Réfuge paisible.

Invité

Mohatoru entra dans le hall du manoir...

*J'ai remarquée que personne ne n'entrait ici...J'y serais peux etre à l'abris...*

Elle s'avanca un peu plus.

"_Il y a qu'elqu'un?"

*Il faut quand meme que je vérifie...Je n'aimerais pas tomber nez à nez avec une Chimère en pleine nuit...*

Elle regarda à gauche à droite...Personne...

*Il a l'air d'etre vide...Je vais m'y installer...*

Elle s'alongea en plein milieu du hall, sur le carlage froid, et ferma les yeux, mais toujours vigilante.

*C'est sombre ici, luxueux, grand...Parfais...*

Invité

La femme blanche avait erré. La scène de ce quasi-fantôme aux yeux et à la bouche béants dans les bois, seule glissant sur le sol en exhalant cette brume rougeâtre aurait eu de quoi donner le cafard à plus d'un spectateur. Mais la femme n'avait pas été vue et son apparente mélancolie était trompeuse. Derrière le spectre désabusé en réalité se trouvait une reine triomphante, une banshee, un pseudo-esprit hurleur modelé par ce qu'elle avait toujours cru être ou devenir. Puis elle avait quitté le sentier et le silence *comateux* était revenu dans les bois. Lentement, elle s'était dirigée vers le manoir. Le manoir...

Elle avait le souvenir flou, épuisée, d'avoir passé une large porte de bois. A travers ou était-elle déjà ouverte? Comment savoir. Ses pensées et souvenirs fuyaient alors qu'elle se sentaient lasse, de plus en plus lasse.

Elle ne savait pourquoi mais se sentait attiré par cette ancienne et étrange bâtisse. Les esprits la guidaient, la guidaient...Vraiment? Ou était-ce une fois de plus ses illusions de démente?

Maëlle, il n'y a pas d'esprits, pas d'esprits, pas d'esprits...sauf toi et les autres Ombres...tu n'es pas une banshee ni un fantôme revenu pour hanter les vivants...Maëlle, tu es un esprit...tu n'es pas morte, mais c'est tout comme. Essaye de comprendre...ici, tu as tes semblables, des Ombres, des âmes égarées et au desespoir....

Maëlle, tente de voir la réalité en face, aussi abberante soit-elle, elle ne le sera jamais autant que tes rêves...un cauchemard, voilà tout, tu cauchemarde, toi qui vivait déjà dans une illusion...Tes hallucinations et hallucinés n'ont jamais été, seuls à présent sont ces autres...

Voilà ce qu'on aurait du lui dire. Mais personne n'était là pour la prévenir. Sur les dalles froides, ni claires ni foncées, elle glissa, aveugle à tout le reste, jusqu'à aller s'affaler contre un mur.

Humaine.
Humaine.
Ce geste était humain, oui. La fatigue, elle la ressentait. Le froid, il la mordait aussi et les branches d'arbre griffant sa peau pâle l'avaient bien touchée. Toujours humaine, le geste de repousser les mèches blances devant ses yeux vides.

Or Cendre n'était plus humaine, elle avait encore asser eu de bon sens pour s'en apercevoir. Mais elle n'était pas non plus une banshee. Les illusions la poursuivaient. Ses illusions.

Les Ombres n'étaient plus que des pâles copies d'âmes en peine humaines.

Ca, elle l'ignorait, mais qu'importait, elle s'endormit à la manière humaine contre le haut mur de granit.

Quelle étrangetée tout de même : après avoir passé un an et quelques mois transformé en ombre, Soren n'avait même pas eu la jugeotte d'aller jeter un oeil du coté de ce qui, aparament, servait de repère a ses semblables. D'un autre coté on pouvait le comprendre : du fait de son pseudo pacifisme et de sa méthode non mortelle de se nourrir, tout ses pairs considéraient le fantôme comme un sous produit, un rebut qui n'était pas pleinement devenu l'un des leurs... C'est après une longue marche dans la forêt perpetuellement en automne que l'ancien bibliothécaire se retrouva davant le manoir sinistre, refuge et quartier général des ombres.

"Effectivement la rumeur humaine est vraie... C'est très moche..."

Soren avait prononcé ces mots a haute voix, sans trop s'en rendre compte. Il était telement habitué a la solitude qu'il parlait comme il pensait bien souvent quand il n'y avait personne. Mais n'était pas seul. Il ne c'était en effet pas apperçu de la présence d'une jeune femme fantomatique assoupie contre le mur de la batisse...

Invité

Sommeil troublé. Le sommeil dans le coma avait-il une réelle signification?
Assoupissement agité. Les pensées déjà confuses de l'Ombre blanche se mêlaient en une fantasmagorie de délires incompréhensible.
Repos nerveux. Elle sentait une présence non loin. Quelque chose comme elle.
Sieste fièvreuse. Ses yeux toujours ouverts ne bougeaient apparemment que dans son sommeil. A l'instant présent, ils roulaient dans leurs orbites, tels deux macabres boules de billard froides.
...puis un réveil.

La pseudo-banshee se releva soudainement, encore plus en nage que lors de son arrivée. Mais elle ne hurla pas. Les vapeurs rouges autour d'elle, troublées par son brusque mouvements, se brisèrent et les volutes se dissipèrent en fragments vaporeux.

Une grosse goutte de sueur rouge se mit à couler le long de l'échine de la femme alors qu'elle fixait le sol d'un air horrifié.

...parce que de vie cauchemardée à cauchemard vécu elle était passée...

Elle se souvenait d'une scène analogue. Un de ses semblable -mais à l'époque, c'était un humain- avait interrompu son sommeil alors qu'elle dormait pelotonnée contre un menhir.

Finalement, avec une lenteur presque exagerée, elle tourna sa tête vers l'arrivant et lui jeta un regard vide d'expression. Sa bouche toujours béante et ses yeux neutres allaient sans nuls doutes la faire passer pour degenerée totale auprès du jeune homme, -Ce qu'elle était vraiment, soit dit en passant- mais en quoi cela importait? Quelles étaient les intentions de cet intru?

Pas intru, Maëlle, ici n'est pas TON dolmen...tu n'es pas dans un endroit que tu connais, rappelle-toi...

Absorbé dans son observation minutieuse, Soren ne remarquat pas la jeune ombre jusqua ce que cette dernière se lève, avec une tête a faire peur au pire des psychopathes de Hollow dream... C'est lorsque le "regard" (pouvait-on encore qualifier de regard ces deux yeux globuleux?) de la femme croisa celui de l'ancien bibliothécaire que celui ci eu un sursaut qui, si il n'était pas issu d'une surprise apeurée, aurait put paraître particulièrement cocasse... Le jeune homme se reprit néamoins rapidement...

"Heu... Bonjour..."

Cette phrase pouvait paraître etonnament stupide, mais en observant la physiologie de son interlocutrice, Soren en avait déduit qu'elle ne pouvait être une ombre, une nouvelle qui plus est. En effet, quelle ombre serait si peu informée qu'elle dormirait devant le manoir de ses comparses? C'est pour cette raison que le jeune homme démarra une discution pacifiste, sachant que la monstruositée qui était en face de lui ne le connaissait pas...

Invité

Elle resta silencieuse un bon moment, plusieurs minutes à ce que pouvais en juger Soren. La tête penchée sur le coté, les cheveux blancs cascadant sur les dalles et les yeux toujours fixés sur l'homme, elle restait muette. Sa bouche pourtant grande ouvert -qui laissait encore passer cette fumée sanglante- n'émettait mot. Peut-être voulait-elle parler mais n'y arrivait-elle pas ou peut-être ne désirait-elle simplement pas répondre.

Au bout d'une minute -deux, peut-être-, elle eut quelques infimes mouvements. Elle allongea et étendit ses pâles jambes qui déjà devenaient translucides sur les froides dalles et releva d'une main distraite les cheveux qui coulaient le long de ses tempes lisses. Mais elle gardait son mutisme.

Une main posé contre la pierre, la tête en avant et scrutant Soren, elle paraissait une statue incongrue d'albâtre, une gargouille merveilleuse crachant pour toute fontaine une vapeur carmine ou bien une Vénus difforme, une antique beauté de marbre blanc qu'on aurait malencontreusement melée à une grenouille grand format puis habillée d'une chemise de nuit tempée par la sueur.

Maëlle, parler, Maëlle...tu sais, s'exprimer? Cet homme t'as dit bonjour, tu te souviens? Le language, petite banshee paumée...le Verbe, tu te souviens du Verbe?

Finalement, la réponse au salut vint.

Sa bouche qui béait toujours n'en fut pas l'auteur.

Dans l'esprit du jeune homme, une voix retentit.

A la fois proche et lointaine, etherée et humaine, une voix rauque et douce, un son paradoxal en définitive indescriptible fit résonner avec puissance -ou faiblesse, tant cela était confu- un salut grave.

"-Salutations à vous..."

La voix mentale se stoppa brusquement. Le même bruit feutré, ou plutôt le même silence que produisait le prédateur qui soudain de met à l'affut et s'arrête net.

*Cette diablesse est en train de parler dans ma tête!*

De touts les pouvoirs surnaturels de Hollow dream celui ce parler sans bouger les lèvres était l'un des plus bizarres qu'il avait pu observer. C'était tout aussi étrange qu'une jeune femme d'aparence macabre, crachant de la fumée rouge et vétue d'une chemise de nuit qui lui collait a la peau, arrive a lui parler dans un langage civilisé, même mentalement. Mettant ses intérogations de coté, Soren répondit a l'ombre...

"Je ne t'ais jamais vu ici... Tu vient d'arriver?"

Invité

"-Je...d'arriver? Non de...revenir? Ou sommes-nous?"

Son visage inexpressif tranchait fort nettement avec le ton légèrement paniqué de sa voix mentale. Elle tenta de se relever en s'appuyant sur ses maigres bras blancs. Les articulations noueuses jouèrent mais elle se releva presque automatiquement, telle un automate, d'une manière peu naturelle. Mais qu'était naturel ici?

"-Qui êtes vous? Jamais vu non plus...mais le monde est vaste, je...enfin..."

Demandait-elle sans lui laisser le temps de répondre à ses premières questions. Elle s'avança vers le jeune homme, le fixant toujours de ses globes vitreux qui contribuaient largement au malaise de son interlocuteur.

Elle "glissait" toujours sur le sol. La lévitation demandait des Ombres une forte énergie. Sans doutes pour cette raison qu'elle ne connaissait pas, elle apparaissait plus fièvreuse encore que ce qu'elle était sensée être.

"-Répondez..."

Dit-elle d'une voix grave et impérieuse qui faisait presque se courber le mental des autres.

"-...s'il-vous-plait..."

Cette fois là, et seulement quelques secondes après, le ton était misérable, suppliant et étheré. Une sorte de plainte sussurée au desespoir.

L'ombre blanche avait l'air perdue. Elle s'approcha de Soren. Ce dernier ressentit alors un profond malaise, la créature éxhalait une espèce de fumée rouge qui lui piquait les yeux. Le jeune homme répondit néamoins sans broncher...

"Nous sommes..."

*En enfer...*

"...Dans une sorte de dimension parallèle apellée Hollow Dream. Aparement c'est ici que tout les malades dans le coma stade 3 son projetés sous diverses formes. J'était un bibliothécaire renfermé, je suis devenu un fantôme solitaire..."

*Je ne veut même pas savoir ce qu'elle était de son vivant pour finir comme elle est, ça va me filer des cauchemards...*

"... Et chacun, après leur eventuelle forme humaine, prend divers traits de sa personalitée réele dans le physique... Enfin c'est ce que j'ai relevé. Par ailleur trois factions se font la guerre ici bas : les chimères, des brutes assoifées de sang, les humains, les seuls a peut près normaux ici et nous, les ombres... Il est impossible de s'échapper d'ici, a part si tu arrives a te reveiller."

Soren continuait de fixer le visage de la jeune femme. Il était résolument mal a l'aise mais ne la pensait pas agressive...

Pour survivre en tant qu'ombre, tu doit te nourrir. Les ombres se nourissent en général du désarroi de leur victimes, grâce a de la torture psychologique. Cela te permet de regagner de l'energie pour flotter, te rendre intagible ou toute ces sortes de choses. Moi je ne me nourri que de frayeurs courtes. J'ai ainsi très peu d'energie mais au moins je ne tue personne...

Invité

"-...une dimension...un...autre monde? Comment...?"

Sa respiration, nasale, était sifflante et elle suait toujours à grosses gouttes, épuisée.

"-Le coma?"

La surprise la prit. Elle n'était pas morte? Pas un vrai revenant? Tout ce qu'elle faisait était...dormir? Son désarroi s'accrut au point que ses fines mains furent prises de tremblements irréprésibles. Elle ne comprenait pas et cela l'effrayait. Sa vie bercée d'hallucinations ne lui avait pas permis, contrairement à ce que n'importe qui pourrait penser, à vivre un jour dans un cauchemard réel...

"-...je suppose que ce lieu et plus ou moins réaliste...ou réel, c'est à vous de voir..."

La femme fantômatique leva tristement la tête vers le plafond.

"-Ces pierres...si on se trouve dans le coma...comment sont-elles parvenues ici?"

Indubitablement, elle était folle. Mais dans ce lieu d'horreur et de rêve hallucinée, elle avait au moins un avantage sur les autres. La logique. On pouvait très bien n'avoir vécu quand dans le délire des illusions et rester parfaitement logique. Ses croyances écroulées, il lui semblait percevoir des failles dans tout le reste.

Toujours aussi mal a l'aise d'entendre la jeune femme parler dans sa tête, Soren tenta de calmer un peu son interlocutrice qui commençait a paniquer serieusement...

"Je n'en sait pas plus que ce que je vous ai dit, cette dimension ressemble a notre monde, tout y est comme dans notre monde, il est simplement impossible de s'évader et... la saison perpetuelle ici bas est l'automne. Mais attention il est aussi possible de mourir sur ces terres... Après Dieu seul sait ce qu'il arrive de vous..."

Invité

"-...je ne crois pas en Dieu..."

"Siffla" t-elle mentalement. On aurait dit qu'elle crachait le mot Dieu.

Oui, elle haïssait ce principe. Une divinité qui aurait été unique, omnipotente et omnisciente. Non. Cendre n'avait jusqu'alors cru qu'en les "esprits". Les korrigans, les farfadets, les fantômes...Ses croyances, elle ne savait pas vraiment ou elle en était. Un pan de sa vie s'écroulait et entrainait avec lui toute la bancale construction de sa raison. Seulement, le moment du réveil était pour elle particulièrement mal choisi. Un éveil dans un cauchemard qui, elle le savait, ne se finirai plus pour elle. Une éternité de souffrances à se voir infliger. Et à infliger aux autres. Les humains. Il y avait des humains, de concrètes créatures impuissantes et délicieuses sans nuls doutes à faire agoniser...

*Je ne crois plus en rien! Alors...les humains, les endormis, les vivants d'âme croirons en la torture que je leur infligerai!*

Ses yeux vitreux restaient inexpressif mais Soren put percevoir une légère distorsion de la bouche grande ouverte de la femme, une sorte de sourire mauvais et plein de rage. Quelque chose de cruel et de desesperé, d'horrifié et d'horrifiant.

Maëlle n'écoutait rien. Il y avait les battements froids de son coeur presque mort, sourds sons d'essouflement qui semblaient emplir son corps tout entier. Il y avait aussi, en fond, les lointains bruits du vent dans les ramures déchiquetées. Et le murmure...le sussurement des voix aigre-douces des esprits qui lui répètaient comme la dernière fois ses forfaits. Pas à elle, non, pas à elle! Elle avait déjà payé! C'était injuste que de devoir les réentendre.

Pour Soren, la femme blanche était figée. Les doigts crispés, elle ne bougeait ni ne parlait. par contre, son poul resonnait, lourd, dans le manoir, comme amplifié par les murs austères. Le sourire maléfique avait fait place à une expression indignée et colèrique.

Maëlle, les esprits lui parlaient. Ce qu'elle ne semblait jamais avoir compris c'est que les lutins et diablotins qu'elle avait toujours vénéré existaient. En elle. Ce n'était pas un cas de schizophrénie, ni même une simple invention d'un esprit en manque de repères depuis son exil loin de tout ce qu'il avait aimé. Elle était persuadée de ne pas être ces esprits. Un cas de folie raffinée, à la limite de la démence pure et de la raison.

*ASSER!*

Un cri.

Le jeune homme observa un moment la jeune fille imobile devant lui, son aparence de fantôme dégénéré lui faisait néamoins un peu peur. Mais malgrès toutes ces bizarreries Soren pensait toujours qu'elle n'était pas agressive. Soudaint la bouche de la pseudo banshee se mit a bouger légèrement...

*Miracle, elle va peut être me parler normalement!*

Mais c'est un cri horrible qui sortit de la bouche de la sorcière, une sorte de hurlement ultrasonique qui perçait les tympans. L'ancien bibliothécaire ne put alors s'empecher de se courber tout en se bouchant les oreilles...

Invité

La voix aigue ne perçait pas les tympans. Elle les envahissait, les déclarait comme siens et les tyrannisait. La salle vibrait alors que le cri de la banshee semblait se répandre, tel un invisible et intangible liquide, au dehors, masquant tout les autres bruits. Un cri de détresse, peut-être, mais de rage certainement, un cri pour se débarasser des voix qui la harcelaient, oui, et surement un cri de nouveau-né. Mais les aigus étaient modulés dans toute leur inssuportable puissance et formaient un nom. Au delà du bourdonnement de la saturation de son par les oreilles, on percevait le simple mot de "cendre". Un hurlement d'enfant, cela était désormais sûr. Ou encore...un râle? Ces quelques défauts rauques dans le cri si parfait et si uniforme...un dernier souffle de mort? Peut-être. Possible. Elle connaissait à présent sa nature de presque-morte, morte-vivante en quelque sorte.

Le cri de détresse d'une banshee.

Et il ne faisait pas bon rester à l'écouter.

Le cri de la monstruositée s'intensifiait, et Soren n'avait nullement envie de laisser son cerveau ramollir sous l'effet des ondes ultrasoniques... Néamoins, il ne voulait pas laisser tomber la nouvelle arrivante qui, en plus d'avoir l'air complêtement paumée, était completement folle... Si elle continuait comme cela elle allait finir par rameuter toutes les chimères des alentours, et cela risquait de faire du vilain...

*Il faut que ça cesse!*

A cours d'idées et surtout de concentration, l'ancien bibliothécaire pris son écharpe, en fit un espèce de rouleau et se jeta sur la banshee pour lui coincer ledit rouleau entre les dents, dans le but de l'empecher de hurler...

"Arrêtez ou on va finir par y rester tout les deux!"

Invité

-"MOMMMPPFFF!!"

Fut à peu de choses près le grognement étouffé qu'elle lacha en portant ses mains pâles aux poignets de Soren. Mais elle ne parvint ni à relacher sa prise ni à arracher le baillon, bien qu'elle commença à l'injurier mentalement.

-"Idiot! Laisse-moi hurler! Laisse-moi! Je veux crier!"

Ses doigts blancs tentaient d'arracher la peau des poignets du jeune homme mais ses pauvres ongles cassés et mous manquaient de tangibilité pour lui faire quoi que ce soit. A vrai dire, elle n'avait pas non plus suffisamment de force pour faire quoi que ce soit d'autre que protester. Elle était minée par son arrivée, épuisée par sa transformation immédiate en Ombre, fatiguée par son réveil brutal et surtout, elle n'avait rien dévoré, rien. Les images de cauchemard intermittentes qui assaillaient son esprit ne faisaient rien pour lui rendre son calme, sa lucidité et son énergie.

Cendre donna cependant un accidentel -mais vigoureux- coup de coude au cou de l'ex-bibliothècaire, lui coupant momentanèment le souffle

"-Lache-moi, fou!"

...injure plutôt étonnante de sa part, n'est-ce-pas, et incongrue...?

Stoppé par le coup de coude de Cendre, Soren lâcha prise et roula sur le coté avant de se relever. Il profitat cependant du fait que la banshee se retrouve "muette" pour parler avant que cette dernière puisse se débarrasser de l'écharpe, et donc continuer a hurler...

"Arrête c'est completement débile ce que tu fait! Tu met ta vie et la mienne en danger! Si tu veux survivre ici il va falloir que tu arrête de hurler a tout bout de champ ou il va t'en coûter!"

L'expression du bibliothécaire était étrangement haineuse. Il ne supportait que la jeune arrivante, aussi dérangée soit-elle, mette sa vie en péril aussi bêtement que cela...

Invité

Elle arracha de sa bouche tordue par la rage l'écharpe et la jeta à terre dans un mouvement qui se voulait symbolique mais que la fatigue rendit las. Bon coté à tout cela, elle restait muette de stupeur et de haine -autant que d'épuisement, ce cri lui avait couté le peu de forces qui lui restaient-. Après quelques minutes à nouveau silencieuses, pendant lesquelles elle ne bougea pas, simplement fixant le jeune homme d'un regard -évidemment vitreux et aux émetteurs globuleux mais surtout- colèrique. En fait, ce n'étaient pas tant ces yeux exorbités qui exprimaient la rage bouillonante de l'Ombre. Ses sourcils fins et blancs éxagèrement froncés, ridant son visage lisse, l'exprimaient beaucoup mieux. Sa bouche à nouveau béante, elle eut ce qu'on aurait pu prendre pour une moue de mépris.

Juste avant de s'écrouler d'épuisement.

Une énergie qu'elle ne savait pas encore gèrer. Une forme nouvelle, entre corps concret et spectre intangible. Une colère déraisonnée, que seule son extrème fatigue avait en réalité provoqué. Tout cela, c'était sans nuls doutes trop pour la femme, pour Maëlle, pour Cendre, qui tomba dans un nuage rouge et gris de cendres et de vapeurs de sang.

Le choc de son corps moulu contre le sol semblait avoir été feutré; chez la pseudo-banshee, la lévitation -par ailleurs principale responsable de la lassitude de la dame- était toujours active, et elle ne bougea plus après un soupir mi rauque mi doux et soulagé. Comme toujours.

Etrangement, Soren s'attendait a ce que la jeune femme se remette a hurler, ou se jette sur lui pour le mordre... Mais non, elle se contentat de le fixer avec un rictus rageur avant de... S'écrouler par terre...

*J'y suis! Si elle vient juste d'arriver elle n'as pas eu le temps de se nourrir! Elle est donc... inconciente...

Bien sûr, Soren aurait pu se servir de cette inconcience pour se lier mentalement avec la banshee pour ainsi lui infliger de terribles cauchemards, cauchemards qui l'auraient alimenté en conséquence. Il décida cependant de ne pas tourmenter la nouvelle arrivante qui en avait déja assez vu...
Le jeune homme prit alors Cendre dans ses bras et se dirigea vers les portes du manoir pour y entrer...

[---> Le salon du manoir]