Entre ombres et lumières...

Visiblement, Myst en avait marre. On la comprendra aisément. Mais Soren avait toujours du mal avec ça. Il se résigna alors : il allait falloir passer a quelque chose de moins honorable, mais qui avait de fortes chances de marcher... La voix de plus en plus faible du bibliothécaire parvint aux oreilles de sa consoeur d'un manière plutôt froide...

"Bravo, tu as gagné. Laisse moi donc cette jeune femme. Je te conseille aussi de partir. Il serait idiot que les visions que j'assènerait a ma victime se répercute sur toi, ton energie ne m'ayant pas fait que du bien..."

La phrase n'était pas tout a fait exacte, l'energie absorbée par Soren leur ayant fait du mal a tout les deux. Cette demande était aussi expéditive que cavalière, mais la lassitude de Myst couplé a son manque d'envie de se faire vampiriser a nouveau allaient, sans le moindre doute, la pousser a quitter son... meilleur enemi?
Les blessures du fantôme allaient-elles cicratiser? Ce dernier s'en moquait pas mal mais... Il ne savait plus trop si il voulait vivre ou mourrir. Toujours est-il qu'il venait de demander a Myst de le laisser seul avec une proie... Quelles en serait-les conséquences?

[Vu que c'est toi qui a ramené la madame humaine, c'est toi qui va la jouer (je me vois mal jouer ma propre proie de toutes façons)]

Seul avec sa proie? C'était vite dit. En vérité Soren pouvait-il être considéré comme un prédateur dans son état? Aussi froidement que les paroles du fantôme avaient résonné aux oreilles de la danseuse, elle le fixa sans état d'âme. Oh vraiment, pouvait-elle être affectée? Après tout ses craintes à elle n'étaient très certainement pas semblables à celle de la pauvre humaine. Finalement, Myst ne pensait pas un instant qu'il aurait pu de cette manière l'agresser, à moins qu'il ne soit pas en mesure de distinguer les peurs de l'une ou de l'autre des demoiselles présentes. Mais plus que tout, Soren pourrait-il convenablement se nourrir face à une humaine en meilleur état que lui? Si elle les laissait seuls, n'allait-elle pas essayer de se défendre et tuer Soren?

De quoi s'inquiétait-elle au juste? A vrai dire ce n'était pas son problème... Silence la petite voix, Myst glissa une dernière fois ses mains contre le corps de la femme pour s'assurer qu'elle n'était plus armée et, lassée de s'inquiéter sans raison, elle se releva, poussant la pauvre humaine pour la faire chuter à plat ventre non loin de Soren, relâchant un simple "pff" de profond dédain si magnifiquement joué.

"Fais-toi plaisir..."

Une certaine pointe de mépris pouvait sans doute être discernable dans sa voix, mais elle ne s'éternisa pas dans cette attitude et se dirigea promptement vers la porte qu'elle franchit et referma derrière elle, s'éloignant gentiment de la cabane pour aller s'assoir sur une souche d'arbre et surveiller à distance la cabane. Peut-être se faisait-elle du souci pour ce qui pouvait arriver, ou peut-être espérait-elle que l'humaine trouve un moyen de fuir pour la poursuivre ensuite et s'amuser un peu plus, mais ça, personne ne pourrait le savoir.

Sur le sol, encore tétanisée par le toucher de l'Ombre, l'humaine tremblante commença à lutter contre l'immobilité pour se relever, jetant un regard où se mêlait la haine et la peur en direction de Soren...

[Et hop! A partir de là, je joue l'humaine.]

C'est bon, Myst s'en va. La jeune humaine fraîchement débarquée regardait Soren avec un regard assassin. Ce dernier voulut la rassurer du mieux qu'il pouvait : elle ne savait pas a quoi elle avait échappé, l'inconciente...

"Hola hola calmez-vous madame! Je ne suis pas votre ennemi! Et de toute façon je suis bien incapable de vous attaquer!"

Physiquement, sous-entend, car mentalement notre fantôme était encore capable de bien des choses. Il tenta néamoins de se réhausser sur le mur contre lequel il était avachi. La douleur aïgue de la blessure lui fit momentanément oublier cette idée et c'est dans une posture pitoyable que notre protagoniste pris la parole une seconde fois...

"Cela peut paraître saugrenu de vous demander de rester calme dans pareille situation mais, le plus gros danger réside dans la jeune femme qui... Vous a traîné ici. J'ai beau être une ombre je ne vous veut aucun mal, madame... madame?"

Ironie du sort, Soren semblait faire fi de la situation actuelle pour entamer une conversation un tant soit peu normale avec la nouvelle arrivante. La pauvre, elle avait l'air terrorisée. Le fantôme voulait éviter une attaque de sa part, sans pour autant l'en contraindre par la force... Le bibliothécaire avait une idée sur la suite des évenements, idée qu'il mettait en application du mieux qu'il pouvait...

Un monstre qui entamait une conversation... Enfin un monstre, c'étaient bien ainsi qu'elle devait considérer les ombres, cette pauvre humaine encore tétanisée. Désarmée, il ne lui restait plus rien pour se battre et malgré le fait qu'elle se savait piégée (après tout si l'un de ses agresseurs avait quitté la pièce, il ne devait pas être bien loin) son regard se détacha un court instant de Soren pour balayer la pièce, cherchant quelque chose, n'importe quoi, qui puisse lui servir d'arme. Hélas la modeste cabane n'offrait rien qui aurait pu lui être utile. La seule chose qui lui était possible, c'était de se faire violence pour s'imposer de bouger et ramper à reculons pour se plaquer contre le mur d'en face, le plus loin possible de l'ombre blessée.

Il prétendait ne lui vouloir aucun mal? Ces mots lui déclenchèrent un rire nerveux et amer, le genre de grimacement qui se voulait cynique mais affreusement déformé par la peur. Mais maintenant il fallait bien avouer qu'elle était, malgré sa méfiance, nettement moins effrayée par l'ombre si affaiblie, même si elle ne pouvait écarter la certitude que ses secondes étaient dorénavant comptées. Et malheureusement, rester calme était tout ce qu'elle pouvait faire pour tenter de réunir convenablement ses esprit et regagner cet espoir de s'en sortir malgré tout.

"Vous... Vous allez me tuer de toute manière. Alors pourquoi chercher à savoir mon nom?"

On pouvait difficilement lui reprocher des tendances paranoïaques dans une situation pareille. Ne pas lui faire de mal? On venait de tuer un de ses amis sous ses yeux, de la faire s'évanouir de terreur et de la traîner dans un endroit isolé où très certainement personne ne pensera à venir la chercher. Dans son jargon de rue, c'était ce qu'on appelait vulgairement du foutage de gueule. Pourtant, elle considéra un peu plus longtemps l'ombre qui lui faisait face, comme évaluant la possibilité de répondre à cette question pour finalement la lâcher.

"Je m'appelle Soledad."

Ce n'était pas pour autant qu'elle était rassurée, et de loin. Sa voix était quelque peu chevrotante et nerveuse.

*Soledad. C'est joli comme nom, cela doit vouloir dire soleil dans je ne sait quel obscur dialecte sud-américain...*

Le moment était plutôt mal choisi pour faire de l'ethymologie, mais les déformations du bibliothécaire avaient des bons comme des mauvais cotés. Alors elle se sentait condamnée. Remarque, dans pareille situation, qui ne verait pas sa vie défiler devant ses yeux? C'est encore une fois calmement que Soren reprit la parole...

"Ecoutez, ça va être très très dur, mais il va falloir me faire confiance. Je ne veut pas votre mort. Comme vous pouvez le constater je suis... Gravement impotent, et la faucheuse se rapproche un peu plus de moi chaque seconde. Pour être en mesure de me déplacer normalement il va falloir que j'absorbe... Une de vos peur. Dites-moi l'une de vos frayeurs, pas la plus grande, juste une qui me permetrât d'exploiter mes talents pour vous soutirer de l'energie...

Sa s'annonce mal. Demander a une humaine de se laisser terroriser était utopique, mais au point ou en était notre fantôme, il fallait bien tenter...

"Pour me régènerer a peu près convenablement je doit vous hypnotiser environ... Dix minutes. Je ne vous cache rien, ces dix minutes seront cauchemardesques pour vous, mais une fois terminées je vous laisserait récuperer et... Je vous ferait sortir d'ici, vivante...

Mouais... Elle a pas l'air super convaincue... Elle doit me prendre pour un menteur...

"Soit vous marchez avec moi, soit vous me tuez, vous sortez d'ici et mon éxécrable consoeur vous torturera jusqu'a la mort. C'est au choix."

[ "éxécrable consoeur" T_T pauvre Myst... XD]

L'humaine ne savait pas trop si il fallait rire où rester sérieuse. C'était quoi cette demande farfelue? Une nouvelle manière pour les ombres de se nourrir? Un moyen de donner un peu d'espoir pour mieux le voler ensuite? Pendant un moment, elle fixait Soren, autant par la méfiance que par l'incrédulité. Oui, s’il était si mal en point, elle pourrait le frapper, peut-être le tuer? Et surtout fuir très très loin. Mais il n'avait pas tort, il y avait la seconde ombre à l'extérieur. Et restait encore à définir si au total il n'y en avait effectivement que deux et ça... Elle n'en était pas certaine, n'ayant pas été très conscience en se faisant traîner jusque dans cette maudite cabane.

Elle demeurait incrédule face aux propos de Soren, mais ne pouvait pas s'empêcher de considérer malgré tout cette option. Dans sa tête, ça tournait à toute vitesse. Ses yeux allaient de la porte à Soren, puis de Soren à la porte, sans cesse. Evaluait-elle le pourcentage de chance de réussite? Seule et désarmée, elles étaient bien faibles. Autant dire qu'elle ne s'en sortirait pas par le rentre-dedans habituel. Elle fronça à nouveau les sourcils, revenant fixer l'ombre blessée.

"Qu'est-ce qui me prouve que je m'en sortirais vivante si je fais ce que vous voulez? Dix minutes hypnotisée, c'est dix minutes pendant lesquelles je peux me faire tuer sans même opposer de résistance."

Là dessus, elle n'avait pas tort. Tout comme Soren n'avait pas tort en disant qu'elle mourrait sans doute de façon très douloureuse si elle essayait un autre moyen que celui proposer. Mais malgré ses mots, elle avait déjà presque choisi la voie proposée par l'ombre et cherchait accessoirement ce qu'elle pourrait bien lui "donner" comme peur.

"Je veux bien essayer, seulement si vous me promettez de me laisser partir en vie après."

Sans doute futile, une ombre pouvait-elle tenir une promesse? Elle n'y croyait pas vraiment, mais après tout... Peut-être restait-il encore quelque chose chez ses monstres qui pouvait être considéré comme de l'humanité.

[Et si ce perso s'en sort, je le crée...]

[Hé ho, il faut bien que Soren la diabolise pour arriver a ses fins!]

Bon visiblement la jeune humaine avait a peu près compris ce que le fantôme avait derrière la tête. Cela allait faciliter les choses d'ailleurs, car pour se tirer entier d'un tel guepier il allait falloir la jouer fine...

"Vous laisser partir en vie? Je suis depuis tout a l'heure en train de vous expliquer que c'est ce que je cherche a faire... Une fois que je serait a peu près opérationel, je vais utiliser le peu de pouvoir que j'ai pour vous aider a sortir de là..."

Brêve quinte de toux. Soren crache son sang. Plus beaucoup de temps, il alalit falloir agir vite et efficacement. C'est avec de grandes difficultées que notre protagoniste reprit la parole...

"Venez près de moi, et dites moi le nom de quelque chose qui vous fait peur, sans toutefois vous terroriser. Choisissez bien, je ne voudrait pas vous faire faire un arrêt cardiaque... quend je vous hypnotiserait, criez, que Myst pense que je vous torture durement...

Notre protagoniste se réhaussa un tout petit peu sur le mur derrière lui. Ils allaient peut-être réussir a s'en sortir vivants... Car si Myst s'appercevait de la supercherie, elle allait obligatoirement tuer l'humaine, Soren aussi mais cela était moins sûr...

Avait-elle vraiment le choix? Bien entendu, mais si elle devait vraiment mourir, autant ne pas avoir à regretter un refus. Pourtant elle hésita encore dans son geste, mais c'tait plus physique que psychologique. Sa décision était prise, mais il fallait encore pour elle le temps de la mettre à exécution. Sans doute était-ce ridicule, mais la quinte de toux la décida à se bouger un peu plus et, malgré ses appréhensions, elle se décolla du mur pour se rapprocher sensiblement. Il fallait donner une peur? Elle pouvait en avoir une sacrée quantité, mais sur le moment en toute sincérité, il n'y en avait qu'une seule et unique qui aurait pu la faire hurler. Non, en fait il y en avait deux. L'une d'entre elle était de se faire piéger en beauté et de suivre naïvement les demandes d'une ombres pourtant potentiellement abattable.

Qui ne tente rien n'a rien, paraît-il... A quatre pattes, nettement moins tremblante que précédemment, elle avança jusque vers Soren, ralentissant malgré elle sur les derniers mètres. Elle se laissa retomber sur son postérieur juste devant lui. Les lèvres pincées, elle sembla réfléchir encore un court instant, ses yeux se détournant toujours par intervalles réguliers vers la porte de la cabane. Juste à l'extérieur, il y avait l'autre monstre, Myst comme il l'avait appelée, impossible donc de fuir. Elle lâcha un soupir. En vérité, elle aurait eu de la pitié pour toute créature blessée, mais elle avait beau chercher en elle, elle n'en trouvait qu'une part très limitée pour celle qui souffrait en face d'elle. Elle rompit pourtant le silence.

"Bien... Heu... Une de mes peur, c'est de me retrouvée piégée dans un incendie, sans matériel pour espérer m'en sortir."

C'était un peu bref, mais ça avait le mérite d'être clair. Se retrouver cerner par les flammes, sans aucun moyen de se frayer un chemin vers une sortie, sentir la chaleur lui dévorer le peu de souffle qu'elle avait... C'était bien suffisant pour la faire hurler de terreur si besoin est.

*Peur de l'incendie. Original. Ca change des arachnophobes habituels*

La jeune Soledad c'était rapprochée de Soren. Elle avait déja peur, c'était une certitude. Qui de toutes façons ne serait pas effrayé a l'idée de se laisser hypnotiser par une ombre. Soren voulait être le moins violent possible mais, pour eviter d'y passer trois heures, il allait devoir y aller un peu plus fort que ce qu'il avait prévu. Dix minutes maximum, sinon elle allait garder des séquelles...

"D'accord. Je commence. Désolé d'avance pour ce que je vais vous forcer a voir..."

Un hypnôse conssentant. Cela n'était jamais arrivé a notre protagoniste. Les yeux sang de ce dernier se plongèrent dans ceux de la belle jeune femme...

Des flammes. Un sol en bois et un plafond a charpentes apparentse situé a qutre mêtre de haut. Bienvenue en enfer. Au centre d'un cercle de cinq mètres de diamètre formé par le brasier, la jeune chasseuse humaine est nue sur un sol de bois nu, rien d'accessible a l'interieur de ce disque infernal. Et les flammes continuent lentement leur progression, se refermant doucement sur le corps de la victime de cet hypnôse. La chaleur se fait de plus en plus intense au fur a mesure que le brasier avance. Soledad doit se tenir debout pour ne plus être brulée desormais, et le cercle continue de se refermer...

Soledad dégluti péniblement au commencement de cette hypnose pourtant acceptée. Loin d'être rassurée, elle appréhendait déjà les débuts à telle point qu'elle en venait malgré elle à avoir la fausse impression de manquer d'air avant même que les illusions de débutent. Mais les effets ne tardèrent pas à se manifester et, observant les flammes autour d'elle, elle failli crier, mais c'était comme si sa voix s'était brisée. Ce n'était qu'une illusion, non? Pourtant elle pouvait sentir la chaleur pénible, le manque d'air, la panique qui peu à peu insérait ses tentacules vénéneux dans son corps. Elle eut d'instinct un mouvement pour se déplacer, comme cherchant une issue, l'illusion lui semblant bien trop réelle, bien trop pénible.

Mais elle était cernée, n'est-ce pas? Rien pour écarter les flammes, rien pour espérer se frayer un chemin. Son souffle s'agita, ses pupilles s'écarquillèrent d'avantage encore, elle levait devant elle ses bras comme pour se protéger de ces flammes qui n'existaient pas mais qui lui léchaient maintenant la peu lui arrachant son premier cri d'horreur illusoire. Un pas en arrière, les flammes se resserrèrent. Elle leva les yeux vers les hauteurs, nul endroit où espérer se frayer un chemin. Elle baissa les yeux, inutile de se ramasser sur le sol pour calmer la chaleur, le feu était trop proche. Envahie par son angoisse, elle poussa un hurlement déchirant, se recroquevillant sur le sol, dans sa certitude de terminée brûlée en enfer.

Une illusion, juste une illusion, mais elle ne pouvait plus lutter contre malgré son envie de ne pas entièrement se laisser dominer par sa peur. Mais elle n'arrivait pas à se contrôler, démunie face aux flammes. L'Ombre allait avoir ce qu'il voulait, et elle... Allait-elle s'en sortir? Mais curieusement sur le moment, l'Ombre était une menace relayée au second plan, le feu étant devenu son agresseur premier...

L'hypnose, quand il est consentant, est encore plus vrai que nature. Soren avait pensé permettre au gens de s'évader de ce monde pourri dans des illusions de leur choix. Mais sa condition lui dicte les choses autrement, sachant que, même si il s'épuise peu dans ces situations, il grille de l'energie qu'il ne récupère pas, sauf si celui qui lui a demandé l'illusion est amateur de films d'horreur... Mais la, notre fantôme faisait peur, encore, et sentait qu'il recouvrait peu a peu ses forces, au fur et a mesure que les flammes illusoires se raprochaient de la jeune femme...
Cela faisait bien cinq minutes réele que le cercle n'en finissait pas de se raprocher. Il allait falloir passer a quelque chose d'un peu plus fort pour regagner suffisament de pouvoir a temps. C'est la que la seconde partie de l'hypnose commençat : l'embrasement de la jeune femme. Soledad commençat a voir sa peau peler, noircir, tomber, ses tendons et ligaments sectionner, ses mucles se noircir et se rabourgrir, ses os être mis a nu, déchirés par un brasier dep lus en plus furieux... Une poutre incandescente tombât alors sur ce qui restait de son corps...
Le noir. Le reveil. Tout ceci n'était qu'une illusion. La jeune femme avait gardé sa position originelle. Retour a la cabane, retour au froid. Soren était déja debout...

"Désolé. J'ai du un peu forcer la dose pour reprendre suffisament d'energie... Pardon."

Le fantôme, qui marchait presque normalement, tendit la main vers l'humaine toujours agenouillée. Sa blessure était presque refermée, les bandages ferait le reste. En effet le bibliothécaire avait, grâce a sa maitrise de ses flux energétiques, avait canalisé sa force dans les jambes, pour pouvoir bouger, ne soignant pas totalement sa plaie...

"La suite des opérations est la suivante : Myst surveille la porte, je vais donc nous faire traverser le mur opposé. Vous n'avez qu'a prendre ma main. Je sait que vous êtes encore choquée de ce que vous avez vu, mais il faut agir vite vous êtes presque tirée d'affaire...

...

"Peut être que l'effort que je vais fournir aura raison de mes capacitées motrices. Si tel est le cas, partez discretement dans la forêt et laissez moi là. Prête?"

La suite de l'hypnose était encore pire que ce qui avait précédé, et la pauvre humaine dû se faire violence pour exercer encore sur elle le minimum de contrôle nécessaire pour ne pas définitivement sombrer dans l'inconscience. Il li semblait déjà ne plus pouvoir respirer du tout, cherchant désespérément à faire fuir d'elle cette vision de chaire calcinée, cette odeur qu'elle avait déjà senti, celle étrangement proche d'un barbecue oublié. Puis aussi subitement que ça avait commencé, ça s'était arrêté. Les flammes ne crépitaient plus à ses oreilles, ses bras d'ossements avaient repris leur apparence normale. Mais sur le sol de la cabane, elle restait atrocement pâle, paniquée encore, cherchant d'un souffle affolé l'air autour d'elle, réalisant très lentement que comme promis, l'illusion avait cessé, qu'elle n'était pas morte dans cet incendie fictif.

Les formes de la cabanes reprirent existence sous ses yeux. Le sol poussiérreux, les mur défraîchi, la porte non loin, et l'Ombre... L'Ombre à présent debout, capable de riposter si besoin est, de mettre fin à ses jours. Pourtant à défaut de l'attaquer physiquement, Soren lui tendait une main, l'aidant à se relever. Malgré ses tremblements, elle tenait encore plutôt bien debout, chassant de ses oreilles le crépitement obstiné des flammes pour saisir les indications énoncées.

Oui, bien évidemment, l'autre ombre devait surveiller l'extérieur, la fuite n'allait pas être possible par la voie hanituelle. Le mur? Pourquoi pas, mais franchir les obstacles de ce genre n'était pas dans ses capacités, à moins que l'Ombre ne soit en mesure de partager ses capacités. Mais le plus surprenant ce fut les derniers mots, fuir en l'abandonnant si besoin est. En toute honnêteté, elle n'hésiterait aps à le faire. Affaiblie, son compagnon de chasse tué par l'autre, si elle restait elle ne serait pas d'une grande aide et malgré le fait que l'Ombre ait jusqu'à maintenant tenu ses promesses, il n'en demeurait pas moins un ennemi, quelqu'un qui pourrait terroriser d'autres personnes.

"Bien, ça me va, tant que je peux retourner parmi les miens."

Rentrer et vite, c'était tout ce qu'elle avait en tête. La peur était toujours présente, c'était une évidence.

"Si vous faites comme je vous dit, vous serez bientôt a votre refuge..."

Refuge. Semblables. Soren connaissait le sens éthymologique de chacun de ces termes sans pour autant les mettre vraiment en application. Elle avait sûrement des amis, elle faisait partie d'un groupe soudé et uni dans l'espoir de se reveiller, dans l'espoir de survivre aux autres races...
Dans l'espoir.
Espoir.
Deux ou trois fois que le mot tournoyait dans la tête de notre protagoniste. Un regard exercé pourrait très certainement repérer la petite goutte qui glisse de l'oeuil de Soren. Ce dernier serra la main de Soledad, secouant brêvement la tête...

"Tenez vous prête..."

Etrange sensation que de traverser un mur, surtout pour une humaine. Dehors, un spectacle peu commun : un manteau blanc a recouvert celui de feuilles : il neige. Quelle étrangetée, dans un monde qui n'a jamais connu que l'automne... Le bibliothécaire tombe a genoux, en trembant. Il a encore une fois vu un peu juste niveau energie. Il a cependant la force de placer la paume de sa main en face du corps de Soledad, une paume ordonatrice; et aussi de chuchoter...

"Continuez a rester hors de son champ de vision, et marchez discrêtement afin de sortir de la fôret. Je ne sait pas ce que cette neige veut dire mais..."

La paume ordonatrice s'enfonce dans le blanc, Soren aussi. Il n'a plus de souffle et presque plus d'energie, le froid le pique. Allez, encore dix secondes a souffler et on repart, ou plutôt, on essaye...

[Mettre la neige maintenant? ça voudrait dire que le manoir a déjà flambé et qu'il y a partout des gens qui courent, non? C'est un peu tôt, il me semble.]

C'était donc ça, être intangible? Un peu bizarre, un peu surréaliste, mais le plaisir de retrouver le vent frais sur son visage n'avait pas de mots pour être décrit. Elle respira un grand coup, avant de réaliser que cet air était plus frais qu'à l'ordinaire. Elle était libre. Pas encore sauve, mais libre. C'était déjà en bonne partie ce qu'elle voulait. Elle n'était hélas pas assez observatrice pour remarquer ce qui avait fait secouer la tête à l'Ombre, préférant sans doute ne pas chercher réellement à savoir ce qui pouvait se cacher dans l'esprit de ce qu'elle avait appris à considérer comme des montres. Un peu minimaliste comme pensée.

Cependant elle avait assez de respect envers les paroles tenues de Soren pour ne pas s'élancer à toutes jambes et faire mine de se rapprocher lorsqu'il chuta à terre. La main ordonnatrice du bibliothécaire l'arrêta dans son mouvement. Fuir, c'était ce qu'il fallait qu'elle fasse, ce qu'elle voulait faire. Ce mouvement lui avait échappé, l'instinct très certainement. Elle eut une longue hésitation, mais commença pourtant à s'éloigner, après avoir jeté autour d'elle un regard inquiet pour s'assurer qu'il n'y avait rien. Elle recula de quelques pas, revenant fixer Soren.

"Désolée de vous abandonner... Merci."

Puis elle se retourna et, aussi silencieusement que possible, commença à courir vers les arbres, suivant du mieux qu'elle le pouvait la direction pour rejoindre le refuge humain tout en laissant la cabane faire entrave entre elle et l'endroit supposé où Myst devait se tenir.

***

Non loin de Soren, à l'angle de la cabane, un léger craquement se fit entendre. Mais ce ne fut que quelques lambeaux mauves d'une jupe et quelques cheveux blancs portés par le vent qui étaient visibles, dépassant du mur de bois. Elle était là, la perfide danseuse, mais étrangement, elle ne bougeait pas, laissant le temps permettre à l'humaine d'élargir la distance.

"Voilà une demoiselle qui aura des choses à raconter à ses amis, n'est-ce pas?"

Ironie ou amusement? L'un et l'autre peut-être. Mais elle ne bougeait toujours pas, n'ayant visiblement ni l'intention de poursuivre l'humaine qui s'enfuyait, ni d'attaquer le bibliothécaire encore blessé.

[La neige est tout a fait plausible, pour la simple et bonne raison que nos personnages, même si ils sont dans la forêt, peuvent se trouver très loin des lieux ou se déroulent les "évenements" (très loin de tout, en somme, hollow dream étant un monde tout a fait bizarre). De plus, la météo a parfaitement pu changer a l'instant même ou Soledad est entrée dans la cabane, ce qui fait quand même un peu de temps (je ne sait pas ce que Myst a vu, elle) Smile

]

Aïe. Myst a repéré le truc. Chose étrange, elle ne cherche même pas a poursuivre la jeune humaine, ni même a achever Soren. A la place, elle fait de l'ironie. Tant mieux, c'est nettement moins dangeureux qu'une lame dans le coeur...
Tant de difficultées a se relever après une pause de quelque minutes. Il est vrai que le froid, ça fait super bizarre d'un seul coup. Il y a même une volute de fumée qui s'élève a l'horizon. Un feu? Grand alors. Mais là n'était pas la question. Avant de fuir, Soren voulait quelques réponses...

"Ho, tu es là. Pourquoi ne coures-tu pas après cette jeune humaine? Ou alors pourquoi ne m'achèves-tu pas? Je t'ai causé bien de soucis il me semble, et je suis en ce moment même aussi frêle qu'un nouveau né. Je me demande d'ou viens cette neige. Tu le sait, toi qui était dehors?"

Comme si de rien n'était, deux ombres se parlent, après s'être tour a tour enlacés, délaissés, combattus et poignardés. Toujours aussi ironique et pourtant... Pas moyen de savoir ce qui les retient de se déchirer pour de bon....

[Erf... J'ai écrit la fin de l'histoire de Myst comme quoi elle était au manoir pendant la bataille, puis présente lorsque la porte a été ouverte... Bon, ça fera un petit anachronisme, temps pis! Comme il y a le feu, ça la fera retourner au manoir et on pourra clore le topic tranquillement! Wink

]

Pourquoi, c'était une bonne question. Après tout oui, pourquoi Myst ne s'empressait-elle pas de poursuivre l'humaine, de lui arracher son espoir et sa vie? De prendre cette force qui lui manquait encore? Oh, elle voudrait bien récupérer plus de force, plus de pouvoir, guérir entièrement ce qui lui restait encore de la longue balafre sur son bras, de légères marques sombres autour de son cou. Oui, ôter une vie, ce petit plaisir qui faisait tellement pleurer quelque chose au fond d'elle mais dont elle ne savait se passer.

"Elle ou quelqu'un d'autre... Un humain devra de toute manière mourir pour que je puisse récupérer ce que je veux. Et toi, Soren..."

Elle pivota, émergeant de l'angle de la cabane, une main sur le bois, son sourire perfide étirant ses lèvres, ses yeux sinistres légèrement plissés par l'amusement.

"Si tu veux être faible, c'est ton problème... Les faibles ne sont pas une menace, tu n’es pas une menace. Finalement je crois que je préférais l'autre Soren, plus combattif, plus..."

Mais ses paroles cessèrent, son sourire sembla se faire effacer par un courant d'air, ses yeux sombres s'agrandir sensiblement en déviant un peu plus loin, un peu plus haut, là où une sombre fumée s'élevait maintenant vers le ciel, là où devait se trouver le manoir, le seul lieu où elle pouvait se considérer chez elle. Ses lèvres s'entrouvrir, légèrement tremblantes, elle s'écarta de la cabane.

"Au revoir, Soren."

Sa voix semblait avoir perdu de ce côté joueur, elle commença à marcher en direction de la fumer pour finalement se mettre à courir entre les arbres. Le manoir brûlait, le danger guettait, peu importe ses petits jeux, il y avait maintenant nettement plus important.

*Plus combattif... Dit le que tu me préfère fou possédé, ne te gène pas!*

Des goûts et des couleurs. La danseuse levait a présent ses yeux sombres vers la volute de fumée. Puis sur un simple au revoir, elle se mit a courir a toutes jambes dans la forêt. Soren venait de comprendre : c'est le manoir qui était en train de griller.
Qui? Quoi? Comment? Mais la plus grande question qui tournait dans le cerveau du bibliothécaire était : "depuis quand est-ce que le sort de mes semblables m'interresse?"
C'est vrai, après tout, il torturaient des humains, qui sème le vent récolte la tempète... Mais cela apparaîssait comme quelque chose de pire q'une attaque : tout d'abord d'ou venait cette foutue neige? Et qu'est-ce qui avait bien put être un élément déclencheur d'une telle offensive? Pour le savoir, il fallait suivre Myst.

...

Trop rapide. Il allait falloir y aller tranquilement et regarder de loin...

*Il faut que je rende mon bras intangible, il faut que je rende mon bras intan... Mais pour quoi faire au fait?*

Volontée totalement inconciente. D'ou vient-elle? Impossible de savoir, Soren n'a fait que lui obéïr. Bien lui en pris, il sentit une demi-seconde plus tard des crocs le traverser sans le blesser. Un monstre, monstre qui disparaît aussi vite qu'il est arrivé. Mais qu'est-ce qui se passe, bon sang! D'un pas mal assuré, notre fantôme se hâte vers le manoir en flammes. Toutes ses questions vont trouver une réponse, sauf deux :
Pourquoi s'est-il brusquement inquité pour le siens?
Comment a t'il pu pressentir un truc pareil?

[fin du topic]

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