’évaporerait,
Bye-bye…
Mais non, la cage est d’acier,
L’oiseau est piégé !
Ils m’ont coupé les ailes !
(elle crie)
Ils ont lacéré mon âme, mes entrailles,
Je les sens sanguinolents !
Je les sens saigner en moi !
Et aucun fil, aucune aiguille ne peut réparer…
Comme aucun fil, aucune aiguille n’a pu refermer la plaie qui laissait mon enfance s’enfuir…
Tu vois les enfants eux, ils sont purs, ils sont innocents…
S’ils atterrissent ici ils choisissent presque immédiatement leur camp
Ombre ou chimère.
Ils laissent ce qui tapisse le fond de leur être les dominer !
Ils ne s’accrochent pas désespérément à leur condition humaine.
Cette condition qui fait qu'on est en danger en permanence,
qu'on n'a pas une seconde de répit si on désire réellement rester en vie.
C'est à la fois le pire et le mieux.
Les créatures ont le dessus.
Nous sommes la proie de tous, mais mon Dieu rester ici jusqu'à la fin des temps...
Aimer tuer ou désespérer pour l'Eternité...
Existe-t-il supplice plus abominable ?
Comme Marie…
Moi je ne veux pas,
Les laisser me prendre…
Mais je ne peux pas,
me battre… »
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Jeb Carrhus
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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptyDim 25 Mai - 17:49

*J'ai froid*

Curieuse sensation que voilà, lorsque, depuis quelques instants seulement, Carrhus avait glissé dans cette douce et tendre torpeur, un sourire d'ange sur les lèvres, calme et serein. Curieuse sensation lorsque l'on sait que dans un lieu tel qu'un hôpital, où il avait été conduit après avoir lutté contre la colère de Poséidon, il y fait en général une chaleur à étouffer. Pourtant, le froid, ainsi qu'une sensation d'humidité, étaient bel et bien là. Curieux ? Peut être pas. Après tout, il avait peut être rêvé sa fuite, rêvé ce halo lumineux qui lui avait brulé les yeux, rêvé cette voix tonitruante qui le sommait de s'arrêter, qu'il ne pourrait pas leur échapper. Tout ceci n'était sans doute qu'un rêve…

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne fut donc guère étonné de se retrouver dans une forêt, au beau milieu d'une clairière, trempé jusqu'aux os, son sweat-shirt et ses jeans lui collant au corps comme une seconde peau, et bien sûr, grelottant de froid. Ce manque d'étonnement, cependant, ne dura pas plus de quelques minutes. Se relevant d'un bond, le souffle court, Carrhus tourna sur lui-même comme une toupie que l'on aurait lancée à vive allure, observant les lieux.

*Je dois devenir dingue…*

Ce n'était pas possible. Si la mer l'avait recraché, le jugeant indigeste, c'est sur une plage de galets qu'il aurait du se retrouver… logiquement. Il saisit son visage à pleines mains, se le frotta énergiquement, et rouvrit les yeux. Il n'avait pas changé d'endroit, il pouvait donc se dire que la folie, ce n'était pas pour tout de suite. Cependant, ce lieux, bien qu'ayant des airs familiers, ne lui disait rien. Rien qui vaille, rien qui ne lui rappelle cette île sur laquelle il aimait s'isoler. La dernière fois qu'il l'avait parcourue de long en large, il n'y avait pas vu de clairière… pas plus que d'autres habitants du village. Personne n'aimait s'y aventurer, ce qui lui procurait encore davantage de solitude. Et il aimait ça. Le cours de sa réflexion fut rapidement interrompu par un cri, celui d'un homme qui hélait le ciel, un air désespéré sur le visage. D'où sortait-il, celui là ? Carrhus était certain que quelques secondes plus tôt, il était seul. Instinctivement, il recula vers l'orée de ce qui semblait donc être une forêt, et laissa l'homme à la blanche chevelure à son désespoir. Carrhus n'était pas en état d'entamer une conversation, quelle qu'elle soit, avec qui que ce soit. Encore moins avec un inconnu.
Un instant s'écoula, un Jeb Carrhus les pieds dans la gadoue observait le manège de l'homme, sans mot dire, tout en reprenant le fil de ses réflexions. Fil qui se rompit à nouveau, au son d'une voix faible, sans doute couverte par la pluie qui martelait le sol. Pourant, Carrhus put saisir les mots "prisonnier", "s'échapper"… Il leva le regard, et aperçut une chevelure flamboyante se détacher du triste décor qui les entourait. Les deux silhouettes ne tardèrent pas à se rejoindre, formant un couple improbable au milieu de ce déluge antédiluvien.

Carrhus ne quitta pas ce qu'il avait tôt fait de baptiser son observatoire, la curiosité aussi aiguisée qu'une lame de couteau. Avec un peu de chance, il saurait qui étaient ces intrus qui s'étaient permis de venir sur son île sans y avoir été invités. Et si la chance lui souriait encore davantage, il saurait peut être aussi où étaient partis les véhicules de la police.
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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptyMer 28 Mai - 0:18

[j'écrie un petit poste,je sais,veuillez excuser le laps de temps pour la reponce parce que samedi dernier,je suis tombée en patin et je me suis blessé a la paume droite ce qui fait que je suis pris a écrire de la main gauche ce qui fait que sa me prend plus de temps a taper et que je fais plus de fautes désolé ^^'']

Alors qu'il s'était relever,avait crier au ciel, tenter de faire revenir sa femme son enfant par un cri, emplis de désespoir, Elle s'était aprochée. Une femme rousse, cheveux qui atirait irrémédiablement l'attention pour ce qui arborais une tignasse pareille. Elle le regardais comme on regarde rapidement un miroir,reflet de soi même. On y jette un regard vide comme sion s'attendais a ce qu'on voyais. Sans se soucier des détails. il avait reculer d'un pas, eut le réflexe galant que de lui faire un salut, une révérence comme dans la renaissance ou l'on faisait encore cas de cela. mais il se reprit rapidement. Il n'était pas temps de faire des courbettes et puis quelque chose clochais. Non pas comme elle, son regard dissemblable se vrilla dans les pupille de la femme comme s'il tentais de la sortir d'un délire qu'il qualifiais de psychotique délirante.

Elle avais dit quelque chose. Elle parlais bas, murmurais. disait quelque chose a propos de l'ame. Il posa doucement ses mais sur les épaules de la demoiselle. Son regard disait calmez vous. Son visage démontrais de l'inquiétude mais sa tête calculais froidement.Ses patients étaient toujours plus prompt a réagir a quelqu'un qui était sur d'eux,mais qui leur montrais de l'inquiétude sans anxieusetée.

*Elle a L'air mal en point... Pire que moi... mais si je la sort de cette tempête de brume qui semble hanté son esprit.Elle me dira, elle me dira ce qu'il y a a savoir sur ce monde... cet endroit étrange, ce leiu que je veut quiter, monde infernal sa ma famille...*

-Demoiselle, demoiselle... Battez vous, vous pouvez vaincre ces ombres qui vous voilent l'esprit. celle qui vous font croire que votre ame veut s'enfuir. Acrocher vous a moi comme a une bouée, si vous ne pouvez vous battre seule, regardez mes yeux, ne pensez plus a rien et faites le vide dans votre esprit. Votre âme ne veut pas fuir non, elle veut être laissez au clame que vos pensée lui interdisent...

et son discours continuais ainsi calmement pour qu'elle se taise doucement qu'elle laisse ses pensée évoluée au rythme qu'il lui installais lentement. un mouvement de haut et de bas, lent comme s'il lui récitait un air de musique. Afin de calmer sa respiration et ainsi lui éviter une crise d'hyperventilation. Il n'avait en rien remarque l'homme qui au loin était en train de les épier...
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Tabissa
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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptySam 31 Mai - 15:53

Elle répondit à la courbette de l’homme aux cheveux blancs par un battement de cil, elle était déjà loin. Elle voguait vers une terre qu’elle avait connue autrefois. Elle sentait le danger qui rôdait autour d’elle comme un prédateur affamé. Chaque enjambée était plus difficile, mais ses inquiétudes, ses tourments, tout s’envolait, tournoyait dans les airs dans un ballet majestueux. Comme autant d’âmes damnées tentant de fuir ce monde, d’échapper à leur errance éternelle…



Elle entrevoyait le bout de ses souffrances. Elle avait un guide : une femme aux cheveux blancs qui d’un regard impérieux lui ordonnait de la suivre.

Et comme un esclave elle s’exécutait, elle craignait de la perdre de vue. Son visage aux traits si doux la rassurait autant que ses yeux froids l’effrayaient et l’hypnotisaient.

Ce qui l’entourait paraissait irréel, elle ne sentait pas la pluie glacée qui ruisselait sur sa peau. Et l’homme aux cheveux blancs n’était qu’une ombre dans son champ de vision. Une illusion au coin de l’œil. Elle est là, on ferme les yeux : elle a disparu.



La femme aux cheveux blancs s’est arrêtée, elle étend les bras démesurément et l’enlace… L’étreinte est violente, ses bras s’impriment dans sa peau laissant deux immenses marques rouges. Une sensation de morsure. Elle est toute proche, ses deux mains viennent se poser sur les tempes de la jeune femme. Elles passent au travers de sa peau comme à travers la surface d’un lac. Ses doigts s’étendent dans son cerveau comme ses fils.


[b]Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;


L’étau se referme, les parois de son esprit se rapprochent. Le hurlement qu’elle voudrait pousser se tapie au fond de sa gorge, paralysée. Le froid le transforme en glace. Il éclate comme du verre, des bris vont se ficher dans les parois de sa gorge, elle saigne, elle a mal. Elle n’a plus de voix, un rire cynique résonne dans sa tête. Elle n’est plus seule, elle ne sera plus jamais seule.


Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;



[b]L’espoir s’envole, il la regarde tristement, il regarde la femme aux cheveux blancs, le désespoir immense qui s’unit avec elle. Elle lui sourit, c’est bientôt fini. Et disparaît sans un signe d’adieu.

« Battez vous, vous pouvez vaincre ces ombres qui vous voilent l'esprit. »


* [b]Laisse toi faire… N’offre aucune résistance, tu ne peux rien contre le destin, rien contre moi. Je serai toi, on ne sera qu’un. Je ne suis pas le Mal, je relève les âmes en peine, je leur tiens la main pour l’Eternité car la solitude pèse trop.


Vous êtes une Ombre, je ne veux pas être une Ombre.


*Je ne te voile pas l’esprit, je brise tes illusions, je t’offre la vérité ! dans toute sa splendeur, contemple le malheur autour de toi. Tu crois que tu peux survivre à ça ?*

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,


« Accrochez vous a moi comme a une bouée, si vous ne pouvez vous battre seule, regardez mes yeux, ne pensez plus a rien et faites le vide dans votre esprit. »


*C’est cela fait le vide, oublie toi. Oublie le, lui, tu ne le connais pas. Je ne suis plus seule. Non, tu ne le seras jamais plus. *

Elle aperçoit l’œil doré qui la fixe, elle essaie de mieux le voir. De chasser le voile flou qui a glissé devant ses yeux. Mais elle ne peut pas, déjà elle voit différemment, déjà elle voit le monde plus tristement, plus douloureusement. Elle tend une main vers la silhouette. Ses lèvres restant désespérément closes.

"Votre âme ne veut pas fuir non, elle veut être laissez au clame que vos pensée lui interdisent..."

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.



Elle tombe, dans les bras de l’homme. Le regard vide, la lueur au fond de ses yeux s’éteint tout à fait. Elle murmure à l’oreille de l’inconnu, son souffle est froid. Ses cheveux blanchissent, sa peau pâlit et devient glacée comme son âme.


« - Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.



Baudelaire doit avoir écrit ses mots pour moi. »
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Jeb Carrhus
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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptySam 14 Juin - 22:51

Scène étrange et inattendue que voilà, scène à laquelle Carrhus ne s'attendait pas. Qui pourrait, dans un monde "normal", s'attendre à voir un homme aux cheveux aussi blancs que de la neige, s'adresser à une inconnue avec autant de douceur et de compassion ? Qui, dans ce même monde, ne pousserait pas un hurlement de stupeur, en voyant une femme d'un prime abord si fragile, se transformer ainsi, au sens propre du terme ? Personne/ De ceci, Carrhus en était convaincu.

Abasourdi, n'en croyant toujours pas ses yeux, il se frotta le visage des deux mains, à la fois pour en chasser l'eau glacée qui y dégoulinait, espérant qu'il faisait un mauvais rêve, que ce geste ferait fuir. Revenir à la réalité. Vite. Le temps pressait, il ne jouerait pas longtemps en sa faveur, de ça aussi il était certain. Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, pestant intérieurement contre cette pluie battante, la scène n'avait été que peu modifiée. Comme si les machinistes et costumiers d'une mauvaise pièce de théâtre n'avaient fait leur travail qu'à moitié. La femme gisait dans les bras de l'homme, la chevelure aussi blafarde que son visage. Ainsi enlacés, on pourrait facilement les prendre pour des jumeaux.

A cet instant, Carrhus ne savait plus ce qu'il devait faire. Attendre que la pluie cesse, en dépit de ses vêtements détrempés et du froid qui l'accompagnait ? Un rapide regard vers le ciel, chargé de nuages tout aussi sombres les uns que les autres lui fit rapidement comprendre que c'était utopique. Un soupir de lassitude s'échappa de ses lèvres entrouvertes, il ferma à nouveau les yeux. Il devait se concentrer, et réfléchir. Vite, encore et toujours vite. Les jambes engourdies, il se releva, grimaçant, et observa la végétation autour de lui. L'inconnu, cette sensation aussi détestable que le déjà vu, s'imposa à son esprit : l'endroit où il avait échoué n'était pas son île. D'ailleurs, comment cela aurait pu l'être, puisqu'il avait été repêché, oui, et ensuite transporté dans un hôpital. C'est du moins ce que sa mémoire lui murmurait à l'oreille...

Son regard se porta à nouveau sur ce couple improbable, qui n'avait pas bougé d'un pouce. Sa première pensée lui fut soufflée par son instinct, aussi rapidement qu'il était soufflé par la beauté de la femme. Une beauté de marbre et de glace. Une beauté qu'il faudrait immortaliser. Hypnotisé, il ne réfléchit pas plus longtemps, et alla à leur rencontre. Il saurait alors très rapidement s'il avait bien fait. Ou pas. Arrivé à leur hauteur, un air assuré sur le visage, il mit ses mains dans ses poches, et les observa quelques instants encore. Puis, lentement, il s'agenouilla auprès d'eux.


"Les us et coutumes veulent que l'on se dise bonjour, n'est-ce pas ? Et bien même si ce jour ne l'est pas, bonjour..."


Dernière édition par Jeb Carrhus le Dim 24 Aoû - 0:32, édité 1 fois
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Tabissa
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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptyLun 14 Juil - 18:08

Il se crispe, elle sent son corps se raidir sous ses doigts. Il est paralysé, qui ne le serait pas ? Qui resterait stoïque ? Qui ne serait pas troublé à la vue d'un tel spectacle : la transformation d'une humaine en Ombre ? Elle le sent se dérober, n'a pas la force de le retenir. Il a été gentil. Cette gentillesse... S'il savait à quel point elle lui paraît décalée, à elle cette Ombre froide qu'il enlace avec délicatesse. Il n'est pas encore souillé, pas encore indifférent aux souffrances des autres, pas encore accablé par le quotidien du coma... Mais cela viendra, plus tôt qu'on ne pourrait le croire. Bien trop tôt sans doute.

* Là-haut, il s'imaginent qu'on dort paisiblement, que sous nos paupières closes il y a un monde féérique. Tellement beau qu'on ne veut pas revenir sur Terre, parmi les vivants, parmi ceux qu'on aime. S'ils savaient que sous ces traits paisibles se dissimule la rage de vivre, tellement puissante, désespérée, qu'elle en est effrayante. Parfois ils se mettent à nous haïr, persuadés qu'on les trahit, "là-bas", dans ce monde où ils ne peuvent nous atteindre... Qu'on est heureux pendant que eux nous attendent avec leur trop plein d'amour, leurs regrets et cet espoir fou à chaque fois qu'ils nous regardent qu'on va ouvrir les yeux, les prendre par la main pour les emmener loin... Ils continuent à se conduire en parfaits égoïstes, convaincus qu'on leur fait sciemment du tort. Qu'ils restent là-haut avec leur rancune, je ne reviendrai pas. Personne ne m'attend, ne me hait ni ne m'aime. Ici au moins on se souviendra de moi... *

Elle voit une enfant, son visage lui est familier, Marie... Elle est dans une petite robe rouge... Non, à l'origine celle-ci elle était blanche. Ses vêtements, son visage, ses mains, la neige à ses pieds : tout est luisant de sang... La petite fille se moque d'elle, la regarde haineusement, elle arrache ses vêtements, exhibe son horrible nudité. Tabissa se demande un instant si elle ne serait pas sujette à une hallucination. Où est passée la peau laiteuse de Marie ? Qui lui a volé son sourire ? Qui a fait ses cicatrices sur tout son corps ? Qui a déformé ses traits si doux pour que derrière chaque pli on ne voit à présent que monstruosité... Et qui a osé lui appprendre à tuer ? Le souvenir s'évapore, devant elle il n'y a plus qu'un épais rideau de pluie. Et elle, la main tendue vers un lointain passé, le regard suppliant. Elle plante ses ongles dans les épaules de Seth, elle veut déchirer la peau, réduire en lambeaux cette chair blanche qui lui rappelle Marie.

* C'est toi... Toi qui me l'a enlevée pour lui voler son visage innocent. Lui voler sa beauté ! *

Elle le transperce de son regard bleu glacé embué de larmes. Une voix douce parvient à ses oreilles tandis qu'elle se prépare à le détruire par ses mots. Elle ne le tuera pas, non ceci est un supplice trop doux... La juste punition c'est le destiner à une éternité d'errance dans la vallée, lui enlever son espoir de revenir sur Terre. Si seulement, elle pouvait le faire maintenant... Elle reporte alors son attention sur l'intru. Celui qui l'empêche de savourer sa vengeance... Il la regarde intensément, sans aucune crainte. Elle fronce légèrement les sourcils, suit des yeux ses traces de pas qui vont se perdre jusqu'à la forêt.

* Est-il là depuis le début ? *

Soudainement privée de tout appui, elle tombe dans la boue. L'homme aux cheveux blancs s'enfuit, la fuit elle, fuit la peur qui le guette, qui commence déjà à flirter avec lui alors qu'il est à peine arrivé...

* Je te laisse un peu de répit, mais je te retrouverai... J'en fais le serment ! Non... Il vient d'arriver, il ne peut avoir enlevé Marie. Elle est une chimère depuis... soixante and déjà... Je suis là depuis tout ce temps ? *

L'Ombre se remémore les paroles du nouveau venu.

" Seriez-vous fou ? "

* Tais-toi, ne le fait pas fuir comme l'autre. *

Elle écarquille les yeux, incrédule. Il est là à genoux près d'elle qui est couverte de boue, qui vient de laisser s'échapper sa proie. Sous ses yeux elle s'est transformée, mais il vient tout de même leur dire bonjour. Elle ouvre la bouche pour la refermer aussitôt.

* Comme si en fait il attendait que quelque chose d'étrange se passe. Après tout ça n'a rien de surprenant, il atterit ici... Il se dit qu'il est en train de rêver, ou peut-être qu'il est en train d'avoir un mauvais trip si c'est un drogué. Hmm, non, tu n'as pas l'air d'un toxico... Alors comme pour confirmer ce que tu penses, je me transforme. Rassuré tu te joins à nous, à moi. Help, on est où là ? Mais comme tu es quelqu'un de poli, avant toute chose tu dis bonjour. Ca fait... bien trop longtemps qu'on ne m'a pas dit bonjour... Ou peut-être que c'est la demoiselle en détresse qui t'a touché ? Merci ma belle... une dernière bonne action en tant qu'humaine... *

" Heu... "

* Si je pouvais encore rougir... *

" Bonjour... "

En guise d'excuse l'Ombre sourit, elle n'a rien perdu de sa maladresse avec les autres. Enfin cela correspond tout à fait à la jeune femme en détresse. Continuer dans cette voie là c'est gagner sa confiance, chasser la méfiance... Enfin.... Quelle méfiance ? Face à une jeune femme qui semble être complètement de la plaque, quelles raisons aurait-on de se méfier ?

* Tu m'apportes de l'aide ? Ton aide ? *

" Peut-être pas de la folie en fait... de la curiosié ? Ou non la fascination pour l'étrange ! "

Elle sourit, ses yeux pétillent malicieusement, elle est comme une gamine qui a découvert un trésor dans une boîte en fer sous un carrelage de la salle de bain. Sa voix se fait plus triste, plus douce.

" Excusez-moi... Ce n'est pas un bon jour non... Ca fait tellement longtemps que je n'ai pas vu le soleil. Demain ne sera pas un jour plus beau, ni après-demain... C'est toujours la même pluie qui vous glace les os, vous fait sans cesse frissonner... Avant c'était la neige. Mais je crois que jamais un rayon de soleil n'a réussi à percer le ciel... Il faut croire que la vallée est une créature de l'ombre. Sinistre endroit... "

Elle se tait, lui laisse le temps de savourer ses paroles. Saisir tout le malheur qu'elles annoncent. Elle attrape son poignet et le regarde dans les yeux.

" Tu vas devoir te battre. Surtout... Ne la laisse pas te prendre ta gentillesse. N'oublie jamais des choses aussi primordiales que la politesse. Tu vois, ça pourrait te sauver. Et puis, ça permet de garder une estime de soi... "
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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptyDim 24 Aoû - 0:58

Carrhus n'eut pas le temps de dire "ouf", celui qui jusque là soutenait la curieuse jeune femme s'enfuit à toutes jambes, comme un dément qui aurait soudain vu un fantôme. Pourtant, quelques minutes plus tôt, il criait, il cherchait quelqu'un, des gens qui lui étaient proches. Un peu comme lui, un peu comme l'homme qu'il était devenu l'espace d'une nuit et qui, soudain, ne savait plus où il était, ne reconnaissait plus le sol qu'il foulait. Indifférent au froid qui maintenant lui glaçait les os, à ses jambes trempées de pluie et de boue mêlées, il se tut, et laissa l'homme les abandonner à leur sort.

Ce sort était-il triste ? Si l'on écoutait le monologue de cette femme, qui peu à peu reprenait des forces et semblait retrouver un semblant de vie, oui. Elle le croyait fou, puis curieux et enfin, lui parlait de la météo locale, comme s'il s'agissait d'une fatalité. Toujours agenouillé dans la boue, fasciné par ce visage blême qui se levait vers lui, il buvait la moindre de ses paroles. Dieu qu'elle était belle ! Mais ce n'était pas le moment de s'y attarder, pas trop longuement, pas encore. Pour l'heure, il se devait de la relever, elle devait être transie de froid. Un sourire qu'il voulait charmeur, malgré le tremblement incontrôlé de sa mâchoire, se figea sur ses lèvres devenues bleues, sa main se tendit vers la femme. La sienne était gelée, et vu le teint de sa compagne d'infortune, il ne s'attendait certainement pas à sentir une peau chaude, bien qu'elle devait sans nul doute être soyeuse. Ses articulations craquèrent, lui tirant une grimace tandis qu'il accompagnait son geste d'un mouvement souple pour se relever.


"Je ne suis ni fou ni curieux Mademoiselle, juste perdu. Tout comme vous, il me semble."

Bien malgré lui, sa voix avait été dure et presque froide. Les paroles qu'elle venait de prononcer avaient mis tous ses sens en alerte, il ne savait pas pourquoi. Pourtant, il se doutait qu'elle ne disait pas ça à la légère, à la façon dont ses frêles doigts enserrent son poignet, au point qu'il n'a qu'une envie : la faire lâcher prise. Et s'enfuir.

*Non, attends encore un peu, cette femme pourrait être une alliée. Et bien plus, une bouée de sauvetage pour ton futur grand retour sur le devant de la scène. Reste calme Carrhus, ne gâche pas tes chances. Attends.*

Un rire nerveux lui échappa, ce fut incontrôlable. Sans s'en rendre compte, il la tira si fort qu'elle se retrouva debout, trempée, ses vêtements collant à son corps, tout comme les siens devaient lui coller. Ils devaient faire un joli tableau au milieu de cette clairière ! Lui, la mèche collée au front, des gouttes dégoulinant de son visage comme s'il pleurait ; elle, femme devenue albinos en l'espace d'une seconde, tremblante puis souriante. Un couple digne d'un film de Monsieur Burton.
Sans plus attendre, il laissa retomber son bras, tel un élastique qui fini par se rompre sous la tension, et espéra de toute son âme qu'elle le lâche enfin.


"Vous me pensiez fou, jolie jeune femme dont je ne connais pas le nom, mais à vous entendre soliloquer ainsi sur des dangers dont je ne vois goutte, permettez moi de me demander qui de nous deux l'est le plus ! Ne soyez pas ridicule, je ne connais personne ici contre qui je devrais me battre, et encore moins une femme !"

Le souffle court, étonné de cette tirade et d'une familiarité qui ne lui était pas coutumière, il s'essuya le visage de sa main libre, et reprit, amusé par la vapeur d'eau qui s'échappait de ses lèvres à chaque mot.

"En attendant de savoir si je conserverai mon estime, vous pourriez peut être non seulement me lâcher, mais aussi m'indiquer un endroit chaud et sec ?!"

Et la pluie redoubla d'efforts...
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Tabissa
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Tabissa


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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptyMer 27 Aoû - 13:27

Le lâcher ? Non, au contraire elle aimerait que sa propre main et son poignet à lui fusionnent, que leur chair se mélange et qu’ils ne soient qu’un. Sa victime irréversiblement liée à elle…
Pas de fuite possible… Elle l’écoute avec beaucoup d’attention, pendue à ses lèvres bleuies par le froid.



* Perdu… Moi je suis perdue ? *



Elle ouvre de grands yeux étonnés et regarde autour d’elle. Elle connaît parfaitement ce qui l'entoure. Pour sur, elle est déjà venue ici des centaines de fois.



* Oh non ! Moi je ne suis pas perdue… Mais je devrais peut-être lui faire croire que si. La pauvre femme qui erre sans fin dans un endroit qu’elle est censée connaître par cœur à force de l’avoir arpenté en tout sens… C’est tragique comme situation, qui ne serait pas tenté de me prendre sous son aile en entendant ça ? Vous avez du cœur n’est-ce pas ? Vous aurez envie de me protéger ? *



" Perdue… Oui, perdue… "



Et elle resserre son étreinte autour du bras de Jeb, quand elle le lâchera de longues et fines marques rouges marqueront sa peau. Le sceau de l’Ombre apposé sur le poignet de l’humain.
La froideur du ton de la voix de l’homme la fait frissonner.



* Non, n’aie pas peur… Il ne faut pas… *



Elle voudrait le serrer encore plus fort. Un mélange de colère et de désespoir monte dans sa gorge. Elle se retient de se jeter sur lui et de lui hurler de ne pas avoir peur d’elle. Lui hurler qu’il n’a pas le droit d’avoir peur d’elle. Au lieu de ça elle se contente de le regarder droit dans les yeux, sans savoir quoi faire. Sans le savoir il lui sauve la mise en la mettant debout de force à cet instant précis. La jeune femme vacille sur ses jambes engourdies par le froid.
Elle esquisse un sourire timide. L’eau ruissèle sur son visage trop blanc donnant l’impression peu rassurante que sa peau ondule. Que ses joues, son front et son menton sont vivants, ou que des insectes courent sous sa peau.
Son sourire se crispe lorsqu’il termine sa tirade.



* Vous me croyez donc folle… Les dangers sont invisibles, c’est pourquoi ils sont redoutables. On ne s’aperçoit de leur présence que lorsque celle-ci est imminente. Un peu tard n’est-ce pas ? Mais vous ne me croirez que quand vous l’aurez vécu, alors à quoi bon essayer de vous persuader ? La peur panique qui s’empare de vous quand le danger est là, même si je vous la décris avec minutie, vous ne mesurerez son étendue que quand vous la ressentirez au plus profond de vos entrailles.
Mais ce sont les humains qui sont fous… fous d’espoir et fous d’espérer…
Cette folie c’est peut-être elle qui les sauve, les empêche de devenir comme moi, ou comme Marie. C’est vrai, c’est la lucidité qui m’a fait plongé dans les abîmes du désespoir, c’est elle aussi qui conduit les chimères à haïr. Haïr le hasard qui les a conduits ici… C’est vrai, pourquoi nous ? Sur tous les habitants de la planète, il faut que nous plongions dans le coma. Nous plutôt que le voisin. *



« Pas qui… mais quoi. Des bêtes, pas de celles que vous avez pu voir sur Terre. Celles-ci sont plus pernicieuses, plus vicieuses. On ne les entend pas arriver… Et quand on croise leur chemin, mieux vaut ne pas être seul. »



Sa voix est plus dure, pourtant l’effroi affleure sous chaque mot. Impossible à cacher… Même l'Ombre est emplie de craintes. Les peurs de l'humaine perdurent dans son coeur, trop fortes pour disparaître. Même ses pairs l'effraient...

Que sont devenues les bêtes de glace ?



* L’effrayer juste un peu… Juste pour voir passer la peur dans ses yeux, mais pas trop non… pas encore.
Si je lui parle des chimères et des ombres, il se méfiera. Mais, si on rencontre quelqu’un qui en parle et que je n’en ai pas soufflé mot… Merde ! *



« Plus humaines pour certaines… »



Tabissa prononce chaque mot avec prudence, elle a peur de se trahir… Elle le lâche immédiatement après qu’il lui ait demandé assez sèchement, puis elle détourne les yeux, comme gênée. Elle croise les bras en frissonnant puis lui jette un regard furtif. Elle ressemble plus à un enfant terrorisé qu’à une femme adulte en fuyant ainsi le regard de Jeb. Après un temps qui lui paraît infiniment long elle relève les yeux et les plante dans les siens.



« Oui il y a bien un endroit où on peut s’abriter… On pourra y faire du feu. C’est sur de l’extérieur il n’est pas très rassurant, mais c’est mieux que de rester sous la pluie.
C’est un manoir. On ferait bien d’y aller, vous êtes transis de froid. »



Elle lui emboîte le pas, manquant de trébucher dans la boue. Et priant intérieurement pour qu’ils ne croisent personne. Humain, Ombre ou Chimère, elle ne veut voir personne.
Elle laisse son visage se fendre d'un large sourire, cherchant celui de son interlocuteur. Elle est certaine que si elle avait encore été humaine, la chaleur de son sourire lui aurait insufflé un peu d’espoir, l’aurait réconforté. Mais aujourd’hui, ce sourire l’amenait juste à se féliciter d’avoir trouvé une si belle proie… Pleine d’espoir, dégageant une aura bienfaisante autour d’elle.

Oui, ce devait être une bonne personne… poursuivie par la malchance.



« Ah oui, j'allais oublier... Moi, c’est Tabissa. Et vous êtes ? »
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Jeb Carrhus
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MessageSujet: Re: Choc   Choc EmptyDim 31 Aoû - 21:33

C'est une jeune femme fébrile et vacillante que Carrhus releva, la forçant à se servir de membres tout aussi frêles qu'elles et, le temps que les regrets commencent à l'assaillir, elle avait déjà repris une contenance. Cependant, il ne comprenait toujours pas ce qui pouvait l'effrayer ainsi. La terreur était ancrée sur son si joli visage, comme si elle avait vécu avec elle toute sa vie. Il était désemparé, à la fois par l'attitude de cette femme, mais aussi par ses propres réactions. En temps ordinaire, il ne se serait même pas attardé plus longtemps, l'aurait relevée et serait parti comme il était venu. Pourtant, le discours qu'elle lui tint, tout en torturant la chair de son bras, avait déclenché en lui des sentiments contradictoires. Il ne se reconnaissait pas, et ne cherchait pas pour l'instant à analyser les raisons qui l'avaient poussé à aider cette femme, et à rester auprès d'elle. Il s'en préoccuperait plus tard, dans l'immédiat il devait d'abord tenter de comprendre où il était, savoir qui l'avait amené ici, quand et comment. Son esprit cartésien reprit le dessus à l'évocation des "bêtes" que Tabissa venait d'évoquer, il ne comprenait rien à rien de ce qu'elle racontait. Lorsqu'elle eut achevé son explication des plus floues, l'envie de la gifler le saisit. Une gifle violente, de celles qui remettait les idées en place, et ramenait les gens les plus irrationnels à la réalité. Pourtant, il n'était pas sûr que cela soit la bonne attitude à avoir avec elle. Quelque chose lui disait qu'il commettrait la plus grande erreur de sa vie. Ou plutôt, une de plus.

Il ferma les paupières quelques secondes, le temps nécessaire pour se reprendre et refouler la vague de colère qui l'avait assailli, et tenta de trouver le regard de la femme. En vain : pour on ne sait quelle raison, elle le fuyait. Qu'importe. Si ses yeux le fuyaient, sa voix, elle, l'atteindrait forcément.


"Ca suffit. Je ne veux rien savoir de vos délires, et encore moins des raisons qui vous poussent à croire qu'il existe des bêtes, humaines ou pas. Vous parlez de celles que l'on voit sur Terre, c'est bien beau mademoiselle, je salue votre perspicacité. Nous sommes sur Terre et, ne vous en déplaise, il est grand temps pour vous d'ouvrir les yeux et de comprendre que l'homme est son plus grand prédateur. Il n'a besoin de personne pour cela, alors vos bêtes..."

Le ton qu'il avait employé, sur la fin de sa phrase, avait pris une tournure ironique, il avait l'impression d'expliquer à une enfant de 5 ans qu'il n'y a pas de monstre dans le placard de la chambre. Il se remémora ses premiers mots, avant que la terreur ne l'enserre plus étroitement et ne la rende irrationnelle. Elle était bel et bien perdue. Un sourire narquois au coin des lèvres, le regard pétillant, prêt à éclater de rire si son bras ne le faisait pas autant souffrir, il pencha son visage sur le côté, dans une dernière tentative d'ancrer ses yeux dans les siens.

"Oh que oui vous êtes perdue, ma chère, mais je crains que nous n'ayons pas la même définition du mot "perdue". Cessez donc de craindre des bêtes qui n'existent que dans les contes, vous verrez, ça ira bien mieux après. Enfin, une fois que vous aurez avalé quelque chose, vous êtes blanche à faire peur."

Pendant qu'il lui parlait, elle se décida enfin à le lâcher. Jeb laissa échapper un soupir de soulagement, et entreprit de masser son bras endolori. Il ne s'attendait pas à avoir aussi mal et, lorsqu'il releva la manche détrempée de son sweat, il put apercevoir de fines striures d'un joli rouge, traces des doigts de la belle. Il étouffa un juron, et lui lança un regard aussi noir que le ciel pouvait l'être en cet instant. Elle semblait perdue dans ses pensées, son visage reflétait une peur qu'il n'avait pas vue depuis longtemps et, surtout, qui n'avait jamais duré aussi longtemps. Elle semblait lutter contre des monstres intérieurs, qui épuisait toute son énergie vitale et sa force de vivre. Etrange femme, à la fois attirante et repoussante. Alors qu'il ne s'y attendait plus, elle releva soudain vers lui un visage éclairé d'un sourire éclatant, la joie pouvait se lire dans ses yeux, tout comme on pouvait l'entendre dans sa voix cristalline. Il ne connaissait pas les raisons de ce revirement d'humeur, et ne voulait pas les connaître. Carrhus dut se dire qu'elle devait être lunatique, ce qui, venant d'une femme, n'était pas si exceptionnel que ça quand on y réfléchit. C'était donc l'explication la plus logique, même si le fait qu'elle trébuche et manque de s'étaler à nouveau dans la boue de tout son long aurait du, inévitablement, la mettre en colère. Au lieu de ça, non, son sourire se fit plus large encore. Esquissant l'ombre d'un sourire lui aussi, il prit le parti de ne rien dire, ne voulant pas risquer de la voir à nouveau peureuse et craintive.


"Un manoir, dites-vous ? Et bien dites donc, il y en a qui ne s'en font pas par ici ! Si vous avez l'amabilité de m'y conduire, vous me rendrez là un beau service. Je me prénomme Jeb, et vous serait certainement redevable. Peut être pourrais-je me racheter en nous préparant un bon thé bien chaud."

Carrhus avait volontairement omis de donner son patronyme, il ne souhaitait pas être reconnu dans l'immédiat, il devait faire ce qu'il devait avant. Les conséquences, s'il y en avait, il les assumerait. Seul, cette fois. Il se retourna, et arrêta ses pas qui ne le mèneraient nulle part, puisqu'il ne connaissait pas le chemin vers ce manoir. Tournant la tête pour la regarder, il l'encouragea d'un sourire et fit sa voix plus douce encore.

"Je vous laisse ouvrir le chemin Tabissa, vous serez sans nul doute meilleure guide que moi."

Amusé, il esquissa un semblant de révérence, et la laissa le dépasser, admirant ses jolies courbes au passage.

[H.J. : Je te suis et te laisse ouvrir un post ou en rejoindre un autre au manoir, ce sera plus simple vu ma nouvelle absence imprévue Wink]
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