[ Bon vu que personne ne semble répondre ]
Cold se redressa brusquement sur son lit. Plongeant le visage entre ses mains, il resta dans cette position pendant plusieurs minutes. Prostré dans le silence de cette salle que personne n'osait pénétrer et que personne n'oserait jamais pénétrer. Ses mains quittèrent son visage pour passer dans sa cheveux blonds décoiffés par une nuit agitée. Soupirant profondément, la chimère laissa son regard acier se promener sur les objets qui encombraient les lieux. Détailler les moindres recoins, les moindres détails comme il le faisait chaque fois qu'il lui était donné de se réveiller dans cet endroit.
À la vue d'un vieux cadre vide, quelques souvenirs passèrent dans son esprit, mais s'évaporèrent aussi vite. La vie était loin et les voix qui filtraient d'à travers la porte étaient bien plus intéressantes pour un chef en mal d'action.
« Un verre messieurs ? »
La chimère fronça les sourcils, il avait reconnu la voix du barman, Jakkob sans aucun doute, mais à qui parlait-il ? À d'autres chimères ? Se relevant dans un grincement de ressort, il avança d'un pas lourd vers la porte de sa chambre avant d'entendre une prise de course qui s'éloignait. Décidément, il arrivait réellement à faire peur à ces troupes ? Génial.
Ainsi sans se poser plus de questions, il ouvrit la porte de sa chambre et rentra dans la salle adjacente, c'est-à-dire celle du comptoir en elle-même. Jetant à peine un regard à Jakkob, plus par manque de réveil sérieux que par indifférence, il alla s'asseoir. Accoudé au zinc, il jeta un nouveau regard sur la pièce et ses pupilles s'arrêtèrent sur un des tonneaux posé au sol. Il n'était pas vraiment difficile de savoir ce qu'il contenait, une entêtante odeur de sang en filtrait pour aller alerter tout les sens de prédateur de Cold. Pointant le doigt sur le coffre de bois, il reporta les yeux sur Jakkob.
« Et tu as conscience que nous avons un accord avec des humains. Qu'est-ce-que du sang humain fais là ? Bordel ! C'est bien la peine que je me casse le cul à chercher des idées si tout le monde les fout en l'air après ! »
Mais son discours restait peu convaincant parce qu'il n'était pas convaincu lui-même. Malgré ce traité humain -chimère, il considérait toujours la première race comme un parfait steak et rien d'autre. Et puis il n'était pas excessivement bien réveille, toujours dans le cauchemar dont il venait de sortir sûrement. Se massant la tempe, il ajouta.
« Sers m'en un verre. »
Et puis après tout les humains et cette garce de Mary Malone n'était pas sensés savoir ce qui se passait ici. Si eux souhaitaient croire en un pacte réel tant mieux, mais pour les chimères il avait juste été question d'un compte à rebours avant que la guerre ne reprenne.